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20 janvier 2025

L'exode de la police de la pensée

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C’est donc le jour de la fin du monde. À l’approche de l’accession au pouvoir du satanique Donald Trump et de son acolyte, le grand méchant Musk, la secte des éclairés du Boulevard Saint-Germain déclare, à grand renfort de tribunes, quitter X-Twitter pour s'embarquer dans un grand exode de la bien-pensance vers la Terre promise du grand capital "gentil", à savoir un autre réseau social américain (qui aura le privilège de publier leur prochain appel à voter Macron). 

Bien leur en fasse, je ne vais pas me plaindre de ne plus être inondé de posts de Sandrine Rousseau ou Marine Tondelier, geignant toutes les demi-heures qu’on bâillonne leur expression (alors que je ne suis même pas abonné à leurs comptes). Je noterai toutefois que le camp du bien a placé toutes ses forces dans cette bataille médiatique : des soldats de la droite aux humoristes de France Inter, ils ont bien occupé les plateaux télé (sans contradiction, ça leur plaît) pour cracher sur Trump (c’est moins risqué que sur Macron), Musk, et surtout son réseau X. 

Cette panique morale franco-française d’une large partie de la gauche (qui n’est en fait que la variation "culture et divertissement" d’une bourgeoisie réactionnaire, tout ce qu’il y a de plus classique) est révélatrice de sa terreur de se retrouver en minorité idéologique. Il ne faut pas leur dire (ils ne le supportent pas, visiblement), mais ils le sont déjà. Jusque-là, ils pouvaient maintenir l’illusion dans des médias verrouillés, à l’accès par cooptation, où toute contradiction est écartée, stigmatisée ou moquée. Ce qui n’est plus le cas sur la majeure partie des réseaux sociaux et particulièrement sur X (où, via l’entremise du shadowban et de fact-checkeurs rémunérés par les rédactions et des organisations opaques, la censure leur bénéficiait jusqu’en 2024). 

La campagne anti-X à laquelle nous avons eu droit dans les médias mainstream cette semaine est une préparation idéologique à la suppression totale de certains réseaux sociaux dans les plus brefs délais par nos défenseurs européens de la liberté d’expression et autres "nous sommes tous Charlie" locaux. (Insolite : la rédaction de Charlie Hebdo, toutes balles oubliées, fait partie de cette campagne de diabolisation). 

Intéressons-nous à un aspect de cette campagne médiatique : l'application HelloQuitteX, qui propose d’assurer la transition des abonnés de la plateforme X vers d’autres réseaux tout en conservant leurs contacts. HelloQuitteX est estampillée CNRS (donc financée par l’argent public). Mais le CNRS en question vient de démentir que cela venait de lui, alors que le service est bien hébergé par le CNRS et développé par certains de ses chercheurs. (Hmm… ça commence à puer).

Coup de com’ a priori inoffensif et autogéré, sous haut patronage de la LDH, l’application en question a bénéficié d’une couverture médiatique dithyrambique ces six derniers jours, représentant ce qui équivaudrait à plusieurs millions d'euros s’il avait fallu la payer sous forme de campagne publicitaire. (Aucune campagne de gauche sur la misère sociale ou le mal-logement n’a eu autant d’exposition en si peu de temps…) 

Plusieurs Xnautes ont remarqué que l’hébergeur de HelloQuitteX est proche de Mediapart, des Verts et de l’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net (dont j’apprends qu’à l’instar de multiples organes de presse, elle est subventionnée en partie par George Soros à hauteur de 130 000 $/an – soit deux salariés à temps plein). Bon, là ça pue clairement l’opération politique sous-traitée par la branche geek des black blocs, mais rien de tout cela n’est illégal. 

Là où ça se complique, c’est que l’application, dans un flou juridique total, aspire les données de tous les abonnés et abonnements des utilisateurs pour leur transfert d’une plateforme à l’autre… avec, au passage, les adresses email, voire les numéros de téléphone (coucou la CNIL). 

