Le chef de guerre en carton aura mis neuf mois à capituler : il faut « vivre avec le virus ».
Après l'appel solennel à la guerre au printemps, l’automne venu l’état-major dépassé reconnait la défaite. La puissance ennemie a envahi le territoire, signons l’armistice : collaborons avec l'ennemi invisible.
Réduisant la "quatorzaine" à sept jours et allégeant le protocole sanitaire des écoles au moment même où le nombre de cas explose (cassons le thermomètre ça fera baisser la fièvre et au passage sacrifions les enseignants), le conseiller clientèle en chef prouve sans l'avouer qu'il a fait le choix de l’immunité collective. Je ne vais pas m’en plaindre à titre personnel d’autant que je ne vois toujours pas l’ombre d’un vague rhume venir. Reste encore une montagne d’absurdités technocratiques quotidiennes qui ont plus à voir avec la superstition qu'avec la science et dont nous sommes tous et toutes les acteurs : le port du masque obligatoire mais à géométrie variable suivant que tu sois piéton ou buveur de bière en terrasse, la frénésie du test inutile, les injonctions à la consommation de masse et au maintien d’une vie professionnelle et culturelle « normale » alors même que l’on nous culpabilise en permanence sur nos regroupements familiaux ou personnels…
Magie des chiffres. Le nombre des réanimations Covid est sensiblement le même à trois mois d’intervalle : 750 au 17 mars (hausse), au 17 juin (baisse), au 17 septembre (hausse). Le virus semble aussi saisonnier que l’incompétence des gouvernements Philippe et Castex qui, d'un semestre à l'autre, ont foiré la gestion des masques en pénurie et celle des tests en abondance. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, et avec toujours aussi peu de lits et de personnels dans les hôpitaux alors que les milliards ont été copieusement distribués au secteur privé : nous devrions repartir pour une période dure, pour peu qu’on l’ait quittée un jour. Ça tombe bien les Français désirent, parait-il, de l’autorité. Et s'il y a des morts, on pourra toujours dire que c'est la faute de ceux qui vivent dans le péché.
Quand la guerre sera terminée (d’ici quatre ans, temps moyen constaté des guerres occidentales), qu'une puissance étrangère (la Chine qui sait, smiley cocasse) nous aura libéré avec son vaccin salvateur et qu’un ouvrage-somme sera publié sur cette débâcle, il aura suffi à son auteur de reprendre la chronologie des faits et les déclarations de chacun pour savourer le grotesque de notre hystérie nationale. Elle n'a d’égale que l’absence stratégique de nos gouvernants et l’impuissance matérielle dans laquelle ce gouvernement (et ceux d’avant) à force de coupes budgétaires ont délibérément plongé le pays.
On pourrait s’en amuser pourtant mon petit doigt me dit que les temps compliqués ne font que commencer et que la période, aussi démesurée que simple, du confinement généralisé nous paraîtra si douce en comparaison de ce quotidien de tests obligatoires permanents, de fichage à tous les étages et de délation qui nous pend au nez. Sans parler du vaccin magique qui nous promet encore une belle tranche de rigolade républicaine.
Comme a dit un ami il y a de cela quelques années : « tout ça finira dans des stades, et pas pour faire du sport ».
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