Dans cette vidéo (première d'une série de quatre enregistrée le 26 octobre), je reviens sur un aspect démographique de la crise financière peu évoqué par nos médias (et pour cause) : L'âge de ses principales victimes.
Question : Pourquoi cette crise médiatisée comme une guerre contre "la récession" littéralement "ralentissement de l'activité économique" devrait-elle faire peur à ceux qui n'ont déjà pas grand chose (en majorité les jeunes), ceux qui expérimentent, dans le désintérêt des médias et le déni des politiques, une "récession personnelle" depuis déjà plusieurs années ?
Et si le traitement de cette "crise" par des médias largement contrôlés par la classe dominante du Baby-boom (55-70 ans) traduisait l'angoisse qui l'étreint : Celle de devoir passer la main à une autre génération, pour un autre monde ? Lorsque l'on sait que les trois quarts du patrimoine dans les pays développés appartiennent aux plus de 50 ans et près de 50 % aux plus de 60 ans, on comprend que "la crise" à de quoi faire frémir... ceux de l'ancien monde.
Pour beaucoup de jeunes, la crise c'est comme Johnny Hallyday : Ca ne leur fait pas grand chose. C'est une sorte d'incompréhensible nuisance sonore qui semble exciter leurs parents.
cf : Je fais référence dans l'interview à cet article de Olivier Dousset dans Le Monde.
Question : Pourquoi cette crise médiatisée comme une guerre contre "la récession" littéralement "ralentissement de l'activité économique" devrait-elle faire peur à ceux qui n'ont déjà pas grand chose (en majorité les jeunes), ceux qui expérimentent, dans le désintérêt des médias et le déni des politiques, une "récession personnelle" depuis déjà plusieurs années ?
Et si le traitement de cette "crise" par des médias largement contrôlés par la classe dominante du Baby-boom (55-70 ans) traduisait l'angoisse qui l'étreint : Celle de devoir passer la main à une autre génération, pour un autre monde ? Lorsque l'on sait que les trois quarts du patrimoine dans les pays développés appartiennent aux plus de 50 ans et près de 50 % aux plus de 60 ans, on comprend que "la crise" à de quoi faire frémir... ceux de l'ancien monde.
Pour beaucoup de jeunes, la crise c'est comme Johnny Hallyday : Ca ne leur fait pas grand chose. C'est une sorte d'incompréhensible nuisance sonore qui semble exciter leurs parents.
cf : Je fais référence dans l'interview à cet article de Olivier Dousset dans Le Monde.
23 comments:
cela fesait un petit moment qu'on avait pas eu droit à du grand Musset, et ça fait bien plaisir.
Prochaine étape, la promo de "l'euthanasie active"?
Je trouve que tu fais vraiment preuve d'optimisme aveugle par rapport aux jeunes. Ca s'appelle le jeunisme. La plupart des jeunes sont tout aussi cons et égoistes que la génération précédente, quand ce n'est pas plus, au vu de l'intense campagne de débilisation qu'ils ont subi toute leur vie. Pour un Seb Musset qui s'arrete une minute et réfléchit, combien de petits cons tous prets a acheter a crédit qui avant de "mériter" un transfert du patrimoine, mériteraient surtout un coup de pied au cul?
Ton blog est intéressant en général, mais franchement cette fixette sur une guerre des générations, et cet acharnement a penser que les jeunes d'aujourd'hui ont quelque chose de fondamentalement plus sain que leurs ainés, je ne peux que voir ca que comme du mensonge pur et simple.
Entre les jeunes couples completement débiles (dont tu as parlé beaucoup aussi) ou les jeunes tout seuls qui sont a 100% dans le consumérisme lobotomisant entre la playstation 5 et la xbox 730, je ne vois vraiment pas ou est la "releve" dont tu parles.
Moi je vois des vieux qui sont de sombres enculés, mais qui ont encore un semblant de reste de culture et de bagage intellectuel, et a coté je vois des jeunes, qui n'aspirent qu'a etre les memes enculés, mais qui eux sont completement incultes et déracinés.
