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7 novembre 2024

Comeback de Trump et retour du réel

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Quoi qu'on puisse penser de lui, on ne va pas bouder son plaisir. Tout aura été engagé contre lui : rouleau compresseur médiatique, poursuite judiciaires, tentatives d’assassinat, comparaisons à Hitler, prédictions de Nostradamus, la victoire de Donald Trump à l’élection américaine au terme d’une campagne folle est un uppercut de magnitude 10 sur l’échelle de la baffe pour le camp autoproclamé du bien et ses médias affiliés (c’est à dire presque tous). 

Malgré toutes les intimidations médiatiques, le peuple américain a choisi. Donald Trump est confortablement élu à la présidence des Etats-Unis. 

À la grande déprime des éditorialistes du « progrès », la victoire du « menaçant », « dangereux », « incontrôlable » du « populiste » Trump aux « outrances » et aux « dérives vulgaires » est écrasante. Il gagne les grands électeurs, le vote populaire, le Sénat et la chambre. 

Je ne suis pas fan du gars mais il a fait une campagne exceptionnelle et il est plus charpenté que la candidate sortie du chapeau en face (nous y reviendrons). Trump ne jouera pas contre son camp et les intérêts américains seront bien défendus (c’est ce qu’un électeur est en droit de demander à un président). Il n’y a bien que dans des pays psychologiquement fragiles comme La France que l’on est capable de voter à répétition pour des gens que l’on sait pertinemment pervers et nocifs pour « faire barrage » à une terreur fantasmée.  

Exceptés quelques points bleus qui surnagent sur la carte des comtés des Etats-unis, et correspondent aux grandes villes et banlieues cossues, l’intégralité du territoire est rouge, à l’image de la carte des communes de France intégralement bleue (sauf Paris et grandes villes) au lendemain du premier tour des législatives anticipées de juin 2024 (voir en bas d'article). 

N'ayant pas mis les pieds aux USA depuis des années, je ne vais pas analyser les raisons succès de Trump. En revanche, pour avoir suivi la campagne présidentielle sur les chaines américaines dans la foulée des campagnes européennes et législatives dans les médias français, j‘ai observé que la ligne de front de cette aristocratie du bon vote (un vote de classe ni plus ni moins) est rigoureusement la même ici et là-bas. Sur un fond de mépris des ouvriers, des non diplômés et d’instrumentalisation du vote communautaire, ils ont utilisé les mêmes techniques et la même rhétorique, avec le sempiternel chantage au fascisme. Certes les configurations sont différentes, les règles de financement aussi, Bardella n’est pas Trump etc. mais cette uniformisation transatlantique d’un discours qui non seulement interdit l’observation du réel, mais ne fonctionne qu’en opposition et quasiment jamais en proposition, est une nouveauté. 

Camouflet supplémentaire. A mesure qu’on découvre que les votes des minorités plébiscitent aussi Trump, il apparait que non seulement le « camp du bien » a perdu, mais qu’il a perdu précisément à cause de sa ligne stratégique (wokiste). Les américains voulaient parler hausse des salaires et contrôle de l’immigration, les démocrates leur ont parlé fascisme à nos portes et fluidité du genre. 

Vu de France, et échaudé par l’efficacité d’un énième front républicain des castors en juin, je m’interrogeais sur la résistance des américains au rouleau compresseur média. J’avais tort. Les médias mainstream sont de moins en moins regardés et peu lus. Les américains se laissent moins berner par le  grand chantage intellectuel. 

Quels que soient leur bord politique, ils sont aussi plus attachés à la liberté individuelle et à la liberté d’expression, ce qui n’est clairement pas le cas en France où on criminalise des idées, où l’expression même d’une pensée divergente peut être censurée, ou vous envoyer en prison, dans la bienveillance générale. Ca crée un « mindset » comme on dit qui ne permet d’ailleurs toujours pas à nos éditorialistes locaux d’analyser objectivement le résultat des élections américaines, tout discours étant précédé d’un « maaieeeeeuu Trump il est fasciste » qui court-circuite toute réflexion. Les mêmes ayant perdu la bataille geignent d'ailleurs aujourd’hui « ouin ouin c’est parce que les américains ne sont pas prêts à élire une femme, noire qui plus est. Les américains sont racistes et sexistes ». Comme si la défaite de Kamala Harris n’avait pas, aussi, un peu à voir avec sa nullité crasse dans cette campagne et plus en amont à son poste de vice-présidente (là non plus, Harris c'est pas Obama). Un poste de VP au sujet duquel, au regard de sa navrante prestation durant quatre ans, on peut se demander s’il ne lui pas été accordé en premier lieu parce qu’elle était noire et femme (mais là, astuce, ce ne serait pas du racisme puisque ça vient du camp du bien). Quelle tristesse que nos journalistes français ne puissent pas voter à l’élection d’un pays auquel ils ne comprendront jamais rien. Le pilonnage d'un mépris aveugle c’est leur force au quotidien, c’est aussi ce qui les décrédibilise à la longue. 

