Qui l'eut cru, si ce n'est Christine Lagarde et Benoist Apparu ? A peine la petite crise économique classée à la rubrique "ce n'est pas de notre faute mais on va s'en charger. Tant que les Français acceptent sans broncher une décennie de rigueur à base de taxes dans la face des plus fauchés d'entre eux, ça devrait aller pour nous", l’immobilier retrouvait de sa superbe.
En conséquence, banques et promoteurs fournissant à nouveau revues pornos et mouchoirs d'aisance, les pauvres purent réamorcer leur grande paluche de classe sur du désir de F4 en papier mâché avec jardin d'architoque et four à pizza intégré entre la machine a presnesso et le plasma à Experts.
On pouvait à nouveau se gaver grave et acheter les yeux fermés : la plus-value des gens responsables se promettait de juter sur la vitrine du m'as-tu-vu tel un comédon bien gras sur son miroir d'ado.
Assez de la déprime des années de débandade post-électorale ! Pierre et Juliette, jeunesse pop et cruelle-tivi, dont les piètres rémunérations n'égalaient toujours en rien le profond désarroi dans lequel leurs jobs, pas pénibles juste sans finalité, les plongeaient à perpétuité[1] renouaient enfin avec le tonus et la joie de vivre, bref avec des perspectives d'avenir, et ce, dans un de ces paradoxes occidentaux poussé à l'extrême en ce "vieux pays qu'est la France, grâce aux retraites des parents de Juliette.
Ces derniers se lassèrent vite de la vie à Pondichery. Depuis deux ans, renouant à la souche de cet esprit colonial précocement abandonné, caricatures incarnées d'un reportage d'M6 sur la réussite des français à l'étranger, ils y régnaient en nababs blasés dans ce palais loué une poignée d'euros et leur laissant largement de quoi disposer d'un petit personnel local mensuellement à peine plus coûteux qu'un paquet de biscottes sans sel à l'Intersection Market de Manosque.
Parce que l'Inde ce serait mieux s'il n'y avait pas tous ces indiens, parce que les rhumatismes s’accumulant, il leur faudrait un environnement un peu plus bienveillant pour leurs vieilles années[2] et puisque, l'air de rien, la crise entrainait l'an passé une baisse des prix dans l'arrière-pays, avantageuse pour celui disposant d'un petit pactole sans dette : le couple de dentistes bientôt septuagénaire s'y réinstallait en mars dernier.
Ils achetèrent à quelques kilomètres de l’appartement, cellule 44 tour B, de Pierre et Juliette (acquis faute de mieux parce que vraiment "si t'es pas proprio à 30 ans, t'as quand même raté ta vie. Mdr"[3]) le type de domaine à même de combattre la pénible image télévisuelle des disgracieuses promiscuités dans lesquelles les sans-grades de notre pays aimaient à se plaindre : le pavillon de 150 mètres carrés avec ses deux terrains sans fin, assorti de son indispensable signe extérieur de richesse équivalant à 8.2 sex-toys sur l’échelle du propriétaire : la piscine à prouts Jean DesGrelots.
Est-ce le domaine donnant sur la vallée, ou plutôt sur la perspective plongeante des pavillons clonés cultivant chacun, avec ce souci du petit détail en plus, leur sophistication du laid ? La libido de Juliette se remit en branle parallèlement à son désir d'"acheter plus grand".
Pierre et Juliette surmontaient tant bien que mal leurs angoisses existentielles et budgétaires quant à l’arrivée du second enfant. Après tout La France des feignants, des grévistes et des assistés sur laquelle ils pestaient à chaque JT avait encore ça de bon : cela n’y coutait pas cher d’y faire un bébé.
C'est au septième mois de grossesse de Juliette que le sort, sous la forme d'un coup de fil de beau-papa, se montra encore plus clément. Revivifiés par un été de Nouvel Obs, d'Express et de Point "l'immobilier c'est le jackpot assuré", les parents lancèrent un ultimatum foncier à leurs enfants trentenaires et assoiffés (comme tout jeune réac qui se respecte) d'avoir les réalités des rentiers du baby-boom dont ils respectaient déjà à la lettre, préceptes, goûts, codes et vote.
