25 mars 2009

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On avait dit pas les enfants !

On avait dit pas les enfants !
Odyssée générationnelle en F4 signée Seb Musset. Réglage : C'est la fête, thermostat 7.


* * *

- "Mais dépêche-toi Bertrand ! Quel boulet !"

Aux ordres de Loute, Bertrand accéléra le pas. Pas facile avec le porte bébé et son fardeau en combi qu'il ne fallait surtout pas réveiller au risque de subir une double peine : Les hurlements de la petite et la colère de Loute. Bertrand aurait bien passé son samedi à regarder un match de foot, boire des bières ou mater décolletés et strings débordant du jean dans un bar à foot en buvant des bières mais, sa précieuse Loute en décida autrement.

Cet après-midi, c’était goûter chez Magali pour les 2 ans de son mini-moi, la potelée Stella.

Bertrand se réconfortait comme il pouvait, levant les yeux vers les façades du quartier de barres où ses anciens camarades d’école de commerce achetèrent un F4 il y a deux ans. Il lui semblait que, depuis, les panneaux
A vendre s’y multipliaient.

La déprime des autres aide à supporter la médiocrité de sa propre vie.
Bertrand se remémorait Chou et son achat : Cet appartement financé pour moitié par une avance de papa et, pour l'autre, par un crédit sur 20 ans. Belle affaire dont l’acte de vente fut signé au plus haut de la côte du quartier. La transaction bouclée, par spams et SMS spasmodiques, Mag et Chou s'étaient vantés d'un rabais fiscal que le futur président, une fois élu, leur confectionnerait. Rétroactivement, rien ne se passa comme prévu. A quelques jours près, ils n’eurent rien. Pour eux, le seul prix fluctuant fut celui à taux variable de leurs mensualités. Cette déconvenue permettait d'estomper chez Bertrand, ayant lui-même perdu 20% sur la valeur de son deux pièces en antépénultième périphérie, le poids d’un après-midi chez ses copains les blaireaux.

Au début des années 2000, la mairie avait abandonné ses prérogatives pour faire de cette zone de logements sociaux, une terre de spéculation pour des particuliers euphoriques à qui les banques prêtaient alors les yeux fermés. Ainsi explosa la valeur de ce qui devait être loué à tarif plafonné. Début 2009, la machine était cassée. Les prix des appartements se dégradaient désormais plus vite que la cage d'escalier vétuste et mal odorante de la tour B que Bertrand et Loute, faute d'ascenseur en marche, empruntait pour accéder au 4e étage.

La porte 7 s’ouvrit laissant échapper l'agitation enfantine
de La Party organisée par une Magali au point extatique de la surexcitation. Loute présenta sa dîme, deuxième étape après le RSVP du carton d'invitation, nécessaire pour franchir la ligne du club privé. C'était un présent dont Magali n'eut pas à palper l'emballage bien longtemps pour deviner qu'il s'agissait d'un "- Super porte bébé Corolle rose à bretelles ajustables pour que Stella joue au papa !" puisque c’est elle qui avait dressé, par échange de courriels, la liste des offrandes à déposer en ce samedi, au pied de sa fille-reine.

Magali guida Bertrand et Loute vers le canapé des parents immobilisés
par leurs enfants. Esquivant les cavalcades de gamins, enjambant les tapis d’éveil et leurs poupons baveux, Loute, Bertrand et la petite Ambrosia en bandoulière pénétrèrent dans le saint des saints sous les regards amorphes des jeunes adultes compactés, à la mode sardine, dans le sofa poids lourd traitement vachette, à sangles croisées et mousse mémoire. Qui serrant son gobelet de Champomy, qui piquant au cure-dent de plastoc son olive hard-discountée sur son porte-cornichons en imitation Vuitton, le tout sur fond de rugby diffusé live sur un grand écran que personne ne regardait.

"- Bordel c’est qui tous ces cons ?" pensa Bertrand tout en lançant dans un réflexe de télé-prospecteur à la brochette de coincés un "- Bonjour, moi c’est Bertrand !" L'homme, emmêlé dans le porte bébé, peinait à se dépêtrer de son Ambrosia et suscitait les gloussements de l'assistance. Loute, elle, scrutait des plinthes aux frises, les dernières gadgets décoratifs de l’appartement refait. S'inscrivait en surimpression dans son regard terminatoresque la mise à jour des prix des plus récents catalogues Ikebas, Leroy-Malin et Bricodemencia.