Le contrecoup immédiat de ce résultat, c’est qu’avec notre démocratie (pour le coup non respectée), et une classe politique parasitaire et sans vista autre que la soumission à l’Europe (de droite à gauche) la France apparait plus que jamais poussiéreuse. Nous glissons sans voix politique crédible dans le fond de l'évier de ce gouvernement fantoche qui, en attendant de faire défaut sur une dette de milliers de millards, n’a que la perspective de ruiner encore plus l’économie nationale, taxer les Français à 90% et d’abandonner à la misère et la violence les restes d’un pays dont il nous est rabâché qu’il faut avoir honte.




26 septembre 2024

La colère et le dégoût

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Encore un malheureux fait-divers comme l’on dit pudiquement en détournant les yeux. Le meurtrier de Philippine, étudiante de 19 ans disparue vendredi dernier à Paris et dont le corps a été retrouvé le lendemain par ses amis dans le bois de Boulogne, a été intercepté Mardi à la frontière suisse. 

Si ce n’était pas horrible ça tiendrait du gag de répétition : Le "présumé innocent" est un marocain sous OQTF depuis dix ans, déjà arrêté pour viol et condamné à sept ans de prison. La peine prévue est normalement de quinze, il a été relâché au bout de cinq. Toutes mes pensées à la famille et à ses proches. 

Cette gamine, comme Lola, presque deux ans jour pour jour, pas loin de là, ça pourrait être ma fille. Je ne vais pas m’attarder sur la question de la gestion calamiteuse des clandestins qui n’est qu’une partie de la déliquescence coupable de l’état, sinon je vais devenir colère et ça va finir en ban. 

La pointe du dégout ici, c’est encore et toujours les leçons de morale d’une partie de la gauche Titanic. Aussitôt le profil du suspect connu, Sandrine Rousseau, la cheftaine politique des turbo foldingues, récupérait préventivement le meurtre afin de s’indigner que d’autres le fassent et menaçait sur X

Philippine a été sauvagement assassinée. La personne arrêtée est marocaine sous OQTF. Ce féminicide mérite d’être jugé et puni sévèrement. L’ext-droite va tenter d’en profiter pour répandre sa haine raciste et xénophobe. Nous sommes plus forts que cette récupération. #NoPassaran

On reconnait facilement ces donneurs de leçons, pour qui dire qu’il fait un peu frisquet pour un mois de septembre suffit déjà à vous classer dans le camp des réactionnaires. Ce sont les mêmes qui passent les deux tiers de leur temps d’antenne à se faire les opportunistes portes drapeaux des victimes et des opprimés qui répondent aux seuls critères (de genre ou ethnique) qui leur conviennent ou à assimiler tous les hommes à des violeurs et des assassins (là bizarrement la généralisation ne les gène pas, c'est même une ligne assumée). 

A l'époque de Lola, je ne voulais pas contribuer à la colère. 

Pas une semaine depuis, pas une journée bientôt, sans des crimes de la sorte, toujours sur la même logique. Des gens déjà condamnés, des gens qui ne respectent plus rien, des gens qui conduisent sans permis, des récidivistes qui ne passent même plus par la case prison, d’autres qui n’ont rien à foutre sur le territoire depuis des années, qui massacrent de plus en plus décontractés, au couteau, à la pioche, à la mini-moto, au hasard de leurs pérégrinations des citoyens. 

Les proches, les gens émus, la famille même, tous et toutes sont sommé-e-s de bien fermer leur gueule parce que ce serait d’extrême droite que de se plaindre que la sécurité du pays bascule parce que l’Etat a failli à ses obligations. 

