16 décembre 2009

La guerre du travail


"Travail" et "chômage", c'est comme "progrès" et "UMP" : Des marques déposées et censées ne pas aller l'une sans l'autre.

D'où une montée de l'angoisse populaire alors que les chiffres du chômage (et de l'emploi précaire son corollaire) explosent et que le gouvernement prit en flagrant délit de ratage de progrès en minimise la portée derrière des catégories cache-misère.

Challenges
, magazine de droite néo-conne catapultant le Fig Mag au rayon livre d'images pour gauchistes, publie dans un récent numéro un article titré "le grand soir attendra" et reproduisant un extrait de la note conjoncture de l'association de DRH Entreprise et personnel (en collaboration avec l'institut Supérieur du Travail) qui infirme celle alarmiste de 2008 :

" L'insurrection sociale promise par certains à fait pschiit." (sic)

Le rapport se félicite de la collaboration active des organisations syndicales dans la gestion de la crise en 2009. A l'instar du gouvernement, le rapport est confiant : Il n'y aura pas de grands mouvements sociaux à redouter en 2010 tant que les français seront inquiets pour leur emploi.

La pulsion de révolte du travailleur moderne est donc liée à son sentiment de sécurité. Logique libérale : Plus la victime est brimée, abusée, déprimée, moins elle se révolte.

L'espace de deux générations, le travailleur français, ce héros social qui avait tant obtenu au fil des luttes, s'est métamorphosé en salarié anonyme, isolé, stressé et suicidaire, collaborateur de bourreau par peur de perdre un petit confort générique à obsolescence accélérée, réduit à vénérer sur facebook son frère d'armes qui, lui, a eu l'audace de braquer le fourgon de son employeur.

Un bref retour en arrière s'impose pour comprendre les mécanismes qui sous-tendent ce renversement des valeurs au profit des exploiteurs.

* * *

Il y quarante ans dans une galaxie lointaine avec une croissance très, très éloignée de la nôtre.

Depuis 1936, dans le prolongement de la seconde guerre, la condition du travailleur n’a de cesse de s’améliorer. Retraite, congés payés, remboursement des soins, salaire minimum : question travail, l'avenir lui apparait si ce n’est radieux au moins sécurisé.

Le mot chômage est alors quasi inconnu : il touche une frange marginale de la société surnommée "ceux qui le veulent bien". Retenez bien cette vision des choses par la classe dominante relayée par la classe moyenne qui émerge à cette époque : elle va vous (des)servir pour la suite.

1967. C'est dans un esprit d'optimisation des ressources humaines que le secrétaire d'état aux affaires sociales chargé de l'emploi, un certain Jacques Chirac, crée l'Agence Nationale pour l'Emploi.

La France compte alors 400.000 chômeurs soit 2% de la population active.

1973. Premier choc pétrolier. Les travailleurs ne le savent pas encore mais c'est la fin des belles années.

1975. Le chômage dépasse la barre des 3% de la population active française. Il est toujours caché sous le tapis d’une reprise constamment repoussée (ça aussi notez, on va s'en resservir). Croissance molle, forte inflation : Pour pallier aux conséquences sociales d'une crise marketée comme exotique ("En France, on a pas de pétrole mais on a des idées"), l'ANPE publie enfin des offres d'emploi dans ses agences. (notez qu'il aura fallu huit ans, ce qui en dit long sur la volonté de voir les problèmes en face.)

1976. Le capitalisme entame son changement de régime. Alors que la classe moyenne de cadres et d’employés (en résumé : les enfants du baby-boom), ayant bénéficié de la dynamique des deux décennies précédentes dans des proportions jusque là inédites, s'en soucie peu, la notion de chômage s'insinue chez ceux qui ont raté le train : les plus jeunes.

1979-1980 : En Angleterre puis aux États-Unis, alors en plein marasme économique, avec les élections de Thatcher et Ronald Reagan, l'impulsion néolibérale de sortie de crise, façon Chicago Boys est initiée. Les deux leaders sont résolus à péter les cloisons de l’architecture sociale selon les schémas d'agrandissement du capital. Concrètement : Les heures de la politique de relance par l’investissement public au bénéfice du citoyen sont comptées et celles du travailleur le seront de moins en moins.

Dans ces pays les politiques publiques privilégieront les entreprises. Depuis les étages supérieurs de la société en direction des maillons intermédiaires et faibles, l'idée se propage qu'en favorisant les riches, on enrichit ceux d'en dessous (là aussi notez cette vérité et commencez à vous enduire de vaseline).

En Angleterre, la dame de fer mate violement les syndicats, favorise la dérégulation salariale et endort la classe ouvrière en lui permettant d’accéder à la propriété (à crédit) de ses anciens logements sociaux. Règle d'or de l'arnaque : Faire croire aux pauvres qu'ils seront riches un jour, ça marche toujours.[1]

Retour en France.

1980 : Déjà six ans de droite et le chômage français a doublé pour dépasser le million et atteindre les 5 % de la population active.


Explosion de l’intérim, du chômage longue durée, des laissés pour compte : C'est le début du grand décalage entre le politique et une catégorie de travailleurs inadaptés qui ont perdu leur emploi, c'est ballot. Le haut et le bas de l'échelle se retrouvent dans une gêne commune par rapport à ce curieux contrat social qui s'éternise : Le chômage est considéré par la classe supérieure comme une indigence, il est vécu par ceux qui l'expérimentent comme une maladie honteuse.

La génération favorisée malgré elle des enfants du baby-boom appelons-là génération Johnny, s'est constituée un matelas de sécurité via un accès rapide à prix raisonnable à la propriété. Elle voit mécaniquement sa situation renforcée. Pour les plus jeunes, faire une carrière comme papa, avec entreprise unique et un salaire en hausse constante, devient une gageure.

1981. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, ce nouvel ordre mondial favorisant le capital est inversé avec détermination. Le travailleur retrouve des couleurs : Cinquième semaine de congés payés, revalorisation du smic et augmentation des prestations sociales, semaine de 39 heures et retraite à 60 ans.

Les déficits publics se creusent, le dollar monte : ce coup-ci La France est victime de la reprise des autres et de la concurrence d’une économie se mondialisant. Le chômage dépasse les 7% en 1982. La guigne.

Deux ans de ce régime viennent à bout des illusions. C’est le tournant de la rigueur. La gauche va montrer qu'elle sait faire aussi bien que ses copains de classe de l'ENA, c'est à dire une politique de droite.

A partir de 1983, misant sur une europe forte dont l'unification se précise, la France revient dans la dream-team idéologique des pays dominants. Le démantèlement de pans complets de l’industrie s'accompagne d'une violente augmentation du chômage (800.000 nouveaux chômeurs en 1984). C’est le boom de la sous-traitance. L’ouvrier est une espèce condamnée. Ça sent le pâté pour les autres salariés dont les salaires n’augmentent plus aussi vite que dix ans plus tôt, quand ils ne sont pas gelés.

Commence un processus d’à peine dix ans au terme duquel l’état aura rendu les clefs de sa gouvernance aux groupes, aux multinationales, bref au marché.

A partir des années 80, le travail qui tombait bien juteux de l’arbre de la croissance devient une obsession populaire. Le chômage entre en compte dans la gestion du travailleur. Il devient un moyen de pression, une menace distillée chez les plus fragiles (ouvriers peu qualifiés, vieux et jeunes salariés) permettant aux entreprises d'infléchir les conditions d'exploitation à leur avantage.

Pour ceux entrants alors dans la vie active, se généralisent de nouveaux rites d'humiliation et de formatage qu'ils ne remettront pas en question : Passage obligé du CV, apparition de l’ahurissante lettre de motivation et multiples entretiens débouchant 99 fois sur 100 sur du on vous rappellera.


Parallèlement à la terreur du chômage, se développe cette curieuse idée que le travail ça se mérite alors que, théoriquement, le travail ça se paye.

Les candidats à un poste patientent par paquets de 1000 devant la porte du patron. Vont-ils travailler ? Trouver une signification ? Pouvoir payer le loyer ? Sont-ils des hommes ? Autant de métaphysiques interrogations qu'ils estiment réglées par un emploi salarié. La nature du salariat évolue également ces années là, s'orientant massivement vers les services et les emplois dépersonnalisés sans signification claire. On ne désire pas tant un travail que trouver un job, n'importe lequel (cette résignation des ambitions a son importance).

Une partie des salariés de la génération Johnny, entrée sur le marché de l'activité entre 1960 et 75, passe entre les gouttes de la conjoncture et c'est à peine si elle perçoit les bouleversements en cours. Elle n'en subira, éventuellement, les premières conséquences que 10 ans à 20 ans plus tard. Pour le moment, elle se laisse même séduire par ces icônes de la gagne[2] qui envahissent alors le petit écran.

Dans l'ombre, sur les cendres des faillites et des restructurations d'entreprises, des empires financiers se constituent en quelques années, là où il y a encore peu cela aurait pris trois générations. Personne ne bronche, pas les médias, encore moins les politiques.

1985. Le chômage atteint les 9%. Coluche crée les Restos du Cœurs. L’opération coup de pouce est prévue pour durer un hiver. Ce sera la première initiative d'une longue série de divertissements caritatifs permettant à l’état de se dégager de ce qui devrait 1 / être sa mission 2 / le couvrir de honte, 3 / révolter le peuple. Là non plus. Rien ne sera remis en cause. La chanson enregistrée pour l'occasion sera numéro un au Top 15 pendant des semaines.

Sur fond de crise sociale continue, le patronat introduit dans le débat le principe de flexibilité comme solution imparable pour remédier au chômage. Les syndicats et la parti communiste ont encore de beaux restes, ce progrès ne passe pas sur le terrain. Malgré la débandade post-30 glorieuses, La France reste attachée à ses acquis sociaux.

En revanche, le principe fait triquer l’électorat favorisé.

Mars 1986 : La droite gagne les élections législatives. Cohabitation, l'initiateur de l'ANPE devient premier ministre. Assouplissement des horaires, fin des autorisations administratives de licenciement, démembrement du statut salarial : Priorité à la compétitivité des entreprises au détriment du travailleur. L’état finance des emplois lance-pierre à durée limitée, à temps partiel, à droits réduits (TUC, CES et autres carambouilles). Ces aides sociales empêchent dans un premier temps le salarié de plonger dans la misère mais renforcent de l'intérieur le dumping social.

Durant la cohabitation, malgré les mesures prises par la droite, le chômage reste à 9%.