Pierre, l'index encombré d'une conséquente crotte de nez, de l'autre main, remontait par courriel à sa direction le signalement d'une conduite déviante d'un collaborateur, quand le Papa de Juliette lui fit sa proposition téléphonée :
"- Alors voila Pierre. On veut bien vous vendre le terrain au bout de la maison, 120.000 euros, sachant qu'il en vaut 240.000. Mais faut l'acheter dans moins de trois mois. Sinon, je le mets en vente en agence."
Pierre, sentant là que c'était l'opportunité d'une vie, cala le Mickey sous le desk, avant de se courber en remerciements dans le bureau vide. Assis sur l'extase, l'offre lui fit oublier pour la journée les rumeurs de dégraissages en provenance du siège.
N'écoutant même plus les monacales indications de son nouveau GPS "Des dieux et des hommes", pied au plancher de la Citropeine sur les routes en lacets, l'employé au contentieux des garanties de couvertures chauffantes Carbonara, revint au dortoir du bâtiment B dont il lui restait 16 ans à payer, sa raison perdue dans l'élaboration du mécano diabolique qui lui permettrait, in fine, de concrétiser le rêve ultime de celui qui, tripant sur les réalités de ses parents, sa conscience déposée en offrande sous les bulldozers des émissions sur "le bonheur d'être propriétaire" sponsorisées par les carnassiers du secteur, qui, après avoir acheté, tel un François de Closets possédé par la Dengue, en veut toujours plus : "faire construire notre pavillon, hein Noupinet".
Surexcité, Pierre en oubliait la sauterie domestique du soir. Le couple en mal de festivités, avait lancé sur facebook l'idée d'un repas Masterchef, avec présentation de flyer et tenue correcte exigée, pour célébrer les 3 ans de l'appartement. Sur 252 invitations lancées, 2 retours concrets : Magali la bonne copine (sous pression de son employeur, elle espérait bien vendre ce soir un forfait téléphonique, le troisième, à ses amis) et Jacques (surnommé "le Fataliste" depuis 1996, sa troisième de stage, où il s'est juré de ne jamais plus rédiger de CV).
Le Fataliste subissait sur sofa les Bretzels à la groseille de l'hôte en cloque et la fougue enfiévrée de son ami d'enfance :
"- Alors voilà. Avec Juliette, on va vendre l'appartement dans les 3 mois. Avec le prix de la vente, on va acheter le terrain à ses parents. Le banquier nous suit, si on vend l'appartement dans le trimestre au prix qu'on veut. Pendant qu'on fait construire la maison, deux ans maximum, on loue un petit appartement en centre-ville à 600-700 euros."
Ils n'apprendront donc jamais songea le Fataliste toutefois émerveillé. L'énergie de l'optimisme en immobilier lui rappelant systématiquement la réjouissance des gaillards enrôlés, montant au front en 1914 la fleur au fusil, se faire démantibuler façon boucherie au nom d'une guerre sans pourquoi précis.
Il n'était pas non plus de ces jeunes obsédés du bâti se tachant le slip dès qu'ils évoquent en public leurs taux d'intérêts "toujours avantageux", l'opportunité d'installer un vasistas défiscalisé ou de faire sauter la cloison pour construire un plan de travail à l'américaine (convenons-en bien plus pratique pour faire cuire les nouilles Lideule Prize, qu'entre deux parties de Masterchef ils s'enfilent toute l'année, parce que "Noupinet, on est ric-rac avec tous ces crédits à rembourser !").
Pour le fataliste, c'est le passager qui loue l'endroit et non l'endroit qui possède le passager.
Néanmoins, d'humeur joyeuse avec toute cette bière ingurgitée, il se lança dans une de ces mini-plaidoiries à l'alcool lucide dont il a le secret :
" - Pierre. Juliette. Résumons. Les parents de Juliette se proposent de vous faire "un cadeau" qui vous coûtera tout de même 120.000 euros, vous forçant, au passage, vous les ayatollahs des apparences, à rétrograder en standing, pour au moins quelques années, via la location d'un appartement plus petit."