Es-tu sur qu'on y gagne?
Et je trouve toujours ca dommage d'avoir supprimé les commentaires anonymes, personellement avoir a m'inscrire partout sur des machines énormes comme blogger.com (le genre qui revend des bases de données sur ses utilisateurs) pour pouvoir discuter, ca m'emmerde royalement.
En dépit de tout ca, bonne continuation. En espérant qu'on puisse quand meme dépasser cette nouvelle mantra: le mal, c'est les vieux!
Moi aussi je ne suis pas tout à fait d'accord.
Oui ce sont nos parents et grands parent qui ont construit lesystème actuel. Mais ce n est pas une question de vieux et de jeune, LEs jeunes d'aujourd'hui entuberont les jeunes de demain. Pour moi cette video nourri le conflit générationnel.
De plus il faut se méfier des statistiques : 50% du patrimoine appartient au plus de 60 ans. Ok, mais combien de plus de 60ans ont un patrimoine ? le 50% de patrimoine, comment est-il répartit parmis les 60ans ?
a Thomas > Constatons tout de même qu’il y a un sujet encore plus tabou que le 11 septembre en France, c’est le discours sur le « seniorisme » du pays. C’est intéressant de voir que dès lors que j'effleure ce sujet, j’obtiens des réactions épidermiques alors que je peux massacrer du jeune lobotomisé à longueur de lignes avec les félicitations de cette classe d’âge.
2 hypothèses : soit 1 des 2 classes d’âge a plus de recul que l’autre, soit 1 des 2 classes d’âge a vraiment déteint sur l’autre au point que cette dernière a une piètre image d’elle-même.
Mon billet n’a pas le bêtise d’être « contre les vieux » ou « pour les jeunes ». Je ne suis pas pour la guerre des générations. J’ai bien trop d’aversion pour la connerie humaine pour m’attarder à ces distinctions, mineures en comparaison, que sont l’age ou la couleur de peau. Je crois que ma collaboration avec Grand François (61 ans) en est la preuve. Je te renvoie également à mon dernier livre et un passage qui sonne à l’unisson de ce que tu décris à propos de « la jeune génération ».
J'apporte juste un éclairage sur le traitement média "special senior" qui est fait de la crise. La réalité est que la majorité des « plus jeunes » n’a pas attendu cette crise pour vivre mal, être au chômage, sans thune, entre deux boulots, sans « patrimoine » et patauger dans des conditions moins « favorables » que celle de leurs parents. Ceux-là ont systématiquement sous-estimé depuis des années : 1 / La situation de leurs enfants, 2 / La situation du monde en général et tremblent maintenant « angoissés pour leurs retraites » aux montants moyens supérieurs (1674 euros en 2004) aux salaires médian des - de 30 ans (1380 euros en 2006) qui, une chose est sure, eux n’auront jamais de retraite.
Comme le dit justement Jean-Luc dans un courriel ce soir, ce ne sont pas "les aînés" qui sont en cause mais les valeurs qu’ils nous ont martelées depuis 30 ans et auxquelles ils croient encore (et pour cause, ils n’ont connu que celles là et elles ont globalement plutôt bien fonctionné pour eux). Si la société veut aller de l’avant, pour employer une métaphore familiale il est plus que temps de « couper les ponts » avec ces valeurs. C’est ce qui se joue actuellement au niveau mondial dans la plus grande inconscience de tous les intervenants, âgés ou non. Par certains aspects la percée de Barack Obama en est un signe. C’est en cela que cette époque marque une rupture idéologique au moins aussi forte que celle intervenue dans les années 60 entre les enfants du baby-boom et leurs propres parents. Parlez à ceux qui avaient 20 ans en 1967 et vous comprendrez dans quel cloaque mental croupissait La France. Vous verrez qu'internet, portable et surendettement mis à part, l’ambiance était aussi poisseuse que celle de La France d’aujourd’hui
Autre précision :
Ne pas prendre cette intervention comme un plaidoyer pour l’héritage financier entre les générations, je suis juste pour un peu de mixité "de générations" dans la vie civile, intellectuelle et médiatique. Ce n’est pas une question que je sois « optimiste » (ce que je ne suis pas) ou "pessimiste" par rapport à une classe d’âge, c’est une question de bon sens. Bonne ou mauvaise génération, il faut passer le relais.
