3 mois de contestation contre la réforme des retraites made in Macron. Nous en sommes à ce stade flou du mouvement où chaque pronostic exprimé sur l'avenir de celui-ci indique avant tout le désir de celui qui l'exprime.
L'état a choisi la carte graphique de la violence et le champ lexical du terrorisme pour discréditer toute opposition. Grossier, pataud peu crédible mais c'est de bonne guerre.
Ne nous laissons pas distraire. J'ai un cap, il n'a pas évolué depuis début janvier : le retrait de cette putain de réforme de merde qui vole leurs deux meilleures années de retraite aux Français pour leur rajouter deux années de travail (ou de chômage) les pires.
Retour aux Invalides pour la 11e journée de manifestation contre la réforme des retraites, jeudi 6 avril. La manifestation syndicale début 2023, c'est The Place To Be. Du son, de la musique, de l'espoir, de la colère et des casquettes à paillettes. Il s’en est passé des choses depuis la dernière mobilisation du 28 mars. Côté peuple, ça bloque un peu partout dans le pays de façon sporadique mais constante, ça ne décolère pas et ça mobilise. Chez les "élites", ça contre-attaque sévère : déguisée en poule multicolore, une secrétaire d’Etat s’est exprimée sur l'émancipation féminine dans Playboy, le président quant à lui a reprécisé son axe stratégique de reconquête de l'opinion dans les colonnes de Pif Gadget.
Pendant ce temps, peu à peu s’installe dans le pays entre bonne humeur et grenade désencerclante, dans la prolongation du coup d'Etat démocratique du Président, un climat de guerre contre les Français avec les images de casse qui tournent jusqu'à l'écoeurement sur les chaines d’info feuilleton pour bien dissuader les 70% de mécontents d’aller manifester aux côtés de la racaille syndicale. Sans succès jusqu'à présent. Certes, il y a un peu moins de monde dans les rues en France ce 6 avril, mais on flirte toujours aves les 2 millions au niveau national... au bout de 3 mois et de 11 manifestations et sans aucun effritement du soutien populaire. C'est du jamais vu dans la Ve République.
Donc oui, nous reviendrons et reviendrons encore jusqu’à faire tomber cette réforme. Tant que ce ne sera pas le cas, le quotidien de Macron sera un enfer pour les 4 ans qui lui restent à nous subir.
Quant à la casse qui entoure quelques cortèges, je ne la condamne même plus. Je me désole qu'elle ne soit pas orientée vers les vrais éléments perturbateurs de peuple : Macron et sa clique. L’état (sous sa forme présidentielle et institutionnelle) est le premier à exercer la violence. Je suis même étonné que face au déni démocratique, à ce mépris envers les Français chié depuis des années au sommet de l’état, "les foules" ne soient pas plus expéditives que ça.
La plupart des manifestants défilent aussi pacifiquement qu'ils sont déterminés. Ils ont bien compris que la violence contre la police n’est pas une solution, les mecs ne font que leur boulot. Certains moins intelligemment que d’autres, certes. Je ne désespère pas qu’un jour ou l’autre les policiers à 2000 balles / mois seront lassés de frapper et de se faire frapper par des salariés à 2000 balles / mois, tout cela pour le compte d’un type qui n’a jamais bossé et veut laisser son nom dans l’histoire à la rubrique « réforme à la con ». Ce jour où casques et matraques seront posés, l’ordure du Touquet pourra vite se carapater.
Pour le moment, comme à chaque bruissement de révolution, le brave haineux prend l’avion. Cette fois, il est parti sauver le monde en Chine, et laisse derrière lui Dardmalin gérer la casse, ou la provoquer tant on ne sait plus ce qui arrange ce puant opportuniste dans son plan de com’ visant à le faire devenir vizir à la place du vizir.
Tout le monde média et politique veut voir une impasse dans la situation figée et tendue du moment, au contraire j'y vois le début d'un changement de monde. Le peuple reprend en main son destin. C'est encore maladroit, timide et un peu effrayant pour les premiers concernés mais pour une fois le slogan qui devenait une routine tournant à vide prend enfin tout son sens : "C'est dans la rue que ça se passe !".
1 comments:
"Quant à la casse qui entoure quelques cortèges, je ne la condamne même plus. Je me désole qu'elle ne soit pas orientée vers les vrais éléments perturbateurs de peuple : Macron et sa clique. L’état (sous sa forme présidentielle et institutionnelle) est le premier à exercer la violence. Je suis même étonné que face au déni démocratique, à ce mépris envers les Français chié depuis des années au sommet de l’état, "les foules" ne soient pas plus expéditives que ça."
Voilà le vrai sujet qui me laisse d'une perplexité abyssale depuis quelques décennies. Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, écrivait Étienne il y a déjà un certain temps qui aurait pu être mis à profit pour réfléchir au pourquoi de cette large soumission dont la raison m'échappe encore. Bondieu nous sommes des millions face à un noyau qui possède certes des moyens largement supérieurs aux nôtres mais nous ne sommes pas sans force(s) et il s'agit de nos existences... J'ai la nette impression de pisser dans un violon, c'est un poil consternant.
Bon week-end.
Jean
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