1988, Retour aux pleins pouvoirs de François Mitterrand. L’air du temps est à la célébration de la république, des grandes causes, de l'Europe en marche et de la chute d'un communisme définitivement ringardisé par KO technique. Le capitalisme devient l’unique idéologie. Reste à savoir ce que l'on met dedans. En quinze ans, le capitalisme a changé de nature : il est pour une large partie devenu actionnarial. Il ne s'agit plus tant de produire que de dégager toujours plus de marge.

L’actionnaire qui se risquait à contribuer à l'édification de l'entreprise, et en deuxième temps touchait des dividendes, exige désormais une garantie de revenus que l’entreprise ne pourra lui verser qu’en augmentant la productivité, c'est à dire en pressant le salarié tant qu'il est rentable et s'en débarrassant lorsque qu'il le considère comme du poids mort. La machine infernale fonctionne au paradoxe : Les salariés boursicoteurs, via fonds de pension, fonds mutualisés et assurances vie, sont virtuellement les acteurs de l'atomisation progressive de leurs conditions sociales et les fossoyeurs de celles de leurs enfants.

Jusqu’au plus bas de l’échelle, le chacun pour soi se renforce ces années là. L'idéologie patronale est partagée par de plus en plus de salariés : Ils sont une entrave à la bonne conduite du progrès, ils ne font jamais assez bien et, surtout, ils coûtent trop chers. D'autant, qu'à l'autre bout du monde, une main d'œuvre meilleur marché prend la relève. (celle là vous n'avez pas fini d'en entendre parler).

Menaces du chômage de masse et de la délocalisation brandies par le patronat : Économiquement, le salarié a perdu la partie, idéologiquement c’est le maillon faible, psychologiquement, tiraillé entre cette réalité dont il perçoit plus ou moins l'impasse et les discours à base de rêve et de gagne servis en cœur par le patronat et des politiques qui ont respectivement besoin de soldats et d'électeurs, il poursuit une décente aux enfers frisant avec la schizophrénie.

Le service public, tradition et spécificité française, n'est pas encore absorbé par cette force dépressionnaire. La jalousie commence à poindre chez les salariés du privé se sentant lésés et en péril (ce ressentiment n'aura de cesse d'être exploité par les partisans de la réforme). Chez les plus jeunes, on veut désormais devenir fonctionnaire, rare secteur garantissant un emploi pérenne et une rémunération stable.

1992, deuxième cohabitation. Edouard Balladur accroît la flexibilité, l’annualisation du temps de travail et généralise le temps partiel. Des mesures censées aider les petites entreprises et profiter aux salariés mais bénéficiant d'abord aux grandes enseignes et que les employés en bas de l'échelle subissent. Pour eux : C’est le début des emplois du temps pourris et des abus de la part d'un patronat décontracté. La pénibilité du travail fait son retour en toute discrétion médiatique. Balladur rallonge la durée de cotisations et diminue les pensions de retraite. Il tente le CIP (permettant, dans un monde idéal de droite, de payer les jeunes en dessous du SMIC) mais les étudiants font plier le gouvernement (vous noterez qu'ils ne sont pas salariés, détail important).

La philosophie du moment des "anciens" vis à vis de leurs enfants reste mieux vaut un job de merde que pas de boulot suivi du sempiternel faut faire ses preuves auxquels ils croient dur comme fer mais que le nouveau rapport de force ne corrobore pas. Le chômage explose les 10%.

Durant les dernieres années du deuxième septennat de Mitterrand, l'écart s'accentue : une partie de la France du travail a entamé sa grande bascule vers la pauvreté ou / et l’esclavagisme tandis que l’autre vit dans un monde relativement préservé. A la grande surprise des journalistes de l’époque (aussi à la pointe qu'aujourd'hui rapport que ce sont les mêmes), Jacques Chirac axe sa campagne présidentielle sur le thème de la fracture sociale. Il est élu.

1995. Persuadé que la partie est définitivement jouée pour le capital, l'homme à la pomme fait immédiatement l’inverse de ce qu’il avait annoncé. Le plan Juppé prévoyant d'aligner le temps de cotisations des fonctionnaires et les régimes spéciaux selon les critères du privé entraîne une forte mobilisation des fonctionnaires, dernier bastion salarial possédant encore un sentiment d’identité, un fort taux de syndicalisation et une solidarité interprofessionnelle.

Bien que victorieux ce mouvement massif aura une conséquence fâcheuse : l'exacerbation du divorce entre salariés du privé et du public, et l’impression chez chacun d'entre eux qu’il ne faut plus trop espérer grand chose de l'état pour les retraites.

Les esprits se privatisent. Les salariés épousent massivement les argumentaires patronaux. Se substituant à l'augmentation normale des rémunérations, la logique de la prime fait son nid dans les entreprises. Apparaissent des méthodes de management plus musclées (impératifs de vente, objectifs, indice de rentabilité, taux de transformations). Les salariés chanceux se mettent également à penser revenus complémentaires : investissement dans la pierre, assurances vie, investissement en bourse. Le ver de la spéculation est dans le fuit du salarié.

Tandis que la génération Johnny s'enrichit encore plus grâce à la montée de l’immobilier, en silence la partie basse de la classe moyenne (victime de cette montée des prix) se précarise méchamment. Les enseignes discount (mal vues par l’opinion au début des années 90) s’installent dans les régions les plus décimées, loin de l'attention des médias (à l'époque c'est mal vu d'économiser).

En 1997, 50% des chômeurs ne touchent que 600 euros.

Les jeunes, les plus touchés, se cramponnent encore aux grilles d'analyses et aux codes d'évolution de leurs parents. Grâce à une législation ad hoc, ce désir du jeune 3615 kinenveu permet aux entreprises de rester compétitives. Le stagiaire volontaire à salaire de misère, exonéré de charges et tout frais payés par papa, fait le bonheur des petites et des grandes compagnies. Beaucoup lui doivent leur survie. Il faudra attendre une dizaine d'années pour que ce statut soit médiatiquement considéré pour ce qu'il est : De l'exploitation pure et simple de crédules (là aussi notez, le principe va devenir redondant.)

Durant cette décennie du glissement libéral est plus que jamais véhiculée l'idée que seul le travail salarié permet l’épanouissement (consumériste cela va de soit).

1997 : Re-cohabitation avec la gauche. Lionel Jospin fait le pari des 35 heures concédant un peu sur la flexibilité et allégeant les charges.

Le salarié reprend l'avantage. Il va travailler moins et gagner plus. La réforme qui aurait fait hurler de joie 20 ans plus tôt n'est pas vécue comme une avancée, en tous les cas n'est pas marketée en tant que telle, ce qui en dit long sur le niveau d'asservissement libéral des esprits.

Le patronat est furibard et réplique en radicalisant ses positions via une nouvelle formation : Le Medef. On passe des patrons de la vieille époque aux tueurs de la gestion décomplexée du bétail salarié. La philosophie est simple : Il faut bosser tous les jours, les salariés sont des feignants, les chômeurs des parasites. Elle deviendra le mantra de l'opposition.

2000 : Pour la première fois depuis 15 ans le chômage baisse de 10 à 8%. Les grosses entreprises s’arrangent à la perfection des 35 heures que les salariés les mieux payés plébiscitent. Elles auront pourtant un effet pervers : Contribuer à augmenter la pression sur les salariés pour ne pas perdre en compétitivité.

Dans ces années, à la peur commune de ne pas ou ne plus avoir un travail, s'ajoute pour beaucoup le stress d'en avoir un.
Le salarié courbe l'échine. En deux décennies, le travail est passé d'un droit à une religion puis à un Graal pour devenir une peine. Individualisation et consentement au sacrifice au nom de la consommation et de l'endettement : pas étonnant dans ces conditions que le syndicalisme aux directions proche de la baronnie ne passionne pas les foules cathodiques.

La bulle internet craque. C'est le premier gros dérapage du capitalisme financier ne connaissant désormais qu'un impératif : dégager du +15% à l'année. Des sommes monstrueuses sont investis dans des secteurs avec peu d'employés tandis que des entreprises bénéficiaires licencient. Malgré les beaux discours du Medef, en haut (spéculateurs) comme en bas (apparition des travailleurs pauvres) de la pyramide des revenus, l'argent ne semble plus en rapport direct avec l'activité du salarié.

La gauche s’endort sur ses lauriers et déserte le social. Hausse des loyers en partie due à la spéculation des CSP+, chômage des jeunes en pointe, généralisation des emplois précaires et sous-emploi des diplômés : La baisse du niveau de vie d'une génération à l'autre s'accélère ces années là (mais chut, il ne faut pas en parler nous sommes dans un riche et grand pays. La pauvreté n'est pas possible pour nos enfants.)

La génération johnny commence à partir à la retraite au moment où les déficits publics explosent. La vieille génération, idéologiquement et numériquement en position de force, n'a aucune raison de descendre de cette vague positive sur laquelle elle surfe depuis 30 ans. Comme elle dispose déjà d'une bonne partie du pognon, qu'elle vote massivement (alors que les jeunes pas) , sa voix compte double. Sont crées pour elle de nouveaux emplois d'assistance. Hors du travail, la génération des ainés va de plus en plus fortement peser sur la condition salariale des cadets. Ce qui commence à provoquer des tensions, les jeunes étant bien plus savants et diplômés que leurs parents. Logique : Étudier et rêver d'un bon poste grâce à leurs diplômes, lis n'ont que ça à faire depuis des années.

De 2001 à 2002, une succession de chocs (11 septembre, passage à l’euro, réélection rocambolesque de Chirac) bastonne l'opinion. Les prix augmentent pour tout le monde sauf chez les politiques, dans les médias et auprès des analystes financiers qui continuent à promouvoir de l’union européenne aveugle comme dernier renfort à la mondialisation. Tout ce qui ne détruit pas rend plus fort. La crise post-11 septembre acère les ambitions.

La droite (donc Le Medef) est de retour aux commandes : Retour sur les 35 heures, augmentation des heures supplémentaires et diminution de leur rémunération, tentative encore ratée d'instaurer un sous-salariat pour les jeunes. Apparition de la notion en trompe l’œil du travailler plus pour gagner plus. « Il faut s’adapter » est la phrase clef des dominants. Le CDI, ce mode d'exploitation rêvé des salariés, est le modèle cauchemardesque, à annihiler en priorité pour les entreprises.

2004. Le chômage baisse aux alentours de 8% (ce qui tient a des raisons démographiques et au fait que l'on commence à dissimuler les vrais chiffres via une catégorisation restrictive). Les salaires ne décollent pas pour autant.