Dans l’idéologie française depuis 25 ans les jeunes sont la variable d’ajustage primordiale pour maintenir le train de vie des aînés. Les médias les maintiennent dans cette ignorance en les accablant voire en les méprisant ouvertement. (Grâce à nos amis des médias dans l’inconscient des « seniors » le "jeune" se situe quelque part entre Steevy et Doc Gyneco.)
En France, il en va du jeune comme du pauvre : Le « senior » refuse de partager avec lui et il en a peur. Refus du partage terreur de l’autre : 2 valeurs en tête chez les électeurs d’un certain président avec une certaine vision de La France correspondant ne t’en déplaise majoritairement à une certaine classe d’âge.
a Denis > je suis d'accord avec toi sur la répartition des retraites. Les « seniors » sont d'ailleurs appelés à s’exprimer sur ce sujet dans les commentaires et non seulement par courriels !
> Pour les commentaires, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour limiter les spams. > Libre à toi de donner un login totalement bidon.
suis assez d'accord avec S.Musset et surtout j'pense pas que ca soit une critique des vieux possedant "trop", mais juste une constatation.
faut bien se dire qu'on aurait ete a leurs places, on aurait reagis de la meme maniere, y compris dans la trouille actuelle.
donc, j'vois plus ca comme une constatation qu'une critique aigrie pure et dure
pour les soit disant jeunes, y'en a qui "en veulent" (mais sans chercher le materiel en premier) et d'autre qui.. bah qui regardent trop la télé, donc, lobotomisés.
PS : j'ai aussi fini par me creer un compte pour pouvoir repondre, meme si basiquement, j'voulais pas
ah bah... a une minute, j'postais avant (pour le coup, le commentaire sert plus a grand chose)
a Franck > Mais si, mais si :)
Sympa le billet.
Effectivement les seniors ont connu le plein emploi, des soins gratuits (ce qui ne sera plus le cas très prochainement), ont des retraites confortables pour certains d'entre eux (pas tous).
La generation des moins de 35 ans c'est autre chose, interim a fond, emplois précaires, chomage, et tout ça pour enrichir des gens déja dans la place....
Ne pas oublier tout de même les distinctions de classes sociales. Sinon ça risque de ressembler à une critique féministe récurrente du style : "est-il normal qu'un PDG homme gagne 5000 fois le SMIC alors qu'un PDG femme n'en gagne que 3000 ?". Alors que le problème n'est pas les inégalités entre les PDG de sexes différents mais entre les PDG et les smicards.
Seb, nous dirons alors que la forme a rendu le fond de ta pensé ambigu ?
Mais je persiste à dire qu'il y a une erreur sur "la cible" (si je me puis me permettre). Surtout au vu des derniers commentaires.
Oui ce sont nos "vieux" qui nous ont légué ce systeme bien pourri ( socialement et environnementalement ), c'est le seul qui leur a été proposé, et comme bcp de jeunes d'aujourd'hui, bcp de jeunes d'hier ne réfléchissaient pas. Cela ne changera jamais. Sauf à se créer "le meilleur des mondes" par sélection génétique ( Oulala je dérape :p )
Mais le travail précaire ce n'est pas le problème d'une seule génération, la dernière. Non, il y a des 40, 50 ans intérimaire, se levant tous les matins pour se briser à l'usine (j'en suis observateur tous les matins, midi et soir), pour qui il y a encore 30 ans travailler à l'usine permettait de vivre convenablement et non pas survivre comme aujourd'hui.