Décodons : c’est une arme marketing politique inespérée, un fichier clients de millions de personnes sensibilisées, un fichier totalement exploitable dans le cadre de campagnes de mailing ou d’appels à l’action pour les prochaines échéances électorales (les municipales de 2026, voire les présidentielles anticipées qui nous pendent au nez). Exploitable par qui ? Cela mériterait au minimum une enquête et une suspension temporaire du service, le temps d’y voir plus clair. 

Mais c’est "le camp du bien", alors ça va. 

Sinon, l’exil de X de Marine Tondelier n’aura duré qu’une nuit. Le 20 janvier à 10 h, elle était déjà revenue sur X pour "continuer le combat", écrit-elle. Lequel ? Celui des selfies et des OP de com’ véreuses pour maintenir son taux de clics ?



15 janvier 2025

Les intolérants contre X

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Dans la catégorie « on ne se cache plus pour vous cracher à la gueule », ce début d’année est grandiose. 

La tragi-comédie que nous joue « le camp du bien », réunissant dans les mêmes éléments de langage une large partie de la classe politique allant des socialistes et des écolos (Jérôme Guedj, Sandrine Rousseau, Marine Tondelier) jusqu’à LR (Nathalie Loiseau, Valerie Pecresse), en passant par des types sans aucun mandat (Thierry Breton), à l’unisson du gouvernement Macron (Jean-Noel Barrot, Clara Chappaz) et de la farandole corporatiste des journalistes parisiens, de plateaux télés cossus en tribunes de presse, sur des médias appartenant quasiment tous à des milliardaires (mais les gentils milliardaires ceux qui se disent progressistes), pour nous rabâcher que (attention à la cascade), au nom de la protection de la liberté d’expression, il faudrait supprimer le réseau social X racheté par Elon Musk... cette tragi-comédie donc est un régal. 

Tragique. On le sent tous, cette petite classe déconnectée et consanguine qui ne représente plus qu’elle même, est terrorisée à l’idée que son privilège de professer la bonne parole soit définitivement remis en cause, non pas par Elon Musk (qui sert d'épouvantail dans cette histoire), mais par les citoyens lambdas. Musk l'a suffisamment répété : « You are the media now! ».

Comique. Entre aveux, lapsus révélateurs et omniprésence d'un plateau TV à l'autre pour ânonner des énormités, sur fond de totale méconnaissance des pratiques, de la technologie et même de la légalité, on assiste à ce genre de feu d'artifice de conneries, servies sur leur lit d’ego boursoufflé, qui va nous fournir un stock de bonnes phrases et d’extraits video pour plusieurs années. 

Tout s’est accéléré début janvier avec la volte-face surprise du patron de Meta (Facebook, Instagram, Threads) qui, invité chez Joe Rogan (podcaster qui fait désormais plus d’audience que les chaines infos US), a avoué ce qu’on savait tous : Facebook a bien censuré des contenus vaccino-sceptiques sous ordre direct de l’administration Biden. Zuckerberg promet cette fois qu’il n y aura plus de modération laissée entre les mains de « fact checkers » autorisés (en France, des sbires politiques cooptés et employés par les plus grosses rédactions). Les motivations de Zuckerberg  sont moins éthiques qu’opportunistes (et surtout juridiques), mais saluons le geste qui a le mérite de prendre un peu plus à la gorge les ayatollahs de la liberté d'expression verrouillée, plus connus sous le nom de « les intolérants » ou encore : une bonne partie de la pseudo-gauche française, grisée par la mise à mort de C8 qu'elle a récemment obtenue (avec 200 licenciements au passage). 

En France donc, où l'on a la collaboration administrative dans le sang, ça balise sec : des fameux et fumistes fact-checkers qui se retrouvent au chômage en passant par les journalistes courtisans (les mêmes qui ont bien accompagné la propagande d'état durant la période covid) jusqu’aux bataillons de politiciens inutiles (le point commun de ces gens étant d’être plus ou moins totalement subventionnés par l’état et plus ou moins dépendants de celui-ci). 

