Amis de la presse, nous entendons vos revendications. Ne cédez pas ! Google doit vous rétrocéder cette part du magot dont elle vous dépouille en amenant gratuitement les lecteurs vers vos déclinaisons web truffées de publicités qui ne payent pas comme vous l'escomptiez.
Oui, certains rétorqueront que vous n'avez pas attendu la démocratisation d'internet pour voir vos ventes papier décliner. D'autres, plus taquins, prétendront qu'avec les 1,2 milliard de subventions publiques cramés annuellement pour que survivent vos investigations de tabouret sur la franc-maçonnerie des agents immobiliers menacés par l'Islam, vous auriez pu construire un ambitieux portail internet de la presse française au lieu d'offrir pour la plupart des versions en ligne de vos journaux fourre-tout et au rabais. Nous ne sommes pas de ces sous-crottes sans carte de presse et nous nous félicitons que le gouvernement, à votre chevet, songe à un dispositif législatif en passe d'étendre la propriété intellectuelle aux liens hypertextes.
Cette démarche révolutionnaire renforcera à n'en point douter la fascination internationale qu’exerce la vision du numérique à la Française. Aussi voudrions-nous apporter notre pierre à l'édifice avec 10 autres audacieuses pistes pour aider la presse, pardon "l'information", à survivre face à l'internet tueur d'enfants. Servez-vous, c'est la maison qui régale:
1/ Facturer leur présence sur vos déclinaisons web aux blogueurs et aux contributeurs dont vous êtes les gros consommateurs des textes gratuits.
2/ Au cas où le blogueur ou le contributeur ferait un lien depuis son blog vers son texte repris sur votre site, ce dernier sera en droit de lui demander et d'obtenir des dommages et intérêt pour concurrence déloyale.
3/ Instaurer un droit de twittage. Que chaque tweet ou like facebook de ou vers l'un de vos articles soit soumis à un tarif forfaitaire d'au moins 6 euros (soyons raisonnables, la presse doit rester accessible au plus grand nombre et ne pas s'enfermer dans le carcan de l'élitisme germanopratin)
4/ Établir une taxe carbone du tweet et facturer à l'utilisateur de réseau social, la pollution entraînée par la reprise de son ou ses messages dans une de vos multiples rubriques "ça gazouille sur les réseaux", "c'est pas nous qu'on l'a dit c'est le net" et autre "Tu le sens mon gros buzz ?".
5/ Forts de vos méthodes de gonflement artificiel des ventes par abonnements massifs dans les entreprises, inclure dans la liste des fournitures scolaires obligatoires pour chaque écolier entrant au CP, un abonnement forcé à trois news magazines (inclus la montre-cadeau, le réveil matin et le CD-ROM interactif TINA et le secret de la main invisible raconté en chansons par Alain Minc et Gerard Carreyrou. 16Mo ram nécessaire. Compatible Windows95).
6/ Au titre de l'effort de solidarité avec les contributions sociales généralistes des éditocrates: création d'une part dédiée dans la redevance audiovisuelle. Il en effet intolérable que vous ne touchiez rien alors que le peuple jouit à longueur de journée sur ondes et écrans de la bonne parole de Laurent Joffrin, Franz-Olivier Giesbert, Guillaume Roquette ou Christophe Barbier qui n'ont pas que ça à faire et aussi des journaux à faire tourner merde !
7/ En outre, l'amendement Joffrin prévoira une contravention en cas de tutoiement sur les réseaux sociaux avec un représentant du clergé éditorial. Top tweet ou pas, la relation journaliste / bouffeur d'info doit rester Top down. Les recettes seront utilisées pour l'élaboration d'un service minitel d'optimisation de transfert de stagiaires et pigistes d'une rédaction à l'autre. Trop de précaires du journalisme végètent, voire bloguent, entre deux payes pourries.
8/ Toute frappe du mot "information" sur les réseaux sociaux sera soumise aux lois concernant la propriété morale, et propriété exclusive de la presse, et sujette à poursuite judiciaire via Hadopi.
9/ En interne, un observatoire de bonne copie des dépêches AFP sera mis en place. On trouve encore trop de fautes dans le clonage de celles-ci. Un mauvais formatage de l'information et c'est l'image de la presse en ligne qui est impactée.
