On lit de tout sur cette rencontre entre François Hollande et les blogueurs. Du dithyrambique, de l'absent, du séduit et du sceptique.
Nous sommes une vingtaine dans la petite pièce pour l'entrevue imprévue. Je l'ai appris la veille au soir. Tandis
que j’installe la caméra, le candidat à la primaire socialiste fait le tour de la table et serre la main à strictement
tout le monde. Il a l’air fatigué par les six heures de débat à l'assemblée sur le plan de rigueur gouvernemental (à ce sujet les taxes sur les mutuelles santé augmentent à 7%), mais de bonne humeur et nous consacre une heure.
Les thèmes abordés : la dette grecque, l'immigration, la sécurité, #Botzaris36, la fiscalité du travail, le mariage et le droit à l'adoption pour les couples homosexuels, la diminution du parc nucléaire et les conséquences sur la filière énergétique, la rumeur de fermeture de l'usine Peugeot à Aulnay, le second souffle à trouver pour l'Union pour la Méditerranée et le scandale Servier / Mediator... (liens en fin d'articles pour les divers comptes-rendus de mes collègues).
#4 / "...sois incisif, sois tranchant !" (2.45)
Conclusion. Si j'entends ses propos sur les questions sociétales ou la fiscalité, c'est une autre tisane sur l'économie : pondéré et classique, disons timide. Un "bon gestionnaire" pour reprendre l'adoucissant lexique d'un Xavier Bertrand. J'expérimente donc un sentiment ambivalent envers François Hollande. Il est à la fois anormalement optimiste (ça change et c'est communicatif) mais on cherche le rêve, le souffle qui emporte. Pour l'instant, dans la course de fond, il privilégie l'endurance.
Merci à lui et à son équipe, ainsi qu'à Romain pour cette rencontre.
20 comments:
Sans rêve, un candidat de gauche n'a aucune chance de rassembler son camp. A la fois, François Hollande fait peut-être le pari de jouer la Présidentielle au centre. Le 2e tour avant le 1er ?
C'est pas gagné :
"Deux députés socialistes ont voté par erreur le plan de rigueur du gouvernement mardi: Jérôme Cahuzac et François Hollande. Comme l'indique le compte-rendu de scrutin de l'Assemblée nationale, ils "avaient voulu voter contre" le texte. Mais Jérôme Cahuzac, qui disposait de la délégation de vote de François Hollande, s'est trompé de bouton."
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/09/08/97001-20110908FILWWW00371-hollande-vote-la-rigueur-par-erreur.php
@marbre > J'ai lu. Le plus ironique dans l'histoire, c'est que je crois bien que François Hollande est parti de la séance pour venir nous voir ! En même temps, J. Cahuzac est un des plus grands pourfendeurs du projet de loi donc pas de doute possible.
Mais qu'est-ce que c'est que ces vidéos où on ne voit que l'ex-gros à lunettes et jamais nos potes blogueurs ?
Cela dit, je trouve que vous avez bien du mérite, les uns et les autres, d'avoir stoïquement supporté ce robinet d'eau tiède. J'en connais que seule la perspective de la bière finale a dû empêcher de s'endormir…
@Didier Goux > les blogueurs sont des êtres sensibles parfois effrayés par les caméras. Pour la(les) bière(s), je ne vois vraiment pas de qui vous voulez parler.
Merci de m'avoir sorti du cadre même si parfois on voit mon bras...
Pour m'a part je l'ai trouvé vraiment fatigué (http://polluxe.wordpress.com/2011/09/08/rentree-sauce-hollandaise/) et si en plus l'erreur de bouton c'est à cause de nous... ;-)
Et pas une question sur le Revenu de Base inconditionnel 100% cumulable avec les autres revenus associé à une réforme de la fiscalité...
Il peut rester timide sur "l'économie" avec des orientations de questions de cette nature, qui ne remettent rien en cause, mais réclament juste une chaîne un peu moins courte de la cours au chenil...
mouaipe, mouaipe... il n'est pas convaincant et, ce qui est plus grave, n'a pas vraiment l'air convaincu par ses propos ! Quand il parle du logement,on a l'impression assez désagréable qu'il ne maîtrise que superficiellement les sujets.
Je lui préconise donc de potasser en profondeur ce blog ainsi que le forum de la bulle immobilière
Pour ce qui est de l'économie, c'est encore plus flagrant, il force le trait ("les économistes se trompent souvent...") alors qu'on lui parle des économistes orthodoxes (donc libéraux voire ultra-libéraux) qui l'entourent... Quand ils les qualifie "plutôt à gauche", il nous prend pour des truffes, tout ça semble bien loin malheureusement des "économistes atterrés".
C'est le 21 avril 2002 et pas 2012. Enfin, j'espère que ce n'est pas prémonitoire!