Je suis d'accord avec le principe, il faut changer le système ( et imposer le notre à nos enfants ? ;) ). Mais voila, l'on vous montre ceux pour qui ça a bien fonctionné et qui s'en sont mis plein les fouilles. Ils sont vieux, ben oui seuls les premiers arrivés sont les mieux servis dans la finance et l'immobilier. Et les premiers arrivéS commencent à vieillir. Mais ne vous trompez pas, ils ne sont pas nombreux.
Mais tout comme les pauvres intérimaires, il n'y a pas que des vieux riches. Il y a aussi des jeunes rihes ( nanti ou opportuniste/arriviste). il y a meme des jeunes fraichement sorti d'école qui n'ont pas à galérer pour trouver une place confortable payée 10 000 fois le smic.
Le conflit générationnel est UN conflit de morale/moeurs ( Mai 68 ), "la gestion de patrimoine" est une lutte de classe social, entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas, tout age confondu.
Tout ce que je vois dans ces commentaires, c'est, je résume en gros:
"C'est pas moi, c'est que j'ai pas eu de choix, c'est la faute des jeunes parce qu'ils sont trop cons."
"Il n'y peut y avoir d'améliorations faite par les jeunes. C'est des incapables trop cons. Ils peuvent pas faire mieux que nous"
Comme ça, il n'y a pas de problème de générations ?
Mais j'espère bien que les jeunes vont vous botter le cul. Parce que contre vos arguments suintant le mépris, je dirais que les jeunes ont l'éducation qu'on leur a donnée. Et moi, je trouve qu'avec des parents comme vous,ils ne s'en tirent pas si mal.
Au lieu de vomir sur les jeunes, de leur coller dessus votre propre vie gachée, vous feriez mieux de leur dire que vous les aimez.
Les mômes de 20 ans,j'aime bien utiliser cette expression, je ne les comprends pas toujours mais je pense qu'ils sont meilleurs que moi. J'en suis même sur. Il suffit de leur parler pour le voir.
Moi je le dis, je suis fier des jeunes.
FIER DES JEUNES !!!!!
FIER DES JEUNES
Le jeunisme ne me cause pas de problèmes. Et j'affirme que les vieux qui valent le coup d'etre connus sont jeunistes aussi. Les vieux qui regardent l'avenir se tournent vers la jeunesse et partagent. Ceux qui ne font que se retourner sur leur propres vies sont soit à l'article de la mort, soit des gens qui sont passés à coté de leur propre vie.
PS : J'ai l'age de Seb Musset. 1972.
Je me maitrise sur le site de Seb Musset mais là c'est difficile. Ce que je veux dire aux jeunes, c'est ça :
http://mange-ta-soupe.over-blog.com/article-21059868.html
Thomas et de Denis en bref.
Ca ne va pas vous faire plaisir mais de toutes façons, comme le chante Keny Arkana, je n'ai pas de potes chez les résignés.
Aka, tu me fais dire des choses que je n'ai pas dites ou alors je me suis mal exprimé.
Je ne considère pas ma vie gachée car elle ne fait que commencer.
Si j'ai parlé entre parenthèses de mai 68 ce n'est pas que je suis un 68tar, mais que c'est un symbole d'une génération qui a voulu s'émanciper et je ne l'ai pas vécu et tout comme pour toi -si je comprend bien- c'est une légende pour moi. La génération précédente essaye de nous imposer sa vision.
Et chaque génération tentera d'imposer son mode de fonctionnement à la suivante. C'est de la que nait le conflit générationel (au passage je n'ai jamais dit qu'il n 'y en avait pas), un conflit de moeurs et non pas de gros sous.
J'ai voulu appuyer sur le fait que vivre mal n'appartient pas à une seule génération. Le dire c'est mentir aux memes jeunes que tu veux défendre car pour changer le système il vaut mieux s'allier que de se taper dessu.
Aka, j'oubliai : je suis meme plus jeune que toi, mais je crois que tu sera fier si je t'ai bousculé un petit peu.
Ma foi, Seb je viens de t'écouter et c'est comme si je venais d'entendre les reproches non-dits de mes enfants (qui ont ton âge).......