Ces gens n'ont évidemment aucune intention de défendre votre liberté d'expression. Ils se battent pour conserver le monopole de la leur. Pour ce petit club, le débat contradictoire est un péril immédiat. La pensée contraire est systématiquement évincée des plateaux, des articles. Et, si elle y figure c'est pour mieux être stigmatisée au bulldozer, moquée ou criminalisée (« fantaisiste », « complotiste », et si ça ne suffit pas : « fasciste »).  Depuis longtemps, les faits n'en sont plus vraiment ; il s'agit d'abord d'idéologie et de modelage de l'opinion publique. Soit (nouvelle cascade) ce qu'ils reprochent à Elon Musk.

Quant à la supposée ingérence d'un milliardaire dans nos affaires politiques. C'est pas notre genre.  Personne ne s’offusque de l’ingérence d’un Xavier Niel (qui a son rond de serviette à l’Elysée) ou d’un Matthieu Pigasse, qui déclare, dans Libération, qu'il veut mettre les médias qu'il contrôle dans le combat contre l'extrême-droite (on reconnaitra son honnêteté). En France, les milliardaires achètent tout simplement les rédactions depuis des décennies, c'est plus simple comme ça. Nous n'évoquerons pas non plus le parcours magique  d’Emmanuel Macron, propulsé d'inconnu à président en moins de 3 ans, suite au concours appuyé de 95% de la presse française. 

Pour ma part, j’attends avec impatience que Sandrine Rousseau respecte pour une fois ses engagements et quitte définitivement de X, en emmenant avec elle sa poignée de neuneus wokistes dans les limbes de la pensée qui tourne en rond, pour d’obscurs autres réseaux (qu’à leur tour elle voudra censurer un jour parce que la tête du patron ne lui reviendra pas). Malheureusement, comme pour ses quatre précédentes annonces de départ du réseau en 2 ans, elle ne tiendra pas parole. Plus que toute autre Sandrine Rousseau est une enfant de Twitter, elle a construit sa notoriété sur ce réseau (avec talent et une aptitude au trolling à nulle autre pareille).

Bref, tout ceci pour réaffirmer qu'à choisir entre le réseau social d'un milliardaire américain de droite, où chacun y compris Sandrine Rousseau peut s'exprimer, et les plaintes de nos petits commissaires préfectoraux de la pensée correcte (on n'a pas entendu ce petit monde pour défendre la liberté de ceux qui ne voulaient pas être vaccinés en 2021/2022), grands démocrates devants et nervis zélés de la censure estimant que pour un débat sain et apaisé il est important d'exclure ceux qui ne sont pas d'accord aux eux, mon choix est vite fait : Poubelle verte pour les intolérants. 

A lire aussi :







9 janvier 2025

Ah ça IA, ça IA... les humains on les vaincra !

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Il y a 2 ans à peine je publiais un article naïf sur l'arrivée de l'IA et ChatGPT. Comme tout le monde je sentais le potentiel à la Black Mirror du bazar. Mais, dans les faits, après avoir essayé deux ou trois trucs je n’étais pas convaincu des performances et j’estimais qu’on avait dix années devant nous. 

18 mois après, je dialogue au quotidien avec la machine pour la composition de mon prochain livre. Elle me fait des suggestions plus pertinentes que celles d'un éditeur et je suis à deux doigts de la prendre pour un humain (elle a déjà plus d’esprit critique et de second degré que la plupart des parisiens je croise au quotidien). Mes enfants maîtrisent plusieurs IA pour leur travail, l'organisation de leur planning, de leur loisirs. Je connais des enseignants qui s’en servent pour l’organisation de leurs cours, et développent des IA pour détecter les IA dans le travail de leurs élèves tandis que ceux-là en développent d’autres pour réadapter ces mêmes cours dans des langages leur convenant mieux. Mon boulot, lui, est directement impacté (paf, licenciement économique). 

