A 300 mètres devant le cortège, un type se défait de tout ce qui peut le faire ressembler... à un policier. Ayant aperçu son relooking, une dame rejoignant la manifestation l'interpelle en souriant:
LA MANIFESTANTE
"- Allez y mollo cette fois... ouais bon, je sais que c'est pas vous. Vous êtes des policiers bien vous..."
14h00. Malgré la désinformation, l'intoxication, les cargaisons de centenaires hyperactifs qui nous sont promis pour 2030, les raffineries ouvertes mais fermées et, malgré les vacances et la loi sur la réforme des retraites votée par nos "représentants": vous êtes toujours là.
Là où ailleurs, ça ne veut pas faiblir.
A Paris, ne disposant que d'une poignée d'heures, ce coup-ci, je me joins à la CGT en tête de la manifestation, de République à St-Augustin. Cortège dense, poings levés, des chants , des tambours et de moins en moins de slogans. De la fatigue sûrement, mais pas de résignation. En revanche, le sentiment qu'il faut aller bien plus loin, que le blocage est la seule parade face à laquelle le Monarque reste sans voix. Constatons également que le désintéressé Guillaume de Malakoff a désormais autant de popularité que la politique sociale de son Monarque de frère.
A notre approche, les ouvriers sur les chantiers de restauration des immeubles haussmaniens (quelque chose me dit que ce n'est pas pour faire du HLM) s'arrêtent de bosser et expriment leur soutien en tapant avec leurs casques contre les échafaudages.
Après avoir traversé le quartier des banques, Place St-Augustin, deux syndiqués CGT d'une cinquantaine d'années discutent. L'un travaille dans le secteur bancaire, l'autre dans l'industrie. La militante de la banque est en colère contre les syndicats qui n'appellent pas à aller jusqu'au bout de la "grève générale".
LE SYNDIQUE
"- Ça dépend des salariés du privé maintenant.
Les deux reparlent de la triste capitulation de Chèreque chez Calvi et sont sans pitié envers les directions syndicales, même la leur. Seul Solidaires trouve grâce à leurs yeux.
LE SYNDIQUE
"- Mais qu'est-ce que tu veux... J'y crois encore, sinon je ne serais pas là."
LA SYNDIQUE
"- C'est tellement gros ce que l'on a en face de nous. Je n'ai jamais vu une telle manipulation. Il leur a juste fallu trois casseurs pour nous discréditer.... Ça me fait mal au cœur toute cette énergie méprisée. Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? "
LE SYNDIQUE
"- 2012. Il faudrait peut-être se mettre à voter, l'escroc et sa clique faut les foutre dehors. Point barre."
C'est à ce moment-là que le Mojito de la Cégèt (rapport qualité / prix imbattable sur Paris) commence à me taper sur la tête. Je remonte le cortège vers les grands magasins dont les vitrines sont protégées par des cordons de CRS. On y prépare déjà les décos de Noël (de ce côté là non plus, la mobilisation ne faiblit pas). Un ami syndiqué m'avoue qu'il en a plein les pattes de ce mois de marche dans la capitale et que les jours de grève commencent sérieusement à faire mal au porte-monnaie. Et non, la grève n'est pas une partie de plaisir. Ce que ne semble pas saisir une dame distinguée qui, voyant ma caméra, m'interpelle.
LA DAME PROUT-PROUTLA MANIFESTANTE
"- Allez y mollo cette fois... ouais bon, je sais que c'est pas vous. Vous êtes des policiers bien vous..."
14h00. Malgré la désinformation, l'intoxication, les cargaisons de centenaires hyperactifs qui nous sont promis pour 2030, les raffineries ouvertes mais fermées et, malgré les vacances et la loi sur la réforme des retraites votée par nos "représentants": vous êtes toujours là.
Là où ailleurs, ça ne veut pas faiblir.
A Paris, ne disposant que d'une poignée d'heures, ce coup-ci, je me joins à la CGT en tête de la manifestation, de République à St-Augustin. Cortège dense, poings levés, des chants , des tambours et de moins en moins de slogans. De la fatigue sûrement, mais pas de résignation. En revanche, le sentiment qu'il faut aller bien plus loin, que le blocage est la seule parade face à laquelle le Monarque reste sans voix. Constatons également que le désintéressé Guillaume de Malakoff a désormais autant de popularité que la politique sociale de son Monarque de frère.
A notre approche, les ouvriers sur les chantiers de restauration des immeubles haussmaniens (quelque chose me dit que ce n'est pas pour faire du HLM) s'arrêtent de bosser et expriment leur soutien en tapant avec leurs casques contre les échafaudages.
Après avoir traversé le quartier des banques, Place St-Augustin, deux syndiqués CGT d'une cinquantaine d'années discutent. L'un travaille dans le secteur bancaire, l'autre dans l'industrie. La militante de la banque est en colère contre les syndicats qui n'appellent pas à aller jusqu'au bout de la "grève générale".
LE SYNDIQUE
"- Ça dépend des salariés du privé maintenant.
Les deux reparlent de la triste capitulation de Chèreque chez Calvi et sont sans pitié envers les directions syndicales, même la leur. Seul Solidaires trouve grâce à leurs yeux.
LE SYNDIQUE
"- Mais qu'est-ce que tu veux... J'y crois encore, sinon je ne serais pas là."
