20 janvier 2025

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L'exode de la police de la pensée

C’est donc le jour de la fin du monde. À l’approche de l’accession au pouvoir du satanique Donald Trump et de son acolyte, le grand méchant Musk, la secte des éclairés du Boulevard Saint-Germain déclare, à grand renfort de tribunes, quitter X-Twitter pour s'embarquer dans un grand exode de la bien-pensance vers la Terre promise du grand capital "gentil", à savoir un autre réseau social américain (qui aura le privilège de publier leur prochain appel à voter Macron). 

Bien leur en fasse, je ne vais pas me plaindre de ne plus être inondé de posts de Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier, geignant toutes les demi-heures qu’on bâillonne leur expression (alors que je ne suis même pas abonné à leurs comptes). Je noterai toutefois que le camp du bien a placé toutes ses forces dans cette bataille médiatique : des soldats de la droite aux humoristes de France Inter, ils ont bien occupé les plateaux télé (sans contradiction, ça leur plaît) pour cracher sur Trump (c’est moins risqué que sur Macron), Musk, et surtout son réseau X. 

Cette panique morale franco-française d’une large partie de la gauche (qui n’est en fait que la variation "culture et divertissement" d’une bourgeoisie réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus classique) est révélatrice de sa terreur de se retrouver en minorité idéologique. Il ne faut pas leur dire (ils ne le supportent pas, visiblement), mais ils le sont déjà. Jusque-là, ils pouvaient maintenir l’illusion dans des médias verrouillés, à l’accès par cooptation, où toute contradiction est écartée, stigmatisée ou moquée. Ce qui n’est plus le cas sur la majeure partie des réseaux sociaux et particulièrement sur X (où, via l’entremise du shadowban et de fact-checkeurs rémunérés par les rédactions et des organisations opaques, la censure leur bénéficiait jusqu’en 2024). 

La campagne anti-X à laquelle nous avons eu droit dans les médias mainstream cette semaine est une préparation idéologique à la suppression totale de certains réseaux sociaux dans les plus brefs délais par nos défenseurs européens de la liberté d’expression et autres "nous sommes tous Charlie" locaux. (Insolite : la rédaction de Charlie Hebdo, toutes balles oubliées, fait partie de cette campagne de diabolisation). 

Intéressons-nous à un aspect de cette campagne médiatique : l'application HelloQuitteX, qui propose d’assurer la transition des abonnés de la plateforme X vers d’autres réseaux tout en conservant leurs contacts. HelloQuitteX est estampillée CNRS (donc financée par l’argent public). Mais le CNRS en question vient de démentir que cela venait de lui, alors que le service est bien hébergé par le CNRS et développé par certains de ses chercheurs. (Hmm… ça commence à puer).

Coup de com’ a priori inoffensif et autogéré, sous haut patronage de la LDH, l’application en question a bénéficié d’une couverture médiatique dithyrambique ces six derniers jours, représentant ce qui équivaudrait à plusieurs millions d'euros s’il avait fallu la payer sous forme de campagne publicitaire. (Aucune campagne de gauche sur la misère sociale ou le mal-logement n’a eu autant d’exposition en si peu de temps…) 

Plusieurs Xnautes ont remarqué que l’hébergeur de HelloQuitteX est proche de Mediapart, des Verts et de l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net (dont j’apprends qu’à l’instar de multiples organes de presse, elle est subventionnée en partie par George Soros à hauteur de 130 000 $/an – soit deux salariés à temps plein). Bon, là ça pue clairement l’opération politique sous-traitée par la branche geek des black blocs, mais rien de tout cela n’est illégal. 

Là où ça se complique, c’est que l’application, dans un flou juridique total, aspire les données de tous les abonnés et abonnements des utilisateurs pour leur transfert d’une plateforme à l’autre… avec, au passage, les adresses email, voire les numéros de téléphone (coucou la CNIL). 

Décodons : c’est une arme marketing politique inespérée, un fichier clients de millions de personnes sensibilisées, un fichier totalement exploitable dans le cadre de campagnes de mailing ou d’appels à l’action pour les prochaines échéances électorales (les municipales de 2026, voire les présidentielles anticipées qui nous pendent au nez). Exploitable par qui ? Cela mériterait au minimum une enquête et une suspension temporaire du service, le temps d’y voir plus clair. 

Mais c’est "le camp du bien", alors ça va. 

Sinon, l’exil de X de Marine Tondelier n’aura duré qu’une nuit. Le 20 janvier à 10 h, elle était déjà revenue sur X pour "continuer le combat", écrit-elle. Lequel ? Celui des selfies et des OP de com’ véreuses pour maintenir son taux de clics ?



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