Bizarrement pour taper sur la gueule de gilets jaunes ou criminaliser des tweets, là il est présent l’état. 

J’en veux à ces gouvernements successifs, jetables et à jeter, qui sifflotent sur le volcan, tout fiers d'être "nommés" (à grand frais), en attendant, en bas, qu’on finisse tous par s’entretuer. C’est la perspective à moyen terme si eux continuent à ne rien faire et que nous continuons à nous draper dans la tristesse, un silence limite honteux, les marches blanches, les "vous n'aurez pas ma haine" et autres "plus jamais ça" alors que c'est tous les jours ça.



6 septembre 2024

Barnier à Matignon : Winter is coming

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Reprenons doucement le chemin de ce blog après cet été de confinement olympique avec électeurs tenus en liesse (avec lequel nous avons pris nos distances réglementaires de sécurité) et le feuilleton médiaticopolitique de la nomination sans cesse repoussée d'un nouveau gouvernement. 

Epilogue (provisoire) du pataquès des législatives anticipées : au bout de 51 jours, Michel Barnier est (enfin) nommé Premier ministre. Le 3e de l'année, ça sent pas le déclin ça ?

On ne va pas se mentir : cette promotion sur le retour c’est un plaisir coupable. Avant toute analyse, je me suis délecté des larmes du gauchistan sur X, un peu rageux de s’être "fait voler" le résultat d’une élection qu’ils n’ont jamais gagné ailleurs que dans leurs fantasmes. Lucie Castets peut replier le barnum socdem au stand de l'huma, empocher ses 9000 euros, elle ne reviendra pas pour un troisième mois de shadow cabinet de la révolution inclusive. C’est donc un LR (au centre du bloc de droite, disparate mais néanmoins majoritaire à l’assemblée) qui fera l'interim à Matignon avant la prochaine dissolution (ou démission... j'en vois qui trépignent, calme-toi Edouard). Désolé pour les fanzouzes NFP, c'est fini : croire aux vertus sur le long terme d'un barrage improbable entre gens incompatibles, quand on est minoritaire dans l’opinion sur toutes les thématiques qu’on agite, ce n'est pas une stratégie politique viable. 

Néanmoins avec la nomination de ce Barnier compatible multi-droites et servile Yes Man du "grand désir d’Europe" (des peuples qui se prononcent régulièrement contre), on y voit plus clair dans la "pensée complexe" de Macron.  

Ce nouveau gouvernement de l'ancien monde n'aura qu'une fonction : rassurer vaguement les marchés, retarder le couperet de la dégradation de la note française (3000 milliards de dettes ça commence à faire bobo), prendre la charge quand le coup de massue budgétaire va tomber ...avec une mise sous tutelle en embuscade (de la France, pas de Barnier). C'est probablement la raison pour laquelle un gouvernement NFP n'a même pas été testé : on ne passait pas l’été. Ne vous méprenez pas : j’aurais préféré qu’un gouvernement NFP se constitue au plus vite. 1 / C'était légitime sur le papier 2 / on en serait possiblement déjà débarrassé. Mais l’enfant roi a choisi. (ça doit quand même faire mal au cul des castors de voter à répétition pour lui, mais je les connais : ils recommenceront pareil) 

Barnier, 73 ans, pas d'ambition électorale (ça au moins ça nous change), se fout de la pression : celui qui se définit comme "patriote et européen" (What the fuque ?) appliquera le traitement de choc de l’austérité sans moufeter avec, j'imagine, quelques concessions programmatiques au RN pour éviter la censure. A voir d'ailleurs comment le RN va se démarquer de cette politique économique (qui ne répond pas à l’attente d’une bonne partie de ses électeurs…).

A moins qu’un mouvement social de grande ampleur chamboule tout d’ici là : préparez-vous à un hiver  rigoureux. 

Et joyeux noël.

8 juillet 2024

#Legislatives2024 Tout ça pour ça

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Bon j'avoue je me suis planté, j'avais sous estimé un paramètre :

Macron est plus malin que les Français. 

Parti de rien (Hollande) pour faire de la merde et finalement en sortir gagnant et redonner Matignon à pas grand-chose (une coalition PS / LR / Ensemble avec une poignée de verts pour l'assaisonnement), j’aurais pas misé un centime dessus. 

Le résultat du second tour des législatives anticipées est donc une surprise, surtout si on le compare aux résultats des deux derniers scrutins du mois dernier (je n’arrive même pas à croire à la phrase que je viens d’écrire). 