Je pensais qu'on en arriverait là mais je n'imaginais pas une telle rapidité et une telle fluidité des IA, et ce n’est que le début. C'est l’ équivalent de la révolution du web sur le monde du travail et de la consommation mais en a accéléré (on a bien eu 15 ans pour que notre paysage quotidien soit globalement changé par Internet (avec tous les vices cachés : la dématérialisation des services publics étant devenu un prérequis "écologique" de nombreuses administrations justifiant des coupes budgétaires, et paradoxalement une dégradation des services). Ce qui se passe avec l'IA est du même ordre mais s'étend bien plus vite. 

Quand je vois nos piteux et incompétents politiques se réjouir de l’instauration d’un temps de travail gratuit conditionnant le maintien du RSA (on appelle ça l’esclavagisme en ancien français), je me dis qu’ils n’ont clairement pas la conscience de la grosse baffe qui nous arrive dans la gueule. Ca va être un cataclysme, spécialement en France où l'on a clairement opté pour une société de services, de jobs du tertiaire derrière un ordinateur, de longs cursus universitaires aux utilités réduites à zéro en un prompt. Tout ça va exploser dans les 5 ans, même pas le temps d'une génération. De l’architecture au codage, en passant par l’expert comptable ou la secrétaire de direction : des millions de gens vont se retrouver sur le carreau avec un déclassement supplémentaire de la France déjà en slip (on ne fabrique plus rien, on vit technologiquement au crochet des autres et on croule sous des dettes dont on ne sait d'ailleurs même à qui elles appartiennent). 

C’est une révolution industrielle inversée : 1 / nous n'avons déjà plus d'industrie 2 / nous ne pourrons même plus faire semblant de servir à quelque chose. Heureusement il nous reste la Tour Eiffel, le souvenir des JO et la Côte d'azur, hein ? 

Je n’ai pas de conclusion à ce petit billet d’humeur, c’est inéluctable. Ca va être un massacre social (et donc l’opportunité d’une renaissance …parce qu’on va se retrouver avec beaucoup, beaucoup, de temps libre). Dans ce bordel, celui qui sait faire quelque chose de ses dix doigts pour subvenir aux besoins basiques de l’espèce va prendre de l’avance sur les autres.


8 janvier 2025

C'est facile d'être détesté par des cons

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La nouvelle qu'on n'attendait plus tombe en fin de journée : Jean-Marie Le Pen est mort à 96 ans. 
Mélancolie manager par essence, son nom ayant tellement marqué mon enfance, égoïstement c'est à un passé qui s'estompe un peu plus auquel j'ai pensé et dont l'épouvantail Le Pen aura été un des marqueurs au même titre que Bernard Tapie, le paquet de Marlboro à 6 francs et Michael Jackson.

Sur les réseaux sociaux, c'est la fête à Gaucho Park. A Paris, plusieurs milliers de personnes se rassemblent place de la République pour fêter au champagne la mort du vieillard, comme s'ils avaient fait tomber de leurs propres mains Saddam Hussein. 

Je resterai toujours fasciné par la haine. Ici envers un homme du quatrième âge qui, en soixante-dix ans de carrière politique, n'a jamais atteint le pouvoir suprême, n'a jamais été ne serait-ce qu'à proximité de celui-ci. Qui ne l'a d'ailleurs jamais voulu (il n'aurait pas agi de la sorte, à répétition, dans les médias). Qui n'a plus aucune influence concrète depuis quinze ans et qui n'en aurait jamais eu aucune si les socialistes, en naufrage programmatique, n'en avaient pas fait leur méchant favori depuis les années 80 (feignants, ils n'ont fait aucune mise à jour depuis). 

On lui reproche des mots, des phrases de merde, soit l'équivalent de la routine quotidienne de la plupart des élus LFI aujourd'hui (s'il y a un héritier direct dans la forme outrancière de Le Pen, c'est Mélenchon, et je méprise Mélenchon aujourd'hui pour les mêmes raisons que je méprisais Le Pen hier).

