20 décembre 2009

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Arditi et la tirade d'anti net


Les Médias traditionnels sont-ils contaminés par internet ?

Je plaide coupable. Alors que je suis sur le chemin d'un sommeil réparateur, tenté par un tweet que Guy Birenbaum envoie depuis les coulisses vers 22 heures, je me fade l'énième débat du genre vendredi soir sur France2.

Et pas de raison que je garde ça pour moi.

Dans la série c'est pas parce que j'ai rien à dire sur internet que je vais fermer ma gueule à la télé, le dernier numéro de "vous aurez le dernier mot" (le premier et tous les autres aussi) de Franz-Olivier Giesbert a frappé un grand coup (dans le vide).

Invité d'honneur (de leçons) : Le comédien Pierre Arditi.

L'acteur en connaît un rayon dans la casso-technologie. Au sujet d'internet, il a déjà fait parlé de lui pour avoir participé à la lettre des artistes de gôche envoyée au PS en mai dernier. La pompeuse missive reprochait à l'opposition de retarder le vote de la loi "Création et Internet".

C'est vrai quoi... flûte enfin ! Avec un gouvernement, une assemblée et un sénat à droite, que de temps perdu avec ces procédures démocratiques !

23h30. Tous les éléments sont réunis pour que l'acteur, piégé dans le paradoxe de Seguela[1], se lâche sur la bête immonde.

1 / L'ÉMISSION :
Alibi culturel à forme de talk-show bordéleux, tiraillé entre la variétoche à clappements compulsifs et l'émission de fond, ratant haut la main l'un et l'autre.

2 / LE REPORTAGE INTRODUISANT LE DÉBAT :
Un résumé des dernières polémiques dites du net : L'auvergnat de Brice, Rachida qui fait la maligne et le bon goût mulsumano-vestimentaire de Nadine. Le journaliste en charge de la traditionnelle propagande anti-réseau oublie de préciser que les séquences incriminées proviennent pour la plupart de la télé. Dans le cas de la casquette et du verlan, l'intéressée s'est justifiée en publiant, sur internet, la séquence dans son intégralité.

3 / LES INVITES (configuration souricière standard) :

- Les "têtes dans le mur" :
Laurent Joffrin dit barbichu et Élizabeth Levy aka tort moi jamais jouant une partie pas facile : casser du net tout en casant de la pub pour leurs sites respectifs. Internet c'est caca sauf causeur et libé.

- Le penseur qui la joue plus fine que finkie :
Guy Sorman, éditeur et essayiste, recentrera un débat qu'il qualifie d'entre deux mondes pour en appuyer l'ineptie.

- Le sacrifié :
Guy Birenbaum dit mister buzz du lip dub. Éditeur, journaliste et blogueur. Suspect de s'intéresser d'un peu trop près à ce nouveau monde de l'information. Sélectionné pour en prendre plein la tête.
Détail (mode théorie du complot on, crédibilité 8/20) : Le volume de son micro est moins fort que les autres.

-
Le sage
(c'est ainsi qu'il est présenté) :
Ils sont une poignée en France à se laisser ouvrir aussi longuement les portes du direct. Avec le sage, la 2 joue sur du velours : Aisance du discours, provocation policée, ce qu'il faut de culture, un poil d’indignation sans risquer de niquer la promotion ni de compromettre les multiples productions et tournages à venir impliquant les deux parties.
Arditi n'y connaît rien au net et avoue avoir envoyé son premier courriel le matin même ! Pas grave, c'est de la télé, on s'en fout de la crédibilité, ce qui compte c'est la notoriété ! Bernard Tapie vient bien de nous expliquer pendant une heure le métier d'acteur.

4 / L'ANIMATEUR :
Franz-Olivier Giesbert dit FOG le brumeux. Ex-directeur du Figaro désormais au Point. Et pourquoi pas Serge Dassault pour un animer un débat sur la revalorisation du Smic ?

