A regarder les cours de Wall Street, c'est à se demander comment a t-on pu paniquer l’an passé ?
A entendre le bruit des perceuses dans le quartier, c'est à croire que le moral des propriétaires lui aussi va mieux.
Mes incartades sur le terrain de la classe moyenâgeuse le confirment aussi : Le moral des soldats est radieux.
Position : Toujours prêts au sacrifice.
Exemple, cette brève de brunch chez Bruno et Bibou dimanche dernier :
SALON M6/TAUPE - DIMANCHE DEBUT DECEMBRE 2009 - INT.JOUR. (atmosphère : Ici on est bien, dehors il pleut) :
BIBOU LA TRENTENAIRE (l'œil luisant, du haut des 3160 euros mensuel de salaires cumulés de la PME déja bien endettée.)
- Avec Bruno on a visité un appartement à Nanterre. 350.000 euros : C’est pas cher.
Vite au Picasso !
Lovés dans leur cocon moderne à portée de leasing, nos tourtes héros caressent leur tableau de bord en rosses de noyés avec gépéhèsse incrusté pour pas se perdre sur le chemin du kipositive et option pare-buffle à l'avant pour niquer les velibs sans déclencher l'air-bag. Excellence moderne de l'high-tech automobile avec assurance en béton : Chaque année est garantie par contrat la bonne grosse panne à la con.
BIBOU- Sur le chemin du retour, on passera se faire piquer hein ma chouchoune ? J'ai mon invit' et c'est trop top : C'est ouvert le dimanche !
BRUNO
- Oui mais alors bon j'espère que ça ira plus vite que l'immatriculation du monospace ! Parce que les fonctionnaires qui foutent rien ça va bien.
BIBOU
- Mais ça va pas Bruno t' es con ou quoi !
BRUNO
- Quoi ?
BIBOU
- C'est pas un monospace, c'est un ludospace !
Tandis que Bibou recense ses coupons promos, Bruno allume la radio. Il zappe du pessimisme de Christine Lagarde[1] sur le plan social à une alerte météo à la banquise molle avant d'atterrir, bien au chaud, sur une publicité au marteau rediffusée depuis le siècle dernier entre deux sketches de Rires et Chansons.
Enveloppée de sa confiante ritournelle, synonyme de lendemains enchantés, la charrette bleu métal des amoureux de sitcom à rires préenregistrés s'éloigne vers un horizon plombé de gris, rejoindre les milliers d'autres entassées sur le boulevard circulaire.
Direction l'hypermarché.
"Carglass répare, Carglass remplace...."
[1] Convenez-en, c'est inquiétant.
A entendre le bruit des perceuses dans le quartier, c'est à croire que le moral des propriétaires lui aussi va mieux.
Mes incartades sur le terrain de la classe moyenâgeuse le confirment aussi : Le moral des soldats est radieux.
Position : Toujours prêts au sacrifice.
Exemple, cette brève de brunch chez Bruno et Bibou dimanche dernier :
SALON M6/TAUPE - DIMANCHE DEBUT DECEMBRE 2009 - INT.JOUR. (atmosphère : Ici on est bien, dehors il pleut) :
BIBOU LA TRENTENAIRE (l'œil luisant, du haut des 3160 euros mensuel de salaires cumulés de la PME déja bien endettée.)
- Avec Bruno on a visité un appartement à Nanterre. 350.000 euros : C’est pas cher.
La conjugale PME Bruno et Bibou est emballée comme un cadeau de noël par la trop bonne affaire. Elle aura fini de payer son précédent appartement dans onze années (sous condition qu'aucun des deux ne se fasse licencier) mais bon, elle s’ennuie. Elle a redécoré trois fois le salon en deux ans et veut plus grand pour pouvoir ranger les bleues-raies et les téléphones portables du petit Enzo, 8 heures de Gulli par jour et bien parti pour savoir poster des MMS de Lol cats jetés du huitième étage avec pétard dans le cul, avant de savoir articuler la phrase "Maman je t'aime".