Par une facétie de l'histoire, ce décès tombe le jour de l'anniversaire (et l'escamotage opportun pour certains, ils se reconnaîtront) des dix ans de l'attentat contre Charlie Hebdo et de ses victimes… assassinées pour des mots (et des dessins). Comme quoi, on a beau être rigoureusement au même endroit à dix ans d'écart, les appels à la liberté d'expression et les « vous n'aurez pas ma haine » restent plus que jamais à géographie variable, selon de quel côté du front républicain tu te trouves. 
Étrangement, cet apéro de la mort en plein air avec appels festifs au meurtre dans l'impunité générale (« Marine, t'es la prochaine ! »), alors que la veille, sur ordre de Bruno Retailleau, des centaines de CRS ont mis la pression sur trois pauvres tracteurs de la Coordination rurale qui tentaient de rallier Paris pour alerter sur le drame des agriculteurs, convoque d'autres images du passé, et cette anecdote que je vous livre ici. Peut-être le point de départ de mon expérience politique. 

1988, école de graphisme, Paris. Un des profs de dessin organise un scrutin entre élèves juste avant les élections présidentielles. Mitterrand fait un carton chez les étudiants : quelque chose comme 300 voix sur 301. Et le dépouillement terminé, on découvre qu'il y a un vote pour Le Pen. Juste un. Une bonne partie des élèves ont alors plongé dans une colère irrationnelle et ont cherché à savoir qui avait pu, quel raciste avait osé, voter Le Pen, prenant à partie tout le monde dans une ambiance de tribunal, en appelant à la délation du fasciste caché dans nos rangs.
Je précise : 1/ que ce n'était pas moi (mais que limite ça m'aurait donné envie). 2/ qu'il n'y avait strictement aucune diversité dans les élèves. Nous n'étions que des blancs urbains privilégiés, avec des parents à revenus confortables, qualifiables de CSP+. Je n'ai pas compris à ce moment-là de quoi était fait Le Pen ni qui il était vraiment (je me contrefichais du cirque politique à l'époque), mais j'ai saisi de quelle étoffe étaient faits certains de ses nobles opposants. 

Le futur n'a pas infirmé cette intuition. 

Dans ce n'importe quoi aux effluves de shit et de 8.6, certains de mon ancienne classe dansent probablement ce soir Place de la République. Comprennent-ils qu'avec la fin du grand méchant loup c'est aussi leur petit monde de probabilité morale et de supériorité intellectuelle, sur fond d'intolérance et de bêtise crasse, qui s'efface encore un peu plus ? 

Probablement pas, mais bonne fête quand même les gars.  




24 décembre 2024

Le noël des morts-vivants

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6 mois après sa ratatouille aux élections européennes et législatives, Macron au bout du rouleau de PQ tire la dernière feuille et remet en orbite le symbole ultime de tout ce qui est sclérosé, malsain et inutile dans cette classe politique sourde et dépassée, à l'opposé des votes exprimés (à répétition) par les Français. Le gouvernement Barnier n'ayant finalement même pas atteint l'hiver, c'est François Bayrou (bon a rien surmédiatisé grenouillant à tous les postes depuis quatre décennies) qui est passé de l'emploi fictif à l'emploi hautement temporaire de Premier ministre. 

Ce Bayrou donc, non content du pire démarrage à Matignon médiatiquement recensé, crache à la gueule de la populace à la veille de Noël son "nouveau" gouvernement "resserré": comprendre la reconduction du même gouvernement pachydermique d'incompétents avec le rajout de quelques raclures. Digne du casting d'un Expendables 12 : on retrouve dans cette nouvelle équipe de bras cassés, le fond de cuve dont plus personne ne veut de Barcelone à l'Essonne, Manuel Valls, mais aussi Elisabeth (49.3 le matin, midi et soir) Borne à l'éducation et Gérald "Ca va bien se passer" Darmanin à la justice (et pourquoi pas Sarkozy secrétaire d'Etat délégué à la lutte contre la corruption ai-je envie de proposer ?). 