Le débat va donc bon train : Internet, machinerie du diable pour adolescents trépanés générant de la fausse information.

Elizabeth Lévy nous gratifie d'un audacieux : « - Les gens ne sortiraient pas toutes ces vidéos, si ils savaient qu’elles ne seraient pas publiées. ».

FOG ramène le débat sur les appels au meurtre contre Berlusconi observés sur facebook. Bah oui, pas con : pas d'internet, pas d'assassinat politique. Kennedy, Yitzhak Rabin et Léon Trotsky votent pour.

La dame de causeur revient dans les cordes enchaînant un direct sur la polémique Polanski, tout en faisant bien de préciser qu'elle « ne veut pas rentrer sur le fond » pour fustiger les blogueurs qui auraient influencé la volte-face des soutiens pipaule au réalisateur emprisonné. Ces salopiauds ne respectent rien ! Faudrait les enfermer dans un chalet à Gstaad tiens !

Guy Sorman oppose l'exemple de Copenhague : les louanges unanimes accompagnant le sommet dans les médias autorisés contrastant avec les analyses moins optimistes exposées sur les blogs.

FOG s'insurge :
" - Mais enfin, Claude Allègre est invité permanent sur toutes les chaines !"

Et de nous fournir ainsi un bel exemple de l'obsolescence télévisuelle version 2009, le rapport démocratique s'y établissant de la sorte :
- Internet et le débat : c’est la multiplication des opinions.
- La télé et le débat : c’est la réduction de l'opposition à une tête, si possible toujours la même.


Au tour du sage.


D'entrée, Arditi use du principe qui dans la tête des savants est censé calmer les cons : Sortir une citation. Le locuteur aligne ainsi implicitement son discours à venir à la hauteur de la référence célèbre qu'il vient d'exposer :

PIERRE ARDITI
"- Vous parlez de l’ancien monde et du nouveau monde. J’ai envie de reprendre une phrase de Paul Valéry qui dit « la nouveauté d’une chose, n'est pas forcément une qualité intrinsèque de cette chose. »

La classe.

Applaudissements du public. C'est bon les gueux ? Vous avez pris votre torgnole de culture ? Vous emballez pas trop, la suite est pas vraiment du même niveau.

PIERRE ARDITI la voix mêlant suavité et arrogance[2]
" - ...je ne suis pas sur qu'il faille abandonner des choses auxquelles je tiens. L'éthique journalistique j'y tiens. Je ne suis pas un client du net. [...]. Ça n’est pas forcement un monde auquel j’adhère....

GUY BIRENBAUM discrète tentative
"- Bah...vous le connaissez pas.'

PIERRE ARDITI
" - je le connais un peu parce que je vois ce qui vient de là.
"
[Aucun exemple donné]
"- ...Y a quand même quelque chose là dedans bien que je ne le pratique pas vraiment, qui est assez étonnant. Déjà y a cette histoire d’anonymat et ensuite c’est formidable que les gens s’expriment… après tout pourquoi pas... "
[Sympa man, les gens te remercient.]
"- ...Mais y a là dedans de nouveau quelque chose qui rejoint ce que Guy Debord appelle « la société du spectacle... »
[Dis donc : t'as pas un peu oublié qui tu es et d'où tu parles ?]
"- ...Y a quelque chose là dedans qui moi me dérange...."
[Comment dire.... t'es juste inexistant sur le net.]
"...On est face à des commentaires qui n’en sont pas, à des idées si petites ou si raccourcies qu’elles réduisent le propos à néant..."
[Alors que ton propos formidablement étayé, fruit d'une grande connaissance, lui, me bluffe par sa pertinence.]
"...Et aujourd’hui on finit par prendre Stéphane Guillon pour Jacques Julliard ou Luc Ferry..."
[Nous rappelons à notre aimable clientèle que Stéphane Guillon officie à la radio.]

