24 mai 2024

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Le rêve européen ou la dégringolade française

Les chaînes d'info-feuilleton mettent le paquet, le service public télévisé titre chaque débat de la campagne L'évènement et, vous l'aurez perçu, il y a comme une fébrilité gouvernementale à l'approche de la raclée promise pour les tocards de Renaissance. Le 9 juin, le peuple est convoqué à voter « pour l’Europe »  à travers l’élection de ses représentants nationaux au parlement européen. Vous avez bien compris bande d'abrutis : c’est la démocratie et il convient d’être pour l'Europe sinon c’est le fascisme. Décréter ce qu’est le fascisme suffit t-il à définir par défaut ce que serait la démocratie, c’est à dire tout le reste? Mm...

Dès que l’on se penche un peu sur le cas de l’Union Européenne avouons qu'on n’est plus totalement dans le domaine démocratique. 

1/ C'est quoi l’Union européenne ? 

En préalable à tout débat sur l’importance de la prochaine élection, rappelons que l’UE telle qu’elle est aujourd'hui c’est d’abord un truc CONTRE lequel les Français ont voté par REFERENDUM en 2005, mais qui leur a été imposé deux ans après par de grands démocrates.

L'UE c’est un truc autoritariste, réunissant dans une spirale sans fin des pays (dont on ne sait plus trop le nombre et qu'on ne connait pas) qui n’ont rien en commun, culturellement, socialement ou historiquement. Le tout est dirigé par des gens non élus. Le parlement, lui, est là pour la décoration, les virgules dans les paragraphes dictés par le lobby du moment, et les rentes conséquentes des députés qui y pantouflent. 

Alors que nous avons la même monnaie depuis 20 ans, et que chaque pays a perdu sa souveraineté dans presque tous les domaines, les pays de l'UE n’ont jamais eu de fiscalité commune. La conséquence de cette stupidité (à croire que c'était conçu pour) est de favoriser un dumping salarial interne à l’union. Comme si notre notre répugnance nationale au protectionnisme ne suffisait pas, La France s’est tirée une balle dans le pied supplémentaire en se mettant en compétition avec des pays « alliés » dont la principale qualité est d'être autant de paradis fiscaux ou de proximité pour travail à bas coût. 

On a beau connaître le contexte historique et comprendre les traumatismes qui ont favorisé cette union, je me demande encore ce que La France (qui construisait tout il y a encore 60 ans : voiture, textile, machines, une France qui était autonome et en pointe sur l'énergie électrique, pouvait nourrir son pays seul, possédait l’arme nucléaire) est allée foutre dans cette galère où elle ne pouvait que perdre des plumes. Au nom d’un rêve d’Etats-Unis d’Europe, la France a tout abandonné. Nous voulions devenir les Etats-Unis alors que nous étions les Etats-Unis. 

En attendant, ces quinze dernières années La France s’appauvrit à vue d’oeil. En comparaison, depuis 2009, le PIB par américain a progressé de +80% par rapport au nôtre. 

Regardez autour de vous alors que vous lisez ces lignes : plus rien ou presque de ce que vous voyez à ce moment précis n’est construit en France. Je tape ce texte avec un ordinateur américain fabriqué en Chine, via un logiciel que je loue à une entreprise qui optimise sa fiscalité hors de l’UE pour y payer le moins d’impôt possible. Et après avoir inventé toutes les technologies pour se les faire chaparder, tandis que nous étions tout occupé à « construire l’Europe » ces 40 ans dernières années, La France a raté le train des nouvelles technologies. Toutes les entreprises qui contrôlent nos données et dictent notre environnement numérique sont étrangères et n’existaient pas la plupart il y a 30 ans. Consolons-nous en nous disant que cette fois nous n’avons même pas eu à perdre notre "souveraineté numérique", nous ne l’avons jamais eue. 

...Ah oui mais maintenant on a le nutriscore et des bouchons en plastique collés à la bouteille. Ça valait bien quelques sacrifices non ?