" - Oui, mais on aura l'usage d'une piscine gratuite dans notre nouvelle maison" Tambourina Juliette.
Le fataliste fit ici l'impasse sur la partie construction histoire de ne pas trop plomber la soirée. Une longue observation des chantiers du genre lui permettant d'affirmer qu'il s'agit du secteur d'activité où l'on bosse le plus lentement au monde. Pour une triviale question de comptabilité, l'important pour l'entrepreneur n'est pas de finir les travaux mais de les commencer. A partir de là, le commanditaire ne peut plus se passer de l'entrepreneur qui, manque de bol, a toujours d'autres travaux à commencer. Ceci restant bien sûr l'hypothèse "par le haut", où tout n'est pas à détruire puis à refaire puisque empilé n'importe comment."
"- Ouais mais tu peux pas comprendre Jacques, t'es trop cynique. C'est une trop bonne affaire : Tu te rends pas compte !"
Jacques demanda si une estimation, autre que celle fournie par les parents lors de l'offre, fut effectuée par le couple ravi. Très en pointe sur les taux d'intérêts, le duo du béton ne jugea pas nécessaire d'entendre d'autres avis sur le prix du terrain pas plus qu'il ne demanda aux vendeurs désintéressés à quel tarif ils se l'approprièrent l'an passé.
" - Enfin t'es fou, Jacques ça ne se fait pas !"
Sentant que le couple désirait plus que tout une validation de sa fructueuse affaire, l'observateur de ce théâtre permanent de l'escroquerie, avec victimes consentantes et bourreaux décomplexés (deux rôles interchangeables et complémentaires), qu'est le marché de l'immobilier des classes moyennes, leur livra son expertise :
" - Si, si Pierre, je vois parfaitement la nature morte. Compte sur tes beaux-parents quand tu habiteras à 30 mètres de chez eux pour te faire sentir que tu leur est redevable de ce "cadeau" que tu mettras des années à payer au banquier. S'assurer d'un voisin sous contrôle, garanti "sans insécurité" et sur lequel on aura toujours l'ascendant, doublé d'une sérieuse option d'aide personnalisé à domicile, sans contrat et sans horaires, qui te file 120.000 euros cash d'entrée de jeu, en complément de retraites qui surpassent vos salaires, effectivement c'est une très bonne affaire... Pour eux."
C'en était trop. Devant tant de contrariétés, prise de douleurs, Juliette lâcha le plateau de mini-tiramisus au pâté de tête, interrompant Magali en plein exposé des bénéfices que procurerait à la future mère l'acquisition, à -50% les trois premiers jours, d'un forfait "1000 SMS par mois à Papa et Maman".
Alors que dans l'espace de vie "pourpre et taupe" tapissé de photocopies de Pollock et d'un poster de Home dans un cadre à diodes, Magali remplissait un contrat d'abonnement à son propre nom pour ne pas perdre sa prime sur résultats lui servant de salaire, aux côtés du gamin se goinfrant de flans au foie-gras devant un Zone Interdite, spécial "des bienfaits d'une bonne inflation", Pierre et le Fataliste transbahutèrent la parturiente en Citropeine jusqu'à la maternité qui, pour cause de restriction budgétaire dans une région virant vioque, se trouvait à 78 kilomètres de là (enfin 122, les moines du GPS les induisant en erreur à trois reprises).
Fausse alerte.
L'innocent ne semblait pas si pressé de rejoindre ce monde avec glands où la loi du rendement et l'appât du gain n'étaient plus l'apanage des banksters et des fonds de pension mais coulaient sans honte parmi les couples, entre amis et au cœur même des familles, tel le liquide de refroidissement d'un système en surchauffe, arrivant en bout de course, lui permettant encore de pousser la machine aux illusions pour quelques mètres.