"...Et ça, ça me pose un problème parce qu’un jour on finira par prendre un spot publicitaire pour une tragédie de Racine..."
[J'imagine que c'est une dédicace à l'ami Séguela, autre pourfendeur du net, qui nous vendait déjà à longueur d'émissions TV dans les années 80, la publicité comme un art qui allait supplanter tous les autres.]
"...donc ce monde là ne me concerne pas encore."

La dernière phrase est recouverte par des applaudissements encouragés par la chauffeuse de salle.

FOG flatteur over généreux
"- Le sage fait un tabac, il retourne la salle."

PIERRE ARDITI galvanisé par l'ambiance électrique du meeting anti-net.
"- Je ne suis pas contre. Je préfère lire Le monde, Libé, Le Figaro..."
[On voit ce que ça donne.]


Objection de Sorman qui, comparé au festival de portenawak en cours de projection, passe maintenant pour un ardent progressiste.

PIERRE ARDITI
" - le web...Je peux ne pas être en accord avec une partie de ce qui s’y passe."
[Laquelle ? Parce que là on a toujours aucun biscuit factuel à se mettre sous la dent.]


Objection d'Elizabeth Levy sentant qu'avec un Arditi à la culture, causeur finira par faire partie de la purge.

ELIZABETH LEVY
"- On ne peut pas dire ça. Ça ne veut rien dire internet ceci, internet cela…internet c’est d'abord des tuyaux..."

PIERRE ARDITI
- "Ça c’est vous qui le dites ! Y a des gens qui prennent ça pas seulement pour des tuyaux. Ils prennent ça aussi pour une forme de pensée..."
[A cet instant, je comprends tout. Arditi ne parle pas d'internet mais de lui.]
"...Y a des moments où cette forme de pensée m'inquiète."
[Consulte. Faut pas prendre ses dégoûts pour une réalité.]

FOG trop gentil, passe le plat, enfin la pelle, à Pierre :
"- Je voudrais prolonger ce que vient de dire Pierre Arditi sur internet, c’est à dire "réceptacle des ragots, du cul, du sensationnalisme..."
[Merci Franz-O. On saisissait encore mal le point de vue de Pierrot le flou.]

FOG nous cite maintenant la phrase incontournable de toute conversation télévisée au sujet du net qui se respecte, le célèbre "tout à l'égout de la démocratie" de Denis Olivennes, résumant à elle seule la fracture fondamentale séparant les anciens des modernes.

GUY BIRENBAUM mode dégoûté de la vie, stade 4
"- Pfff...Ce sont des raccourcis tellement faciles…."

LAURENT JOFFRIN sort du coma pour la promo
" - Y a un effet pervers sur internet. On met sur le même plan des informations ou des éléments de savoir qui sont produits avec des règles, avec d’autres qui sont des informations sauvages produites sans aucunes règles et ça c’est dangereux."

GUY SORMAN confiant
" - Ça va bouger…"

LAURENT JOFFRIN bougon
" - Oui peut être mais ça bouge surtout dans le mauvais sens. [...] Une image chipée par un téléphone portable ça n'est pas la même chose qu'un reportage qui a été fait par quelqu'un de compétent par un journaliste qui a vérifié, qui met les choses en contexte, qui applique des règles de bons sens pour donner une honnêteté intellectuelle à ce qu’il fait... "
[FOG l'épaule dans sa démonstration.]
"... Quand on balance des images sans décrypter, c'est pas sérieux, ça alimente la rumeur."
[Bien dit et c'est l'objet de ce billet[3] : décrypter des clichés basés sur une connaissance limitée du sujet, sans exemples ni vérification, et balancés en toute décontraction à un demi million de téléspectateurs .]

ELIZABETH LEVY
" - Ce qu’il y a avec internet, c’est une volonté de contrôle de la société par elle-même."
[Elizabeth comprend très bien ce qui se passe. C'est juste que la concurrence : Ça l'énerve.]