2 / Alors pourquoi voter ? 

Je suis étonné qu’il y ait encore un électeur sur deux (prévu) pour cotiser à ce simulacre quinquennal de démocratie visant à légitimer symboliquement le cartel de non élus à sa tête et dont le seul but visible est de démanteler, un à un, les services publiques de chaque pays et d’arracher à ces derniers toute trace de spécificité culturelle. 

Adolescent des années 80, on m’a servi de l’Europe à toutes les sauces. Ça allait être merveilleux, on allait pouvoir voyager sans passeport, les pays disparaitraient, il n’y aurait plus d’inflation et pas de guerre. 40 ans après, il n’y a que les marchandises et les clandestins qui voyagent vraiment librement dans l’union. L’inflation y explose. On n’y parle que de guerre et les nationalismes ne se sont jamais aussi bien portés. Les pays ont perdu le contrôle de leurs frontières, de leur création monétaire et l’UE est l'alibi de nos gouvernements locaux pour justifier leur impuissance crasse : « c’est pas nous, c’est l’Europe ». Purée oui, un vrai succès. 

Je n’avais pas quinze ans que j’avais l’intuition que ce machin que l’on me vendait de force à l’école du progrès fleurait bon l’arnaque de VRP en canapés contrefaits. J’ai voté contre Maastricht dès que j’ai en ai eu le droit (opinion impopulaire à l’époque dans ma classe d’âge) et non au référendum en 2005 (là nous étions passés à 55% à la grande surprise de la clique aristomédiatique, globalement la même qu’aujourd’hui). 

Désormais tout vote pour un candidat qui se déclare pro-européen serait du masochisme. Bien sûr, se déclarer pro européen est la cotisation obligatoire pour entrer dans le club fermé de la représentation médiatique. Sinon bien évidemment je le rappelle : tu es fasciste. 

 3 / La fin de l’Europe 

Aujourd’hui la question est entendue : le futur est dans le local, le plus loin possible de cette union contre nature. Et si l’on posait la question par référendum d’une sortie de l’Europe aux habitants des pays de l’union en carton, le « Non » l’emporterait massivement. Plus aucun gouvernant ne s’avance d'ailleurs à poser la question depuis le Brexit. Malgré ce qui nous est répété du matin au soir, aucun européen ne veut vraiment au fond de lui de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, sauf peut-être les Ukrainiens (alors qu’ils sont russes va comprendre).

J’ai désormais la conviction que la plupart des gens de ma génération, après avoir vu sa création, assisteront à l’effondrement de ce bazar conçu sans les peuples et contre les pays. Comme quoi j’aurais connu le cycle complet tel un un prototype lambda de la génération « GUE », les gogos européens a qui on aurait fait miroiter de l’utopie et de l’ouverture pour leur faire gober un quotidien de privations et de stagnation salariale, de restrictions des libertés et une dégradation de la qualité de vie, de la culture et de l’alimentation.

Notez qu’il est déjà assez savoureux, et parfaitement logique, de voir le parlement européen (cette chambre de validation législative des désirs des plus grosses compagnies mondiales) basculer pays après pays, scrutin après scrutin, aux mains de ceux qui, historiquement, n’en ont jamais voulu.


1 comments:

Anonyme a dit…

Les ukrainiens ne sont pas plus russes que les quebecois sont des francais. Et encore, car les quebecois parlent francais alors que la langue natale des ukrainiens n est pas le russe en general (Zelinsly est une minorite car sa langue maternelle est le russe)

Sinon la france de 1960 fabriquait de tout c est vrai, mais il faut etre honnete et dire que si on serait comme en 1960 une voiture (francaise) resterai un produit de luxe. Que le gros des francais se deplaceraient a velo (c est bon pour la ligne ;-)) et que les smartphones et les ordinateurs seraient des produits de luxe que seuls 10 % de la population pourrait se payer

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