10/ L'abandon définitif du modèle payant pour s'orienter définitivement vers un financement par des marques et des grands patrons (et toujours les subventions publiques, soyons ouverts[1]), et enfin se vivre, sans complexe, comme presse d'accompagnement du capital et de complaisance avec les puissances de l'argent (avec un peu de trash en Une et du Trierweiller au milieu).
[1] Le Point + L'Express + Le Figaro = 28,1 Millions de subventions publiques / an (pas mal pour les pourfendeurs de La France des assistés, non ?)
Oui, certains rétorqueront que vous n'avez pas attendu la démocratisation d'internet pour voir vos ventes papier décliner. D'autres, plus taquins, prétendront qu'avec les 1,2 milliard de subventions publiques cramés annuellement pour que survivent vos investigations de tabouret sur la franc-maçonnerie des agents immobiliers menacés par l'Islam, vous auriez pu construire un ambitieux portail internet de la presse française au lieu d'offrir pour la plupart des versions en ligne de vos journaux fourre-tout et au rabais. Nous ne sommes pas de ces sous-crottes sans carte de presse et nous nous félicitons que le gouvernement, à votre chevet, songe à un dispositif législatif en passe d'étendre la propriété intellectuelle aux liens hypertextes.
Cette démarche révolutionnaire renforcera à n'en point douter la fascination internationale qu’exerce la vision du numérique à la Française. Aussi voudrions-nous apporter notre pierre à l'édifice avec 10 autres audacieuses pistes pour aider la presse, pardon "l'information", à survivre face à l'internet tueur d'enfants. Servez-vous, c'est la maison qui régale:
1/ Facturer leur présence sur vos déclinaisons web aux blogueurs et aux contributeurs dont vous êtes les gros consommateurs des textes gratuits.
2/ Au cas où le blogueur ou le contributeur ferait un lien depuis son blog vers son texte repris sur votre site, ce dernier sera en droit de lui demander et d'obtenir des dommages et intérêt pour concurrence déloyale.
3/ Instaurer un droit de twittage. Que chaque tweet ou like facebook de ou vers l'un de vos articles soit soumis à un tarif forfaitaire d'au moins 6 euros (soyons raisonnables, la presse doit rester accessible au plus grand nombre et ne pas s'enfermer dans le carcan de l'élitisme germanopratin)
4/ Établir une taxe carbone du tweet et facturer à l'utilisateur de réseau social, la pollution entraînée par la reprise de son ou ses messages dans une de vos multiples rubriques "ça gazouille sur les réseaux", "c'est pas nous qu'on l'a dit c'est le net" et autre "Tu le sens mon gros buzz ?".
5/ Forts de vos méthodes de gonflement artificiel des ventes par abonnements massifs dans les entreprises, inclure dans la liste des fournitures scolaires obligatoires pour chaque écolier entrant au CP, un abonnement forcé à trois news magazines (inclus la montre-cadeau, le réveil matin et le CD-ROM interactif TINA et le secret de la main invisible raconté en chansons par Alain Minc et Gerard Carreyrou. 16Mo ram nécessaire. Compatible Windows95).
6/ Au titre de l'effort de solidarité avec les contributions sociales généralistes des éditocrates: création d'une part dédiée dans la redevance audiovisuelle. Il en effet intolérable que vous ne touchiez rien alors que le peuple jouit à longueur de journée sur ondes et écrans de la bonne parole de Laurent Joffrin, Franz-Olivier Giesbert, Guillaume Roquette ou Christophe Barbier qui n'ont pas que ça à faire et aussi des journaux à faire tourner merde !
7/ En outre, l'amendement Joffrin prévoira une contravention en cas de tutoiement sur les réseaux sociaux avec un représentant du clergé éditorial. Top tweet ou pas, la relation journaliste / bouffeur d'info doit rester Top down. Les recettes seront utilisées pour l'élaboration d'un service minitel d'optimisation de transfert de stagiaires et pigistes d'une rédaction à l'autre. Trop de précaires du journalisme végètent, voire bloguent, entre deux payes pourries.
8/ Toute frappe du mot "information" sur les réseaux sociaux sera soumise aux lois concernant la propriété morale, et propriété exclusive de la presse, et sujette à poursuite judiciaire via Hadopi.
