30 novembre 2011

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Du sang, des larmes et un miroir

Et vogue le spectacle de la peur. La dette déroule son mélodrame depuis l'été, Attali annonce la fin de l'euro avant noël, les sommets de la dernière chance s’enchaînent hebdomadaires, Benjamin Biolay sort un best-of et s'installe progressivement dans les têtes cette idée sentant bon le sermon dominical à la paroisse que non seulement on va souffrir, mais qu'en plus c'est là seule condition[1] pour accéder au paradis. A savoir l'aboutissement d'un système qui, après avoir foiré durant 30 ans et après une ultime phase sacrificielle, fonctionnerait enfin. 

A six mois de l'élection présidentielle, j'observe trois attitudes dans mon entourage:

1/ Ceux qui veulent renverser la table et changer de système.

2/ Ceux qui s’apprêtent à souffrir pour les cinq prochaines années, convaincu qu'il faut "du sang et des larmes" pour s'en sortir. La timide remontée de popularité de N.Sarkozy, toujours à la fête statistique dès qu'il y a de la peur et du malheur, nous remémore avec accablement que persiste une appétence populaire à la souffrance (ce qu'on appelle dans les milieux autorisés: la Michelgodetise). Certes, la catégorie se subdivise en deux sous-parties: ceux qui sont convaincus qu'ils doivent souffrir et ceux convaincus que c'est aux autres de souffrir. L'art de l'homme de droite est de conduire ces deux parties à l'osmose.

3/ Ceux qui iront là où leur dira d'aller étayant leur amertume d'un "c'est comme ça" ou "de toutes les façons, on n'a pas notre mot à dire", ou encore du célèbre "parce que les politiques c'est rien que des pourris qui ne nous représentent pas" (éventuellement suivi dans la foulée d'un "sinon, y a quoi ce soir sur M6?"). N.B: Ceux-là sont de loin les plus nombreux.

Dans les deux "partis de gouvernement", on vise le rassemblement des deux premières catégories sur fond de rationalité en soufflant d'un jour sur l'autre sur l'une des deux logiques: l'annonce de la souffrance et l'indispensable promesse électorale du changement. On promet que ça ne peut pas continuer ainsi, mais on s'interdit la radicalité en délaissant les changements de paradigme aux partis extrêmes que l'on amalgame dans le même sac étanche étiqueté "fadaises". Quant à la troisième tendance, vu qu'elle ne vote pas, le politique s'y intéresse peu: ce qui en retour renforce logiquement le mépris et le fameux "tous pourris qui ne nous représentent pas"[2].
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Le Yeti écrit sur son blog : "J’appelle Indignés tous ceux qui ont compris l’impérieuse nécessité de jouer la partie hors du cadre systémique imposé". 
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Qui a envie de jouer hors de la partie? Le changement est-il réellement souhaité? Dans une société où l'ouverture d'un Marks and Spencer réunit sous des trombes d'eau dix fois plus de piétons tièdes qu'un rassemblement de téméraires indignés à La Défense, où la révolution est une box internet  designed by Starck, où les records de participation aux indécentes cagnottes de la loterie sont régulièrement explosés, où les goûts et les rêves du bobo que le prolo exècre s'accordent sur les  codes, les marques et les mêmes programmes que ceux du prolo que le bobo conchie, où les velléités de cocooning, d'upgrade frénétique d'hi-tech hautement périssable, de "plus-value net vendeur" transcendent la pyramide des âges et des régions, c'est moins le système qui est critiqué que ses défaillances à remplir le contrat d’abondance tel qu'il est vu à la télé. De plus, mes observations sont sans appel: dès que l'on possède une part de confort, même minime, assorti d'un endettement, même maximum, on s'y accroche. La droite le sait bien. La gauche aussi.
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A partir de là, on pourra toujours critiquer les politiques pour leur carence à fournir du rêve. Comment être indigné, et contre quoi, lorsqu'on a qu'une envie: celle de devenir bourgeois? Comment rêver d'un autre monde alors que l'on aspire en permanence à surperformer dans celui-ci, quitte à écraser l'autre et à se sacrifier soi?

Philippe Sage écrit sur son blog: "Ce que veut le peuple, c'est le changement, et en profondeur".

Alors le peuple le cache bien. L'élection de 2012 ne s'articulera pas sur l'aspiration du peuple à changer de système en profondeur. Au contraire, sera choisi celui ou celle qui sera le plus à même de garantir la pérennité de celui-ci. Et ce même, s'il doit y avoir souffrance. "Même et surtout" peut-on craindre, l'équation religieuse souffrance = paradis étant prêchée en continu depuis six mois par l'armée des douze"experts" économiques aux trois-huit dans les médias. 

