Quoi qu'on puisse penser de lui, on ne va pas bouder son plaisir. Tout aura été engagé contre lui : rouleau compresseur médiatique, poursuite judiciaires, tentatives d’assassinat, comparaisons à Hitler, prédictions de Nostradamus, la victoire de Donald Trump à l’élection américaine au terme d’une campagne folle est un uppercut de magnitude 10 sur l’échelle de la baffe pour le camp autoproclamé du bien et ses médias affiliés (c’est à dire presque tous).
Malgré toutes les intimidations médiatiques, le peuple américain a choisi. Donald Trump est confortablement élu à la présidence des Etats-Unis.
À la grande déprime des éditorialistes du « progrès », la victoire du « menaçant », « dangereux », « incontrôlable » du « populiste » Trump aux « outrances » et aux « dérives vulgaires » est écrasante. Il gagne les grands électeurs, le vote populaire, le Sénat et la chambre.
Je ne suis pas fan du gars mais il a fait une campagne exceptionnelle et il est plus charpenté que la candidate sortie du chapeau en face (nous y reviendrons). Trump ne jouera pas contre son camp et les intérêts américains seront bien défendus (c’est ce qu’un électeur est en droit de demander à un président). Il n’y a bien que dans des pays psychologiquement fragiles comme La France que l’on est capable de voter à répétition pour des gens que l’on sait pertinemment pervers et nocifs pour « faire barrage » à une terreur fantasmée.
Exceptés quelques points bleus qui surnagent sur la carte des comtés des Etats-unis, et correspondent aux grandes villes et banlieues cossues, l’intégralité du territoire est rouge, à l’image de la carte des communes de France intégralement bleue (sauf Paris et grandes villes) au lendemain du premier tour des législatives anticipées de juin 2024 (voir en bas d'article).
N'ayant pas mis les pieds aux USA depuis des années, je ne vais pas analyser les raisons succès de Trump. En revanche, pour avoir suivi la campagne présidentielle sur les chaines américaines dans la foulée des campagnes européennes et législatives dans les médias français, j‘ai observé que la ligne de front de cette aristocratie du bon vote (un vote de classe ni plus ni moins) est rigoureusement la même ici et là-bas. Sur un fond de mépris des ouvriers, des non diplômés et d’instrumentalisation du vote communautaire, ils ont utilisé les mêmes techniques et la même rhétorique, avec le sempiternel chantage au fascisme. Certes les configurations sont différentes, les règles de financement aussi, Bardella n’est pas Trump etc. mais cette uniformisation transatlantique d’un discours qui non seulement interdit l’observation du réel, mais ne fonctionne qu’en opposition et quasiment jamais en proposition, est une nouveauté.
Camouflet supplémentaire. A mesure qu’on découvre que les votes des minorités plébiscitent aussi Trump, il apparait que non seulement le « camp du bien » a perdu, mais qu’il a perdu précisément à cause de sa ligne stratégique (wokiste). Les américains voulaient parler hausse des salaires et contrôle de l’immigration, les démocrates leur ont parlé fascisme à nos portes et fluidité du genre.
Vu de France, et échaudé par l’efficacité d’un énième front républicain des castors en juin, je m’interrogeais sur la résistance des américains au rouleau compresseur média. J’avais tort. Les médias mainstream sont de moins en moins regardés et peu lus. Les américains se laissent moins berner par le grand chantage intellectuel.
Quels que soient leur bord politique, ils sont aussi plus attachés à la liberté individuelle et à la liberté d’expression, ce qui n’est clairement pas le cas en France où on criminalise des idées, où l’expression même d’une pensée divergente peut être censurée, ou vous envoyer en prison, dans la bienveillance générale. Ca crée un « mindset » comme on dit qui ne permet d’ailleurs toujours pas à nos éditorialistes locaux d’analyser objectivement le résultat des élections américaines, tout discours étant précédé d’un « maaieeeeeuu Trump il est fasciste » qui court-circuite toute réflexion. Les mêmes ayant perdu la bataille geignent d'ailleurs aujourd’hui « ouin ouin c’est parce que les américains ne sont pas prêts à élire une femme, noire qui plus est. Les américains sont racistes et sexistes ». Comme si la défaite de Kamala Harris n’avait pas, aussi, un peu à voir avec sa nullité crasse dans cette campagne et plus en amont à son poste de vice-présidente (là non plus, Harris c'est pas Obama). Un poste de VP au sujet duquel, au regard de sa navrante prestation durant quatre ans, on peut se demander s’il ne lui pas été accordé en premier lieu parce qu’elle était noire et femme (mais là, astuce, ce ne serait pas du racisme puisque ça vient du camp du bien).
Quelle tristesse que nos journalistes français ne puissent pas voter à l’élection d’un pays auquel ils ne comprendront jamais rien. Le pilonnage d'un mépris aveugle c’est leur force au quotidien, c’est aussi ce qui les décrédibilise à la longue.
Le contrecoup immédiat de ce résultat, c’est qu’avec notre démocratie (pour le coup non respectée), et une classe politique parasitaire et sans vista autre que la soumission à l’Europe (de droite à gauche) la France apparait plus que jamais poussiéreuse. Nous glissons sans voix politique crédible dans le fond de l'évier de ce gouvernement fantoche qui, en attendant de faire défaut sur une dette de milliers de millards, n’a que la perspective de ruiner encore plus l’économie nationale, taxer les Français à 90% et d’abandonner à la misère et la violence les restes d’un pays dont il nous est rabâché qu’il faut avoir honte.