LA SYNDIQUE
"- C'est tellement gros ce que l'on a en face de nous. Je n'ai jamais vu une telle manipulation. Il leur a juste fallu trois casseurs pour nous discréditer.... Ça me fait mal au cœur toute cette énergie méprisée. Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? "
LE SYNDIQUE
"- 2012. Il faudrait peut-être se mettre à voter, l'escroc et sa clique faut les foutre dehors. Point barre."
C'est à ce moment-là que le Mojito de la Cégèt (rapport qualité / prix imbattable sur Paris) commence à me taper sur la tête. Je remonte le cortège vers les grands magasins dont les vitrines sont protégées par des cordons de CRS. On y prépare déjà les décos de Noël (de ce côté là non plus, la mobilisation ne faiblit pas). Un ami syndiqué m'avoue qu'il en a plein les pattes de ce mois de marche dans la capitale et que les jours de grève commencent sérieusement à faire mal au porte-monnaie. Et non, la grève n'est pas une partie de plaisir. Ce que ne semble pas saisir une dame distinguée qui, voyant ma caméra, m'interpelle.
"- Vous êtes journaliste ?"
SEB MUSSET
"- Non blogueur. C'est comme journaliste mais sans carte, sans paye et sans ordinateur volé."
LA DAME PROUT-PROUT
- Non parce qu'il y en a ras-le-bol des grèves ! Vous les journalistes, vous montrez toujours la même chose, les gauchistes et les manifestants. J'ai 68 ans et je travaille [à 16h00 avec un sac Lancel devant les Galeries Lafayette, et vu qu'elle en parait 55 ans, j'ai des doutes]. On est 65 millions contre tout ça ! Y en a assez de ces gens ! On a fait une pétition en ligne contre la grève, on est déjà 500.000 à l'avoir signée. Vous n'en parlez jamais !"
Injustice réparée Madame.
Injustice réparée Madame.
La charmante représentante de la minorité opprimée qui dirige ce pays repart vers son shopping, prenant bien garde de ne pas se frotter aux métallos hurlant. Derrière moi, deux types d'une soixantaine d'années discutent économie avec une justesse d'analyse que l'on n'entend plus sur aucun plateau télé. Il est question de la destruction de la retraite par répartition et de l'avènement programmé des complémentaires (avec argent placé sur les marchés, ça c'est de la retraite garantie... de se crasher).
UN DES DEUX EXPERTS ANONYMES
"- Tout cet argent qui va être investi sur des produits foireux, ça va encore accélérer les licenciements, alors qu'il faudrait même pas le dixième de cette somme pour régler leur soi-disant problème des retraites. C'est la dernière ligne droite. Y a plus qu'une seule logique chez eux : ils veulent se gaver jusqu'au bout avant le grand chaos."
Il est 16h30, j'apprends que la CFDT n'a toujours pas quitté la place de la République. C'est loin d'être le fiasco annoncé sur la home-page du Figaro, très loin. C'est à dire qu'à force de faire 3 millions tous les 3 jours, on se blase vite dès que l'on ne rassemble dans la rue QUE 2 millions de manifestants.
La tension est loin d'être retombée, rien ne sera oublié et, vu d'en-bas, aucune loi n'est définitive.
Quelques images - No comment - :
La tension est loin d'être retombée, rien ne sera oublié et, vu d'en-bas, aucune loi n'est définitive.
Quelques images - No comment - :
8 comments:
Aucune loi n'est définitive, je préfère même l'abrogation à des négociations à la marge.
L'incohérence conceptuelle est résumé dans cette phrase :
"les jours de grève commencent sérieusement à faire mal au porte-monnaie"...
Le révolutionnaire qui continue à faire allégeance au système consiste à se révolter contre une situation pénible, tout en continuant à réclamer son lot de chaînes et de fouet.
Se résigner à remplir son porte monnaie, c'est justement accepter le système et ce qu'il implique, PARCE QUE, l'on ne comprend pas comment le système fonctionne véritablement.
D'où viennent les règles qui régissent la monnaie ?
La révolution implique une réflexion préalable, qui à moins d'être effectuée n'est que colère vide de solution.
c'est rigolo ta définition de blogueur, je donne la même quand on me pose la question :-)
merci pour le lien !
"Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"
Attendre.
Quand les classes moyennes françaises en seront au même niveau de désintégration que leurs homologues US, les choses commenceront à bouger.
Pour l'instant, les gens ont encore trop à perdre.
Le niveau de désintégration du social us n'a entrainé aucune réaction.
Attendre ne sert à rien !
A propos du sujet précédent (électricité, arnaque du photovoltaïque, du Grenelle de l'environnement, du développement durable) : lis donc "HQE" de Rudy Ricciotti, architecte (et artiste) militant et engagé dans la lutte contre cette méga-arnaque et la domination de ce modèle. Quand écologie = marketing.
« Je lutte des classes… Tu luttes des classes… Elle lutte des classes. »
Avec une opinion à la masse
Un pouvoir à la ramasse
Et la sourde menace
De se retrouver dans l’impasse.
Je lutte des classes…Tu luttes des classes…elle lutte des classes
Tous et toute de guerre lasse…Une fois… hélas !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20classe
Selon "Le Canard enchaîné", Sarkozy supervise l'espionnage de journalistes.
L'accusation est de taille. Dans un article signé de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné à paraître mercredi 3 novembre affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/02/selon-le-canard-enchaine-sarkozy-supervise-l-espionnage-de-journalistes_1434560_823448.html
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