Les périodes d'austérité sont propices aux alternances politiques et, j’ai beau tourner le problème dans tous les sens, ça me semble compliqué pour la droite de l’emporter en 2012 (à moins d'un nouveau passage de comète Nafissatou). La course éperdue après le FN est d'ailleurs la preuve que la droite a conscience du problème. Mais, selon les mécanismes punition-récompense qui sont un des piliers de notre époque et la base du discours dominant, l'hypothèse de la réélection du bourreau, mal aimé mais reconnu comme le plus crédible à préserver le système, n'est pas à prendre à la légère. 

Au lieu de reprocher à un candidat socialiste de ne pas être d'une gauche assez pure (mais se risquera-t-il à radicaliser plus son propos au regard de ce qui est énoncé ci-dessus et dont il est parfaitement conscient?), il nous faut sans cesse, partout autour de nous, rappeler le bilan du candidat sortant et plus encore l’inefficacité de son logiciel de gouvernance (NDLR: clairement pas à gauche).

Pour le changement, étant convaincu que chaque acte de la vie quotidienne recèle une part de politique, c'est d'abord l'affaire de chacun de nous. A nous d'être et agir à gauche, alors les hommes et femmes politiques suivront. 
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[1] faire payer les riches ou envoyer balader les banques ayant été des hypothèses écartées d'office.
[2] A ce sujet, histoire d'exister à leurs yeux, on ne peut que conseiller à ceux qui n'ont pas fait la démarche de s'inscrire sur les listes électorales avant la fin décembre. C'est simple et rien que cette action contribue à changer la donne.
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Illustration: E la nave va, Federico Fellini (1981)

18 comments:

Stéphane Grangier a dit…

Grandement d'accord avec ce billet. Mais je ne suis pas sur que certains aspirent à devenir bourgeois alors qu'il est déjà simplement question d'arriver à survivre correctement.
Mais déjà là, et en ce moment ça commence à devenir problématique.

Philippe Sage a dit…

"La vie est un immense bazar où les bourgeois pénètrent, circulent, se servent... et sortent sans payer... les pauvres seuls payent... la petit sonnette du tiroir-caisse... c’est leur émotion... Les bourgeois, les enfants petits bourgeois, n’ont jamais eu besoin de passer à la caisse... Ils n’ont jamais eu d’émotions... D’émotion directe, d’angoisse directe, de poésie directe, infligée dès les premières années par la condition de pauvre sur la terre"

"Sus aux bourgeois ! Allons-y ! Le bourgeois ? mais lui aussi c’est un chiot ! Et comment ! « L’homme chie… il a faim, c’est tout ! » Il est frère du peuple, le bourgeois ! sang par sang, bourgeois maudit ! Le frère envié ! trop jalousé ! Le frère qui a réussi ! Quelle situation dans le monde ! La plus adorable de toutes : Bourgeois ! Votre idole rationnelle Peuple ! Votre Dieu fait Bourgeois ! Vous ne rêvez que d’être lui, à sa place, rien d’autre, être lui, le Bourgeois !
encore plus que lui ! toujours plus bourgeois ! C’est tout ! L’idéal ouvrier c’est deux fois plus de jouissances bourgeoises pour soi tout seul. Deux fois plus de boyaux, deux fois plus gros,deux fois plus long pour soi tout seul (22 mètres au lieu de 11). Deux, trois autos plutôt qu’une, quatre forts repas par jour, huit apéritifs, et pas d’enfants du tout, donc trois fois plus d’économie. Une super bourgeoisie encore bien plus tripailleuse, plus motorisée, beaucoup plus avantageuse, plus dédaigneuse, plus conservatrice, plus idiote, plus hypocrite, plus stérile que l’espèce actuelle : qui ne pensera plus à rien, qui ne rêvera plus à rien, sauf au menu du prochain gueuleton, aux bouteilles qu’on pourrait boire, avec trois ou quatre gosiers, bedaines en plus."

[Louis-Ferdinand Céline]

Anonyme a dit…

Je lis avec grand plaisir votre blog. Je partage votre indignation envers ce système et ses attributs : TV, consommation, inégalité, logement ...



Par contre, et je sais que vous en avez parfaitement conscience, pour le rappeler souvent, la plupart de nos concitoyens ne cherche qu'à profiter au maximum de ce système, accumuler le plus de bien ou d'expérience possible, le nez dans le guidon, sans chercher d'alternative. Dés lors, ce système que vous dénoncez n'est que la conséquence de ces choix individuels.