Les magasins discount se multiplient au grand jour d'internet aux centres villes (faute de tunes, c'est devenu idéologiquement cool de dépenser moins). La baisse des produits high-tech permet de tromper les chiffres de la consommation et la carotte de l'enrichissement via l'acquisition par le crédit immobilier permet de faire passer la grosse et amère pilule de l'appauvrissement et de la pénibilité croissante des conditions de travail (là aussi, constatons l'extension de la logique du capital jusqu'aux strates les plus fragiles de la société). La chasse aux petits prix devient un sport national. Le commerce en ligne (à effectifs réduits à presque zéro donc moins cher) et l'automatisation de certains postes se généralisent (avec effet boomerang désastreux sur les emplois.)

Le salarié fait encore peu la connexion entre la politique gouvernementale, ses modes de consommation et ses conditions de travail. Il ne pense plus qu’en terme de pognon. Le salarié est d'abord un consommateur et la conquête des droits du second prévalent sur la défense de ceux du premier.

En 2006, le pouvoir d'achat devient son obsession
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C'est par cet axe financier et une question sans réponse (du pouvoir d'achat personne n'en a jamais assez) que les neo-cons auxquels La France résistait tant bien que mal depuis un quart de siècle s'emparent démocratiquement du pouvoir, via cet homme qu'on nomme monarque, afin d'entamer la dernière étape de leur libération de classe : La liquidation de l'état providence.

Les médias, le monde de l'entreprise et toutes les assemblées à ses pieds, le monarque dispose d'une fenêtre de tir exceptionnelle. Il a les coudées franches pour fondre le pays dans une pure logique d'entreprise.

Via un cocktail de mesures incitatives, législatives sous un martèlement idéologique continu, les droits du salarié doivent être dissous tandis que les avantages des rentiers et des entreprises eux s'accumuleront sans justificatifs de retour.

Pensant à raison la résistance du salarié quasi nulle après vingt ans de liquéfaction de sa capacité analytique par brossage bancaire dans le sens du poil de son désir d'embourgeoisement, société du spectacle (et du contre-feu) en 24/24, le tout couplé à une terreur continue du chômage allant des jeunes jusqu'aux quinquas (se retrouvant au passage en compétition), le gouvernement n'a plus qu'à brasser désirs, peurs et rêves pour se jouer du travailleur-esclavo-consommateur.

2008-2009. La crise financière puis économique casse les mythes de croissance éternelle (nécessaire pour tenir la baraque aux illusions). Le système financier passe à deux doigts de l'effondrement. Tandis que l’économie réelle s’enlise dans la récession pour certains pays, décolle poussivement pour d’autres et que tous s’enfoncent dans un chômage aux proportions cataclysmiques, se met en place un ordre encore plus violent et inégalitaire qu’avant.

Plus endetté que jamais et sous la pression des institutions financières qu'il a contribué à sauver ne révisant aucunement son logiciel néo-libéral et favorisant la solidarité de classe avec les riches, l'état (des riches), pour cause de dette publique intolérable, coupe progressivement les dépenses, fusionne les services, supprime des postes de fonctionnaires, démantèle plus ou moins discrètement le service public. Autant de biens qui donnaient à La France, et donc aux salariés, cette identité sociale qui leurs permettaient d'être moins impactés que d'autres par la crise.

Pour le salarié domestiqué , les aménagements et les francs coups de boutoir s'accumulent dans un relatif silence médiatique essentiellement du à l'écume quotidienne des polémiques pipolo-présidentielles : "rupture conventionnelle" du CDI, heures TEPA, RSA, statut d'auto-entrepreneur, taxation des indemnités des accidentés du travail, travail le dimanche pas partout mais presque quand même et une foultitude d'autres mesures du même acabit souvent plus idéologiques qu'économiquement pertinentes (les moyens justifiant ici la fin) convergeant dans ce seul but : La modelage d'un code du travail au bénéfice exclusif des possédants.

Pour le mauvais chômeur, c'est plus que jamais la faute à pas de chance : Il est toujours considéré avec aussi peu d'égards par son gouvernement et la génération Johnny. On lui fusionne l'ANPE avec les Assedics. S'en suit un chaos dans les versements de ses indemnités qu'il doit gérer en appelant un numéro surtaxé (rien ne se perd, tout se récupère). Le monarque court à grandes enjambées vers son modèle anglo-saxon : Le tiers-monde s'installe dans les villes (mais ça on ne vous le montrait jamais dans les séries américaines).

Pas grave, c'est le prix de la modernité. Et puis... loin du cœur, loin des yeux.


2009 : Le taux de chômage dépasse les 9% de la population active (2.5 millions). En cumulant les diverses catégories : on atteint plus de 4 millions. 1 jeune sur 4 est sans emploi.

En haut de la pyramide, malgré quelques inquiétudes passagères, ça se gave toujours, voire plus. La prochaine étape est la vidange intégrale des derniers revenus des pauvres.

Côté salarié : 10% des actifs (près de 2 millions de travailleurs) vivent sous le seuil de pauvreté. Certains sautent littéralement par les fenêtres, les réductions et fusions de postes progressent autant que les rémunérations stagnent ou régressent. Le travail signifie désormais beaucoup de choses : dépassement de soi, stress, terreur, pauvreté, peur, mort... mais clairement plus bonheur, sécurité, famille, enrichissement et tranquillité.

2010 : Dans une économie atone, le salarié devient le dernier des dindons. Pas assez payé de son point de vue, trop cher du point de vue de sa direction : son business plan va dans le mur. Les salariés considérés depuis trente ans comme une charge sont ouvertement une gêne. Et pis ailleurs, il coute moins cher. Ce système atteint sa limite comptable mais, au sommet comme à la base, par peur ou par profit, personne n'est disposé à en changer. Si l'on ne paye plus les salariés et que ceux-ci disparaissent, qui va acheter les produits ?

Et bien d'autres salariés-consommateurs, ailleurs, le temps que, animés des mêmes rêves, ils s'enrichissent tandis qu'ici ils s'appauvrissent.

La survie du salarié ici bas ne dépend donc pas de sa faculté d'adaptation (on voit où cette adaptation l'a mené) mais bien de sa capacité de rébellion. Problème : Il ne semble pas, lui non plus, avoir réajusté sa grille de lecture et d'ambitions, et poursuit pour le moment sa collaboration passive.

Ce qui nous ramène au constat de la note conjoncture de l'association Entreprise et Personnel : Rien ne va bouger et à la conclusion implicite de challenges : OK alors on continue comme avant. Continuer en langage libéral veut dire accélérer.

Sur le champ de la bataille du travail, les bas revenus endoctrinés, petits couples à salaires serrés et conditions de travail stressantes, propriétaires et endettés, sont la chair à canon de ce Verdun du pognon. Qu'ils le sachent : d'une façon ou d'une autre, les hostilités ne s'arrêteront que faute de participants.

Dans ce survol des années de baise :

- Constatons que, dans l'étau des choses, salariés et chômeurs forme un couple à la vie à la mort, que, crise ou pas, ce lien se renforce avec les années.

- Constatons que le travailleur et le chômeur sont trahis depuis quarante ans mais restent tiraillés entre le legs idéologique et social d'un passé prospère (relayé par une génération qui en a bien croqué et domine encore le discours) et le rêve américain (largement irréel) d'un épanouissement personnel à portée de consommation, à condition d'être courageux au turbin. Deux visions contredites par leur réalité : Les acquis sont mis en kit, le courage au travail n'est pas récompensé, les médiocres sont promus, les moins malléables sont saqués et de richesses ce système ne leur en fait que perdre. Ils deviennent des rebuts (jugés en tant que tels même par eux puisque la vision commune de la valeur humaine liée à l'accumulation de biens et au travail salarié n'a pas évolué) : chômeurs, sur-endettés, déprimés dont le destin est d'être planqués sous le tapis (en attendant pire) par leurs élus.

- Constatons que, à quelques rares exceptions, ces élus ont globalement accompagné, parfois dégagé le terrain à cette dynamique du chômage de masse. L'autre partie de l'effort gouvernemental consistant aujourd'hui à camoufler ce retour au moyen-âge social en agitant de la modernité, du poids de la dette et des réformes à faire parce qu'elles sont faites ailleurs. Alors qu'ailleurs, c'est encore pire.

Devant l'échec répété de ce modèle (avec ondes de chocs de plus en plus rudes), face aux inégalités, au malheur et la violence qu'il favorise et puisque l'état crée la monnaie, que la monnaie dirige le monde, il serait peut-être temps de revoir nos modes de fonctionnement et de changer de poste d'observation.

Hypothèse : Dissocier, en partie, l'argent et le travail. Pourquoi, ne toucherions-nous pas, tous, salariés ou non, un revenu minimum garanti par l'état, nous permettant de nous nourrir, de moins stresser pour nous loger, de nous soigner et de s'instruire correctement ? Une fois ce revenu de vie en poche : Que ceux qui veulent gagner plus travaillent plus.

Nous basant sur l'histoire d'une humanité plutôt volontaire de ce point de vue, parions sans risque que nous serons majoritaires à faire ce choix mais que, dans ces conditions plus apaisantes, la concurrence sera moins rude.

Dissocier le travail et l'argent et décomplexer le rapport à l'inactivité, les plus riches de ce monde l'ont compris à titre personnel depuis bien longtemps[3] !


[1] Thatcher tombera en 1990 allant trop loin dans sa logique, Thatcher tombera principalement à cause de la poll tax véritable impôt sur la pauvreté.

[2] Bernard Tapie, est célébré pour sa sensationnelle réussite est le plus camelot d'entre eux. Vautours de ces périodes, ils ont racheté à la casse avec les subsides de l’état des entreprises en difficulté, licenciés massivement et revendus les entreprises ainsi "optimisées" pour ne garder que la crème des marques.

[3] Parions même que cette philosophie s'est particulièrement développée chez eux durant la période exposée.

* * *

Illustration : Jean-Michel Folon, affiche du film F comme Fairbanks de Maurice Dugowson (1976) avec Patrick Dewaere (à voir en complément de cet article)

73 comments:

MMs a dit…

Si seulement il y avait plus de gens capable de voir ce genre de choses...
Du haut de mon quart de siècle trop idéaliste, j'essaye de faire comprendre tout cela à mon entourage et de trouver des solution pour enfin VIVRE.
Mais je ne vois pas de lumière au bout du tunnel.
Qui, ici, a trouvé un début de solution pour vivre sans s'auto-réduire en esclavage chaque seconde de sa vie?

Nicolas Jégou a dit…

Mon Dieu ! Quel boulot... Tu vas mettre les blogueurs fainéants comme moi au chômage...

