2 juillet 2024

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#Legislatives2024 Tentative de coup d’état de ceux qui savent

J'en ai vu de la bassesse de politicards en 20 ans mais depuis dimanche soir on est sur une grosse édition "festival d'été du barrage".

Résumons. Après l’annonce de la dissolution par Macron, pendant trois semaines presse et politiques ont encouragé les Français à voter, massivement.

Ce qu’ils ont fait. 

Dimanche 30 juin, un record de participation au premier tour d’une législative est atteint et le RN défonce son score record (au passage, pour la deuxième fois en trois semaines). 

On pouvait penser : bon là c’est plié. C’était sans compter sur la CPDGQSTMQV, la « Collective parisienne des gens qui savent tout mieux que vous ». 

Vous n’avez pas bien voté les Français et il va falloir tordre la réalité de dimanche une fois de plus pour vous faire rentrer dans les clous du consensus progressiste (qui n’est au fond qu’un conservatisme sous costume de clowns). 

D’un côté, la presse de gauche, dans son très large spectre, se met en ordre de bataille et pond des Unes hilarantes entre l’appel du 18 juin et le Gorafi. Elle ne sait à peu près plus faire que ça. Libé et l’Huma réussissent l’exploit sans se concerter de sortir la même Une le même jour. La pensée de ce camp se réduit désormais à quelques de spams de survie en période électorale, les sortant du coma cérébral sous perfusion d’aides publiques dans lequel ils végètent le reste du temps pour le confort moral de quelques fans. 

De l’autre côté, les politiques. Nupesv2 et macronistes en déshérence bricolent une opportuniste coalition des losers. A gauche, on retrouve au NFP la fin de trainée de comète de l'alliage de socdem et d'artisans du chaos avec une pointe d'écolos (qui ne représentent plus rien hors de quelques centres urbains où il n'y a pas un arbre). A droite, des macronistes sans principe appellent à voter pour ceux qu’ils haïssent. Les ennemis d’hier sont les meilleurs copains de la semaine. Bien comprendre que si la gauche s’était trouvée en tête, le barrage « républicain » des macronistes aurait été monté contre le NFP et non contre le RN. 

Comme dans un épisode des Simpsons, toute honte bue sans peur du ridicule, tous se mobilisent  de « la gauche de la créolisation » à « la macronie de l’uberisation », pour reprendre les mots de Laurent Ozon, et s’unissent pour quelques jours dans la contre-attaque finale à base de barrage contre les Français (enfin les fachos et les racistes, dans leur esprit c'est idem). Comme souvent les insoumis se soumettent et, après avoir appelé à les combattre coûte que coûte, les macronistes leur font la bise. Après avoir gueulé pendant des mois contre les VSS et dénoncer les éborgnements au LBD, voilà les insoumis qui appellent à voter Gerald Darmanin dans sa circonscription. Les bras m’en tombent. La version de Bompard, en bad boy body buildé, Sébastien Delogu, déclare qu’il préfère voter Elisabeth - 29 49.3 - Borne que RN. Ces gens sont politiquement discrédités. 

C’est aussi le retour de la gauche molle et de ses magouilles locales au cas par cas, je leur fais confiance, ça devrait être un travail de professionnels. 

L’accord désistement/consignes e entre ces blocs est finalement assez logique. Leur popularité est essentiellement dans les grandes villes, ou par ailleurs ont lieu les seuls vagues rassemblements « contre l’extreme-droite ». Ce second tour est, encore plus que le premier, un match Paris / province. 

A titre personnel, je n’ai même pas à voter : j’ai du PS face à du Macron. Soit les deux faces de la même pièce, avec juste un slogan programmatique sur l’affiche de gauche faire barrage à l’extreme droite alors que le candidat RN a été pulvérisé dès le premier tour ! 

Il en va de la survie de la gauche dans son état actuel. S'ils n'avaient plus de barrages à construire, ils n’existeraient plus. Dès lors, dès que l’on agite de « la menace RN » avec un gros coup de pouce des ectoplasmes Renaissance, et d’une bonne partie des relais médias (j’ai entendu Gilles Bouleau au 20h de TF1 parler de « péril » en évoquant la perspective du RN à Matignon. Curieux choix de terme de la part d’un journaliste censé être objectif) et ça repart pour un tour. Sans garantie de succès toutefois. On l’a vu sur les deux derniers scrutins. 

Tout ceci rappelle évident les mois précédents le référendum de 2005 où l’hypothèse d’un refus du Oui était éradiquée du champ des possibles médiatiques, alors que tous les signes sur le terrain indiquaient que le Non l’empoterait. L’ordre des choses progressistes était tel pendant la campagne qu’après la déroute du résultat, et ce refus clair des Français, le traité sera passé de force trois ans après. 

Nous assistons ici à ce processus accéléré en une semaine. Une tentative de coup d’état des pseudos élites sur le peuple (qu'elles considèrent débile et non instruit). 

Mais il y a deux tours.

Les électeurs ont peut-être encore trois neurones et une colonne vertébrale, qu’ils soient de gauche ou de droite. Se laisseront-ils emporter par ces méthodes qui ont contribué au désamour des politiques et à la montée en puissance du RN ? Des alliances contre nature qui sont à la fois un mépris des Français et la garantie d’une situation merdique à l’assemblée. 


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