On peut à la rigueur espérer quelque choc extérieur pour accélérer la mutation (réchauffement climatique, surpopulation, crise de la dette) mais les décisions sont toujours à minima pour sauvegarder un système qui convient à la plupart, sans jamais remettre en cause les principes fondateurs.

Le changement ne viendra pas d'élection (donc, non, je ne m'inscrirais pas sur les listes électorales), mais des valeurs que l'on peut transmettre à nos enfants. Malheureusement, nous ne serons pas là pour voir le monde dont nous rêvons, au mieux dans quelques générations.

Sidéré, je regarde le monde qui m'entoure, s'extasier sur les objets, rêver de destinations exotiques puis je retourne dans mon jardin secret.


je n'ai pas votre ambition de vouloir changer le monde, il est plus fort que nous !

Ps :
- assister à une réunion de copropriétaires et renoncer à la démocratie
- assister à une réunion de parents d'élèves et admirer la marge extrémiste monopoliser le débat
- assister à une cour de récréation et désespérer de la surenchère déjà à l'oeuvre dans les jouets



Et pour finir par un note positive, je dirais que le monde révé est peut être déjà là, caché derrière l'autre, et qu'il suffit d'un pas de coté pour le révéler. Adeptes du sidestep, pratiquez, et regardez les autres passer sur le chemin.

Bertrand a dit…

"Philippe Sage écrit sur son blog: Ce que veut le peuple, c'est le changement, et en profondeur.

Alors le peuple le cache bien."


"Comment être indigné, et contre quoi, lorsqu'on a qu'une envie: celle de devenir bourgeois ?"

Merci Seb pour cette analyse (et en passant pour tous les autres posts), c'est limpide et lumineux !

L'ultime perversité du système est bien de parvenir à ce que les gens laissés sur le bord du chemin soient culpabilisés et continuent de rêver et d'aspirer à cette illusion du bonheur par la consommation à outrance.

Pour passer de la culpabilisation à l'indignation, il faut une sacrée détermination. Ça implique de modifier tout son système de valeurs.

Et comme le principal référentiel de valeurs pour la plupart des gens, c'est TF1 ou M6... c'est mal barré.

Tassin a dit…

Heu donc il faudrait voter Hollande pour que rien ne change parce que sinon ça serait pire?
Une des obsessions d'Hollande c'est de rembourser la dette. Alors partant de là que peut-on espérer de ce personnage? Un peu moins de rigueur qu'avec le Monarque avant de faire défaut en découvrant l'évidence? Surement...

robin a dit…

"Pour le changement, étant convaincu que chaque acte de la vie quotidienne recèle une part de politique, c'est d'abord l'affaire de chacun de nous. A nous d'être et agir à gauche, alors les hommes et femmes politiques suivront"

Tout à fait. C'est donc créatif pour l'avenir, et si on critique (comme indiqué juste avant ce paragraphe) le bilan du sortant, on est obligé dans le même esprit de critiquer Hollande pour son oui en 2005 et son projet de rigueur. Dés lors on ne vote ni pour l'un ni pour l'autre ! Car le "moins pire" conduit tôt ou tard au pire. Enfin, si on peut à notre niveau faire comme indiqué dans le premier paragraphe, il n'y a rien - vraiment rien - qui indique que tout le monde le fera. Depuis longtemps on a lu "il faut faire ça et si tout le monde le fait ça marchera". Le souci c'est que tout le monde ne le fait pas ! Et il faut être bien naïf pour croire que c'est en ce moment, avec un peuple de + en + inculte et mal informé, que ça va changer. Oui le peuple a peur (pour son confort) et donc il votera sans doute sarko en 2012, n'en déplaise à la 4ème catégorie de personnes, ceux qui veulent "pas trop souffrir avec le moins pire et en marre de sarko". Eh bien cette catégorie va de toute façon souffrir, avec ou sans sarko, personnellement je me fiche un peu de ce qui va se passer et en 2012 je ne voterai pas, car quand je vote c'est pour du bien et pas pour du pas trop mal - j'ai mes idées et je l'y tiens et si tout le monde faisait ainsi (et n'avait pas voté comme un âne pour chirac en 2002 par exemple) on en serait pas là - mais tout le monde suit comme des moutons à tondre. Alea jacta est...

Paul et Mic sortent toujours gagnants a dit…

Le problème de notre société, c'est qu'il y a beaucoup de choses qui se portent bien. Alors du coup, on ne peut pas, en effet, tout ratiboiser sauvagement, pour tout recommencer.