Seb Musset a dit…

@ Nicolas > Et dire que nous ne sommes pas payés. Merde, je suis un ultra-libéral auto-dumpeur dans ma propre classe.

Cyrène a dit…

Le problème des travailleurs d'aujourd'hui, c'est qu'ils ne sont pas loin de regretter le bon vieux temps du véritable esclavage, celui ou leur maître leur procurait le gîte et le couvert et ou, surtout, ils avaient l'espoir d'être un jour libérés...

Bertrand Labarre a dit…

Bonjour Seb

Synthèse lucide et assez exhaustive de la victoire (j'espère provisoire) de la classe des Saigneurs sur la masse des opprimés.
Juste quelques notes au passage :

- tu ne dis pas que si 36 représente un moment d'avancées sociales, c'est en grande partie grâce à la pression des idéaux communistes, et à l'existence d'une révolution soviétique qui menaçait de s'étendre

- concernant l'après guerre, il ne faut pas oublier que le bas peuple garde le souvenir des patrons profiteurs de guerre (ex Renault), et en France le conseil nationale de la résistance (très éclectique au demeurant : des socialistes ont pu diriger vichy tandis que des membres de l'action française avaient pris le maquis) à qui l'on doit la sécurité sociale, rien de moins...

- plus important tu ne cites pas Milton Friedman qui est le grand Manitou de toute cette politique ultra libérale. Opposé à Keynes, il a rongé sont frein dans les années 60 avant de voir ses idées (cf Capitalisme et Liberté en 1962) triompher partout grâce effectivement à Tatcher et Reagon. C'est déterminant car cette unanimisme idéologique (gauche droite) des années 80 à nos jours laisse des séquelles indélébiles dans la tête des gens (individualisme, greg le millionnaire... ) que tu analyses d'ailleurs à longueurs de blog

- sur la première explosion du système financier, tu oublis le Black Monday d'octobre 1987, première manifestation de la folie spéculative, avant la bulle internet.

- à propos de Nicolaï c'est autant l'état providence que les fondements même de la République que le naboléon met à mal chaque jour un peu plus (ça c'est au moins aussi grave)

voilou,

sinon je suis d'accord avec le fond de ton texte, c'est utile et c'est bien de sensibiliser

Mais vivant en ce siècle, et ayant conscience de tout ce que tu résumes depuis longtemps, j'attends aussi des solutions, un peu d'espoir quoi... mais j'imagine que toi zaussi.

Salut et fraternité, citoyen !

Mire adore a dit…

@seb > Tu n'es pas payé pour écrire, mais QUEL TALENT !
En quelques semaines ce blog est devenu mon préféré.
Tes analyses sont limpides pour un profane comme moi.
On sent une solide formation, et un intellect qui fonctionne.
MERCI de les mettre au services du bien commun (sincèrement)

Tassin a dit…

En 2 mots : chapeau bas!
En ajoutant les précisions de Bertrao c'est carrément une analyse nanométrique de l'évolution du travail en France.
Écris et publie un essai complet, on sera nombreux à se jeter dessus en librairie et tu seras enfin rémunéré pour ton travail désintéressé ;-)

Une faute lue au passage : "La gauche [...] s'est faire aussi bien"

Anonyme a dit…

Salut Seb,
Bon analyse et gros travail d'écriture ;)
Bravo pour ton blog, je l'ai mis dans mes favoris depuis déjà quelques mois.
Petite remarque sur la fin de ton texte, ce ne sont plus les états qui créent la monnaie mais ce sont les banques privées via l'emprunt et la dette. Ce qui me parait être la chose la plus grave dans tout ce système.

Bonne continuation.

Yellow

Seb Musset a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Petit rappel sur les emplois crées sous Jospin : (écrit le 8/12 chez Paul Jorion suite à un commentaire sur le même sujet).

Michel Husson et les Socialistes qui étaient au pouvoir ne cessent de parler des emplois créés entre 1998-2002 et oublient le paramètre suivant :
La crise informatique a frappé de 1989 à 1997 et un très grand nombre d’informaticiens (par dizaines de milliers) se sont retrouvés sur le carreau, surtout les plus anciens (40 ans et +).
Dés 1997, on a commencé à former et recruter tout ceux qui voulaient repartir pour couvrir les échéances fatidiques de l’an 2000 et de l’euro. D’où les
engagements massifs des sociétés de service, créées pour l’occasion, sans avantage, afin de récupérer le cash. Et là, d’un coup, il n’y avait plus d’âge… J’ai rencontré de toutes les nationalités, la liste serait longue et ce jusqu’en 2002, fin du chantier. Et après, la plupart des petites sociétés ont mis la clé sous la porte et retour case départ.
J’avais signalé ce fait à M. Husson, sans réponse.
Neb.

Kaos a dit…

J'ai vu une "décente aux enfers", quelque part. Gros boulot assez classe. Je fais suivre.

J'ai fini par me décider à commander tes bouquins d'ailleurs, même si je te lis depuis longtemps ici (tu vois que tu bosses pas gratos ;) ).


Sinon, je crois qu'on est un peu tous dans le même esprit en ce moment, le constat est devenu facile, reste à trouver des armes pour se bastonner tous ces cons.
Je crois que la première chose à se dire, c'est qu'il faut effectivement se bastonner. Passé ce cap, reste à le faire, à commencer par nos ennemis de proximité. Allumer des dizaines de foyer d'incendie. Et attiser les flammes.

Seb Musset a dit…

@ Bertrao et Tassin > Ce texte n'a pas la prétention d'englober un problème aux multiples facettes. Je parle assez peu du contexte mondial sauf pour mettre en parallèle le fameux modèle anglosaxon et ses limites.

Merci pour la monstrueuse faute

Anonyme a dit…

Alors , la , Seb, chapeau !
Quelle synthése, a mettre dans les livres d'histoires.
Je pense que l'histoire beguaie, car on se retrouve un peu dans la même situation que sous la 3éme republique.
Le libéralisme a outrance n'est pas nouveau, les scandales financiers encore moins.
Reste l'individu
Sur quoi cela va t'il débouché ? une révolte, une guerre civile ? je ne pense pas car les gens, les gens sont anesthésiés. De toute façon les guerre et les révoltes sont télécommandées.
Nous sommes la pour subir ... pfffou
Nous sommes en dictature, pas une dictature casquée et bottée, mais une dictature de serpent.
Le peuple c'est l'ennemi, nous subissons une féodalitée financiére, et ce n'est que le début et c'est mondiale.

aller, bon courage tout de même.

Anonyme a dit…

Que dire d'autre que je suis entièrement d'accord avec l'analyse (comme souvent en fait puisque je vous lis).

Je suis catho et FN (ce que vous n'aimerez peut être pas trop) mais je l'évoque pour montrer qu'il y a des points de convergences.

Je trouve vraiment curieux que vous n'ayez pas vu le rôle des immigrés comme nouvelle "classe" utile dans le processus de destruction des classes moyennes françaises. Un trop fort carcan idéologique vous empêche t il de le voir ?

Je trouve vos écris très complémentaires de la mouvance Soralienne.

Anonyme a dit…

bien à vous

Tassin a dit…

"Je trouve vraiment curieux que vous n'ayez pas vu le rôle des immigrés comme nouvelle "classe" utile dans le processus de destruction des classes moyennes françaises."

De quelle manière l'immigration est-elle un facteur de destruction de la classe moyenne?
Les vagues d'immigration successives ont été concentrées dans des lieux que la classe moyenne ne fréquente pas et qu'elle découvre/redoute à travers la TV.
La classe moyenne s'est auto-détruite en plongeant dans le crédit pour maintenir un niveau de vie devenu non-compatible compatible avec les revenus baissiers de ces 20 dernières années.

Je pense deviner ce que vous voulez dire, et ça rejoint cette phrase de Seb "Le chômage entre en compte dans la gestion du travailleur. Il devient un moyen de pression, une menace distillée chez les plus fragiles (ouvriers peu qualifiés, vieux et jeunes salariés) permettant aux entreprises d'infléchir les conditions d'exploitation à leur avantage."
Mais l'immigration n'entre pas vraiment en compte dans ce constat, si ce n'est par l'augmentation du nombre de chômeurs/précaires. C'est un paramètre de cette augmentation, non pas la cause première.

Les classes moyennes inférieures rattrapent petit à petit la working-class à laquelle a été mélangée l'immigration (qui devient de plus en plus une jobless-class).

Ne serait-ce pas plutôt vous qui, par carcan idéologique, rejetez les causes de la destruction des classes moyennes sur l'immigration?

Anonyme a dit…

Merci Seb pour tes analyses.

Pour reprendre le commentaire de Yellow. En effet, les états européens sont obligés par l’article 104 du traitée de Maastricht (123 du traite de Lisbonne) de se financer au prés des banques privés. (BNP, SG,....et autres internationales)
La France ne crée pas de monnaie ! Ne nous trompons pas.
La création monétaire est une affaire entre banques privées. Le bien public (monnaie) est encore une fois contrôlé par le privé.

Sur ce sujet scandaleux, à voir absolument :

http://www.dailymotion.com/video/x6vy8m_la-dette-publique-une-affaire-renta_news

http://www.dailymotion.com/video/x6qay0_maastricht-article-104_news


LLuis

Seb Musset a dit…

@tassin @yellow > sur la monnaie, je simplifie à l'extrême. Mais j'y reviendrai prochainement ;)

@anonyme > Si l'immigration est un des moyens pressions mais il n'est clairement pas le seul et économiquement loin d'être le + important.

Il faut également mettre dans la balance ce qu'il apporte en culture, consommation et opposer aux illégaux tous les légaux qui cotisent toute une vie de travail et repartent chez eux sans percevoir leur retraite (un schéma fréquent dont bizarrement personne ne parle).

Seb Musset a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Seb Musset a dit…

cet article est juste une remise en perspective d'un problème (chômage / travail) qui n'a à mon sens aucune solution tant que nous le regardons (en haut comme en bas) toujours avec les mêmes lunettes.

Anonyme a dit…

AVE
Petite citation D' Aristode :

"Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu'il n'aie pas le temps pour la rébellion."

Le travail n est qu un moyen pas une fin , voila a mon sens le paradigme inverse de ces 2000 ,heu voyons les pharaons aussi disons 4000 années . Car a mon sens moins de "travail" plus de temps ... consacre a la réflexion .... pas bon dans un systeme hiérarchique .

Faut repenser tout , absolument tout , n oublions pas d ou nous venons pour savoir ou l on va .
Homo sapiens sapiens

eric a dit…

Ok, ça marche. Vous accepter le principe donc ma remarque n'était pas totalement dénuée d'intérêt et ma question si vous étiez bloqué idéologiquement infondée.

