6 septembre 2024

Barnier à Matignon : Winter is coming

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Reprenons doucement le chemin de ce blog après cet été de confinement olympique avec électeurs tenus en liesse (avec lequel nous avons pris nos distances réglementaires de sécurité) et le feuilleton médiaticopolitique de la nomination sans cesse repoussée d'un nouveau gouvernement. 

Epilogue (provisoire) du pataquès des législatives anticipées : au bout de 51 jours, Michel Barnier est (enfin) nommé Premier ministre. Le 3e de l'année, ça sent pas le déclin ça ?

On ne va pas se mentir : cette promotion sur le retour c’est un plaisir coupable. Avant toute analyse, je me suis délecté des larmes du gauchistan sur X, un peu rageux de s’être "fait voler" le résultat d’une élection qu’ils n’ont jamais gagné ailleurs que dans leurs fantasmes. Lucie Castets peut replier le barnum socdem au stand de l'huma, empocher ses 9000 euros, elle ne reviendra pas pour un troisième mois de shadow cabinet de la révolution inclusive. C’est donc un LR (au centre du bloc de droite, disparate mais néanmoins majoritaire à l’assemblée) qui fera l'interim à Matignon avant la prochaine dissolution (ou démission... j'en vois qui trépignent, calme-toi Edouard). Désolé pour les fanzouzes NFP, c'est fini : croire aux vertus sur le long terme d'un barrage improbable entre gens incompatibles, quand on est minoritaire dans l’opinion sur toutes les thématiques qu’on agite, ce n'est pas une stratégie politique viable. 

Néanmoins avec la nomination de ce Barnier compatible multi-droites et servile Yes Man du "grand désir d’Europe" (des peuples qui se prononcent régulièrement contre), on y voit plus clair dans la "pensée complexe" de Macron.  

Ce nouveau gouvernement de l'ancien monde n'aura qu'une fonction : rassurer vaguement les marchés, retarder le couperet de la dégradation de la note française (3000 milliards de dettes ça commence à faire bobo), prendre la charge quand le coup de massue budgétaire va tomber ...avec une mise sous tutelle en embuscade (de la France, pas de Barnier). C'est probablement la raison pour laquelle un gouvernement NFP n'a même pas été testé : on ne passait pas l’été. Ne vous méprenez pas : j’aurais préféré qu’un gouvernement NFP se constitue au plus vite. 1 / C'était légitime sur le papier 2 / on en serait possiblement déjà débarrassé. Mais l’enfant roi a choisi. (ça doit quand même faire mal au cul des castors de voter à répétition pour lui, mais je les connais : ils recommenceront pareil) 

Barnier, 73 ans, pas d'ambition électorale (ça au moins ça nous change), se fout de la pression : celui qui se définit comme "patriote et européen" (What the fuque ?) appliquera le traitement de choc de l’austérité sans moufeter avec, j'imagine, quelques concessions programmatiques au RN pour éviter la censure. A voir d'ailleurs comment le RN va se démarquer de cette politique économique (qui ne répond pas à l’attente d’une bonne partie de ses électeurs…).

A moins qu’un mouvement social de grande ampleur chamboule tout d’ici là : préparez-vous à un hiver  rigoureux. 

Et joyeux noël.

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