Anonyme a dit…

Dis moi Seb, qu'est qui est le plus bourgeois :
avoir un travail de merde et regarder les enfoirés en parlant avec sa famille de la sortie de demain à Ikéa . De consommer sans cesse pour acquérir une reconnaissance qui échoue lamentablement ?

ou bien mépriser ceux qui sont dans le premier cas, déplorer le chacun pour soi et l'argent comme seul mode de reconnaissance, pleurnicher parce que ses petits billets ne sont rémunérés, se gargariser de ne pas regarder M6 Mag, de ne pas avoir d'Iphone et appeller, à demi mot certes, à voter Hollande?

Je t'aime bien mais tu me fais de plus en plus penser à ces petits cons de 68 qui disaient que le mineur s'était embourgeoisé parce qu'il révait d'un petit pavillon et d'une télé couleur.

Marat-kiri

cybfil a dit…

Salut Seb, Hollande est un candidat "système"....!! et tout ce qui importe au système financier c'est des corrompus à leurs bottes.
Perso je suis persuadé que l'insignifiant représentant français actuel n'a aucune chance d'être au second tour, le problème c'est qui en face de M.L......?(car malheureusement la tranche la plus haineuse, souvent la plus laissé pour compte de la société, risque bien de donner un coup de semonce au premier tour car l'angoisse et le ras le bol sont aux RdV...) et il ne peut y avoir le FN et UMP au 2ième tour...ils jouent sur les mêmes cordes sensibles....
J'ai voté 2 fois Mitterrand, et ce type nous a menti sur toute la ligne, je ne voterai plus jamais socialiste (ils n'ont de socialiste que le nom), voter "utile" est un vote de gens qui ont peur du changement, c'est un vote de trouillard... Je ne sais pas si je voterai au second tour, le "socialisme" qui me correspond le plus au 1ier tour sera J.Luc M.
Ayant voté à toutes les élections depuis 1981, en fonction de ce qui sortira du chapeau.... ce sera mon dernier vote !!
Mais franchement Hollande non! ils n'ont aucuns pouvoir ils sont simplement des "commissaires politiques" à la solde du pouvoir financier....faut les "gicler" c'est Guignols...
Pace Salute et quittez les villes tant qu'il en est encore temps..... fil.

Seb Musset a dit…

@anonyme @cybfil > Messieurs, mesdames, cessez vos insinuations scandaleuses. Comme tout bon patriote révolutionnaire, j'ai un Iphone et me suis encore tapé M6 la semaine dernière.

robin a dit…

Le souci Marat Kiri c'est que les "petits cons de 68 qui disaient que le mineur s'était embourgeoisé parce qu'il révait d'un petit pavillon et d'une télé couleur" n'étaient pas trop dans l'erreur, et ceux qui rêvaient d'un pavillon etc étaient les mêmes larbins dy sytème con-sommateurs d'iphone qu'aujourd'hui. Mais on peut avoir un iphone ET avoir un libre arbitre (et même un chat), ceci dit tout ça est rarement cumulable, le plus souvent c'est "j'ai pas de cerveau mais j'ai un iphone à crédit, je suis au smic, et je vote sarko pour qu'il me fasse travailler plus pour que mon patron gagne plus et sauve le monde dans cette crise épouvantable car oh la la j'ai vu ça sur m6 je sais tout !!!"