9/ En interne, un observatoire de bonne copie des dépêches AFP sera mis en place. On trouve encore trop de fautes dans le clonage de celles-ci. Un mauvais formatage de l'information et c'est l'image de la presse en ligne qui est impactée.
10/ L'abandon définitif du modèle payant pour s'orienter définitivement vers un financement par des marques et des grands patrons (et toujours les subventions publiques, soyons ouverts[1]), et enfin se vivre, sans complexe, comme presse d'accompagnement du capital et de complaisance avec les puissances de l'argent (avec un peu de trash en Une et du Trierweiller au milieu).
[1] Le Point + L'Express + Le Figaro = 28,1 Millions de subventions publiques / an (pas mal pour les pourfendeurs de La France des assistés, non ?)
17 comments:
Dommage que ce texte plaisant n'échappe pas aux fotes d'ortograf, lui non plus...
Qu'est-ce qu'on s'en fout des fotes !
D'autant que cet article est construit et instructif...Franchement, c'est tout ce que vous avez trouvé ? Bon, bonne continuation Seb JBL1960
D'autant que je n'en vois pas. Merci de les signaler
Personne pour remarquer Christophe Barbier dans la TV derrière Peter & Steven ?
C'est toi qui a fait le petit photomontage ?
Il y a quelques coquilles que j'ai repérées dans le texte de cet article, mais on ne peut pas dire que se sont des "fotes d'ortograf" comme l'écrit Ysiof dans son commentaire. S'il veut me réclamer des droits d'auteur, il devra déposer plainte pour usage abusif d'une expression dont il est dépositaire des droits : l'expression
"fotes d'ortograf"...
Juste pour faire mon #OrthoNazi, et parce que l'auteur a demandé à ce qu'elles soient signalées, et aussi parce que je trouve le texte bon:
- 1,2 milliard (sans s, le pluriel commence à 2 en Français)
- "... dont vous être les gros ..."
- "... tarif forfaitaire d'au moins de 6 euros ..." (un "de" en trop à mon avis)
- "... la pollution entraînée par la reprise ..." (et pas "le" reprise)
- "... lois concernant la propriété morale ..." (et pas "le" propriété)
C'est tout ce que j'ai constaté comme coquilles, de simples fautes de frappe à mon avis.
J'ajoute une autre proposition, faire payer les lecteurs correcteurs, au nombre de corrections apportées. Un chèque de 5 euros vous sera envoyé par courrier postal dans la semaine.
Cordialage, toussa.
@Kouett' > Merci. Les corrections ont été apportées par le stagiaire qui a rédigé cet article comme un pied. Je vous laisse le choix de la sentence : 30 coups de fouet ou l'écoute du best-of de Vincent Delerm.
Je choisis l'écoute du best-of de V Delerm, perso, si je peux influencer votre choix. Très bon texte, merci
Très bon ! ;)
Bravo !
appelons cela des fautes d'orthofrappe et n'en parlons plus...
Excellent, il était temps de remettre un peu les pendules à l'heure ;)
Finalement au fond de moi j'attends le jour ou Google coupe le robinet des pages française juste pour ramener un peu de réalisme là-dedans (mais chuut).
"...inclus la montre-cadeau, le réveil matin et le CD-ROM interactif TINA et le secret de la main invisible raconté en chansons par Alain Minc et Gerard Carreyrou. 16Mo ram nécessaire. Compatible Windows95). "
Ah AH Ah... le truc le plus drôle de la semaine !
je préfère que les subventions partent dans la presse, même celle des classements des franc-maçons islamistes de immobilier viticole, plutôt qu'en déductions fiscales pour les grosses entreprises ... sarcasmes de qualité sinon. GJ
J'ai cru comprendre que la lecture de cet article était gratuite. Je suppose donc que le partage l'est tout autant. Si tel n'est pas le cas, merci d'envoyer la facture à Mark Zuckerberg qui se fera certainement un plaisir de régler ce contenu qui remplit un peu plus nos (ses) pages !
Moi je voudrai savoir d'où virent l'info des 28,1 milliards de subventions. Si c'est le cas, le meilleur _ ou la cerise sur le gâteau _ est cette info.
C'est 28 millions sur un total de 1.2 Milliard. http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14623
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