24 décembre 2024

Le noël des morts-vivants

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6 mois après sa ratatouille aux élections européennes et législatives, Macron au bout du rouleau de PQ tire la dernière feuille et remet en orbite le symbole ultime de tout ce qui est sclérosé, malsain et inutile dans cette classe politique sourde et dépassée, à l'opposé des votes exprimés (à répétition) par les Français. Le gouvernement Barnier n'ayant finalement même pas atteint l'hiver, c'est François Bayrou (bon a rien surmédiatisé grenouillant à tous les postes depuis quatre décennies) qui est passé de l'emploi fictif à l'emploi hautement temporaire de Premier ministre. 

Ce Bayrou donc, non content du pire démarrage à Matignon médiatiquement recensé, crache à la gueule de la populace à la veille de Noël son "nouveau" gouvernement "resserré": comprendre la reconduction du même gouvernement pachydermique d'incompétents avec le rajout de quelques raclures. Digne du casting d'un Expendables 12 : on retrouve dans cette nouvelle équipe de bras cassés, le fond de cuve dont plus personne ne veut de Barcelone à l'Essonne, Manuel Valls, mais aussi Elisabeth (49.3 le matin, midi et soir) Borne à l'éducation et Gérald "Ca va bien se passer" Darmanin à la justice (et pourquoi pas Sarkozy secrétaire d'Etat délégué à la lutte contre la corruption ai-je envie de proposer ?). 

Il y a à peine 1 an (soit 3 gouvernements et 99 nominations de ministres de cela, j'ai compté), j'écrivais sur le blog ma lassitude à l'arrivée du gouvernement Attal : "Ils veulent du pain et une vie décente ? Donnez leur des ministres à la con" Que titrer ici ? : "Retour vers le passé", "Anatomie d'une chute", "en route vers la tutelle du FMI le pied sur l'accélérateur en appuyant sur le klaxon" ? À vrai dire, je suis comme les Français (pour une fois) : je m'en fous. La messe est dite. Ca ne tiendra pas bien longtemps. Ils seront déjà oubliés avant même qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive. Ce pouvoir n'avance pas, il creuse sa tombe. 

Seule satisfaction pour cette dernière partie de la croisière du Titanic : constater que les castors se seront vraiment faits entuber jusqu'au bout du bout. (Même s'ils assurent de leur contribution passionnée la reconduction tacite de ce grand bal des médiocres). 

Une très vague satisfaction car nous sommes sur le même bateau. Passez de bonnes fêtes et commencez à vous rapprocher des canots de sauvetage. Il n'y en aura pas pour tout le monde. 




18 décembre 2024

« Pourquoi je quitte X » ou les mauvais perdants du monopole narratif

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C’est toujours émouvant les tribunes de quotidiens (sous perfusion publique), d’organisations humanistes (à humanité variable), influenceurs du pipeau ou leaders cooptés de la pensée correcte, pour justifier avec emphase et la conviction du rebelle guévariste, les comportements les plus moutonniers et dignes d’un enfant de quatre ans vexé de ne pas avoir pu se resservir une sixième fois de mousse au chocolat à un buffet qu’il pensait à volonté. 

Depuis la nuit du 5 novembre 2024, la dernière mode du camp du bien est de publier sur le réseau social X (ex Twitter) de longs messages solennels, et d’un premier degré déconcertant, pour annoncer son départ de X afin de poursuivre son rêve bleu de la vérité officielle sur d’autres plateformes.  

Depuis son rachat en 2023 par le patron de Tesla et SpaceX : Elon Musk, X serait pour devenu pour nos révolutionnaires du Boulevard St-Germain un réseau de "haine" (ça revient dans chaque tribune). Ce qu’ils appellent "haine" est en fait le plus souvent du débat contradictoire argumenté de faits et l’apparition des "notes de communauté" qui corrigent, chiffres et sources à l’appui, les affirmations approximatives (ou opinions travesties en information) qu’ils pouvaient quotidiennement démouler jusque-là sur X comme ils le font déjà partout ailleurs. 

La réalité ne te plaît pas : annule la réalité !

Si une partie de la gauche quitte X aujourd’hui ce n’est pas tant que X serait une menace pour la démocratie ou l'information (1) mais bien que, sur le terrain numérique aussi, elle digère mal la réalité ambiante et en premier lieu la réélection de Trump (aux accointances assumées avec Musk). Cette victoire était réellement inattendue pour nos grandes âmes retranchées à 4000kms des Etats-Unis, à crier "bou les fachos !" en long en large en travers pour seule "information". Ils ont refusé de voir les signes, pourtant nombreux, qui annonçaient sur X, mais partout ailleurs sur le terrain, la déconfiture démocrate (et plus précisément woke) aux élections US. 