Le lendemain, inquiet de ne pas recevoir son SMS du matin, le papa téléphona enfin :
"- Alors, vous avez réfléchi à notre proposition ?"
Est-ce le domaine donnant sur la vallée, ou plutôt sur la perspective plongeante des pavillons clonés cultivant chacun, avec ce souci du petit détail en plus, leur sophistication du laid ? La libido de Juliette se remit en branle parallèlement à son désir d'"acheter plus grand".
Pierre et Juliette surmontaient tant bien que mal leurs angoisses existentielles et budgétaires quant à l’arrivée du second enfant. Après tout La France des feignants, des grévistes et des assistés sur laquelle ils pestaient à chaque JT avait encore ça de bon : cela n’y coutait pas cher d’y faire un bébé.
C'est au septième mois de grossesse de Juliette que le sort, sous la forme d'un coup de fil de beau-papa, se montra encore plus clément. Revivifiés par un été de Nouvel Obs, d'Express et de Point "l'immobilier c'est le jackpot assuré", les parents lancèrent un ultimatum foncier à leurs enfants trentenaires et assoiffés (comme tout jeune réac qui se respecte) d'avoir les réalités des rentiers du baby-boom dont ils respectaient déjà à la lettre, préceptes, goûts, codes et vote.
Pierre, l'index encombré d'une conséquente crotte de nez, de l'autre main, remontait par courriel à sa direction le signalement d'une conduite déviante d'un collaborateur, quand le Papa de Juliette lui fit sa proposition téléphonée :
"- Alors voila Pierre. On veut bien vous vendre le terrain au bout de la maison, 120.000 euros, sachant qu'il en vaut 240.000. Mais faut l'acheter dans moins de trois mois. Sinon, je le mets en vente en agence."
Pierre, sentant là que c'était l'opportunité d'une vie, cala le Mickey sous le desk, avant de se courber en remerciements dans le bureau vide. Assis sur l'extase, l'offre lui fit oublier pour la journée les rumeurs de dégraissages en provenance du siège.
N'écoutant même plus les monacales indications de son nouveau GPS "Des dieux et des hommes", pied au plancher de la Citropeine sur les routes en lacets, l'employé au contentieux des garanties de couvertures chauffantes Carbonara, revint au dortoir du bâtiment B dont il lui restait 16 ans à payer, sa raison perdue dans l'élaboration du mécano diabolique qui lui permettrait, in fine, de concrétiser le rêve ultime de celui qui, tripant sur les réalités de ses parents, sa conscience déposée en offrande sous les bulldozers des émissions sur "le bonheur d'être propriétaire" sponsorisées par les carnassiers du secteur, qui, après avoir acheté, tel un François de Closets possédé par la Dengue, en veut toujours plus : "faire construire notre pavillon, hein Noupinet".
Surexcité, Pierre en oubliait la sauterie domestique du soir. Le couple en mal de festivités, avait lancé sur facebook l'idée d'un repas Masterchef, avec présentation de flyer et tenue correcte exigée, pour célébrer les 3 ans de l'appartement. Sur 252 invitations lancées, 2 retours concrets : Magali la bonne copine (sous pression de son employeur, elle espérait bien vendre ce soir un forfait téléphonique, le troisième, à ses amis) et Jacques (surnommé "le Fataliste" depuis 1996, sa troisième de stage, où il s'est juré de ne jamais plus rédiger de CV).
Le Fataliste subissait sur sofa les Bretzels à la groseille de l'hôte en cloque et la fougue enfiévrée de son ami d'enfance :
"- Alors voilà. Avec Juliette, on va vendre l'appartement dans les 3 mois. Avec le prix de la vente, on va acheter le terrain à ses parents. Le banquier nous suit, si on vend l'appartement dans le trimestre au prix qu'on veut. Pendant qu'on fait construire la maison, deux ans maximum, on loue un petit appartement en centre-ville à 600-700 euros."