Je ne veux pas entrer dans la discussion de l'importance du problème de l'immigration qui nous diviserait inutilement, j'admets d'ailleurs sans problème qu'elle est une partie du problème (d'où ma demande de la voir dans votre analyse), pas LE problème (pour répondre un peu à tassin). Pour le rôle de l'immigration dans le dumping social il y a de bonnes videos démonstratives sur le site E&R ou sur fdesouche (qui ont repris les billets de Seb parfois).

Pour moi, les tenants de l'hyperclasse veulent plus d'immigration donc c'est probablement un outil d'aliénation des sociétés et des hommes.

Et effectivement, en regardant ce problème chômage/travail par le prisme du capitalisme donc du profit il n'y a pas de solutions. Mais comme dit Soral, c'est dur de résister au fric, au sexe, aux honneurs et donc de nous éloigner de notre nature avide ... de profit.

Anonyme a dit…

Boulot de fou o_O

Ce que je trouve sidérant c'est que quel que soit l'article presse ou l'extrait INA proposé, on pourrait le copier/coller à une info qui serait sortie avant-hier.
(bon, exceptées les fringues ou les coupes de cheveux, ça va de soi :)

Un mot : déprimant.

Je me range du côté de ceux qui voudraient passer à autre chose. Les constats sont accablants, l'éveil à la conscience collective malgré tout, aussi passionnant que déprimant, et si on passait à l'action?

Je crois comprendre en te lisant que tu vis de peu Seb, comment aujourd'hui vis-tu de peu dans cette société?

Dans cette démarche globale conforme à notre état d'animaux sociaux, c'est quoi le contact que tu as avec ceux qui t'entourent, leur perception, ce qui passe, ne passe pas, où tu sens des failles, où tu vois des murs. Ce que tu juges utile, inutile. Ce que tu contournes, là où tu prends le fort...

Enfin bon, j'ai plein de questions :)

Je rêve du plan de guerre quoi, ouvert à l'échange, avec pour volonté de détruire la peur et de terrasser l'ennui.

J'aurais besoin de: Avancées, replis et contournements quantifiables inhérents à la radicalité de Seb. Le guide ultime du genre :)

«En se marrant!» comme dit Grand François!

pilulerouge a dit…

Analyse historique pertinente et qui décrit bien les symptômes du malade « France », depuis quarante ans. Il manque un maillon qui permettrai de comprendre, ce qui a permis de passer de 2% de chômage en 1967 à largement plus de 10% aujourd’hui (le système de calcul ayant largement été remanié depuis). Un diagnostique qui expliquerai le passage de l’euphorie des trente glorieuses à la quasi faillite de France.

Le 3 janvier 1973, l'Etat Français s'est volontairement dépossédé de son devoir régalien d'émettre la monnaie utile aux citoyens (argent dont notre économie a besoin). Là ou l’Etat empruntait à 0%, à la banque de France ; après le 3 janvier 1973, il doit emprunter aux banques privées, auxquelles il verse ensuite d'énormes intérêts. Entre 1973 et 2008, au titre des seuls intérêts sur la dette publique, c'est 1320 milliards d'euros que nous avons payé. Aujourd’hui l’Etat Français doit 1 milliard d’euro par semaine de charge de la dette. Si cette loi n’avait pas été votée, aujourd’hui la dette serait quasi inexistante (1). Imaginez un seul instant, de ce que l’on aurait pu faire avec des milliers d’euros, au lieu d’engraisser ces institutions.
De 1973 à 2009.

Les parties politiques, les médias, ou les experts vous ont expliqué :

- Le service public, les projets progressistes, vos retraites, les aides au PMI/PME, ou la sécurité sociale augmente notre dette (2),
- Pour payé une dette de plus en plus forte, il faut de plus en plus d’impôt (3),
- Les charges sociales qui en découlent plombent les entreprises qui doivent licencier pour être compétitives
- Pour y remédier il faut pour la droite, liquidé les services publics, pour la gauche, augmenter les impôts.
On voit bien ici à quel point le raisonnement droite/gauche est une fumisterie. Dans les deux choix idéologiques politiques mise en application ces dernières décennies, le même constat : augmentation inexorable de la dette, des intérêts bancaires et diminution drastique des marches de manœuvre de l’état.
Mais personne ne sait interroger depuis plus de trente ans sur une question basique et néanmoins fondamentale : POURQUOI CONTINUONS NOUS A EMPRUNTER DE L’ARGENT A UN ORGANISME PRIVE, ALORS QUE NOUS POURIONS LE FAIRE NOUS MÊME A 0% D’INTERET ???

(1) Loi Pompidou-Giscard d’Estaing par laquelle la Banque de France abandonne son rôle de service public. Article 25 : « Le Trésor public ne peut plus présenter de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. » Dès lors, sous prétexte de lutte anti-inflationniste, le recours au crédit productif public est interdit http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000334815&dateTexte=19931231

(2) http://www.insee.fr/fr/indicateurs/cnat_annu/base_2000/secteurs_inst/xls/t_3341.xls

(3) http://www.performance-publique.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2009/RPO2009.pdf
Vous remarquerez à la page 11, la stabilisation du prélèvement de 1963 à 1973, puis l’explosion.

Franck a dit…

@Pilulerouge : tout simplement parce que Pompidou etait un ancien (quoi qu'ancien, on peut se demander les liens qu'il avait encore) de la Barclays... donc, ca permet de faire plaisir aux p'tits "anciens" copains.

apres, suffit que les gouvenements en croque un peu : ca reste en l'etat...

et depuis peu (reellement, je n'ai pu le texte en tete ni sa date), c'est une obligation pour tout les pays de E.U. de faire pareil (meme si un pays de l'est "resiste" en mode "Asterix")

une fois obligatoire, une fois les lobbies a bloc, une fois ceux, qui pourraient empecher, remunérés pour ne pas changer cet etat de fait... ta question sur le pourquoi ne se pose meme plus.

si tu rajoutes le plaisir jouissif des coef multiplicateurs sur interet de credit (en simplifiant : x100 sur un versement initial..), toute les banques feront tout ce qu'elles peuvent pour que les etats soient le plus endettés possible chez elles.

Apres tout, en pensant comme eux, c'est super logique, d'une simplicité deconcertante, ca rapporte un maximum et tout les ploucs comme nous paient et sont surtout, obligés de payer.

Franck

Anonyme a dit…

Bonjour,

Bien écrit mais ça sent quand même très fort le mec frustré d'avoir échoué dans son rêve de devenir un cinéaste césarisé tout cela...

Et puis "Challenges, un magazine de droite"... Soit vous ne savez qu'il appartient au groupe Nouvel Obs (bien connu pour son ultralibéralisme), soit pour vous tout ce qui est à la droite de Besancenot est dangereusement facho. Etant donnée votre culture qui m'a l'air d'un très bon niveau, je parierais plutôt pour la seconde option.

Anonyme a dit…

"Anonyme"-Franck

lol, il se fait chier a écrire un papiers consistant pour partager son savoir, et toi tout ce que t'a a dire sur sa, c'est que monsieur est frustré...t'a le droit de dire ce que tu veux, certes,mais oppose des arguments solides au moins, puis on est tous frustré quelque part...

pilulerouge a dit…

@Franck
"et depuis peu (réellement, je n'ai pu le texte en tête ni sa date), c'est une obligation pour tout les pays de E.U. de faire pareil"

Il s'agit de l'article 104 du Traité de Maastricht qui reprend en substance la loi du 03/01/1973, en l'appliquant à tout les états membre de U.E.(1)
Les conséquences sont un enchainement total des pays de l'U.E aux intérêts bancaires. (2)

La Grèce et bientôt le Portugal, l'Espagne ou l'Italie vont bientôt comprendre, qu'après avoir ratifié Maastricht et le traité simplifié, l'Europe les pénalisera économiquement parce que décidément tant d'endettement est insupportable.(3)

Pas mal non!

(1) http://www.chomage-et-monnaie.org/Documents_html/Article104.html

(2)http://www.onnouscachetout.com/maastricht-article-1041

(3) http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2009/12/10/04016-20091210ARTFIG00126-bruxelles-surveille-athenes-de-pres-.php

Anonyme a dit…

@Anonyme 08:33 qui dit :

"Bien écrit mais ça sent quand même très fort le mec frustré d'avoir échoué dans son rêve de devenir un cinéaste césarisé tout cela..."

Très fair play pour descendre une personne.

Bingo! Cela ressemble à une écriture de journaliste...

Pas grand chose à ajouter.
D'accord avec Franck.
Neb.

Gilles Foucault a dit…

Quelques fautes de frappe :
l'accumulation de viens --> l'accumulation de biens
ils ont racheter à la casse avec les subsides --> ils ont racheté à la casse avec les subsides

Il y a beaucoup d'autres choses à dire sur les réforme des universités :

Avec la loi 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités des universités (dite loi L.R.U. ou loi Pécresse), les universités peuvent être gérées de manière identique aux entreprises.

--> les universités acquierent une autonomie budgétaire de 100% : en particulier la part dévolue à la masse salariale.
--> autres "libertés" : biens immobiliers, fonds privés

Anonyme a dit…

@pilule rouge

POURQUOI CONTINUONS NOUS A EMPRUNTER DE L’ARGENT A UN ORGANISME PRIVE, ALORS QUE NOUS POURIONS LE FAIRE NOUS MÊME A 0% D’INTERET ???

Les chinois font ça. Très peu ont des comptes en banque. C'est des emprunts à la famille ou à leur communauté.

Si on regarde à l'échelle mondiale, notre rapport au crédit et aux organismes bancaires est très largement minoritaire. Je connais pas mal d'endroit ou ils ne savent pas à quoi sert une VISA.

C'est un truc de faux riches que de tenir ces discussions ou un passe-temps de travailleurs tertiaires. Avec les vrais pauvres tu payes cash.

Seb Musset a dit…

@ Gilles > Merci. corrigé. Une fois de plus thématique à 1000 facettes : Rien qu'avec les courriels que j'ai reçu depuis hier, revenant ou approfondissant sur tel ou tel point, il y aurait de quoi rajouter 15 chapitres. Il s'agit ici juste de montrer une tendance. L'exercice est fatalement réducteur surtout sur un blog.

@ Franck > Rassure-toi : ton commentaire ne respire absolument pas le mec frustré.

Franck a dit…

@pilulerouge : ah bah, de suite, ca a plus de classe quand on a les sources. je n'avais pas pris le temps de rechercher la provenance.