Merci à la banque et au promoteur : La Bibou and Bruno Bling and Bling Company va pouvoir renouer avec ses rêves de noblesse mensualisée.
En plus de ma purée de pruneaux Pecor Surgelés dans sa verrine cristal d'orques, je savoure cette proustienne remontée dans le temps.
Me voilà début 2007 dans La France des je veux devenir proprio pour pouvoir revendre dans cinq ans avec une méga plus-value.
Pas de doute : Bruno et Bibou sont restés en stand-by sur la planète UMP promettant l'opulence X2 au courageux qui bosserait X5. A croire qu'ils ne savent pas qu'ils sont déjà propriétaires. Pourtant cette hausse exponentielle de leurs charges, source du même tracas chaque trimestre (dont Bibou confesse par fessebouque que cela perturbe à chaque fois la libido des fauchés durant au moins trois mois) devrait le leur rappeler. Étrange.
SEB MUSSET
- Dis-donc Bruno quand je te dis "subprime", ça t'évoque quoi ?
BRUNO
- J'sais pas. Mais préviens-moi à l'avance et on se regardera "Transformers 2" sur le plasma 7.1 la prochaine fois. Avant de me chuchoter tel un secret d'état : - Mais le dit pas à Bibou, elle aime pas quand je me la joue solo.
SEB MUSSET (regardant l'écran si grand qu'il occupe un mur entier, les 3 autres étant ornés de lithos de Yab en série limitée à 4 millions d'exemplaires.)
- Ah ouais dis donc, c'est nouveau ça ! (mimant à la perfection l'extase requise lors de telles célébrations de standing.)
BIBOU
- Ouais, ouais on l'a acheté avec ma Revolvingo-dingo. C'est super beau les images.
Nous devons écourter nos retrouvailles. La cellule à bonheur Bibou et Bruno a un sapin de noël bio label Copenhague certifié abattu sans douleur, à acheter avec 10% de réduction entre 13h22 et 14h12 chez Connarama, à 74 kilomètres de là.
Merci à la banque et au promoteur : La Bibou and Bruno Bling and Bling Company va pouvoir renouer avec ses rêves de noblesse mensualisée.
En plus de ma purée de pruneaux Pecor Surgelés dans sa verrine cristal d'orques, je savoure cette proustienne remontée dans le temps.
Me voilà début 2007 dans La France des je veux devenir proprio pour pouvoir revendre dans cinq ans avec une méga plus-value.
Pas de doute : Bruno et Bibou sont restés en stand-by sur la planète UMP promettant l'opulence X2 au courageux qui bosserait X5. A croire qu'ils ne savent pas qu'ils sont déjà propriétaires. Pourtant cette hausse exponentielle de leurs charges, source du même tracas chaque trimestre (dont Bibou confesse par fessebouque que cela perturbe à chaque fois la libido des fauchés durant au moins trois mois) devrait le leur rappeler. Étrange.
SEB MUSSET
- Dis-donc Bruno quand je te dis "subprime", ça t'évoque quoi ?
BRUNO
- J'sais pas. Mais préviens-moi à l'avance et on se regardera "Transformers 2" sur le plasma 7.1 la prochaine fois. Avant de me chuchoter tel un secret d'état : - Mais le dit pas à Bibou, elle aime pas quand je me la joue solo.
SEB MUSSET (regardant l'écran si grand qu'il occupe un mur entier, les 3 autres étant ornés de lithos de Yab en série limitée à 4 millions d'exemplaires.)
- Ah ouais dis donc, c'est nouveau ça ! (mimant à la perfection l'extase requise lors de telles célébrations de standing.)
BIBOU
- Ouais, ouais on l'a acheté avec ma Revolvingo-dingo. C'est super beau les images.
Nous devons écourter nos retrouvailles. La cellule à bonheur Bibou et Bruno a un sapin de noël bio label Copenhague certifié abattu sans douleur, à acheter avec 10% de réduction entre 13h22 et 14h12 chez Connarama, à 74 kilomètres de là.