Ils n'apprendront donc jamais songea le Fataliste toutefois émerveillé. L'énergie de l'optimisme en immobilier lui rappelant systématiquement la réjouissance des gaillards enrôlés, montant au front en 1914 la fleur au fusil, se faire démantibuler façon boucherie au nom d'une guerre sans pourquoi précis.
Il n'était pas non plus de ces jeunes obsédés du bâti se tachant le slip dès qu'ils évoquent en public leurs taux d'intérêts "toujours avantageux", l'opportunité d'installer un vasistas défiscalisé ou de faire sauter la cloison pour construire un plan de travail à l'américaine (convenons-en bien plus pratique pour faire cuire les nouilles Lideule Prize, qu'entre deux parties de Masterchef ils s'enfilent toute l'année, parce que "Noupinet, on est ric-rac avec tous ces crédits à rembourser !").
Pour le fataliste, c'est le passager qui loue l'endroit et non l'endroit qui possède le passager.
Néanmoins, d'humeur joyeuse avec toute cette bière ingurgitée, il se lança dans une de ces mini-plaidoiries à l'alcool lucide dont il a le secret :
" - Pierre. Juliette. Résumons. Les parents de Juliette se proposent de vous faire "un cadeau" qui vous coûtera tout de même 120.000 euros, vous forçant, au passage, vous les ayatollahs des apparences, à rétrograder en standing, pour au moins quelques années, via la location d'un appartement plus petit."
" - Oui, mais on aura l'usage d'une piscine gratuite dans notre nouvelle maison" Tambourina Juliette.
Le fataliste fit ici l'impasse sur la partie construction histoire de ne pas trop plomber la soirée. Une longue observation des chantiers du genre lui permettant d'affirmer qu'il s'agit du secteur d'activité où l'on bosse le plus lentement au monde. Pour une triviale question de comptabilité, l'important pour l'entrepreneur n'est pas de finir les travaux mais de les commencer. A partir de là, le commanditaire ne peut plus se passer de l'entrepreneur qui, manque de bol, a toujours d'autres travaux à commencer. Ceci restant bien sûr l'hypothèse "par le haut", où tout n'est pas à détruire puis à refaire puisque empilé n'importe comment."
"- Ouais mais tu peux pas comprendre Jacques, t'es trop cynique. C'est une trop bonne affaire : Tu te rends pas compte !"
Jacques demanda si une estimation, autre que celle fournie par les parents lors de l'offre, fut effectuée par le couple ravi. Très en pointe sur les taux d'intérêts, le duo du béton ne jugea pas nécessaire d'entendre d'autres avis sur le prix du terrain pas plus qu'il ne demanda aux vendeurs désintéressés à quel tarif ils se l'approprièrent l'an passé.
" - Enfin t'es fou, Jacques ça ne se fait pas !"
Sentant que le couple désirait plus que tout une validation de sa fructueuse affaire, l'observateur de ce théâtre permanent de l'escroquerie, avec victimes consentantes et bourreaux décomplexés (deux rôles interchangeables et complémentaires), qu'est le marché de l'immobilier des classes moyennes, leur livra son expertise :
" - Si, si Pierre, je vois parfaitement la nature morte. Compte sur tes beaux-parents quand tu habiteras à 30 mètres de chez eux pour te faire sentir que tu leur est redevable de ce "cadeau" que tu mettras des années à payer au banquier. S'assurer d'un voisin sous contrôle, garanti "sans insécurité" et sur lequel on aura toujours l'ascendant, doublé d'une sérieuse option d'aide personnalisé à domicile, sans contrat et sans horaires, qui te file 120.000 euros cash d'entrée de jeu, en complément de retraites qui surpassent vos salaires, effectivement c'est une très bonne affaire... Pour eux."
C'en était trop. Devant tant de contrariétés, prise de douleurs, Juliette lâcha le plateau de mini-tiramisus au pâté de tête, interrompant Magali en plein exposé des bénéfices que procurerait à la future mère l'acquisition, à -50% les trois premiers jours, d'un forfait "1000 SMS par mois à Papa et Maman".
