J'ai récemment découvert le message de Charles*. Il m'y explique le capitalisme, la perte du pouvoir d'achat, les dérèglements de la concurrence, la spéculation hystérique, les dérives du low-cost, le tout chapeauté par la collusion des puissants. C'est d'une telle pertinence qu'il fallait que je retranscrive ici son témoignage.
(Conseil préalable : Remplacez le mot "ouvrier" par le mot "petit salarié" et le mot "maître" par "grand patron")
Place à Charles :
"Nous travaillons pour des spéculateurs, qu'on nomme maîtres, comme pour rappeler notre esclavage, et qui font fortune et qui vivent grassement sans faire grand-chose d'utile ; en outre, il s'est établi entre les producteurs et les consommateurs, une foule de trafiqueurs, négociants, commissionnaires, dépositaires, marchands, revendeurs etc... qui se bornent à acheter et vendre pour gagner, et que je désignerai, avec les maîtres, par le nom commun d'intermédiaires. Ces intermédiaires ne donnent aucune valeur réelle aux marchandises qui leur passent par les mains ; loin qu'ils facilitent l'échange ils le gênent par une infinité d'opérations mal entendues : leurs fausses spéculations, les banqueroutes tuent le commerce et l'industrie. Cependant, qu'ils réussissent ou non dans leurs affaires, ils n'en retirent pas moins des bénéfices aux dépens de nos bras. Tous ces bénéfices divers nous enlèvent le plus net et la plus forte partie du produit de notre travail.
La libre concurrence force à vendre et à travailler toujours au rabais, et partant elle restreint les gains de plus en plus. Nous en sommes déjà arrivés au point que les commerçants et les manufacturiers ne peuvent plus guère réussir qu'à l'aide de roueries et de fraudes, et que nous, ouvriers, nous ne pouvons plus vivre ; nous ne pouvons pas consommer, et notre travail en éprouve des interruptions. Voyez comme nos salaires sont diminués depuis trente ans, indépendamment des amendes, des retenues, de tout ce que la rapine et la mauvaise foi conseillent pour nous arracher une partie de ce que nous gagnions.
La concurrence entretient la lutte entre les capitalistes, et ruine les uns au profit des autres ; il s'en suit que les capitaux se concentrent dans quelques mains ; ceux qui les possèdent sont les maîtres du peuple ; c'est pour eux que nous travaillons, c'est pour eux que nous souffrons; c'est nous qui payons leurs palais, leurs lambris dorés, leurs équipages, sous les roues desquels ils nous broient en passant [...] et tous ces sacrifices de notre part ne font que nous rabaisser à leurs yeux et accroître leur insolence".
Pour information, Charles Noiret nous envoie son message de l'usine de Rouen où il est ouvrier tisserand... en 1840.
Je conseillerais aux socialistes de lire la lettre de Charles en introduction de leur université d'été à La Rochelle.
Malheureusement pour eux, je crois qu'ils vont se rabattre sur "ça".
* Texte trouvé dans La Parole ouvrière (1830-1851) aux éditions de La Fabrique
(Conseil préalable : Remplacez le mot "ouvrier" par le mot "petit salarié" et le mot "maître" par "grand patron")
Place à Charles :
"Nous travaillons pour des spéculateurs, qu'on nomme maîtres, comme pour rappeler notre esclavage, et qui font fortune et qui vivent grassement sans faire grand-chose d'utile ; en outre, il s'est établi entre les producteurs et les consommateurs, une foule de trafiqueurs, négociants, commissionnaires, dépositaires, marchands, revendeurs etc... qui se bornent à acheter et vendre pour gagner, et que je désignerai, avec les maîtres, par le nom commun d'intermédiaires. Ces intermédiaires ne donnent aucune valeur réelle aux marchandises qui leur passent par les mains ; loin qu'ils facilitent l'échange ils le gênent par une infinité d'opérations mal entendues : leurs fausses spéculations, les banqueroutes tuent le commerce et l'industrie. Cependant, qu'ils réussissent ou non dans leurs affaires, ils n'en retirent pas moins des bénéfices aux dépens de nos bras. Tous ces bénéfices divers nous enlèvent le plus net et la plus forte partie du produit de notre travail.
La libre concurrence force à vendre et à travailler toujours au rabais, et partant elle restreint les gains de plus en plus. Nous en sommes déjà arrivés au point que les commerçants et les manufacturiers ne peuvent plus guère réussir qu'à l'aide de roueries et de fraudes, et que nous, ouvriers, nous ne pouvons plus vivre ; nous ne pouvons pas consommer, et notre travail en éprouve des interruptions. Voyez comme nos salaires sont diminués depuis trente ans, indépendamment des amendes, des retenues, de tout ce que la rapine et la mauvaise foi conseillent pour nous arracher une partie de ce que nous gagnions.
La concurrence entretient la lutte entre les capitalistes, et ruine les uns au profit des autres ; il s'en suit que les capitaux se concentrent dans quelques mains ; ceux qui les possèdent sont les maîtres du peuple ; c'est pour eux que nous travaillons, c'est pour eux que nous souffrons; c'est nous qui payons leurs palais, leurs lambris dorés, leurs équipages, sous les roues desquels ils nous broient en passant [...] et tous ces sacrifices de notre part ne font que nous rabaisser à leurs yeux et accroître leur insolence".
Pour information, Charles Noiret nous envoie son message de l'usine de Rouen où il est ouvrier tisserand... en 1840.
Je conseillerais aux socialistes de lire la lettre de Charles en introduction de leur université d'été à La Rochelle.
Malheureusement pour eux, je crois qu'ils vont se rabattre sur "ça".
* Texte trouvé dans La Parole ouvrière (1830-1851) aux éditions de La Fabrique
2 comments:
"Comment récupérer le vote ouvrier pour les européennes"
Voilà la principale question lors de la présentation de leur contributions en interne.
Et à la tribune, ils rigolent sur leur place entre ceux qui sont plus à droite et ceux qui sont plus à gauche. Cynique ou pathétique, je n'ai pas encore tranché.
Je suis entré avec une carte périmée et elle va rester périmée.
Hors sujet mais je me permets de faire passer cet appel lu sur :
http://vigicitoyen.canalblog.com/archives/2008/08/27/10368190.html#comments
J'écris vite, dans la 1ere rubrique venue (excusez-moi). Ce matin les flics sont venus frapper , très fort et longtemps, à ma porte , et ont dit qu'ils reviendraient. Le motif: peut-être notre blog http://assrenseignements-généreux.hautetfort.com , le dernier article "CRS - SS". Voyez ce que vous pouvez faire , le mieux étant , si je plonge , de harceler les flics au téléphone, très nombreux ... c 'est souvent efficace. Et bien sûr de médiatiser. J' essaie de vous tenir au courant. Mes amis RG sont en vacances, l' un à l' hopital , bref il ne me reste que quelques copains "mous" ici, désemparés . les revoilà
Posté par Les RG, 29 août 2008 à 09:26
il sont là j' ai bloqué la porte je compte sur vous pour diffuser ! Josiane Ballato 0466671686 Nîmes
Posté par Les RG, 29 août 2008 à 09:32
Mon mail assrg@neuf.fr
Posté par Les RG, 29 août 2008 à 09:41
Merci
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