@Nico93 > Ah zut... C'est pas de ma faute, c'est Cahuzac. (corrigé)
Merci pour le compte-rendu et les vidéos !
Oui beau travail une nouvelle fois de @sebmusset pour les vidéos ! A lui seul Seb fait plus en terme de liberté d'information tous les médias subventionnés réunis...
Concernant Hollande je rajoute que vouloir ou pas transformer les lois électorales sous le prétexte d'avoir peur ou pas de l'élection d'autres courants politiques est symptomatique du foutage de gueule de ces soit-disant représentants démocratiques.
Il me semble qu'une loi électorale ne devrait pas varier au gré des modifications des partis élus dans une véritable démocratie. Déclarer vouloir empêcher les candidatures autres est une véritable offense faite à chaque Français, je la prends pour telle pour ma part. Ce bonhomme là m'a offensé volontairement.
Je suis énervé par tout ce qui est dit dans cette vidéo. Y compris par les non-réactions des blogueurs à de tels propos. Comment ont-ils fait pour ne pas bondir à chacune de ces tirades totalement hors sujet, et qui ne prétendent que parler au nom de l'intérêt d'un parti et non de tous les Français, de rétablir une stricte égalité entre tous ?
Comment a-t-on arriver à un tel résultat ? Qu'est-ce qui cloche dans leur ciboulot ?
@Stéphane Laborde : on traite de fous ceux qui disent que l'UMP et le PS ne sont pas opposés et ne l'ont jamais été. Je commence à le penser de plus en plus. Jamais une loi mise en place par l'un n'a été détricotée par l'autre (en fait, quand l'UMP propose une loi débile, c'est elle-même qui la saborde parce que non réfléchie, en ce sens c'est un parti innovant). Les 35 heures par exemple sont un coupable idéal, d'autant qu'ils les maintiennent en place depuis bientôt 10 ans alors qu'ils pouvaient la faire exploser dès 2002. Mais cette loi est trop pratique : les salaires sont au point mort depuis, ça arrange du monde, vous pensez bien.
@Stephane Laborde > C'est peut être sur les institutions où je suis le plus en accord avec lui. Au contraire si tu réintègres les diverses tendances dans l'AN, tu obliges au dialogue permanent(enfin faut bien plus que le 1/5 de proportionnelle qu'il propose mais le principe est bon).
La multiplication de candidats aux présidentielles est contre-productive, l'attention se concentre, au mieux, sur 4.
"Au contraire si tu réintègres les diverses tendances dans l'AN, tu obliges au dialogue permanent(enfin faut bien plus que le 1/5 de proportionnelle qu'il propose mais le principe est bon)."
Je préfères préciser "le peuple choisit", que dire "tu obliges" en terme sémantique ça me semble important.
Le problème étant ici que la proportionnelle a été mise en place dans le passé, puis supprimée, puis on propose de la réintégrer... mais jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'elle soit de nouveau supprimée par une nouvelle majorité ? Par quelle légitimité ?
Est-ce normal que ce soient les élus qui au gré de leurs élections choisissent le système qui leur convient le mieux pour conserver "le pouvoir" ? Est-ce qu'ils sont élus pour "exercer un pouvoir" ou pour simplement faire ce qu'ils ont prévu dans leurs propositions électorales, et certainement pas autre chose avant les prochaines élections ?
Il me semble que la Constitution elle demande 2/3 des voix pour être modifiée, et devrait n'être modifiable par ailleurs que par un référendum suscité par initiative populaire POUR LE MOINS ! Quand donc dans cette merdocratie le peuple peut-il réellement avoir l'opportunité de dire ce qu'il a à dire dans ce système tel qu'il existe ?
"La multiplication de candidats aux présidentielles est contre-productive, l'attention se concentre, au mieux, sur 4."
Si l'attention se concentre sur 4, alors pourquoi vouloir briser la démocratie en empêchant mécaniquement des candidatures ? Dans ce cas d'autres candidatures ne gêneraient pas ces 4. La démocratie est-elle le choix parmi 4 ? Réellement ?
Déjà le fait qu'il faille des signatures de 500 élus me paraît hautement discutable dans le principe. C'est un système qui favorise le conservatisme et l'absence d'alternative.
Je pense donc au contraire que TOUT doit se discutuer. RIEN ne me semble valable à priori dans ce système là, si ce n'est qu'avec 50 ans d'expérimentation il nous permet de pouvoir juger ce qu'il a permis de produire de bon qu'il nous faut garder et ce qu'il a permis de produire de mauvais qu'il nous faut rejeter.
Ne pas questionner le fonctionnement même de la république c'est limiter les solutions à des paramètres déjà testés et qui ont largement eut le temps de démontrer leurs limites.