Alors que dans l'espace de vie "pourpre et taupe" tapissé de photocopies de Pollock et d'un poster de Home dans un cadre à diodes, Magali remplissait un contrat d'abonnement à son propre nom pour ne pas perdre sa prime sur résultats lui servant de salaire, aux côtés du gamin se goinfrant de flans au foie-gras devant un Zone Interdite, spécial "des bienfaits d'une bonne inflation", Pierre et le Fataliste transbahutèrent la parturiente en Citropeine jusqu'à la maternité qui, pour cause de restriction budgétaire dans une région virant vioque, se trouvait à 78 kilomètres de là (enfin 122, les moines du GPS les induisant en erreur à trois reprises).
Fausse alerte.
L'innocent ne semblait pas si pressé de rejoindre ce monde avec glands où la loi du rendement et l'appât du gain n'étaient plus l'apanage des banksters et des fonds de pension mais coulaient sans honte parmi les couples, entre amis et au cœur même des familles, tel le liquide de refroidissement d'un système en surchauffe, arrivant en bout de course, lui permettant encore de pousser la machine aux illusions pour quelques mètres.
Le lendemain, inquiet de ne pas recevoir son SMS du matin, le papa téléphona enfin :
"- Alors, vous avez réfléchi à notre proposition ?"
[1] Les Duhamel, De Kerdrel, Thréard, Elkabbach ou Mougeotte leur assénant du matin au soir sur le chemin, aller et retour, du turbin que la retraite des gens heureux resterait pour eux une planète interdite.
[2] bien qu'à certains égards étant en permanence suivi de check-up et bilans, ils se trouvaient en bien meilleure santé que leur Juliette qui n'osait plus se faire ausculter les dents parce que "faut arbitrer dans la vie, y a l'Heil Phone à renouveler".
[3] Benoist Apparu "Logement, aphorismes et billevesées." Éditions de la droite sociale, 2010
7 comments:
@seb : euh... je dois dire quelquechose, là ? Parceque... j'avoue que je ne comprends pas tout...
@GdeC > c'est un lien à double détente. Inflation = lapsus = OK avec tes conclusions = lien.
A faire circuler: info du colletif des cévennes IACAM:
RETRAITES: POUR GAGNER, REPRENONS IMMEDIATEMENT LE CONTROLE DE
L'INFORMATION!
Bonjour,
A Lyon, Paris, Marseille, Montpellier, Pau, Albi, Chambéry, dans les Hauts de Seine, la Creuse, le Cantal...
Dans plusieurs raffineries, des dizaines de classes (du primaire et du secondaire), presque toutes les cantines de Marseille...
La grève du 23 septembre a été reconduite!
Il y a eu des centaines de grévistes le 24 septembre... Le 25... D'autres les rejoindront lundi...
Des AG se sont prononcées pour la poursuite du mouvement avec d'autres rendez-vous à partir du 27 septembre...
POUR RECONDUIRE LE MOUVEMENT JUSQU'AU RETRAIT DU PROJET GOUVERNEMENTAL
Mais peu d'informations filtrent ou sont diffusées dans les médias.
Pourtant il est essentiel pour la poursuite et l'extension du conflit que le maximum d'informations soient RAPIDEMENT communiquées et échangées.
Ceci afin que celles et ceux passent, localement, à la vitesse supérieure dans l'affrontement avec ce gouvernement borné sachent TOUT DE SUITE qu'ils ne sont pas seuls.
Et que le mouvement s'étend partout dans le pays.
Dans ce domaine de la lutte pour sauver nos retraites, toute et tous peuvent aider en diffusant SYSTEMATIQUEMENT les informations qu'ils possèdent.
Le site http://www.7septembre2010.fr en centralise un certain nombre, mais tout n'est pas connu.
Vous pouvez aller chercher ces informations pour les répercuter autour de vous.
Et surtout, faîre remonter celles qui ne sont pas connues en contactant le site (contact@7septembre2010.fr), ou mieux encore en laissant des commentaires sur les billets publiés (ils pourront être repris sous forme d'articles).