Magali fit remarquer qu’elle avait acheté un nouveau jeu de chaises exceptionnelles. Et Loute de rétorquer : - "Philippe Starck sur "ventes-privées" ? Moi aussi je les ai."

Accumulant les vestes des invités, Magali fulminait en secret. Déjà
doublée par sa soeur, maintenant Loute ! Mais qu’elle était cette époque barbare où les valeurs d'exclusivité commerciale et d'élitisme de clientèle se perdaient !

- "Bon bah, je vais porter vos affaires dans LA CHAMBRE D’AMI." Lança Magali, prenant soin d’appuyer sur cette dernière partie de phrase qui faisait la différence avec le maigre 50m2, classé pourri, de Loute et Bertrand pour lequel le couple s'était seulement endetté à 22%.

Chambre d’ami ou pas, celui qui aurait croisé le regard sombre de Magali dans le couloir aurait saisi que la prochaine urgence pour elle et Chou, était ici de tout refaire. Motif : Profond ennui.
Ne prêtant pas attention aux deux marmots en train de se disputer à coup de pelle un decepticon dans le coffre à jouets, Loute acheva son scannage panoramique du salon / salle à manger, par un : - "Tu as acheté le kit birthday avec les cotillons et les sifflets. Ca c'est une bonne idée ! 9.90, c'est vraiment pas cher."

Bertrand eut le pressentiment qu'aujourd'hui, pas plus qu'au précédent goûter pour les "un an" du fils de Pierre, ne seraient abordées les questions de fond relatives à la restructuration de l'économie de marché et aux nouvelles perspectives géopolitiques qu'initiait le récent cataclysme économique mondial.

- "Tiens Bert', au lieu de rêvasser passe-moi un Pépito."


Tandis qu’un des trentenaires parmi les semi-assoupis
donnait le biberon au petit dernier sous le regard inquisiteur de sa Margot de PACS lui aboyant un "- J'espère que cette fois t’as mis la bonne tétine !" à euthanasier la libido du gringalet pour le prochain semestre, Bertrand brisa la glace :

- "Tiens, vous aussi vous avez l'intégrale de "Friends" ?" Chou, entrain de décorer la pièce montée pour Stella, n'était pas peu fier.

- "Ouais c'est l'édition 2003, avec le coffret série limitée en forme de Central Perk. Je l'ai acheté à -50% sur "prixmassacré.com"."

Matthieu, programmateur
action script, dont tout le monde jusqu'à sa femme ignorait le nom, se lança :

- "Mon beau-frère a le même."


Et sa Julie de le rectifier sur le champ d'un sévère :

- "Mais dit pas n'importe quoi ! Eux y z'ont l'édition finale. Dans le coffret
Central Perk, y a pas les 10 saisons. Y en a que 9".

Dans le fourreau cartonné imitation immeuble américain, lui-même encastré dans l'unique rayon de la bibliothèque entre un dvd des yeux dans les bleus et un trivial Pursuit, venaient se ranger les neufs premières saisons de la série culte qui avait bercé les jeunes années de la génération des récents parents. Les péripéties socio-conjugales des protagonistes de la série n'étaient pas pour rien dans le quotidien des couples présents, elles contribuèrent à désinhiber l'auditoire féminin alors qu'elles émasculaient progressivement ses hommes de main, les rétrogradant au statut d'animaux de compagnie.

Pour l'anniversaire de Mag, Chou lui avait acheté la saison 10.
Celle où les mâles, urbains convaincus, après s'être fait baladés pendant neuf interminables années au gré des conditions indiscutables d'indépendance de leurs belles, de leurs pulsions sexuelles, de leurs multiples écarts de coucherie là où eux avaient un impératif d'abstinence, de leurs plans de carrières et, la trentaine entamée, de leurs envies de mariage à satisfaire sur le champ, quittaient enfin l'appartement à la colocation idéalisée, traînant les poussettes d'enfants qu'ils s'étaient fait faire dans le dos vers ces sombres pavillons de banlieues qu'ils payeraient en 20 ans à la sueur de jobs peu reluisants pour leurs poufs obsolescentes.

Au sortir d'une décennie de ce régime télévisé, les jeunes garçons déjà déstabilisés par une conjoncture marécageuse et un déficit de testostérones pour cause d'excès de Mac-Daube n’avaient que deux options : Se maquer rapidement avec la première venue issue d'une catégorie socio-professionnelle leur permettant de se maintenir au niveau de vie de leurs parents ou bien, pour les plus courageux, devenir pédés.