Antoine M. a dit…

Ce billet est à mon avis la défense de Hollande la plus lucide que j'ai lue jusqu'à présent.
En effet, Hollande ne conduit pas sa campagne selon un principe de conviction politique, mais plutôt selon un principe d'efficacité: il faut battre Sarkozy. Et pour battre Sarkozy, il ne faut pas être d'une gauche pure, mais plutôt d'une gauche consensuelle. Et si la gauche consensuelle est potentiellement la plus efficace, c'est exactement pour les raisons que vous décrivez: tous les "oubliés" du système ont le désir constant de s'embourgeoiser, et de faire partie de la classe du dessus qu'ils voient à la télé. En ce sens, changer de système, c'est détruire leur rêve. C'est là que réside toute la puissance du système: tout en produisant des inégalités insupportables, il parvient à se faire aimer, en rendant visible, presque palpable, à tous le (je vous cite) "contrat d'abondance".
Analyse ultra-pertinente, donc. Mais je m'en démarque à la toute fin, ici: "Pour le changement, étant convaincu que chaque acte de la vie quotidienne recèle une part de politique, c'est d'abord l'affaire de chacun de nous. A nous d'être et agir à gauche, alors les hommes et femmes politiques suivront."
Pour moi, ce dernier argument perd tout de la lucidité de ce qui précède. Certes, si chacun agit quotidiennement "à gauche", les hommes politiques suivront leur clientèle électoral. Mais le "discours du colibri" (cf Pierre Rahbi) a ses limites. Ça n'arrivera pas de sitôt! Pour les raisons que vous évoquiez juste avant! Le système parvient à se faire aimer avec une puissance remarquable, et définit les règles du jeu qui déterminent les actes de la vie quotidienne. Beaucoup de personnes sont prêtes à manger bio, valoriser l'agriculture locale, faire partie d'un organisme de solidarité, etc.
Mais dans le système actuel, ça demande de renoncer à un certain confort, pour s'engager presque sans cesse. Je suis persuadé que l'engagement est un choix éprouvant pour beaucoup, et que c'est difficile de leur faire la morale... (on regarde tous parfois M6 pour les uns, ou un bon film américain avec canardage pour les autres. Et pourtant je suis le premier à abhorrer la paresse intellectuelle!) Et l'homme de droite, que vous décrivez par ailleurs si bien, est parfaitement conscient de cela. Je cite les PDG de patagonia, petzl et nature & découverte à une conférence à laquelle j'avais assistée: "les consommateurs doivent prendre leurs responsabilités. S'ils arrêtent d'acheter chinois, on arrêtera de délocaliser!". Avec ce discours là, les délocalisations ont de beaux jours devant elles. Ce n'est pas à la responsabilité du consommateur qu'il faut en appeler, mais à celle de l'homme politique, qui a le pouvoir d'influencer le rapport de force, et d'interdire (les délocalisations, la spéculation, etc). Seul certains mécanismes d'interdiction viendront à bout du système. Ce à quoi on me répondra qu'un tel homme politique doit d'abord être élu... par le peuple qui ne souffre pas encore assez pour changer le système. Le serpent qui se mord la queue? En tout cas je crois plus en l'action politique de l’État qu'en la somme d'actions individuelles et quotidiennes...

robin a dit…

"En tout cas je crois plus en l'action politique de l’État qu'en la somme d'actions individuelles et quotidiennes" eh ben tu peux attendre longtemps car les élus ne sont que la photographie du peuple, et ils ne feront jamais le bonheur du peuple à sa place - mais son malheur oui si le peuple se laisse faire...et s'il est assez idiot pour con-sommer sans réflechir (chinois ou autre) à crédit eh bien tant pis pour lui.

Sur Hollande qui ferait rêver : alors là je pouffe ! Qui va croire que Hollande va permettre aux français de devenir riche ? Ca en plus c'était le programme vendu (trés bien d'ailleurs) par sarko en 2007, le PS a toujours 5 ans de retard; et par contre en 2012 c'est celui qui jugulera le mieux la peur (entretenue par les médias) face à la crise qui réussira, et à ce jeu Hollande est juste grotesque

Seb Musset a dit…

Ce billet n'est pas une défense de Hollande, mais un constat, à résumer en un phrase : arrêtons de chercher chez l'homme providentiel ce courage que nous ne sommes pas foutu d'avoir à titre personnel.

Anonyme a dit…

M. Hollande est actuellement dans la situation de M. Papandréou avant son élection. S'il devait être élu, il sera dans la position de M. Papandréou après son élection.

A part si Eva Joly arrive au second tour, pas de raison d'être optimiste.

Quant à Sarkozy, s'il arrive au second tour et gagne, son second mandat sera consacré à l'entérinement du protectorat allemand sur la France.

L'Histoire a un sens de l'ironie incroyable.

cybfil a dit…

Monsieur Sébastien Musset, en aucun cas mon but n'était de vous froisser. Si tel est le cas acceptez mes plus respectueux regrès.
Je n'en garde pas moins un plaisir sans cesse renouvelé à la découverte de vos nouvelles proses.
Cordialement Moll Philippe.

Anonyme a dit…

Je cite :
" A nous d'être et agir à gauche, alors les hommes et femmes politiques suivront."

Cela me semble légèrement utopique comme dirait le mec de droite ou le résigné, mais un peu de rêve de temps en temps ne peut pas être nocif.

Chateau Rouge a dit…

Bonsoir Seb Musset
Mona Cholet a écrit de très bonnes choses sur ce thème : "Rêves de droite. Défaire l'imaginaire sarkozyste", éditions Zones, 2008.

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