" - ... on rentre dans un monde où tout ce qu’on pourra dire pour être retenu contre nous. Si bien qu’a la fin plus personne ne dira rien."
[Elizabeth pourrait peut-être faire confiance à ses auditeurs et à ses lecteurs pour multiplier les sources et faire le tri, non ?]
"- Et ça vient de la société, c’est pas la technologie qui crée ça."

Birenbaum en appelle à la collaboration et à la bonne entente entre les professionnels de l’information, les blogueurs et les internautes.

GUY BIRENBAUM
"- C’est dans le participatif que l’on va trouver une voie médiane qui va nous permettre de travailler les uns avec les autres. Mais certainement pas en étant front contre front… Il faut arrêter de caricaturer. [...] Moi des rumeurs et des ragots, j’en entends ailleurs que sur internet…"

LAURENT JOFFRIN
" - Y a une idée fausse selon laquelle …"

FOG trépigne et le coupe tout joyeux, fier d'avoir bon
" - Tout le monde est journaliste !"

LAURENT JOFFRIN imperturbable
" - Non, non... c'est l'idée selon laquelle sur internet on serait libre alors que dans les médias dit traditionnels on ne le serait pas . C’est totalement faux. Si vous regardez les informations qui ont vraiment gêné les pouvoirs, elles sont pratiquement toutes sorties dans la presse traditionnelle..."

Ce que confirme la une du Parisien le lendemain :


Laurent Joffrin n'a pas tort. Pour bien informer, il faut enquêter : Il faut du temps donc de l'argent. Les blogueurs, eux font de l'analyse, souvent à chaud, ce qui demande d'autres qualités. D'autant qu'eux ne touchent pas 600 millions d’euros de l’état pour boucler les laborieuses fins de mois en kiosque.

Sorman tente de raisonner le plateau des mille vacheries, établissant un parallèle avec l'apparition de la presse au XVIIe siècle qui obtiendra progressivement sa légitimité par le seul choix du public.

GUY SORMAN
"- On va vivre ensemble. "

Arditi fulmine, Joffrin veut une loi.

Mais... mince c'est déjà la fin du débat qui s'achève là où il a commencé : sur vos applaudissements.

Emportons-nous et imaginons une conclusion à la Sorman :

L'ancien monde
de l'information pyramidale est terrorisé par le mode de communication en réseau.

L'ancien monde
sait que sa survie et sa notoriété dépendent en grande partie de son adaptation à ce nouveau fonctionnement.

Ceux peinant à s'adapter multiplient donc leur présence dans les débats sur le sujet, non pour disséquer les raisons de leur extinction mais pour justifier aux autres et SE justifier à eux le flicage et autres législations punitives engagées pour tenter de la retarder.

Quelle connerie la guerre !


Vous trouverez le débat
sur ce lien.


[1] Paradoxe de Seguela : Consiste à aller à la télé dire des énormités, et buzzer sur le net histoire que la télé vous invite à nouveau pour dire du mal du web.

[2] Ce n'est pas pour rien que notre homme a doublé la voix de Superman dans la VF (version 1978)

[3] Autre que de générer du
Google ranking à Arditi.

28 comments:

/0\ a dit…

Génial ce billet. Avec humour en plus. Je partage ton analyse. Bonne continuation.

t0pol a dit…

Courageux, écouter tous ces pitres pour en faire du verbatim. Ca demande de l'abnégation.

Faudra bien en chopper un, un jour en IRL et lui demander: bon ducon, alors puisse qu'il y a tout plein de saloperie sur internet, cites nous en 3 exemple précis. Et on en parle.

laetSgo a dit…

Ta plume est tjs aussi acerbe Seb ! tu as dû en passer, du temps, à découper toute cette émission au scalpel et à démonter les rouages de ces espèces de shows populistes dont le format en lui-mm a été parfaitement analysé par acrimed (me semble-t-il, en des-cons-posant le Grand Journal) - suis presque étonnée que le point Godwin n'ait pas été approché, en parlant par exemple de la dictature de la transparence sur internet, menant au totalitarisme blablabla... Quoi qu'il en soit, merci pour ce moment de lecture !