@Seb : j'ai l'impression qu'il y'a "deux" franck, dans les commentaires. perso, j'me sens pas du tout frustré : j'ai pas grand chose, pas de credit, mais je n'ai aucun des emmerdes qui pourraient y etre associés.
Sinon, biensur, tres bon article, malgré, comme tu l'as dit, le fait que ca soit concis sur les details, mais ca n'est pas simple de resumer 60 ans de conneries en quelques lignes

Franck

Anonyme a dit…

@Seb Musset

Quel dommage que ce système que tu vomis tant soit assez stupide pour te financer grassement à coup d'allocs d'intermittent du spectacle.

Car si notre pays était aussi libéral que tu sembles le croire, plutôt que de passer des heures à critiquer cet état qui tu te nourris, tu serais obligé de bosser pour vivre et cela nous éviterait un tel tissu de conneries.

Allez, je vous laisse entre gens qui pensent tous pareil. Cela ne fait pas avancer les choses mais c'est tellement plus confortable...

Fred

Seb Musset a dit…

@Franck > Mince...désolé Franck. Je me trompais de commentaires. Il s'agissait de "anonyme 08.33" (convenons-en, le nom prête à confusion)

Seb Musset a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
pilulerouge a dit…

@Franck
"je n'avais pas pris le temps de rechercher la provenance."

Aucun problème, il est vrai que ça prend beaucoup de temps de "sourcer" et c'est parfois laborieux. Le jeu en vaut la chandelle car l'alternative est de balancer des méchancetés gratuites comme cela :

"Car si notre pays était aussi libéral que tu sembles le croire, plutôt que de passer des heures à critiquer cet état qui tu te nourris, tu serais obligé de bosser pour vivre et cela nous éviterait un tel tissu de conneries."

Franck a dit…

@Fred : le systeme que Seb "vomit", c'est plutot celui qui empecherait (et vu comme c'est parti, empechera) le versement des allocs des "feignasses" que t'aimes pas.... (donc, j'en conclue qu'un mec qui est payé sans rien faire est une feignasse profiteuse.. ce qui s'applique a enormement de "tres riches" que tu jalouses et envies forcement, vu ce qu'on peut en deduire de ton commentaire).

Perso, je bosse, je paie des impots et meme si des fois j'me dis "ca part dans le vent", avec ne serait ce qu'un poil de recul, on comprend qu'on a un des pays les plus agreable au monde pour un nombre hallucinant de choses.

Pour le plaisir d'un liberal a donf', amuses toi juste a payer ne serait ce que 1 pauv' petite semaine d'hopital et tu comprendras ce que ca donne le tout privé qui n'offre plus rien a personne (y compris des allocs)

en fait, le mieux, testes les etats unis (pas en touriste, mais en tant qu'habitant et travailleur) et la, t'auras un avis sur le "tout privé" ... en esperant pour toi, que tu n'aies pas la moindre maladie pendant ce temps.

Sinon, pour preciser : je ne suis pas d'accord en tout points sur ce que dit Seb, et encore heureux et pis a la limite, t'as raison de venir, on se retrouve avec un/plusieurs mecs totalement contre, ca anime

@Seb : pas de mal.

Franck

Anonyme a dit…

"Fred" prend le problème exactement à l'envers.
le système que l'on vomit ne propose AUCUNE aide envers qui que se soit et pour quoi que se soit!
Décidément, ces libéraux ne pigeront jamais rien.
Et puis, assurément, les commentaires de ce genre sont issus à 99% de gens HYPER protégés, donc vivant grâce aux principes d'un Etat providence....

Pour en revenir au texte, intéressante révision de cours d'Histoire agrémenté de ton regard personnel pertinent et suffisamment objectif. On décrypte assez bien le rôle de cache-sexe de la gauche sociale-traitre alors que la droite, elle, n'avait pas à mentir beaucoup pour vendre son projet, mais juste à l'embellir. Ce qui ne la rend pas plus sympathique, mais à la limite, plus honnête (d'un poil, oui).

En ce qui concerne l'immigration, elle n'est pas le seul facteur mais il faut admettre qu'elle est le facteur principal , que çà plaise ou non. Ce sont bien des politiques volontairement choisies et appliquées dans des buts précis par tous les partis de gouvernement, et pas un hasard ou une curiosité naïve qui a poussé ces dizaines de millions (!!!) de personnes à émigrer vers l'Europe, et qui de ce fait et inconsciemment, ont laissé leur pays à l'abandon des vautours en costards cravates ET EN MEME TEMPS, ont sapé les fondations des sociétés qui les accueillaient. Le phénomène est donc primordial dans tout ce maelström! Néanmoins, elles n'en sont pas responsables et elles en ont subi aussi les conséquences: on les a considéré aussi comme des marchandises corvéables à merci et "on" leur a fait miroiter l'Eldorado.
Je ferai non seulement un parallèle mais j'oserai une comparaison avec les déportations d'une certaine guerre mondiale. A quelques différences conjoncturelles prêt, c'est exactement la même chose.
Cerise sur le gâteau: on veut nous faire croire que le colonialisme et l'esclavagisme ont été abolis! La bonne blague.
Observons que d'une époque à une autre, les exploitateurs se relaient de père en fils....

Un aurtre Séb.

Anonyme a dit…

J'ai énormément de mal à partager votre analyse.

La France est probablement le pays le plus riche (et le plus inégalitaire) de l'UE. Mais aussi le plus angoissé. Même les fonctionnaires, en France, sont angoissés. Même les retraités de l'éducation nationale qui touchent 2 smic 1/2 par tête minimum craignent pour leur avenir. La panique et l'angoisse sont devenus des sports nationaux. 3 cm de neige et c'est le chaos. Un voile dans la rue et c'est le 11 septembre.

Donc, votre analyse est erronée et vos propos ne sont que l'écho gaucho-populiste des propos rexo-poplulistes. Tout fout le camp et une immonde machination cosmopolite menace le pays des droits de l'homme.

Rions.

En réalité, les Francais sont bourrés de fric. Les Francais sont majoritaire dans les centres touristiques, réputés par ailleurs pour leur comportement ignoble. Les Français investissent massivement dans le monde entier, la marque de merde Carrefour est présente à Istanbul et des blocs d'immeubles entiers sont rachetés à Berlin par des investisseurs franche-comtois.

La France est un pays bourré de thune et si l'immobilier a atteint de tels sommets c'est parce que la demande est là, c'est aussi par goût national pour la spéculation. Point barre. Pour le reste, une minorité de Français dont tout le monde se fout galère (mais pas tant que ca, n'exagérons rien. Le malaise est ailleuurs : la France est un pays radin, qui thésaurise, contrôle, s'emmerde, bat les records européens en termes de consommation d'anti-antidépresseurs et de suicides masqués. Allez faire un tour à Hambourg, Barcelone ou ailleurs, on y rigole bien plus sans se plaindre autant.

Anonyme a dit…

@anonyme 8:00 : on ne doit pas vivre dans la même "France".

Anonyme a dit…

@ anonyme dit "un autre seb"

"le système que l'on vomit ne propose AUCUNE aide envers qui que se soit et pour quoi que se soit!
Décidément, ces libéraux ne pigeront jamais rien."

C'est sûr, les PSE hyper généreux + 2 ans d'allocations à taux plein quand on perd son emploi, c'est ce qu'on appelle "aucune aide". Plutôt que de vous plaindre la bouche pleine, allez donc voir ce qui se passe ailleurs. C'est cela que j'appelle "un tissu de conneries". Tout le monde déplore le chômage, évidemment. Mais ne pas voir que notre pays est infiniment plus protecteur que la plupart des ses concurrents, c'est de la malhonnêteté intellectuelle ou de la connerie (ou les deux)

"les commentaires de ce genre sont issus à 99% de gens HYPER protégés, donc vivant grâce aux principes d'un Etat providence"

Bien vu, en tant qu'entrepreneur ayant contracté une énorme dette pour réaliser son projet et prêt à perdre tous ses biens en cas de faillite, en tant que mandataire social n'ayant pas la possibilité de toucher le chômage en cas de faillite, je suis un hyper protégé vivant grâce aux principes d'un état providence.

Fred

PS. Seb Musset, si on était pas obligé d'ouvrir un compte Google (tiens d'ailleurs, bizarre que tu sois hébergé par le symbole du capitalisme par excellence...)on ne serait pas tous obligés de signer "anonyme"

Anonyme a dit…

@ Seb Musset

Ironie du sort, tu publies ton article juste la semaine où la Cour des comptes révèle que le nombre de fonctionnaires a augmenté de 36% depuis 1980 (pendant que tous nos voisins engageaient quant à eux une baisse).

Encore une belle démonstration de l'ultra libéralisme de l'état français... Comme tu dis, c'est ballot quand même ce mauvais timing.

Fred

Le_M_Poireau a dit…

Bon sang !
Mais pourquoi n'en as-tu pas fait un texte à épisodes, il y a trop à dire tant tout me semble juste ! On dirait ma vie professionnelle, du moins son cadre que tu racontes !
Je n'ai pas lu les commentaires mais je le dis, j'ai vécu tout ça de l'intérieur et j'arrive à la même analyse que toi : c'est super long pour une sodomie !
:-)))

[Bravo ! :-)) ].

Seb Musset a dit…

@Monsieur Poireau > Pas bête, j'y penserai pour l'acte II :P

@Fred l'anonyme > Je te mettrai bien en kit point par point mais j'ai pas envie d'auto-troller mon blog.

D'ailleurs je me demande ce que tu fous là : N'aurais-tu donc pas un super boulot à l'américaine qui occupe l'essentiel de tes journées (et de tes dimanche) avec un power salaire te permettant de t'offrir un mega abonnement canalsatHD qui t'éviterait ainsi d'avoir à subir la torture (limite maso quand même) des blogs de gauchistes lors de tes rares temps libres ?

Bon sinon, tu as raison, encore un commentaire puisé dans la plaquette des endoctrinés du Medef et je switche les com d'"anonyme" à "Google ID obligatoire".

Anonyme a dit…

@Seb

Oui tu as raison, j'arrête de polluer ton blog et je vous laisse entre gens bien-pensants.
J'avais un peu vite oublié qu'à l'extrême gauche, vous n'êtes pas super fans (c'est rien de le dire) de la contradiction. Et encore, heureusement que je ne m'adresse à toi qu'à travers ton blog parce que j'imagine que dans ton monde idéal je serais déjà en camps de rééducation morale. Allez, bon vent.