Hollande réfléchit "dans la boîte". Ca ne va pas du tout. C'est très insuffisant !
Salut Seb, des nouvelles de GF ?
Jeudi 8 septembre 2011 :
Affreux à dire.
La question ne se pose pas encore en France mais, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, on la trouve sous la plume d’éditorialistes vedettes de la presse conservatrice et libérale. Il y a deux mois, avant de les lire, je l’ai posée lors d’une rencontre avec des banquiers internationaux : et si nous, les conservateurs libéraux, nous nous étions trompés ?
Et si ce à quoi nous avons cru, l’économie de marché, n’avait jamais été qu’un moyen pour le plus petit nombre de faire travailler le plus grand pour acquérir le maximum de capital et donc de liberté ?
C’était au moment où il devenait clair que la crise grecque serait épongée non par les banques mais par l’argent public ; que le Congrès américain, après avoir ruiné l’essentiel de l’amendement Dodd-Frank, laisserait le système financier prêt à recommencer ; que Barack Obama allait passer un compromis qui réduirait les dépenses mais n’augmenterait pas les impôts ; et que la mondialisation consisterait plus que jamais à récupérer les bénéfices mondiaux en replaçant les pertes chez les contribuables.
On a de plus en plus le sentiment que les gouvernements défendent des intérêts au lieu de répondre à la crise, ou encore répondent à la crise en défendant des intérêts. Et cela quelle que soit leur couleur politique. Aussi, la seule chose qui reste à se demander est la part d’autonomie dont ils jouissent ; à vrai dire elle consiste à mettre en scène des décisions qui donnent l’impression que les dirigeants politiques les ont apprises cinq minutes avant de s’y convertir. Tout se passe comme si une force supérieure leur disait : “Voilà comment seront les choses, à vous de vous débrouiller pour que les gens s’en accommodent ; ces détails ne sont pas notre affaire, faites votre métier et, si vous n’y parvenez pas, d’autres dirigeants vous remplaceront.”
C’est affreux à dire, mais il est possible que nous ayons été aveuglés par la sottise, l’archaïsme et l’utopie de la gauche depuis trente ans, et que la ritournelle de ses vieilles recettes nous ait empêchés de voir qu’elle avait raison sur le fond : le système destiné à faire progresser le plus grand nombre a été récupéré de façon à enrichir sans limites le plus petit.
On a commencé de s’en rendre compte en France quand le scandale des rémunérations est devenu patent et qu’il est apparu que le but du jeu était devenu de multiplier les revenus exonérés d’un côté en finançant par l’emprunt et les subventions la consommation de l’autre. On le vérifie aujourd’hui quand le sauvetage de la Grèce n’est pas le sauvetage de la Grèce incapable d’atteindre les objectifs qu’on lui assigne mais celui des banques imprudemment et par appât du gain compromises dans sa faillite. Dans moins de deux mois, le nouveau président de la Banque centrale européenne prendra ses fonctions et, quelles que soient ses qualités indiscutables, je doute qu’il adopte une attitude plus sévère à leur égard : il s’agit de Mario Draghi, un ex de Goldman Sachs, précisément la banque qui a aidé les Grecs à maquiller leurs comptes pour entrer dans l’euro.
http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/affreux-%C3%A0-dire20110908.html
En 2010, combien d'euros ont gagné les banquiers français ?
Frédéric Oudéa (Société Générale) a gagné 4 350 000 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Baudouin Prot (BNP Paribas) a gagné 2 713 015 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Laurent Mignon (Natixis) a gagné 2 007 784 euros.
Pierre Mariani (Dexia) a gagné 1 809 411 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Jean-Paul Chifflet (Crédit Agricole) a gagné 1 805 731 euros.
François Pérol (Banque Populaire - Caisse d'Epargne) a gagné 1 606 000 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Michel Pébereau (BNP Paribas) a gagné 1 411 284 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Michel Lucas (Crédit Mutuel) a gagné 1 113 195 euros.
Patrick Werner (La Banque Postale) a gagné 710 712 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Etienne Pflimlin (Crédit Mutuel) a gagné 630 141 euros. C'est un ancien élève de l'ENA.
Jean-Marie Sander (Crédit Agricole) a gagné 359 031 euros.
http://www.lesechos.fr/diaporamas/voir_diaporama.php?id_diap=DIAP290411932_114660
Quel ennui ! Et le fond est identique à ce que l'on a entendu durant onze ans au PS. On dirait du Gaston Defferre. Tant pour la forme, passe moi l'oreiller que je dorme, que sur le fond, rad soc hors d'age. Defferre avait fait 5 % en 1969... 5% ! On ne s'attendait pas à un résultat aussi minable malgré une campagne tout aussi morne et hors de son temps.
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