C'est culpabilisant.
La nouveauté aussi par rapport à la génération de mes parents (s'ils vivaient, ils auraient 90 ans), c'est qu'à 50 ans aujourd'hui on est encore terriblement jeunes...je crois qu'il me faudra bien encore une vingtaine d'année pour envisager le début de la fin. Et donc...
Il s'agit d'un phénomène de société actuel complètement nouveau, dont seuls les progrès de la science seraient responsables.
Je comprends ton amertume, ô combien.
Mais je ne crois pas qu'il faille ainsi opposer les jeunes et les "vieux", même si je partage un peu ton opinion que les baby-boomers tiennent à garder le pouvoir, mais quel synonyme de jouvence, aussi !
Le capitalisme fait feu de tout bois, tendre ou sec, seul la rentabilité l'intéresse.
Le combat serait plutôt de tendre vers une juste place pour chacun. Avec dignité.
Restons solidaires. Restons groupés.
Amicalement.
"Les jeunes d'aujourd'hui entuberont les jeunes de demain."
Cela ne changera jamais.
C'est ce fatalisme qui m'a déplu dans tes commentaires. Ce sont des paroles qui sont plus proches de la fin que du début.
"Souvent méprisé, le jeune authentique est considéré comme une merde par tout ces groupes de vieux connards qui ne font que briser leurs rêves. Des rêves qu'eux mêmes n'ont pu concrétiser par manque de courage et d'idéologie variable."
Voilà, ma réponse. Je vais considérer que tu es jeune et une victime de ça, que tu l'as cru. Tu n'as pas d'espoir, tu n'as pas d'avenir selon tes propos, tu te dévalorise. Mais est ce que ça vient de toi ou d'autres ces pensées ?
Tu vaux mieux que ça si tu as 20 ans. C'est simple, tu as un discours de vieux néo-libéral. Je te donnais 60 ans et votant UMP.
Est-ce que tu t'en es rendu compte ? Car c'est vicieux et on peut se réveiller Sarkoziste sans s'en rendre compte. Tu es en plein dans le "rêve de droite" (un bon livre que je te conseille par Mona Chollet). En tout cas ton imaginaire est orienté dans ce sens.
On peut se défaire de la génération précédente. On peut ne pas vivre son dictat. Il suffit de vouloir le faire. Rien n'est inéluctable. Avec la jeunesse, on peut tout faire. C'est ce qu'on t'a volé si tu es jeune.
Quand à ton tous unis, il faut encore que l'union se fasse pour le même but. Tous ensembles, tous ensembles, faut voir ce qu'il y a dans l'ensemble (Spéciale dédicace à Fillon).
Quand à mai 68, un autre livre à lire. "Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col mao au rotary" de Guy Hocquenghem. Ne serait-ce que pour rire.
C'est qu'à 50 ans aujourd'hui on est encore terriblement jeunes...
On se rassure comme on peut
Oui enfin tous ces grands discours c'est bien beau, mais soyons honnêtes une minute, ce changement des mentalités il n'est pas pour demain !
Et en attendant on fait quoi ? J'ai 25 ans, j'ai eu la chance d'avoir papa-maman pour financer mes études, m'offrir le confort et un futur patrimoine, mais le 31 décembre fini les études et le 1er janvier 2009 je viendrai joindre les (larges) rangs des demandeurs d'emploi.
Alors taxez moi de pur produit de la génération précédente, de vieille avant l'age, d'UMPiste qui s'ignore, mais en attendant que les choses changent, je fais quoi ?
Je suis d'accord avec tout ce vous dites, chaque position a des arguments qui se tiennent. Et ensuite ?
J'estime être plutôt bien lotie par rapport à beaucoup, mais l'avenir me fait terriblement peur, et certainement pas parce que je doute de mes capacités ... Alors comment dois-je envisager les choses selon vous? Est-ce que je mise sur une hypothétique révolution idéologique et mange des pâtes en attendant, ou est-ce que je fais comme tous les autres "jeunes lobotomisés" en essayant bêtement de faire mon trou dans ce système dicté par mes ainés ?