Il y a à peine 1 an (soit 3 gouvernements et 99 nominations de ministres de cela, j'ai compté), j'écrivais sur le blog ma lassitude à l'arrivée du gouvernement Attal : "Ils veulent du pain et une vie décente ? Donnez leur des ministres à la con" Que titrer ici ? : "Retour vers le passé", "Anatomie d'une chute", "en route vers la tutelle du FMI le pied sur l'accélérateur en appuyant sur le klaxon" ? À vrai dire, je suis comme les Français (pour une fois) : je m'en fous. La messe est dite. Ca ne tiendra pas bien longtemps. Ils seront déjà oubliés avant même qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive. Ce pouvoir n'avance pas, il creuse sa tombe. 

Seule satisfaction pour cette dernière partie de la croisière du Titanic : constater que les castors se seront vraiment faits entuber jusqu'au bout du bout. (Même s'ils assurent de leur contribution passionnée la reconduction tacite de ce grand bal des médiocres). 

Une très vague satisfaction car nous sommes sur le même bateau. Passez de bonnes fêtes et commencez à vous rapprocher des canots de sauvetage. Il n'y en aura pas pour tout le monde. 




18 décembre 2024

« Pourquoi je quitte X » ou les mauvais perdants du monopole narratif

par
C’est toujours émouvant les tribunes de quotidiens (sous perfusion publique), d’organisations humanistes (à humanité variable), influenceurs du pipeau ou leaders cooptés de la pensée correcte, pour justifier avec emphase et la conviction du rebelle guévariste, les comportements les plus moutonniers et dignes d’un enfant de quatre ans vexé de ne pas avoir pu se resservir une sixième fois de mousse au chocolat à un buffet qu’il pensait à volonté. 

Depuis la nuit du 5 novembre 2024, la dernière mode du camp du bien est de publier sur le réseau social X (ex Twitter) de longs messages solennels, et d’un premier degré déconcertant, pour annoncer son départ de X afin de poursuivre son rêve bleu de la vérité officielle sur d’autres plateformes.  

Depuis son rachat en 2023 par le patron de Tesla et SpaceX : Elon Musk, X serait pour devenu pour nos révolutionnaires du Boulevard St-Germain un réseau de "haine" (ça revient dans chaque tribune). Ce qu’ils appellent "haine" est en fait le plus souvent du débat contradictoire argumenté de faits et l’apparition des "notes de communauté" qui corrigent, chiffres et sources à l’appui, les affirmations approximatives (ou opinions travesties en information) qu’ils pouvaient quotidiennement démouler jusque-là sur X comme ils le font déjà partout ailleurs. 

La réalité ne te plaît pas : annule la réalité !

Si une partie de la gauche quitte X aujourd’hui ce n’est pas tant que X serait une menace pour la démocratie ou l'information (1) mais bien que, sur le terrain numérique aussi, elle digère mal la réalité ambiante et en premier lieu la réélection de Trump (aux accointances assumées avec Musk). Cette victoire était réellement inattendue pour nos grandes âmes retranchées à 4000kms des Etats-Unis, à crier "bou les fachos !" en long en large en travers pour seule "information". Ils ont refusé de voir les signes, pourtant nombreux, qui annonçaient sur X, mais partout ailleurs sur le terrain, la déconfiture démocrate (et plus précisément woke) aux élections US. 

Pour les autophilosophes des lumières 2.0 quitter X n’est pas une question de liberté d’expression, ni même un geste d’émancipation, mais bien le réflexe apeuré de survie de leur petit monde de certitudes. Quitter X (pour BlueSky la nouvelle terre promise numérique de la gauche gentille) c’est acter que la bataille est perdue, tout en se persuadant de l’inverse avec des tartines de mots. 