Pour les autophilosophes des lumières 2.0 quitter X n’est pas une question de liberté d’expression, ni même un geste d’émancipation, mais bien le réflexe apeuré de survie de leur petit monde de certitudes. Quitter X (pour BlueSky la nouvelle terre promise numérique de la gauche gentille) c’est acter que la bataille est perdue, tout en se persuadant de l’inverse avec des tartines de mots. 

Exemple récent : le récent article de Carine Fouteau, présidente et directrice de publication de Mediapart qui annonce, à son tour, son départ d’un réseau "fasciste" ("hitlérien" eût plus nuancé). Je ne vais pas taper sur Médiapart, ce ne sont pas les pires et ils ont un business-model plutôt bien senti (retraités / Bac+12 en socio / gauche urbaine CSP+) qui leur permettrait même de fonctionner juste avec une présence Minitel, mais je vous invite quand même à lire le billet. Chaque ligne est un concentré de mauvaise foi avec des perles du type Nous refusons plus que jamais l’entre-soi : la bulle, aujourd’hui, c’est X explicitant sans le vouloir l'élitisme qui sous-tend cet exil de la pensée correcte. Tout réseau social est une bulle, mais il est pour le moins curieux de prétendre agir contre l’entre-soi en reproduisant la définition même de ce qu’est l’entre-soi. 

Magnanime la présidente de Médiapart laisse le libre-arbitre aux journalistes de la rédaction de rester ou pas à titre personnel sur X. Bonjour l’ambiance à la machine à café de Médiapart : "- Ca va Bruno, pas trop serré du moule-boules de toujours poster chez les fascistes ?"

En attendant l'interdiction de X (au nom de la liberté hein ?)

L’autre soir, à un vernissage dans le marais, coeur en décrépitude du boboland parisien, je rencontrais un peintre américain démocrate, me montrant son travail sur sa page Bluesky. Lui aussi me sort, alors l’argumentaire générique, primaire dirais-je : "- J’ai quitté Twitter, parce que Bluesky c’est formidable. C'est comme Twitter mais sans les fachos !". Le démocrate a donc une conception d’un réseau sain, idéologiquement purifié selon ses critères, fondé sur le principe du ghetto. Que ce propos me soit tenu dans ce quartier, dans un milieu artistique, parmi des gens dont je peux assurer qu’ils s’identifient tous de gauche, qui sont tous multi propriétaires avec des revenus moyens (le plus souvent non-corrélés au travail) minimum trois ou quatre fois supérieur au reste des français, m’apparaît soudain d’une cohérence parfaite. Cette pseudo gauche-là recommence sur les réseaux sociaux ce qu’elle a accompli dans les centres villes en les transformant en zone sécurisée pour bourgeoisie éclairée (servie h24 par du coursier Uber sans papier). Elle s’enferme en excluant tout ce qui ne pense pas comme elle, et elle le fait au nom du "vivre ensemble". 

Derrière les positionnements d’autorité morale et/ou un antifascisme de routine (vidé de tout sens à force d’être délayé à toutes les sauces depuis deux décennies), la migration sur BlueSky c’est la gentrification des centres villes appliquée aux réseaux sociaux. Face à une réalité qui les effraie, le réflexe de nos autophilosophes des lumières 2.0 est de se regrouper entre gens de mêmes valeurs dans un entre-soi confortable (coucou Médiapart), un havre féerique où l’autoproclamé détenteur du savoir autorisé peut étaler sa noblesse d'âme sans prendre le risque d'être souillé par les graisseuses vociférations d'une contradiction populaire qu’au fond il méprise, hier comme aujourd’hui sauf qu'aujourd'hui il appelle ça "un climat haineux". 

Souvent au bal masqué des idées, les progressistes cachent les spécimens les plus réactionnaires du marché.

(1) Etrangement, entre 2020 et 2022, la censure concrète sur les principaux réseaux sociaux de tout post s’interrogeant sur l’efficacité de vaccins magiques sortis de nulle part ou critiquant l’application d'un pass discriminant la population (française pourtant) ne furent l’objet d’aucune poignante tribune de la part de nos êtres "éveillés". Médiapart a même purement et simplement fermé le blog de Laurent Mucchielli qu'elle hébergeait car il contrevenait à la propagande vaccinolatre. Quant à la rancoeur contre les milliardaires de nos séparatistes anticapitalistes du clic, elle ne s’applique bizarrement pas à Mark Zuckerberg et son tentaculaire réseau Meta. 



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