Résultats en nombre de sièges (officiels)
NFP 182 sièges
Ensemble 163 sièges
RN (LR/RN) 143 sièges
LR 68 sièges
DVG 11 sièges

Nombre de voix (officiels)
RN 10,1 M  32%
NFP 7,4 M  25%
Ensemble 6,5M. 23%

3 blocs. Sur fond de spasme anti nazi collectif, avec la mise en branle de la machinerie des coalitions politiques possibles entre ennemis, malgré une France à droite, le nouveau front foutraque arrive en tête et les castors de tous poils auront permis la reconductions des principaux barons de la macronie d'Elisabeth - 49.3 - Borne à Gérald - Ca va bien se passer - Darmanin, avec au passage l’élection ou la reconduction de quelques belles crevures sur les bancs de l’assemblée. Dans le détail, c'est du puzzle. Ce fameux bloc en tête étant lui-même scindé en trois (voir graphique en bas). La dernière fois que j'ai zappé sur BFM, quelques minutes après les résultats, les LFI étaient déjà entrain de s'engueuler sur la couleur à donner sur la suite des évènements. Spoiler : ce sera sans eux.  

Le RN n’était pas prêt pour cette bataille anticipée-là et s’en sort "juste" en augmentant de 50% son nombre de sièges à l’assemblée, en mode confort : dans l’opposition, puisque personne ne veut s’allier avec eux. Un résultat loin des pronostics, mais le parti est le premier à réunir sur son seul nom autant d’élus. (Ils étaient 9 en 2012).

Grâce à l'édition 2024 de la castoramaparade, Macron le perdant sort donc gagnant de cette élection, sauvant un nombre de sièges conséquents, et pourra, sauf nouvelle surprise, poursuivre la même politique autour d’un coalition qui ira du PS à LR (qui fait un bon score aussi), avec quelques mesures sociétales pour faire passer la pilule aux cocus qui auront reconduit le statu quo pour un tour de manège supplémentaire. 

Et ce serait là le scénario le moins pire. 

Parce que... 

Si le chaos à l’assemblée se poursuit à l’image de ce qui s’est passé les derniers mois mais puissance dix (tout est objectivement réuni pour depuis dimanche 20h), alors là nous entrerons dans une période de fragilité de régime et donc d'incertitudes économiques d’ampleur biblique (et la menace du "péril fasssise" ce sera du pipi de chat en comparaison des conséquences au quotidien pour les Français).  

En résumé. Des perdants qui devaient gagner, des gagnants qui ont déjà perdu et celui que tout le monde déteste, à deux doigts de la démission il y a une semaine, qui revient au centre du game. A défaut de connaître les Français, il a une bonne connaissance de nos réflexes conditionnés. 

Profitez bien de vos vacances, ça va secouer à la rentrée.




2 juillet 2024

#Legislatives2024 Tentative de coup d’état de ceux qui savent

par
J'en ai vu de la bassesse de politicards en 20 ans mais depuis dimanche soir on est sur une grosse édition "festival d'été du barrage".

Résumons. Après l’annonce de la dissolution par Macron, pendant trois semaines presse et politiques ont encouragé les Français à voter, massivement.

Ce qu’ils ont fait. 

Dimanche 30 juin, un record de participation au premier tour d’une législative est atteint et le RN défonce son score record (au passage, pour la deuxième fois en trois semaines). 

On pouvait penser : bon là c’est plié. C’était sans compter sur la CPDGQSTMQV, la « Collective parisienne des gens qui savent tout mieux que vous ». 

Vous n’avez pas bien voté les Français et il va falloir tordre la réalité de dimanche une fois de plus pour vous faire rentrer dans les clous du consensus progressiste (qui n’est au fond qu’un conservatisme sous costume de clowns). 

D’un côté, la presse de gauche, dans son très large spectre, se met en ordre de bataille et pond des Unes hilarantes entre l’appel du 18 juin et le Gorafi. Elle ne sait à peu près plus faire que ça. Libé et l’Huma réussissent l’exploit sans se concerter de sortir la même Une le même jour. La pensée de ce camp se réduit désormais à quelques de spams de survie en période électorale, les sortant du coma cérébral sous perfusion d’aides publiques dans lequel ils végètent le reste du temps pour le confort moral de quelques fans. 