Fred

"Bon sinon, tu as raison, encore un commentaire puisé dans la plaquette des endoctrinés du Medef et je switche les com d'"anonyme" à "Google ID obligatoire"." Je n'ai pas compris ce que cela voulait dire mais c'est certainement très spirituel

Anonyme a dit…

@Fred> Je te trouve un peu nerveux et agressif. Sincèrement, je me demande qu’elle a été ta motivation ultime afin de risquer tous tes biens en cas de faillite ? Quel courage !

J'espère seulement que ton projet apporte quelque chose de positif à l'Humanité (par opposition à la société marchande) :

- Si tel est le cas, sincèrement, je suis prêt à te soutenir dans ton projet et même de t'aider en cas de faillite.
- Si tel n'est pas le cas, je te considère come un parasite social et un profiteur du système et serais, aussi, prêt à t’aider afin que tu comprennes d’où vient ton malheur et ton agressivité.

LLuis

Anonyme a dit…

Il y a bien des gens qui sont caution sur leurs biens qudn ils fondent une boite...

Cela ne devrait pas exister, car il risque, en cas de faillite, de mettre en peril toute sa famille...

Et comme la solidarite est une denree rare a notre epoque, je souhaite bien du courage a Fred...

Desole pour les fqutesm, les claviers hongrois en qwerty sont ce qu ils sont... difficile de s y retrouver

Seb Musset a dit…

Phrase glanée à l'instant chez un ami ;)

"Les USA ont trop (tout) basé sur l'entreprise individuelle (d'où prétention, culture de la win et excès de confiance mais aussi zéro protection), à l'inverse La France a trop peu misé sur l'entreprise individuelle (d'où défaitisme, déficit de confiance chronique mais relative sécurité)"

Étrangement, la tendance s'inverse. Mêmes causes, mêmes effets.

Anonyme a dit…

Je confirme comme Pilulerouge que cela demande beaucoup de temps que la recherche de documents. Mais lorsque l'on trouve des pépites, c'est du bonheur.
A ceux qui veulent comprendre quelque chose au système :
Tout a commencé en 1913 aux USA, avec la création de l'impôt sur le revenu (illégal car non inscrit dans la constitution américaine) au profit des plus gros banquiers de l'époque. Puis avec le création de la Fed (banque Fédérale) privée qui récupère la création de la monnaie, abandonnée par l'Etat.
Donc : Inflation des TAXES...
Avec l'esprit "français", ce n'est arrivé qu'en 1973, avec la Banque de France, par Pompidou qui avait été Directeur général à la banque Rothschild, heureux hasard.
Il y avait un homme qui en avait fait un excellent documentaire : c'est Aaron Russo, cinéaste... comme toi Seb et Moore.
Recherchez : Aaron Russo "America : From Freedom to Fascism" (2005).
De plus, il y a un site : www.freedomtofascim.com/
Il y a des interviews surprenantes.
Neb.

Anonyme a dit…

Précision :
En 1973, c'est l'arrêt de la création de la monnaie par le BdF.
Donc : Emprunts et Dettes (alors qu'il n'y avait pas d'intérêt).
Je viens de trouver le film sous-titré : http://www.dailymotion.com/video/x5b01t_america-from-freedom-to-fascism-17_news
puis 27, 37...

miha a dit…

Bravo pour cet article !
Le revenu minimum d'existence est une des propositions des objecteurs de croissance.
Cela implique beaucoup de choses.
ça implique que les produits de première nécessité gardent un prix stable, qu'ils ne soient pas, non plus, l'objet de spéculations.
Spéculer sur les céréales, par exemple, alors que des populations souffrent de la faim est tout simplement de la barbarie, un crime contre l'humanité.
ça implique aussi la mise en place d'un salaire maximum (certains disent 20 ou 22 fois plus qu'un salaire minimum... je dirais 12 fois... il me semble que gagner en un mois ce que gagnent d'autres en un an, c'est largement suffisant.)
ça implique encore que ceux qui bénéficient de ce revenu d'existence ne soient pas exclus de la vie sociale en restant oisifs et esseulés, se sentant inutiles.
Je les verrais bien en "polyvalents" qui participent bénévolement aux tâches de la vie quotidienne où il n'est pas besoin d'être un "professionnel" (dans le domaine d'une agriculture bio, locale et diversifiée, par exemple, ils participeraient à la récolte des légumes, cueillette des fruits, désherbage, etc...)

bref... moins de biens, plus de liens.

Pour ceux qui parlent des migrants, il va bien falloir réfléchir à la façon de régler le problème des futurs réfugiés climatiques... il nous faudra nous pousser pour faire de la place...

Anonyme a dit…

QUEL DOMMAGE QU'UN ARTICLE SI INTERESSANT, SI RICHE ET CLAIRVOYANT,SE TERMINE EN EAU DE BOUDIN!!!
"SI MA TANTE EN AVAIT,JE L'APPELLERAIS MON ONCLE".
C'EST PAS AVEC PAREIL MOT D'ORDRE QUE VOUS MOBILISEREZ UN PAYS EN CAPILLOTADE!AU CONTRAIRE,VOUS L'ENFONCEZ DANS LE REVE OPIACE,C-A-D DANS LA M....

BA a dit…

Malheur aux pauvres !

Lisez cet article :

Les Hauts-de-Seine mettent fin à la prime de Noël des RMIstes.

Elle était versée depuis 1999 dans le département. La "prime de Noël", versée par le conseil général des Hauts-de-Seine aux RMIstes, ne sera pas reconduite cette année.

http://lci.tf1.fr/economie/social/2009-12/les-hauts-de-seine-mettent-fin-a-la-prime-de-noel-des-rmistes-5600638.html

Rappel :

Le président du conseil général des Hauts-de-Seine est Patrick Devedjian (UMP) depuis le 1er juin 2007.

Guyb a dit…

J'en ai suivi des cours d'histoire... Autant de clairvoyance me laissent perplexe !

Guyb.

BA a dit…

Sécurité sociale : plus de 30,7 milliards d'exonérations en 2008.

Les exonérations de cotisations de sécurité sociale, qui bénéficient principalement aux employeurs, ont encore augmenté en 2008 à 30,7 milliards d'euros, environ autant que le déficit record prévu pour la Sécu en 2010, selon des chiffres publiés lundi par l'Acoss.

http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=962f54cf3ae9336656b929f67af94fca

Emelire a dit…

Merci et bravo pour cet article nourri !!! dans lequel je me retrouve complètement (stressée, hyper active, ex endettée ouf ça va mieux, boulot-woman) et juste pour vous dire que pour les femmes c'est encore pire (prolétaire, qui lave vos chaussettes ? ;o) ... parce que notre pression devant le patron est bien pire encore (vous voulez des enfants ?) ... annoncer une grossesse, revenir de congé maternité, etc. et tout gérer à la maison, même si les hommes qui ne font rien du tout sont rares ... les femmes sont particulièrement pénalisées par le manque de social et aussi par ce que vous expliquez, à savoir le développement de ces boulots de service mal payés et aux temps cassés ... car ce sont des femmes qui gardent les enfants ou aident les vieillards à domicile, etc. ... en espérant que les gens liront jusqu'au bout votre article car le meilleur est à la fin !

Camille Desmoulins a dit…

Bonjour ! Je viens de parcourir les commentaires après avoir lu votre article sur Marianne. Je veux vous féliciter pour la qualité de votre travail. Ne vous laissez pas démotiver par certains commentaires désobligeants. Certaines personnes ne veulent pas comprendre ; on ne peut pas forcer à boire un âne qui n'a pas soif ! Quant à moi, je reviendrai avec plaisir sur votre blog pour lire les prochains articles (et les anciens que j'ai manqués !). Je le recommanderai à mes amis aussi.
Bon courage, citoyen Musset !

Seb Musset a dit…

@Patrix Merci ;)

@emelire > J'en suis parfaitement conscient. J'ai parlé dans l'article "pour en finir avec la classe moyenne" de la triple arnaque subie par les femmes ces 30 dernières années :

1 / Travail non pas "choisi" mais bel et bien obligatoire

2 / Rémunération globalement moins élevée.

3 / Statistiquement, elles se tapent toujours le boulot à la maison.

Et on pourra pousser l'analyse car ca e s'arrête pas là...

Anonyme a dit…

Je partage tout à fait votre analyse

Pierre JC Allard

http://nouvellesociete.wordpress.com

Anonyme a dit…

Oui à la suppression des anonymes, mais la procedure d'identification que vous utilisez est lourde. Il m'a fallu trois essais pour dire bravo. Si j'avais voulu entreprendre un debat, j'aurais laissé tomber

PJCA

ferial a dit…

L'économie distributive c'est exactement ça et Jacques Duboin en fut le précurseur il y a pres de 70 ans.

Anonyme a dit…

Chapeau pour ce résumé historique hyper concentré !

Anonyme a dit…

Une bonne analyse, bravo. Une synthèse à mon avis exacte.
Je suis arrivée sur le "marché du travail" en 1975, et ce que vous dites correspond tout à fait a ce que j'ai vécu et à ce que j'ai pu voir se mettre en place étape par étape. Aujourd'hui m'attend dans quelques années si j'y arrive le minimum vieillesse, un misère.
Je suis d'accord avec l'idée de revenu minimum garanti, il faudra y arriver un jour où l'autre pour éviter le pire. Cela suppose effectivement ce que disait miha plus haut. Je ne suis cependant pas trop d'accord avec lui quand il parle de futur réfugiés climatiques... Le climat change indubitablement mais personne ne peut vraiment dire ce qu'il en sera.

Je suis aussi d'accord avec ce que dit emelire.
80% des personnes sous le seuil de pauvreté aujourd'hui sont des femmes.
L'immigration a pesé dans le passé plus qu'aujourd'hui où la France est un des pays d'Europe les plus fermés à l'immigration. Le problème se pose davantage avec les gens "issus de l'immigration". Et c'est le seul point sur lequel je serai assez en désaccord avec vous: vous y voyez une richesse culturelle, à mon avis non, puisqu'il s'agit d'une monoculture, l'islam, et non pas de multiculturlisme.

mauvrel a dit…

Bravo Seb , d'autres pistes existent effectivement et ce que tu décris ressemble beaucoup à "L'économie distributive" dont le mensuel de réflexion est "La Grande Relève ":
88 Bd Carnot 78110 Le Vésinet .

mauvrel a dit…

Pour vous donner envie de lire "La Grande Relève" voici ce qu'on peut lire sur le quatrième de couverture de ce mensuel :

Mettant fin au paradoxe de l'homme inventant une machine pour travailler à sa place ... mais qui ne travaille pas pour lui , l'économie distributive transforme le progrès technique en progrès social :
Tout ce qui est utile , matériellement et écologiquement possible , l'est financièrement.Tous les citoyens reçoivent un pouvoir d'achat dont la masse totale correspond aux biens et services disponibles .
Ce "revenu social" est versé en "monnaie de consommation" pour permettre au consommateur de choisir ses achats .Cette réforme fiscale rend inutile tout impôt .la production n'est pas dirigée , mais les efforts sont orchestrés en vue d'obtenir le plus grand rendement possible avec le minimum de peine."

