14 août 2014

Des lendemains qui chantent



Comment est-on passé de l'espoir suscité le soir du 10 mai 1981 au cauchemar du 21 avril 2002 ?

Cette question est la toile de fond de la comédie de Nicolas Castro Des Lendemains Qui Chantent (sortie le 20 août).

Deux frères "montent à Paris" au début des années 80. Olivier (Pio Marmaï) est un jeune homme de gauche attaché à ses convictions. Il croit au Grand Soir avec Mitterrand au pouvoir. Léon (Gaspard Proust) est un trostkyste, tendance ambitieux, qui n'attendra pas le "tournant de la rigueur" pour se reconvertir dans la ´com. Il sera, dans l'ombre, à coups de slogans, un des artisans du vrai "changement" : celui de la conversion joyeuse de la gauche des idées à la gauche de marché.

Le réalisateur, Nicolas Castro, à potassé l'époque. Tout y est : de l'éclosion du Minitel rose, à la starification médiatique de Bernard Tapie en passant par la création de Touche Pas À Mon Pote sur un coin de table, les playmates du Collaro-show et la dérive libérale de la presse de Gauche (Deux scènes d'anthologie avec Serge July et Laurent Joffrin). Se mêlent au rythme d'une comédie sociale italienne (entre Dino Riso et Elio Pietri) petite et grande histoire jusqu'à la fusion via une savoureuse utilisation des images de L'INA où sont intégrés les comédiens. Le film rappelle à la fois Le Nom Des Gens, dont il est en quelque sorte la préface, ou encore Boogie Nights de PT Anderson dont la ligne et le projet sont proches (Anderson narrait la grandeur et la décadence d'une star du porno dans une industrie en pleine mutation technologique dans les années 80, Castro traite des illusions perdues du militant face à un gouvernement entrant joyeusement dans la soumission à l'argent et au marketing.

Des Lendemains Qui Chantent n'est pas un film à message. On y trouvera pourtant de nombreux échos avec la situation presidentielle actuelle, notamment sur la question posée en introduction : comment sommes nous passés de l'utopie de mai 81 au cauchemar d'avril 2002 ?

A ce sujet, le film est aussi limpide que drôle : en trahissant les idées pour lesquelles on a été élu.


[message de service] Une bière offerte à celui qui m'expliquera comment intégrer des vidéos depuis l'application Blogger pour IPhone. 

2 comments:

Anonyme a dit…

J'hallucine, Seb Musset a un hellphone !

DrT

Gildan a dit…

L'appli est nulle !!! Mais... je veux bien une bière !
;-)

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