De l’autre côté, les politiques. Nupesv2 et macronistes en déshérence bricolent une opportuniste coalition des losers. A gauche, on retrouve au NFP la fin de trainée de comète de l'alliage de socdem et d'artisans du chaos avec une pointe d'écolos (qui ne représentent plus rien hors de quelques centres urbains où il n'y a pas un arbre). A droite, des macronistes sans principe appellent à voter pour ceux qu’ils haïssent. Les ennemis d’hier sont les meilleurs copains de la semaine. Bien comprendre que si la gauche s’était trouvée en tête, le barrage « républicain » des macronistes aurait été monté contre le NFP et non contre le RN. 

Comme dans un épisode des Simpsons, toute honte bue sans peur du ridicule, tous se mobilisent  de « la gauche de la créolisation » à « la macronie de l’uberisation », pour reprendre les mots de Laurent Ozon, et s’unissent pour quelques jours dans la contre-attaque finale à base de barrage contre les Français (enfin les fachos et les racistes, dans leur esprit c'est idem). Comme souvent les insoumis se soumettent et, après avoir appelé à les combattre coûte que coûte, les macronistes leur font la bise. Après avoir gueulé pendant des mois contre les VSS et dénoncer les éborgnements au LBD, voilà les insoumis qui appellent à voter Gerald Darmanin dans sa circonscription. Les bras m’en tombent. La version de Bompard, en bad boy body buildé, Sébastien Delogu, déclare qu’il préfère voter Elisabeth - 29 49.3 - Borne que RN. Ces gens sont politiquement discrédités. 

C’est aussi le retour de la gauche molle et de ses magouilles locales au cas par cas, je leur fais confiance, ça devrait être un travail de professionnels. 

L’accord désistement/consignes e entre ces blocs est finalement assez logique. Leur popularité est essentiellement dans les grandes villes, ou par ailleurs ont lieu les seuls vagues rassemblements « contre l’extreme-droite ». Ce second tour est, encore plus que le premier, un match Paris / province. 

A titre personnel, je n’ai même pas à voter : j’ai du PS face à du Macron. Soit les deux faces de la même pièce, avec juste un slogan programmatique sur l’affiche de gauche faire barrage à l’extreme droite alors que le candidat RN a été pulvérisé dès le premier tour ! 

Il en va de la survie de la gauche dans son état actuel. S'ils n'avaient plus de barrages à construire, ils n’existeraient plus. Dès lors, dès que l’on agite de « la menace RN » avec un gros coup de pouce des ectoplasmes Renaissance, et d’une bonne partie des relais médias (j’ai entendu Gilles Bouleau au 20h de TF1 parler de « péril » en évoquant la perspective du RN à Matignon. Curieux choix de terme de la part d’un journaliste censé être objectif) et ça repart pour un tour. Sans garantie de succès toutefois. On l’a vu sur les deux derniers scrutins. 

Tout ceci rappelle évident les mois précédents le référendum de 2005 où l’hypothèse d’un refus du Oui était éradiquée du champ des possibles médiatiques, alors que tous les signes sur le terrain indiquaient que le Non l’empoterait. L’ordre des choses progressistes était tel pendant la campagne qu’après la déroute du résultat, et ce refus clair des Français, le traité sera passé de force trois ans après. 

Nous assistons ici à ce processus accéléré en une semaine. Une tentative de coup d’état des pseudos élites sur le peuple (qu'elles considèrent débile et non instruit). 

Mais il y a deux tours.

Les électeurs ont peut-être encore trois neurones et une colonne vertébrale, qu’ils soient de gauche ou de droite. Se laisseront-ils emporter par ces méthodes qui ont contribué au désamour des politiques et à la montée en puissance du RN ? Des alliances contre nature qui sont à la fois un mépris des Français et la garantie d’une situation merdique à l’assemblée. 


1 juillet 2024

#Legislatives2024 Vers un barrage contre les Français ?

par
J’avais tout prévu pour une soirée électorale réussie : Pop Corn, Champomy, Passeport et pancarte "No Pasaran !". Et si j’avais à peu près le bon pronostic pour ce premier tour des législatives, le spectacle télévisé post-résultats de dimanche soir me laisse un sale goût dans la bouche. 

