26 février 2013

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En quête d'un leader au-dessus de tout soupçon


"L’incertitude politique gâche la joie des marchés". Voici ce que l’on peut lire dans l’Expansion au lendemain des élections italiennes. De ce que j’entends à la radio, les peuples ont encore mal voté. En Italie cette fois. 

Saloperie de peuple italien gâchant la bonne marche des marchés par son égoïsme et son manque flagrant de tolérance envers la politique d’austérité qui le frappe depuis deux ans. "Le comique" Beppe Grillo sème sa zone au Sénat avec un tel résultat (25%) qu’il provoquerait "une impossibilité de gouverner". On pourrait écrire que c’est le comeback invraisemblable de Silvio Berlusconi qui fout le brun ? Non. C’est son reflet médiatique inversé, Grillo, qui devient le diable. La montée de l’un et l’autre (et la claque des urnes pour Monti) n'est que la conséquence de l’application froide d'une de ces politiques de rigueur qui font l’impasse sur les peuples au nom de la sauvegarde de l’Europe et des "marchés". 

Les peuples d’Europe ont des "gestionnaires", ils veulent des leaders prêts à apporter si ce n’est du rêve, au moins le sentiment qu'ils sont écoutés. Oui, dans le cas de Berlusconi, c’est risible. Néanmoins, le blocage électoral italien (dont je ne doute absolument pas qu’il se résolve par l’émergence d’un gouvernement de cohésion de retour à la case départ) est révélateur 1 / de l’impasse européenne sur les bases actuelles. 2 / ce qui attend inéluctablement les autres pays si leurs dirigeants poursuivent sur la ligne de l'autisme social. 

Le peuple, une fois de plus, se retrouve au banc des accusés. On fustige sa tendance au "populisme", son manque de culture politique, sans se pencher sur le coeur des rancoeurs: la vidange progressive chez nos dirigeants, devenant chefs comptables de succursales bancaires une fois au pouvoir, de leur part d’humanité. Derrière le "blocage", le message italien est clair : le sacrifice de peuple pour contenter des divinités énigmatiques, Bruxelles et les marchés, n'est pas une politique viable à long terme dans une démocratie.

Traitez les gens comme des chiens, ils finiront par vous mordre. Ce n’est qu’une question de temps. 

Illus : Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon, E.Petri (1970)

9 comments:

Christophe a dit…

« Les peuples d’Europe ont des "gestionnaires", ils veulent des leaders prêts à apporter si ce n’est du rêve, au moins le sentiment qu'ils sont écoutés. »

Et si nous ne voulions plus de leader ?

Et si nous voulions voter nous-même nos lois ?

Et si nous voulions juste ne plus être traités comme des enfants ?

Et si nous voulions être des adultes politiques ?

Et si nous voulions une vraie démocratie ?

Ayant compris que jamais des élus ne pourront nous représenter vraiment, dans toutes nos contradictions, nous devrions nous prendre en main et décider nous-même de notre avenir. Le premier pas est d'exiger que la constitution, la loi supérieur à toutes les autres, qui devrait nous protéger des abus de pouvoirs, ne soit plus écrite par des professionnels de la politique.

http://le-message.org

Jeff Melclalex a dit…

les allemands ont un leader ..... qui est gestionnaire je ne crois donc pas que c'est cela dont les italiens et plus largement les européens ont besoin.

Il ont besoin d'effacer les dettes qui amènent ses cures d'austérité. La monétisation de cette dette est LA solution pour s'en sortir .... mais pour cela ce n'est pas de droite ou centre gauche dont ont a besoin mais bien "de lmeaders" un peu plus à gauche

Seb Musset a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Seb Musset a dit…

@Melclalex > Ca se tient.

@Christophe > je crois au contraire que l'on n'en est pas là par hasard. Faut être honnête, pas grand monde a envie de s'y coller.

romain blachier a dit…

ceci si le peuple pouvait arrêter de voter Berlusconi

Anonyme a dit…

LEADER is an innovative, wide-ranging funding programme aimed at improving quality of life and encouraging economic prosperity in rural communities.

Toutatis a dit…

On commence à voir des changements à gauche. Ce matin Mélenchon m'a estomaqué. Il a affirmé qu'il ne soutiendrait plus l'Europe si un fumeux projet d'union américano-européenne voyait le jour. Mon interprétation c'est qu'une partie de plus en plus importante de ses supporters deviennent anti-européens, et qu'il cherche un prétexte pour prendre ses distances avec l'Europe. On observe la même chose en Grèce avec Syriza, de plus en plus critiqué à la base, et pas seulement pour ne pas vouloir rompre avec l'euro et l'Europe mais aussi sur les problèmes de l'immigration sauvage.
Cela va sans doute se généraliser à tous les partis politiques, qui vont être obligés de courir après leur base. Difficile de prévoir où ça va mener.

Stéphane Grangier a dit…

Plus j'entends le mot "Bruxelles", plus je m'imagine ce truc qui pue qui s'appele "Choux"

kzk a dit…

Tu as raison, parce que l'Europe est contre ses peuples, mais Grillo et son "Movimento 5 stelle" a occupé une place laissée vide par les luttes sociales des dernières années pour la laisser vide. Il y a une intéressante analyse des Wu Ming (écrivains italiens) qui explique bien la situation: https://strugglesinitaly.wordpress.com/2013/02/26/en-the-movimento-cinque-stelle-has-protected-the-system-a-comment-by-wu-ming/

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