Après soixante-douze heures de pataquès compassionnel (mon petit doigt me dit que cette mise en Une a un autre motif que la bonté), François Hollande finit par trancher dans l’affaire Léonarda pour trancher à moitié.
La jeune fille est autorisée à revenir en France pour étudier, mais sans sa famille. Alors que son expulsion (à la source du merdier) a été motivée par souci de ne pas la séparer de sa famille, celle-ci arrivant au bout de cinq ans de recours légaux.
François Hollande demi-rate donc encore un moment de com’.
Il paye trois prix :
1 / Une politique d’immigration non assumée. Et je le répète ici, il n'y a pas de honte à avoir un contrôle des flux, même si dans le cas d’une Europe ouverte, ça se complique sérieusement. Dans le cas de Léonarda, la situation était claire : seules les conditions d’expulsion ne l’étaient pas. L'immigration n'est pas une thématique essentielle. En n'assumant pas plus franchement son traitement, la gauche laisse croire que c'est un problème de taille et sert donc la droite.
2 / Vouloir satisfaire en permanence un électorat qui ne votera jamais pour lui, et trahir à répétition l’électorat qui a voté pour lui. Quel sera l’aboutissement électoral de cette équation ubuesque : une méga tarte aux élections intermédiaires. La gauche n’ira pas voter, la droite ira voter à droite ou l’extrême droite. Valls a beau être populaire, il ne générera aucun vote pour le PS.
3 / Il se laisse encore avoir par le rythme de l’info continue. Celle-ci a horreur du vide. Sarkozy et ses sbires dictaient l’agenda médiatique, Hollande et ses ministres le subissent, se retiennent et finissent par craquer. Pour faire n'importe quoi.
Ce feuilleton (car il y aura d'autres épisodes va savoir) ne changera rien pour les autres expulsions et tous les autres drames. Quant à l'indignation suscitée, qu'en restera-t-il dans deux semaines ? Y aurait-il eu un tel barouf si cette expulsion survenait durant les vacances ? Sur cela les indignés devraient s'interroger aussi.
On notera tout de même l’effort de certains médias pour démonter cette famille, puis donner la parole à Léonarda en direct open bar épidermique depuis le Kosovo (ce qui enfonce son cas encore un peu plus).
Les mêmes ne donnent quasi jamais la parole aux Roms en France (en bas de leurs locaux). Les mêmes faisaient d’un bijoutier assassin un héros et hésitent à aller à Trappes quand il y deux cailloux lancés.
Et pour finir, ça n’arrivera pas souvent promis, permettez-moi de citer ceci :
« Il faut, par contre, définir des critères cohérents entre eux, lisibles par tous et appliqués de manière identique sur tout le territoire pour l’obtention des titres de séjour. Il n’est pas acceptable, comme c’est le cas aujourd’hui, que les règles soient interprétées de manières différentes selon les préfectures et aboutissent à la situation absurde du « ni expulsable, ni régularisable ».
Trop longtemps en matière d’immigration, la gauche s’est retrouvée ballottée entre le discours de la droite et celui des associations. Il est grand temps qu’elle pose enfin les bases de sa propre politique en ce domaine ».
Manuel Valls in l'énergie du changement (2011), cherche-midi editeur.
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3 comments:
Je partage ton avis.
je partage cet avis, aussi et la citation de Valls est a lui mettre sous le museau au lieu de le traiter de nazi/FN
Où sont les critères, et surtout où est le contrôle de l'équivalente application partout, que ça semble coincer ici où là selon ce que je lis ou entend.
je sais que c dur d'avoir voté hollande en 2012 et d'être obligé d'assumer le rôle de soutien politique. Bravo pour votre courage, moi je vois un Hollande social libéral qui n'ose s'assumer. Il n'est pas un type à copiner avec mélenchon et pierre laurent, ou encore placé. C 1 risque insensé mais si comme le dit si bien la bible si ta main est pour toi 1 occasion d'une chute coupe la. Bon la bible parle de la main droite. Mais en assumant l'une ou l'autre des deux politiques, il apparaitre conforme à ses opinions. Rien de pire qu'être assis entre deux chaises. c là le plus grand danger pour lui, vous en conviendrez j'en suis sûr
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