On comprend aisément pourquoi cette piste n'a jamais été explorée et surtout pas par les adeptes du libéralisme !

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
GF a dit…

Seb.Musset, « blogster » atteint du syndr'HOME Yan Artus Bertrand, survole avec la hauteur de vue de ce dernier 60 ans d'histoire et nous livre sa récolte de clichés… Alleluiah !!!

A suivre…

Anonyme a dit…

Quel boulot que cette histoire du travail ! je ne sais combien d'heures tu passes sur ton blog, mais c'est impressionnant. Après tout, le blog est le moyen d'écrire, de devenir un journaliste sans carte.
Concernant la durée du travail, on ne peut dire que l'on travaille moins avec les 35heures. Dans les années 60, seul l'homme travaillait, environ 48 heures, sans autant de temps de transport. Aujourd'hui, l'homme et la femme doivent travailler, et 35 h + 35 h + 2 x 10 h (de transport) = 90h
En fait le couple est passé de 48 heures de travail hebdomadaire, à 90 h, on ne peut vraiment parler de réduction du temps de travail, parce qu'il faut aussi faire tout le reste.

GF a dit…

Conscience - Morale - Jugement

Le Gai Savoir.


Combien de gens savent-ils observer ? Et, dans le petit nombre qui savent, combien s'observent-ils eux-mêmes ? « Nul n'est plus que soi-même étranger à soi-même », ... c'est ce que n'ignore, à son grand déplaisir, aucun sondeur de l'âme humaine ; la maxime « connais-toi toi-même » prend dans la bouche d'un dieu, et adressée aux hommes, l'accent d'une féroce plaisanterie. Rien ne prouve mieux la situation désespérée où se trouve l'introspection que la façon dont tout le monde, ou presque, parle de l'essence de l'action morale. Quelle promptitude chez ces gens ! Quel empressement, quelle conviction, quelle loquacité ! Et ce regard, ce sourire, ce zèle, cette complaisance ! Ils ont l'air de vous dire : « Mais, mon cher, c'est précisément mon affaire ! Tu tombes précisément sur celui qui peut te répondre : c'est la question que, par hasard, je connais le mieux. Voici donc : quand un homme décide « ceci est bien », quand il conclut : c'est « pour cela qu'il faut que ce soit », et qu'il fait ce qu'il a ainsi reconnu bien et désigné comme nécessaire, l'essence de son acte est morale.
« Mais, cher ami, vous parlez là de trois actions et non d'une seule : votre jugement, « ceci est bien », par exemple, votre jugement est un acte aussi ! Et ce jugement ne pourrait-il, déjà, être ou moral ou immoral ? Pourquoi tenez-vous « ceci » pour bien plutôt qu'autre chose ? « Parce que ma conscience me le dit ; et la conscience ne dit jamais rien d'immoral, puisque c'est elle qui détermine ce qui est moral ! « Mais pourquoi écoutez-vous la voix de votre conscience ? Qu'est-ce qui vous donne le droit de croire que son jugement est infaillible ? Cette croyance, n'y a-t-il plus de conscience qui l'examine ? N'avez-vous jamais entendu parler d'une conscience intellectuelle ? D'une conscience qui se tienne derrière votre « conscience » ?
Votre jugement « ceci est bien » a une genèse dans vos instincts, vos penchants et vos répugnances, vos expériences et vos inexpériences ; « comment ce jugement est-il né ? » C'est une question que vous devez vous poser, et, aussitôt après, celle-ci : « qu'est-ce exactement qui me pousse a obéir à ce jugement ? » Car vous pouvez suivre son ordre comme un brave soldat qui entend la voix de son chef. Ou comme une femme qui aime celui qui commande. Ou encore comme un flatteur, un lâche qui a peur de son maître. Ou comme un imbécile qui écoute parce qu'il n'a rien a objecter. En un mot vous pouvez écouter votre conscience de mille façons différentes.
Origine de la conscience - Conscience de soi

Le Gai Savoir, V, § 354, Du génie de l'espèce.

Paulette a dit…

D'une conseillère à Pôle Emploi...

Les chiffres annoncés comme nous le savons ne sont que l'objet de tour de passe passe. Le taux de chômage ne comptant que les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie 1.
je reprends les catégories pour que ce soit plus parlant :
Cat 1 : les demandeurs d'emploi immédiatement disponibles à la recherche d'emploi en CDI temps plein.
Cat 2 : les demandeurs d'emploi immediatement disponibles à la recherche d'un CDI temps partiel
Cat 3 : les demandeurs d'emploi immediatement disponibles à la recherche d'un CDD
Cat 4 : les demandeurs d'emploi en formation ou licencies economiques suivi par les convention de reclassement personnalisé (durée de sortie des chiffres : 1 an!!)
Cat 5 : les demandeurs d'emploi en contrats aidés (Contrat unique d'embauche, contrat d'accompagnement à l'emploi, contrat initiative emploi etc)
Cat 6, 7 ,8 : les demandeurs d'emploi non immediatement disponibles (maladie, dispense de recherche d'emploi...)
Ajoutons à cela les allocataires de RMI qui se sont transformés en allocataires du RSA qui progressivement s'inscrivent au pole emploi qui doit dorenavant les suivre (il existe toujours un suivi social mais beaucoup moins important), les jeunes sortant d'ecoles qui s'inscrivent rarement, ceux qui n'ont plus de droits et qui ne voient pas l'interet de s'inscrire... vous aurez pouvez facilement doubler le chiffre initial du chomage (voir aussi le livre de Fabienne Brutus : chomage, des secrets bien gardés).

Paulette a dit…

Aujourd'hui toutes ces personnes sont reçues au pôle emploi, mensuellement quand le conseiller qui a parfois un portefeuille de 180 personnes à recevoir, en plus des offres à traiter, des dossiers à gérer à le temps et un bureau pour les voir.
En 10 à 20 min d'entretien le conseiller va de plus en plus être amené à optimiser son temps (= moins perdre d'argent). Ca commence avec la stigmatisation du chômeur. Le contrôle qui n'etait qu'une notion marginale à l'ANPE est dorénavant une véritable étape de l'entretien. Il faut se justifier et prouver. Les conseils viendront après... s'il y a le temps.
Le texte sur l'Offre raisonnable d'emploi va dans ce sens (le demandeur d'emploi doit revoir ses criteres de mobilité goegraphique et exigences salariales à mesure que son temps d'inscription augmente), justifiée par le fait, qu'avant la crise, il y avait de nombreux postes vacants malgré le nombre de chomeurs, il fallait inciter les gens à prendre se postes. Inciter.... plutot forcer.
Ces postes vacants, sur des métiers dit "en tension" le sont pourtant pour des raisons évidentes :
- manque de personnels qualifiés
-pénibilité et conditions de travails degradées
-Isolement géographique

La désinformation a encore joué son rôle. Dans les faits, malgré l'offre raisonnable, on ne peut forcer quelqu'un à prendre un poste qui n'est pas dans son metier, ni le prendre en dessous des salaires normalement pratiqué dans la profession et la region. Ces details sont souvent omis dans les medias et ont l'effet escompté, faire peur. Seulement voilà, les demandeurs d'emploi ne prennent pas davantage ce postes vacants, par crainte de la sanction,ils ont simplement de moins en moins confiance en leur conseiller qui devenu inefficace par une surcharge constante, un manque de moyen est en plus poussé au contrôle.
de toutes façons, pour des raisons juridiques l'offre raisonnable exige une organisation que le Pole emploi n'est pas en capacité de mettre en place.
La notion de controle et de diabolisation du chomeurs est aussi renforcée avec la fusion... fusion pour simplifier les demarches??? mais deja dans beaucoup d'agences etaient mis en place les guichet unique qui permettait au demandeur d'emploi de s'inscrire en un seul rendez vous... quelle est la réelle plus value et pour qui?? Le conseiller va gerer l'indemnisation et le placement. auparavant le conseiller anpe ne consultait que tres peu le montant des allocations et traitait sans differences les demandeurs indemnisés et les non indemnisés. Aujourd'hui celui qui est indemnisé ne doit pas donner l'impression de se payer des vacances aux frais du pole emploi, le non indemnisé ne doit pas donner l'impression de faire perdre du temps, d'autant qu'il est difficile de faire pression sur ce dernier il est négligé, il plombe les chiffres en plus.

Je reviens aux postes vacants, il y aurait pourtant des solutions :
-formations (permettent de qualifier les travailleurs et créent de l'emploi dans les centres de formation)
- la revalorisation des salaires et des conditions de travail, pourquoi s'obstiner à ne pas comprendre qu'un metier penible doit etre bien payé.
- une veritable incitation à la mobilité géographique plutot que des sanctions

Paulette a dit…

ma petite idée sur cette grosse affaire :
Avec la fusion Pole emploi et le capharnaum généré, les indemnisations ne sont plus bien assurées, le pole emploi sera donc bientot incapable d'assurer une indemnisation complexe comme elle l'est actuellement.
Comme le Royaume uni qui semble être le modèle choisi(mais pour y avoir vecu ou quelques petites choses diffèrent, notamment la discrimition et cette selection elitiste par le diplome qui sont moins présents) on risque de voir arriver une indemnisation au forfait. Et tant qu'on y est.. une sous traitance de l'indemnisation au privé.
Les emplois proposés sont de plus en plus precaires :
-temps partiels subits, deplacement pour l'emploi à la charge du salariés au smic si on prend le secteur en plein boom : l'aide à domicile)
- les contrats aidés (contrat unique d'embauche qui n'a rien d'unique et vient remplacer les Contrat d'accompagner, contrat d'avenier, contrat initiative emploi qui ont remplacés les contrats emplois solidarité)
- et pour les autres, les offres proposant des postes avec ds salaires de plus en plus bas pour des exigences en termes de competences toujours plus élevèes sont de plus en plus nombreuses....

Sans ou avec peu indemnités, peu seront ceux qui vont rechigner à prendre ces postes, et s'ils ne tiennent pas le coup, il y aura toujours quelqu'un pour les remplacer et faire fonctionner ainsi, toujours à coup moindre les entreprises de ceux qui s'enrichissent paisiblement (et si rebellion, menace de delocalisation)

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