Sympathique apéritif avec deux quinquas parisiens tout juste à la retraite, tous deux grippés dans leur appartement surchauffé. Mes récentes observations sur le monde du travail sont mal reçues. Quid du marché du travail et de l’annonce en fanfare d’un taux de chômage se résorbant ? Voyons les choses en face :
Lorsqu’une offre d’emploi est publiée, il convient de vérifier que :
1 / Le travail en question n’est pas inférieur en salaire ou supérieur en responsabilité ou les deux à la fois, à celui proposé.
2 / Le travail en question se situe à moins de quatre cent cinquante kilomètres de l’endroit indiqué sur l’annonce.
3 / La rémunération du travail n’est pas de 30% inférieure à celle indiquée dans le cas, improbable, où elle serait indiquée.
4 / La date de début du travail est précisée. En ce domaine, toute communication dépend du bon vouloir des services vaguement concernés. Cela peut-être dans deux semaines, deux mois ou jamais mais, dans ce cas là malgré les propos courageusement tenus, on ne vous rappellera pas.
Tentons de faire comprendre à ces enfants couvés du baby-boom, pistons et rentiers des trente glorieuses qu’aujourd’hui le candidat au travail, trentenaire perdu ne demandant pas mieux que de rentrer dans un système dont ses parents se sont gavés dès vingt ans, pointe sans fin à des entretiens d’embauche qui n’ont comme finalité que de justifier les salaires des DRH. Le candidat lucide, souvent surdiplômé, ressasse jour après jour sa haine d’un système auquel il a cru, parfois croit encore. Les offres d’emploi ne servent qu’à évaluer la qualité et les prétentions de la demande afin de la cibler au plus juste, au plus rentable, le jour diffus où celles-ci seront sur le marché.
Acharnons-nous à faire comprendre à ce couple de quinquas embêtés d’être à la retraite et dont l’un d’eux n’a jamais travaillé, que là où leur dernier enfant, né en 1983, récent employé en succursale d’assureur, est prêt à subir toutes les avanies salariales et humiliations hiérarchiques pour renflouer les crédits auxquels il a souscrit afin de satisfaire son aspirante bourgeoise de femme leur fille aînée née en 1975, n’accepte pas de se faire marcher sur les pieds que ce soit en terme de rémunération ou de niveau de soumission. Quant à moi, l’idée même de me soumettre m’est intolérable.
Là est la force de la génération montante, celle évidée aux ondes télévisées, adoubée au barbarisme, dans l’ego jusque dans l’intime et intégralement vouée à la consommation, l’insatiable appétit monomaniaque de ceux aux dents longues nés après 1983 : Cette génération est entièrement vouée au culte progressiste de leurs aïeux. Ces adeptes béats du système parfait répondent parfaitement aux attentes idéologiques de leurs parents copains en dissipant leurs angoisses naissantes de récents retraités. La génération montante leur renvoie un portrait craché, idéologiquement correcte, de leur propre jeunesse. Et tant pis si les réalités économiques n’ont rien à voir : Les uns sont trop jeunes pour comprendre, les autres trop vieux pour admettre. Comme eux, ils enfantent jeunes, comme eux ils sont propriétaires au plus vite même s’il la durée de leur crédit dure trois fois plus longtemps, comme eux ils sont croyants* que ce soit dans un retour aveugle vers le religieux ou dans les bienfaits continus de la société de marché, d’ailleurs, comme leurs parents, ils n’imaginent aucune autre alternative crédible au libéralisme.
Pour ceux nés avant entre 1968 et 1983, c’est une toute autre histoire. Les frontières de cette génération sont perméables mais la crête de ses naissances se situe en 1975. Cette génération là, après avoir été niée par ses parents sera méprisée par ses petits frères. Les trentenaires d'aujourd'hui glisseront dans les oubliettes du rendement. Génération délaissée, génération trop savante, génération exploitée, génération assistée, génération précaire. Tentons donc jusqu’au bout d’expliquer au père quinqua que c’est parce que son fils de vingt trois ans est prêt à subir toutes les réévaluations de salaire à la baisse après avoir accepter le sourire aux lèvres les surcharges de travail non rémunérées consécutives à des années de stage non-payées pour intégrer une entreprise à laquelle il s’identifie corps et âme, que sa fille de trente deux ans à qui en son temps on a fait croire qu’elle était cadre supérieur, est au chômage depuis plus d’un an parce que demander 30 % de moins que son salaire d’il y a cinq ans, c’est déjà trop exiger !