Vite au Picasso !
Lovés dans leur cocon moderne à portée de leasing, nos tourtes héros caressent leur tableau de bord en rosses de noyés avec gépéhèsse incrusté pour pas se perdre sur le chemin du kipositive et option pare-buffle à l'avant pour niquer les velibs sans déclencher l'air-bag. Excellence moderne de l'high-tech automobile avec assurance en béton : Chaque année est garantie par contrat la bonne grosse panne à la con.
BIBOU- Sur le chemin du retour, on passera se faire piquer hein ma chouchoune ? J'ai mon invit' et c'est trop top : C'est ouvert le dimanche !
BRUNO
- Oui mais alors bon j'espère que ça ira plus vite que l'immatriculation du monospace ! Parce que les fonctionnaires qui foutent rien ça va bien.
BIBOU
- Mais ça va pas Bruno t' es con ou quoi !
BRUNO
- Quoi ?
BIBOU
- C'est pas un monospace, c'est un ludospace !
Tandis que Bibou recense ses coupons promos, Bruno allume la radio. Il zappe du pessimisme de Christine Lagarde[1] sur le plan social à une alerte météo à la banquise molle avant d'atterrir, bien au chaud, sur une publicité au marteau rediffusée depuis le siècle dernier entre deux sketches de Rires et Chansons.
Enveloppée de sa confiante ritournelle, synonyme de lendemains enchantés, la charrette bleu métal des amoureux de sitcom à rires préenregistrés s'éloigne vers un horizon plombé de gris, rejoindre les milliers d'autres entassées sur le boulevard circulaire.
Direction l'hypermarché.
"Carglass répare, Carglass remplace...."
[1] Convenez-en, c'est inquiétant.
13 comments:
Tu leur a quand même offert un bouquet de fleurs de chez Lidl, non?
'Faut vraiment être un bourgeois pour être invité à un brunch ! :D
Bonne continuation Seb !
Excellent! et dire que ça existe des gens pareils =)
Putain! Change de potes!
Vu comme ça c'est à mourir de rire. C'est quand on en rencontre que c'est moins drôle...
ils ont l'air strange tes potes,c'est pas la première fois que tu nous parles de ce genre de beauf a fond de consommation. voir des gens comme ça régulièrement,c'est un coup,soit a sombrer dans un désespoir catatonique,soit a devenir hyper aigri ou bien a devenir hermite.
@cedh007 > Mais c'est le pays mon ami ! Et puis, faut pas croire tout que j'écris ;)
@ seb
j'en connais aussi,mais il semblerait que je sois bien moins patient que toi. alors je les esquive soigneusement,ça m'évite des crises de tachycardie.
je me faisait la réflexion, toute à l'heure, coincée entre un 4x4 et un monospace, que les gens restent aveugles à leur situation parce qu'ils ont quelque chose à perdre : appart, nouvelle caisse...
(Je n'arrive pas à trouver le sujet qui convienne, je me contenterais donc de:) "ils" ont fait très fort :
L'individu lambda est prêt à accepter n'importe quoi tant qu'il conserve un certain standing : propriété, voiture neuve et vêtements hypes.
ça me fascine parce que ces décors en carton plâtre ne sont rien, et pourtant ce sont eux qui nous sépare d'une révolte.
Et dire que j'ai un Picasso ;)
Et oui Claire (comme tu y vois), et tout çà avec la bénédiction d'une société féminisée jusqu'au bout des ongles (fanatisme hystérique, soumission au pouvoir et à l'argent).
Les musulmans l'ont encore bien compris, eux.
Puisqu'on vous dit qu'on-arrête-pas- le-progrès! (y'a pas de frein).
Un autre Séb.
re le sinistre
ce aue je vais me marrer quand ces mecs vont se retrouver sur le trottoir.
Par contre on va moins rire quand ils chercheront des boucs emissaires...
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