Nous savons toutes et tous que le moral est très important pour les grévistes qui ont reconduit le mouvement.
Vous pouvez amener UNE AIDE CRUCIALE en diffusant ces informations rapidement...
LES PROCHAINS JOURS SERONT DETERMINANTS
Informez le site et diffusez ses billets dans tous vos réseaux.
http://www.7septembre2010.fr
--
solidarité, fraternité
A faire suivre du collectif cévenol IACAM:
RETRAITES: POUR GAGNER, REPRENONS IMMEDIATEMENT LE CONTROLE DE L'INFORMATION!
Bonjour,
A Lyon, Paris, Marseille, Montpellier, Pau, Albi, Chambéry, dans les Hauts de Seine, la Creuse, le Cantal...
Dans plusieurs raffineries, des dizaines de classes (du primaire et du secondaire), presque toutes les cantines de Marseille...
La grève du 23 septembre a été reconduite!
Il y a eu des centaines de grévistes le 24 septembre... Le 25... D'autres les rejoindront lundi...
Des AG se sont prononcées pour la poursuite du mouvement avec d'autres rendez-vous à partir du 27 septembre...
POUR RECONDUIRE LE MOUVEMENT JUSQU'AU RETRAIT DU PROJET GOUVERNEMENTAL
Mais peu d'informations filtrent ou sont diffusées dans les médias.
Pourtant il est essentiel pour la poursuite et l'extension du conflit que le maximum d'informations soient RAPIDEMENT communiquées et échangées.
Ceci afin que celles et ceux passent, localement, à la vitesse supérieure dans l'affrontement avec ce gouvernement borné sachent TOUT DE SUITE qu'ils ne sont pas seuls.
Et que le mouvement s'étend partout dans le pays.
Dans ce domaine de la lutte pour sauver nos retraites, toute et tous peuvent aider en diffusant SYSTEMATIQUEMENT les informations qu'ils possèdent.
Le site http://www.7septembre2010.fr en centralise un certain nombre, mais tout n'est pas connu.
Vous pouvez aller chercher ces informations pour les répercuter autour de vous.
Et surtout, faîre remonter celles qui ne sont pas connues en contactant le site (contact@7septembre2010.fr), ou mieux encore en laissant des commentaires sur les billets publiés (ils pourront être repris sous forme d'articles).
Nous savons toutes et tous que le moral est très important pour les grévistes qui ont reconduit le mouvement.
Vous pouvez amener UNE AIDE CRUCIALE en diffusant ces informations rapidement...
LES PROCHAINS JOURS SERONT DETERMINANTS
Informez le site et diffusez ses billets dans tous vos réseaux.
http://www.7septembre2010.fr
--
solidarité, fraternité
Cruel et beau (bouh comme j'ai horreur de dire un truc pareil...)
Bravo jacques.
En parlant de famille qui compte, je viens d'apprendre que les employés de la cpam ont ete contraint de souscrire a leur "mutuelle d'entreprise", car c'est un contrat negocié collectivement, et la mutuel c'est.... malkoff mederic !!!
petit rappel le DG de cette entreprise de sensues heu pardon, ce groupe mutualiste est guillaume sarkosy, le frere de notre monarque heu pardon, de notre president
impossible d'en changer, une amie a essayé, et peu importe si elle est plus chere que les autres
Rechute de la cote de confiance de Sarkozy et Fillon.
En octobre, Nicolas Sarkozy atteint son plus haut niveau parmi ceux qui ne lui font pas confiance (72 %, + 5 points), et François Fillon est au plus bas chez ceux qui lui font confiance (34 %, - 3 points).
http://www.lefigaro.fr/politique/2010/09/30/01002-20100930ARTFIG00585-rechute-de-la-cote-de-confiance-de-sarkozy-et-fillon.php
Nicolas Sarkozy : 72 % des sondés ne lui font pas confiance, 26 % des sondés lui font confiance.
Pour un président de la République, tous les records d'impopularité sont battus.
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