Lorsqu’une offre d’emploi est publiée, il convient de vérifier que :
1 / Le travail en question n’est pas inférieur en salaire ou supérieur en responsabilité ou les deux à la fois, à celui proposé.
2 / Le travail en question se situe à moins de quatre cent cinquante kilomètres de l’endroit indiqué sur l’annonce.
3 / La rémunération du travail n’est pas de 30% inférieure à celle indiquée dans le cas, improbable, où elle serait indiquée.
4 / La date de début du travail est précisée. En ce domaine, toute communication dépend du bon vouloir des services vaguement concernés. Cela peut-être dans deux semaines, deux mois ou jamais mais, dans ce cas là malgré les propos courageusement tenus, on ne vous rappellera pas.
Tentons de faire comprendre à ces enfants couvés du baby-boom, pistons et rentiers des trente glorieuses qu’aujourd’hui le candidat au travail, trentenaire perdu ne demandant pas mieux que de rentrer dans un système dont ses parents se sont gavés dès vingt ans, pointe sans fin à des entretiens d’embauche qui n’ont comme finalité que de justifier les salaires des DRH. Le candidat lucide, souvent surdiplômé, ressasse jour après jour sa haine d’un système auquel il a cru, parfois croit encore. Les offres d’emploi ne servent qu’à évaluer la qualité et les prétentions de la demande afin de la cibler au plus juste, au plus rentable, le jour diffus où celles-ci seront sur le marché.
Acharnons-nous à faire comprendre à ce couple de quinquas embêtés d’être à la retraite et dont l’un d’eux n’a jamais travaillé, que là où leur dernier enfant, né en 1983, récent employé en succursale d’assureur, est prêt à subir toutes les avanies salariales et humiliations hiérarchiques pour renflouer les crédits auxquels il a souscrit afin de satisfaire son aspirante bourgeoise de femme leur fille aînée née en 1975, n’accepte pas de se faire marcher sur les pieds que ce soit en terme de rémunération ou de niveau de soumission. Quant à moi, l’idée même de me soumettre m’est intolérable.
Là est la force de la génération montante, celle évidée aux ondes télévisées, adoubée au barbarisme, dans l’ego jusque dans l’intime et intégralement vouée à la consommation, l’insatiable appétit monomaniaque de ceux aux dents longues nés après 1983 : Cette génération est entièrement vouée au culte progressiste de leurs aïeux. Ces adeptes béats du système parfait répondent parfaitement aux attentes idéologiques de leurs parents copains en dissipant leurs angoisses naissantes de récents retraités. La génération montante leur renvoie un portrait craché, idéologiquement correcte, de leur propre jeunesse. Et tant pis si les réalités économiques n’ont rien à voir : Les uns sont trop jeunes pour comprendre, les autres trop vieux pour admettre. Comme eux, ils enfantent jeunes, comme eux ils sont propriétaires au plus vite même s’il la durée de leur crédit dure trois fois plus longtemps, comme eux ils sont croyants* que ce soit dans un retour aveugle vers le religieux ou dans les bienfaits continus de la société de marché, d’ailleurs, comme leurs parents, ils n’imaginent aucune autre alternative crédible au libéralisme.
Pour ceux nés avant entre 1968 et 1983, c’est une toute autre histoire. Les frontières de cette génération sont perméables mais la crête de ses naissances se situe en 1975. Cette génération là, après avoir été niée par ses parents sera méprisée par ses petits frères. Les trentenaires d'aujourd'hui glisseront dans les oubliettes du rendement. Génération délaissée, génération trop savante, génération exploitée, génération assistée, génération précaire. Tentons donc jusqu’au bout d’expliquer au père quinqua que c’est parce que son fils de vingt trois ans est prêt à subir toutes les réévaluations de salaire à la baisse après avoir accepter le sourire aux lèvres les surcharges de travail non rémunérées consécutives à des années de stage non-payées pour intégrer une entreprise à laquelle il s’identifie corps et âme, que sa fille de trente deux ans à qui en son temps on a fait croire qu’elle était cadre supérieur, est au chômage depuis plus d’un an parce que demander 30 % de moins que son salaire d’il y a cinq ans, c’est déjà trop exiger !
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