Ruminances a dit…

Pauvre arditi... Il est déjà mort...

Seb Musset a dit…

@dagrouik > Je sais. Mais je me dis qu'on sera content de lire tout ça dans quelques années ;)

@laetSgo > voila ce qui arrive quand on traine le vendredi soir sur twitter.

@JF Mabuse > Je crois que notre homme est en parfaite santé et, je le répète, c'est un excellent acteur. Mais bon, faut lui dire qu'il n y a pas que sur internet qoù l'on doit faire attention à ses propos.

Le_M_Poireau a dit…

C'est extrêmement malhonn^te comme procédé. ça reviendrait dans l'autre sens à comparer le travail d'analyse des blogueurs avec la production de deux ou trois numéros de Vidéo Gag ! Si on ne présnete aux téléspectateur que ce petit bout d'internet comme étant représentatif de l'ensemble, évidemment, c'est criticable d'un point de vue journalistique mais c'est tellement plus.
Comme toujours, quelle nouveauté !, la télé fait du raccourci dépourvu de sens !
:-))

t0pol a dit…

@Seb: ce qui est drole ce sont comme toujours les paroles de Barbichu qui explique que le net c'est pas précis, alors que son journal le serait.

Il ose dire ça alors qu'il a fait acte d'allégeance à sarkozy lors de conf de presse.

la femme de George a dit…

elle parle très fort quand même cette Madame Levy .....
Ahhh Pierre Arditi, comme je l'écrivais à G.B je pensais qu'il n'y avait que ma mère qui parlait sans savoir et connaitre...

Anonyme a dit…

Le point Godwin a été mis sur la table du débat par G.B. dès le début, à la fin de la première intervention de Joffrin, c'est dire si ca partait bien ... et quand on sait qu'Arditi est aussi alerte sur internet qu'un homme de Cromagnon, on pouvait pas aller bien loin dans la compréhenssion du net ...

Madame Levy est une femme engagée, surtout la sujet d'Israel, mais sur le net elle semble qd mm moi 'in' avec son site causeur, pcq si tu deviens expert du net dès que tu sors un site woueb, ca en fait des experts en France.

Ruminances a dit…

ah bon, il bouge encore ?

Anonyme a dit…

Le réseau routier est un bouge infecte ! La dernière fois j'y ai vu des caravanes dans lesquelles officiaient des prostituées !

Bouffons est dore et déjà un mot trop faible pour décrire Pierre Arditi et la clique qui l'accompagne.

cedh007 a dit…

je viens d'essayer de regarder le (pseudo) débat,je n'ai pas tenu. tout semble si vide,si convenu. ça fait plus de 2 ans et demi que je n'ai plus la télé et (ho miracle!)ce sont toujours les mêmes têtes,avec les mêmes structures de pensées rigides. entre levy (qui semble avoir un fort penchant pour la zoubroska),arditti (avec ses allures de scottish terrier),joffrin se voulant le chantre de la déontologie et giesberg qui n'a jamais rien eu d'autre a dire que des banalités,il en ressort un portrait ridicule de la télévision française. on sent bien que chacun défend sa chapelle et a peur de perdre sa place si durement gagnée a coup de langue. a vrai dire,il n'y a rien a dire,car ils font le boulot a la place du net. ils disparaitront inéluctablement.

Unknown a dit…

Joli boulot... comme quoi contrairement à la TV sur le Net la réflexion existe avant la promo.

Guyb a dit…

L'inconnu a de tout temps fait peur. Le phénomène internet échappe aux acteurs actuels de la télévision et ils en ont peur. Ils commencent à peine à se rendre compte qu'un bouleversement est en train de se produire et que les jeunes générations préfèrent le net à la TV.