Avec les années, et fort de son expérience avec Loute
qui se résumait au marathon continu d’un centre co' à l'autre afin de rester dans les critères du socialement intégré, Bertrand enviait presque ses collègues d'open-space, hétéros ayant plaqué femme et parfois enfants, devenus homos pour ne pas rester fiottes.

La jeune épouse du tertiaire, imbue et éduquée, ne vivant que pour la thune et les apparences, fondue au marché et au job qui tue, était le calvaire du jeune mâle occidental. La bonne copine faite épouse à la va-vite pour calmer les parents et se payer un appartement était un concept qui avait eu le vent en poupe ces dernières années mais dont maintenant les Matthieu, Bertrand et autres Chou payaient les frais. Obligation quasi contractuelle leur était faite de se soumettre aux désirs matériels, ludiques et comportementaux de leurs épouses et, par ricochet, de se soumettre en continu à ces boulots pas géniaux, histoire de ramener ce blé qui faisait toujours défaut pour s'acheter encore plus.

Après
Friends, les couples, plus mûrs, étaient maintenant de fidèles adeptes de nouvelles séries américaines : CSI, Dr House ou Cold Case. Les couples, dont la moitié n'ouvrait pas un livre de l'année, parlaient de "qualité de scénario" pour expliquer leur addiction à ces séries. Leurs héros y étaient des caractères uniques, voire excentriques, avec des métiers à responsabilités clairement définissables où ils excellaient, soit en indépendants, soit en envoyant ouvertement balader des supérieurs dépassés.

Bertrand n'était pas dupe,
il voyait dans ce modèle professionnel utopique la principale raison du succès de ces shows auprès de spectateurs qui, le reste de leurs journées salariées enduraient l'inverse. Lui comme les blaireaux sur canapé végétaient dans des jobs ennuyeux dont ils n'avaient qu'une vague idée de la finalité et dont l'intérêt était souvent inversement proportionnel aux règles auxquelles ils devaient tous se plier, en camouflant originalité et libre-arbitre, sous peine d'être remplacés dans la seconde par une hiérarchie intransigeante.

- "Bert' tu veux du baba au rhum, de la tarte tatin, un opéra, du vacherin, du sorbet vodka-citron, un Kougloff, du gateau au yoghourt ou de la salade de fruits ? "

Magali, elle, nageait en plein bonheur,
se délectant de servir selon leurs souhaits des invités submergés par l'offre pâtissière. Ces réceptions offrant à Magali l'occasion d'entasser 20 personnes dans le 70m2 et, à chaque petite assiette du service en porcelaine offert par belle-maman de remplir sa fonction, étaient de ces moments trop rares où la jeune femme ne simulait pas l'orgasme.

- "J’arrête pas depuis une semaine !
" Lança la jeune mère qui, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, aimait avant tout qu'on la plaigne.- "Viens souffler tes gâteaux Stella !"

Pour la petite, n'ayant à deux ans qu'une idée floue de ce concept d'adulte grabataire qu'est l'anniversaire, il n'était pas évident de trouver la force de venir souffler ses bougies. D'autant qu'elle était tranquillement entrain de trainer dans le couloir la petite Jessie par les cheveux comme elle avait vu faire dans Dexter, la série qui faisait aimer les serial-killers.

Magali se tourna vers Loute :
- "Elle est toute excitée. C’est son deuxième goûter ! Hier on en a fait un chez maman parce que ma sœur ne pouvait pas venir dimanche. Et on remet ça demain, en famille !" Rajouta l'hôte avec une pointe de snobisme. Et de poursuivre, plus bas de peur que sa fille ne la prenne en défaut : "- On a du lui acheter d'autres cadeaux pour demain, histoire que ça fasse pas minable".

Et oui, Bertrand avait bien entendu : Le lendemain, dans le même appartement, sous couvert de nouveaux invités, le cérémonial recommencerait.

Un instant, il eut envie de demander par simple logique
: "- Pourquoi ne pas avoir fait un seul goûter d'anniversaire samedi, réunissant tout le monde ?" Mais il se retint. Dans ce genre d'environnement plus policé qu'une talk-show politique d'Arlette Chabot, tout lanceur de polémique (qu'elle soit immobilière ou relative à la mauvaise éducation des enfants) s'autocensure de peur d'être exclu du cercle des amis pour la vie.