Exemple récent : le récent article de Carine Fouteau, présidente et directrice de publication de Mediapart qui annonce, à son tour, son départ d’un réseau "fasciste" ("hitlérien" eût plus nuancé). Je ne vais pas taper sur Médiapart, ce ne sont pas les pires et ils ont un business-model plutôt bien senti (retraités / Bac+12 en socio / gauche urbaine CSP+) qui leur permettrait même de fonctionner juste avec une présence Minitel, mais je vous invite quand même à lire le billet. Chaque ligne est un concentré de mauvaise foi avec des perles du type Nous refusons plus que jamais l’entre-soi : la bulle, aujourd’hui, c’est X explicitant sans le vouloir l'élitisme qui sous-tend cet exil de la pensée correcte. Tout réseau social est une bulle, mais il est pour le moins curieux de prétendre agir contre l’entre-soi en reproduisant la définition même de ce qu’est l’entre-soi. 

Magnanime la présidente de Médiapart laisse le libre-arbitre aux journalistes de la rédaction de rester ou pas à titre personnel sur X. Bonjour l’ambiance à la machine à café de Médiapart : "- Ca va Bruno, pas trop serré du moule-boules de toujours poster chez les fascistes ?"

En attendant l'interdiction de X (au nom de la liberté hein ?)

L’autre soir, à un vernissage dans le marais, coeur en décrépitude du boboland parisien, je rencontrais un peintre américain démocrate, me montrant son travail sur sa page Bluesky. Lui aussi me sort, alors l’argumentaire générique, primaire dirais-je : "- J’ai quitté Twitter, parce que Bluesky c’est formidable. C'est comme Twitter mais sans les fachos !". Le démocrate a donc une conception d’un réseau sain, idéologiquement purifié selon ses critères, fondé sur le principe du ghetto. Que ce propos me soit tenu dans ce quartier, dans un milieu artistique, parmi des gens dont je peux assurer qu’ils s’identifient tous de gauche, qui sont tous multi propriétaires avec des revenus moyens (le plus souvent non-corrélés au travail) minimum trois ou quatre fois supérieur au reste des français, m’apparaît soudain d’une cohérence parfaite. Cette pseudo gauche-là recommence sur les réseaux sociaux ce qu’elle a accompli dans les centres villes en les transformant en zone sécurisée pour bourgeoisie éclairée (servie h24 par du coursier Uber sans papier). Elle s’enferme en excluant tout ce qui ne pense pas comme elle, et elle le fait au nom du "vivre ensemble". 

Derrière les positionnements d’autorité morale et/ou un antifascisme de routine (vidé de tout sens à force d’être délayé à toutes les sauces depuis deux décennies), la migration sur BlueSky c’est la gentrification des centres villes appliquée aux réseaux sociaux. Face à une réalité qui les effraie, le réflexe de nos autophilosophes des lumières 2.0 est de se regrouper entre gens de mêmes valeurs dans un entre-soi confortable (coucou Médiapart), un havre féerique où l’autoproclamé détenteur du savoir autorisé peut étaler sa noblesse d'âme sans prendre le risque d'être souillé par les graisseuses vociférations d'une contradiction populaire qu’au fond il méprise, hier comme aujourd’hui sauf qu'aujourd'hui il appelle ça "un climat haineux". 

Souvent au bal masqué des idées, les progressistes cachent les spécimens les plus réactionnaires du marché.

(1) Etrangement, entre 2020 et 2022, la censure concrète sur les principaux réseaux sociaux de tout post s’interrogeant sur l’efficacité de vaccins magiques sortis de nulle part ou critiquant l’application d'un pass discriminant la population (française pourtant) ne furent l’objet d’aucune poignante tribune de la part de nos êtres "éveillés". Médiapart a même purement et simplement fermé le blog de Laurent Mucchielli qu'elle hébergeait car il contrevenait à la propagande vaccinolatre. Quant à la rancoeur contre les milliardaires de nos séparatistes anticapitalistes du clic, elle ne s’applique bizarrement pas à Mark Zuckerberg et son tentaculaire réseau Meta. 



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