Finalement seules les générations ayant fait fi d'internet apprécieront les arguments - vides - de ce débat.

Ce genre d'emission montre l'impuissance des squateurs de la TV face à l'espace d'expression formidable qu'est internet (avec ses nombreux défauts et qualités).

Guyb.

pilulerouge a dit…

Ceci me rappelle mes études supérieures; et notamment une prof de chimie minérale. Elle avait le don exceptionnel de nous faire collectivement régresser dans cette matière. Ceux qui ont progresser, avait arrête de l'écouter.

Pour les "grands médias", c'est le même constat. Je n'est jamais été aussi bien informé, depuis que je ne regarde plus la télé (sauf périodiquement pour prendre le pouls).

Autre inquiétude, on se rapproche de plus en plus dangereusement du degrés zéro sur l'échelle de la réflexion.

BA a dit…

Une info au sujet de la presse écrite : en France, la presse écrite ne peut survivre … que grâce à l’Etat.

Par exemple, le budget 2010 prévoit que l’Etat ne donnera pas 283 millions d’euros de subventions à la presse comme en 2009, mais 419 millions d’euros !

En tout, d’une année sur l’autre, l’Etat donne 48 % de subventions supplémentaires à la presse !

Lisez cet article :

” La presse française sera contente : la dotation de soutien à la presse française est portée de 283 millions à 419 millions d’euros, soit une augmentation de + 48 %. ”

http://sarkofrance.blogspot.com/2009/12/les-10-petites-surprises-du-budget-2010.html

Vive internet !

Unknown a dit…

Salut Seb,
Régulièrement je parcours tes analyses qui m'éclairent dans la vie de tous les jours. Ce qui me ravit!
Nonobstant, j'ai un néologisme auquel tu as peut-être déjà pensé utiliser(tu as écrit "pipaule" dans ton dernier texte).
Malgré tout je te l'écris car ce mot se moque et résume la médiocrité actuelle:
Pipôle
Bonne continuation, Stéphane.

Nouvel Hermes a dit…

Bravo pour ce billet qui est la preuve qu'il y a beaucoup de choses passionnantes sur le net. Alors qu'il y a sur certains blogs un vrai travail d'écriture et de regard sur l'actualité... Tout ça sans être payé quand les journalistes avec leur cadeau fiscal viennent pleurnicher contre ces méchants blogueurs...

BiBi a dit…

Tiens voilà deux Flèches de BiBi parues sur son blog à propos de cet insupportable Arditi :


(18 sept.)
1. Sentiments définitifs.

Pierre Arditi joue «Sentiments provisoires» au théâtre mais ses déclarations au Figaro (15 septembre) sont des Sentiments définitifs. Ainsi, pour lui, Chouchou aurait «une énergie qui force l’admiration». Il poursuit : «Je ne peux pas dire du mal de lui quand il reprend des idées de gauche… Pourquoi faudrait-il le vilipender ?» Jusqu’à présent, Pierre Arditi était le chouchou de ces dames. Il ne va guère tarder à être le chouchou de son homme.


(20 décembre)
PIERRE ARDITI (2)

Pierre Arditi est «passionné de politique». C’est son hobby. Il participera et animera l’émission de Pierre Sled à partir du mois de janvier («ça va faire du bruit» sur la Chaîne Parlementaire). L’acteur, qui déclara «admirer Sarkozy», sera «opposé» à PPDA, ex-candidat UMP. On appelle ça un Débat contradictoire, un peu à l’image de celui «opposant» Joffrin et Sylvie Brossolette tous les matins sur France-Info. BiBi, qui regrettait simplement la disparition du très objectif UMP Jean-Marie Cavada, voit enfin un vide doublement comblé.

A bibientôt.

Anonyme a dit…

Ce pseudo débat m'a moi aussi cassé les c...

Ils nous en sortent quand même des pas mal, on pourrait presque en faire un lipdub (hin hin).