Oui dans l'absolu moi aussi j'aimerais que les choses changent, mais dans l'immédiat ça va pas m'aider à "survivre" dans ce système certes capitaliste et obsolète bien réel lui!
Mon commentaire ne relève certes pas de la grande réflexion ... c'est juste un exemple de ce que peuvent être les interrogations d'une jeune (il y a encore peu de temps pleine d'illusions) : Comment je vais m'en sortir moi dans ce sombre merdier ?
a Dominique > Je souscris entièrement à ton commentaire. Une fois de plus, ma "révolte" par rapport à une classe d'âge, n'est pas contre la classe d'âge mais contre son omniprésence politico-médiatique et donc sa supériorité idéologique et sociale.
à Laure > Comprends que la "terreur" que tu ressens est véhiculée de toute pièce par ceux qui t'offrent "les solutions" pour t'en sortir. Il faut bien comprendre que le "monde occidental des 30 glorieuses" que les ainés aimeraient voir continuer est fini et tu n'as, malheureusement ou pas, aucune chance de le connaitre, malgré tout ce qu'ils peuvent te dire. C'est ainsi. Suivre les valeurs qu'ils véhiculent, c'est t'assurer de l'angoisse continue pour les prochaines années.
Il ne s'agit de dire non à 100% à la société mais de ne pas la gober à 100%.
Il faut autant faire "avec" qu'apprendre à faire "sans".
Si tu as de la chance d'être aidée, profites-en un maximum pour développer autre chose en parallèle, des relations et des solidarités.
Prioritairement, il te faut multiplier les rencontres avec ceux touchés par les mêmes problématiques :
1 / Cela apporte parfois des solutions ou d'autres points de vue
2/ Ça rend plus fort.
@Laure
"C'est juste un exemple de ce que peuvent être les interrogations d'une jeune (il y a encore peu de temps pleine d'illusions) : Comment je vais m'en sortir moi dans ce sombre merdier ?"
Vois-tu, ceci est un problème de la jeunesse justement. C'est une question de changement de groupe social. En fin de compte, tu va changer ton groupe social étudiant par celui du travail. C'est la vie. Mais rassures toi, ça va se passer aussi bien que le passage du collège au lycée, du lycée aux études sup.
La seule différence, c'est que tu va gouter à la fois à la liberté de diriger ta vie et aux enmerdements de l'intendance. Le mieux est de gouter la liberté et de relativiser l'intendance. S'il faut manger des pâtes et vivre dans un studio, il n'y a pas de problèmes. Je vis comme depuis dix, non 15 ans. Par contre, il faut un peu de courage et accepter une liberté personnelle moins confortable qu'il n'y parait. Faire ses propres choix seul implique d'être le seul à assumer ses propres erreurs.
Je pense que tu trouveras une réponse à tes angoisses en recherchant des écrits sur les rites du passage ado-adulte. Notre société moderne les as tous éliminé car elle refuse de vous reconnaitre en tant qu'adultes. Vous êtes les jeunes. Point final.
A 25 ans, nos grand-parents étaient considérés comme des adultes depuis longtemps. A 35 ans, on m'appelle encore jeune. Non mais n'importe quoi. A 80 ans, on me le dira encore, vous êtes si jeune, vous pouvez encore travailler.
Non, ça ne se fera pas en 5 minutes mais ne vous laissez pas imposer les peurs des autres et des valeurs que vous ne voulez pas.
Si vous voulez changer vos vies, il y a pour moi, deux choses à faire. Définir ses propres règles ou morales et refuser la reconnaissance sociale de sa valeur humaine par l'échelle de la possession matérielle (Désolé mais ton "manger de pâtes" rentre dans cette catégorie). Tu as deux choix maintenant, te définir par rapport à ce que tu as ou te définir par rapport à ce que tu es. Et là, c'est un avis personnel, c'est pour moi choisir entre la peur perpétuelle (ne pas avoir ou perdre et pour toi, ça a déjà commencé) ou la sérénité qu'apporte la confiance en soi (peu importe, il me reste moi).