Les résultats : 
RN 33%
NFP 28%
Les macronistes : 20%
LR : 6,7%

Leçon 1 : Le vote RN est massif, premier chez les 35-55 ans, renforce la dynamique des européennes. C'est le vote populaire. On peut être révolté ou pas, c’est un fait. De plus avec cette forte mobilisation (67%), les abstentionnistes ne sont plus le fameux "premier parti de France". La majorité absolue pour le RN est désormais envisageable. 

Leçon 2 :  Macron passe enfin pour ce qu’il est aux yeux du plus grand nombre : un sale type doublé d’un stratège de Prisunic. 

Leçon 3 : avec le NFP, nous avons la démonstration que la gauche groupée, d'un bout à l'autre, dans ce pays c’est 30%. 
On pourrait refaire le match du pourquoi de ce désamour, depuis dix ans j'en ai souvent parlé : de la trahison d’Hollande dès les premiers jours de son quinquennat jusqu’aux drapeaux palestiniens dans les rassemblements de Mélenchon, en passant par les délires woke au quotidien ultra segmentaire et son hors-sol culturel,  c'est désormais un carnaval du portenawak déconnecté des attentes des Français. 

Il y a une "vibe" claire dans ce pays, elle est à droite : défense de l’individu, refus du laxisme face à la délinquance, volonté d’un contrôle plus ferme de l’immigration et baisse du coût de la vie. 

La vibe aurait pu être à gauche, elle pourra le redevenir mais pas sur les bases actuelles. Le reset n’a toujours pas été fait de ce côté (la preuve avec cette campagne tout sauf dans le présent, fondée sur un passé idéalisé pour dénoncer un retour fantasmé au nazisme). Sans aucune autocritique sur le naufrage, chacun à gauche y a cagué, de plateau en plateau télé, sur 11 millions de français en les traitant de "racistes", de "pire", de "menace" et j'en passe.  

Autant le résultat était prévisible, autant je reste fasciné par la naïveté/crapulerie du monde politique et la naissance expresse, sur des alliances possibles pour le second tour au cas par cas, d’un nouveau nouveau front populaire, encore moins cohérent que l’ancien, qui irait de LFI jusqu’aux macronistes (qui les traitaient d’extrémistes dangereux il y a juste 24h). En Normandie, un LFI va se désister au profit d’Elisabeth Borne contre laquelle il a dû manifester 40 fois l’an passé. J'ai mal pour lui. 

De l'autre bord, j’ai entendu un ministre parler de "future majorité de projet" dans le cadre d’un grand arc républicain. Hein ?  Des mecs qui veulent sauver leur pognon s’alliant avec des gens qui veulent leur piquer ? Des républicains et des pro Hamas ? Peu après les résultats et la déculottée, Gabriel Attal annonce suspendre le décret sur la réforme de l’assurance chômage pour acclimater les castors. En décodé ce sera repoussé à cet hiver, en revanche les prix du Gaz prendront bien une hausse de +11% au 1er juillet. Mais comment peut-on à ce point mépriser les Français chez les macronistes ? Comment les électeurs de gauche vont-ils se laisser entuber à ce point à répétition ? Ces derniers peuvent-ils imaginer une seule seconde de sortir grandi aussi bien dans les idées que politiquement de cette histoire ? Ces petits arrangements, sur fond de consignes de vote dont out le monde se fout (voir le sondage tout en bas), se font au détriment des messages exprimés par les Français (mentionnés plus haut et pas abordés lors de la soirée électorale). J’ai même entendu la patronne de EELV quasi en larmes ce matin sur France Inter disant qu’il faut voter contre le RN parce qu’il faudrait "s’occuper des problèmes sérieux des Français". Lesquels exactement ? L’écriture inclusive ou la couleur des pistes cyclables ?

A un moment, ce qui doit arriver doit arriver. Face à une vague, on ne colmate pas de barrage avec des bouts de sparadraps usés. Ca peut tenir, mais pas bien longtemps.

Pour mon cerveau pragmatique les fichages Covid, les Pass sanitaires, les 49.3 à gogo et l’immigration open bar, la tiers mondisation de ce pays, le laxisme face à la délinquance quotidienne et les OQTF en free style : c’est non. Je reste du côté des gens qui ont toutes les raisons légitimes d’être en colère et à qui ce petit monde politique, pourtant grand perdant d'hier soir, vient encore de cracher à la figure sur toutes les antennes.  





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