Lévy qui se pose en jeanne d'arc partie à la défense de l'éthique, j'en rigole encore.

Sorman qui n'y pige intégralement rien et va se cacher derrière l'argument "de l'inconnu qu'on ne connait pas et qui nous fait peur".

Birenbaum montré du doigt comme le salaud de service qui encourage "ce sale réseau de malades qui grouille de pirates horribles et de pédophiles en puissance".

Le fin du fin reste Arditi, que ma foi j'aime encore bien de temps en temps au théâtre, qui viens nous faire sa scène du quatre sur le piratage et presque demander ouvertement que l'état prenne le contrôle total du réseau pour ne plus laisser "filtrer" que le contenu jugé "acceptable"...

Qu'est-ce que ca serait si tous ces "braves gens démocratiques et pour la liberté d'expression" étaient fascistes tiens !

Et en passant, je défie quiconque de trouver une pièce de théâtre ou une fiction de téloche comprenant Arditi sur "le réseau peer to peer du mal", lol.

naradamuni a dit…

Lefebvre et l’UMP sur internet : c’est celui qui dit qui est (un voyou)….
c'est le pourfendeur de ces voleurs lui-même qui se révèle «piller» (pour reprendre un vocabulaire qui lui est cher) le travail d'un autre.

En effet, quel n'a pas été l'étonnement à la rédaction de slate.fr en découvrant sur le site de Frédéric Lefebvre un papier signé Quentin Girard, article paru sur notre site le samedi. Une reprise qui n'a (évidemment) fait l'objet d'aucune autorisation puisque nous n'avons même pas été prévenus. D'abord, le texte est repris en intégralité sans permission ni de l'auteur ni du site. En outre, tous les liens qui émaillaient l'article original ont été supprimés. Et en prime, si la source est citée, le lien en bas de page n'est pas actif, il s'agit juste du copié/collé du texte de l'url.

En février 2009, l'UMP avait déjà été accusé par le groupe de musique MGMT d'avoir utilisé frauduleusement deux de leurs titres lors de meetings politiques. Et aujourd'hui même, on apprenait que les droits pour utiliser le titre qu'on entend dans le lipdub de l'UMP n'avaient pas été versés.

http://www.slate.fr/story/14465/frederic-lefebvre-pirate-slate-pillage-droit-propriete

pilulerouge a dit…

Bravo Seb. Beau carton sur Agoravox.

Trader a dit…

La question du Net ne se pose plus ailleurs dans le monde. Si on en parle, c'est pour pointer du doigt certaines dérives, sauf que la marche en avant du Net n'est plus remis en cause.

Depuis des lustres.

Et Arditi est un pur inconnu en dehors de l'Hexagone. Sincèrement, en quoi serait intéressante l'opinion d'Arditi???

On vit une très grande transition civilisationnelle à bien des points de vue.

Et on n'a pas le choix.

Goupil a dit…

@ Trader :
Ne t'imagine surtout pas que "la marche en avant du net" soit acquise, en particulier en France, où Arditi passe encore pour un intellectuel de gauche. Ce genre de pseudo-débat sert justement à promouvoir la loi LOPPSI 2 qui va définitivement enterrer la neutralité du net, et avec elle le côté participatif du web 2.0 qui chagrine tant notre minarque.
http://goops.fr

Anonyme a dit…

Il y a peut-être une part de cirque dans tout cela, la peur qu'un cirque concurrent vienne prendre le monopole. Le net est une révolution : par rapport au nombre de diplômés, le pourcentage ayant un accès à l'édition se réduisait depuis le 18ème siècle, le net et lulu.com viennent remettre les pendules à l'heure.

muondo a dit…

très bon blog,bien écrit et les sources sont pertinentes,bravo!

muondo a dit…

c'est quand que tu reviens on te regrette!

avafx a dit…

Généralement je ne poste pas sur les blogs, mais je tiens à dire que ce blog vraiment obligés de le faire! Merci, vraiment blog sympa.

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