Attention, je ne dit pas qu'il faut vivre dans le dénuement, porter sandales et tuniques. Mais juste ne pas se définir par rapport à ce qu'on voudrait avoir. Exemple, je veux une maison, je vais accepter des compromis qui sont contre ma nature au boulot pour gagner plus et l'acheter.
Et dernière chose, "C'est juste un exemple de ce que peuvent être les interrogations des jeunes (il y a encore peu de temps pleins d'illusions) : Comment allons nous nous en sortir dans ce sombre merdier ?" car tu n'es pas isolée.
Que répondre d'intelligent à tout cela ?
Seb : A 100% d'accord avec ce que tu dis. Mais je pense que je me suis mal exprimée quant à ma "terreur" face à l'avenir et à l'idée de faire son trou dans ce système.
Je suis terrorisée par ce que sera notre société dans 20 ans, une fois que les "baby boomers" auront fait place et que Sarko, sa bande et ses héritiers auront fini leur besogne. Je suis inquiète parce que, pour la côtoyer de près, ma génération n'a, dans sa grande majorité, aucun sens de la remise en question, alors je ne parle même pas de celle qui me suit, élevée à coup de TF1 et purs produits de la société de consommation à même pas 10 ans. Pas besoin d'être fin psychologue pour voir chez mes congénères la copie conforme de la société que vous dénoncez aujourd'hui ... Ce n'est même pas comme un perpétuel recommencement que je vois les choses, puisque ceux qui arrivent sont pires ! Comme tu le disais, ils ont la culture en moins et l'habitude de la facilité en plus.
Pour dire cela poliment, j'exècre ce système autant que vous, et je le vois m'arriver en pleine figure. Mais ce qui me rend malade c'est de savoir que leur opération de peur a réussi à prendre sur moi. A la limite, pour me consoler je peux me dire qu'au moins j'en suis consciente.
Aka : Ce n'est pas le changement de statut social qui me pose problème, ni même les emmerdements de l'intendance. J'ai eu le temps de m'y préparer.
Ce n'est pas de vivre ma vie qui me fait peur, mais comment je vais bien pouvoir la vivre. Mais là on frise le philosophique.
Tu dis : "Si vous voulez changer vos vies, il y a pour moi, deux choses à faire. Définir ses propres règles ou morales et refuser la reconnaissance sociale de sa valeur humaine par l'échelle de la possession matérielle (Désolé mais ton "manger de pâtes" rentre dans cette catégorie). Tu as deux choix maintenant, te définir par rapport à ce que tu as ou te définir par rapport à ce que tu es".
Désolée, mais mon "manger des pâtes" ne voulait absolument pas dire ça, et je trouve cette vision des choses un peu simpliste. Est-ce que c'est si indécent d'espérer un minimum de confort financier sans cracher sur ses idées et ses valeurs ? C'est peut-être moi qui n'ai rien compris, mais honnêtement ça me fait chier de me dire que je vais bosser jusqu'à 70 ans juste pour "survivre" ! Alors quand je parle de "manger des pâtes" c'est tout simplement pouvoir payer mes factures + manger à ma faim + éventuellement me payer une connexion internet pour continuer à lire Seb Musset ... Est-ce que ça fera de moi un individu purement consumériste ? Est-ce que ça changera fondamentalement ce que je suis ?
Pour moi c'est déjà un sacré confort de ne pas avoir peur des fins de mois, sans forcément aspirer à une accumulation matérielle. Le temps qu'on ne passe pas à avoir peur de l'argent, on peut le passer à acheter ... ou le consacrer à d'autres choses, réfléchir par exemple.
Au fait Seb, c'est moi la Laure qui t'a contacté pour tes bouquins ...
Je persiste, plus ça va et plus je sens qu'ils vont faire DES heureux à la maison ...
Enregistrer un commentaire