De logique dans cet univers où l'on ne retient du monde que les additions, il n'en restait que deux, complémentaires :
Celle de la représentation et celle de l'horreur du vide.Ce goûter à la décoration soignée, avec ses alibis de bonnes intentions, sa tonne de cadeaux inutiles qui à peine déballés finiront comme les autres dans les coffres en plastique Ikebas désormais si nombreux que Chou et Magali songeaient sérieusement à acheter plus grand pour mieux les ranger, n'était que la deuxième étape d'un week-end entièrement dédié à la célébration d'une gamine sachant à peine parler et dont Bertrand pouvait pronostiquer que ses parents ne réussiraient qu'une chose avec elle : Générer chez l'innocente, dès son plus jeune âge, un insatiable besoin de posséder.

- "Vraiment vous la gâtez trop ! Stella a déjà eu trop de cadeaux ! Des vêtements de sa Mamy, un tableau noir pour jouer à la maîtresse et une maison des elfes que je lui ai acheté à –20% chez Tartine et Mongola avec mes chèques cadeaux de chez Bouiboui mobile. Et maintenant tout ça ! Dis merci ma Stella !"

Magali se rendit enfin compte que Stella n'était plus dans la pièce depuis un moment.

Assis au bord de l'abondance, sur le pouf Art Déco. Berçant d'une main son Ambrosia, avec sa part de gâteau au yoghourt dans l'autre, Bertrand fixait dubitatif cet univers claquemuré aux désirs catalogués. Alternativement matérialiste et jaloux, conscient de rien et naïf sur tout, c'était un monde d'intérieurs surchauffés et meublés jusqu'à la gerbe, confortables à étouffer et dont le jeune homme, qui n'était plus si jeune, se rendait compte trop tard qu'il lui serait désormais compliqué de s'en extraire sans douleur. Pour eux, lui et ses amis les blaireaux, Bertrand eut la funeste vision de lendemains douloureux. Qu'allaient-ils devenir dans la société de la pénurie qui se profilait ?

Eux qui n'appréhendaient du monde que ce qu'ils pouvaient en consommer.

Des plus hautes sphères bancaires aux concepteurs trentenaires de parades d'anniversaire, ce n'était pas tant le capitalisme qu'il fallait moraliser que ses soldats fanatisés.

Comme cela faisait dix minutes qu'il ne disait rien, histoire de ne pas passer pour un hérétique, Bertrand, pas sportif pour un sou, alla se servir un godet de Champomy en demandant à Chou :


- "Et ce match de rugby on en est où ?"


* * *

P.S : Parce que cela a un petit rapport...






26 comments:

Anonyme a dit…

Bonjour,comme souvent je suis passée vous lire.
Aujourd'hui je me permets d'émettre une toute petite remarque.
Bien qu'aimant votre style à la fois désespéré et cynique face aux trentenaires d'aujourd'hui,je trouve que cela ne reflète tout de même pas la majorité de nos congénères.Ceux que vous décrivez me semblent très parisiano-parisien.
Les "provinciaux",d'après ce que je peux en juger (par le petit bout de ma lorgnette),sont certes un peu voir beaucoup footeux souvent,voitures et écran plat parfois,mais M6 rarement.Déjà pour la plupart le principal est de faire manger la petite famille,beaucoup ne sont pas proprios,et certains (pas seulement étudiants) sont de vrai réfractaires aux normes établies.
Si il te vient l'envie de te ressourcer voir de changer de cible regarde: chez nous le 19 mars "les poupouf et boyz band 12-17 ans" semblaient faire un cortège certes coloré mais totalement indiférent à notre manifestation:ça c'était navrant.
Cordialement
Enora.

Denis a dit…

Seb une fois encore j'ai ris :)

1) HO! la faute -> "Mon beau-frère à le même". Pourquoi un accent sur le "a" ? Est-ce pour imager l'ignorance des personages qui n'ouvrent jamais un livre ? ). Je sais on en fait tous des fautes, mais un article à diffusion publique c'est plus joli sans fautes ;).

2) Au premier commentateur : je ne pense pas que les personnes décrites par Seb soit des stéréotypes parisiens. Je dirais que cela correspond à beaucoup de gens ( de tout a(accent chapeau)ge ) des grande ville.

Seb Musset a dit…

a anonyme > Mauvaise critique : Paris est surement la ville de France avec le moins de petits couples trentenaires de classe moyenne. Des célibataires à fort pouvoir d'achat oui, et encore. C'est plutot une ville d'immeubles vides.

Si tu veux du portrait provincial, je te renvoie à "Avatar" qui en regorge.

a Denis > Merci pour la correction. C'est facheux mais j'ai énormément de mal à lire sur les écrans.

Fred a dit…

Certes Seb force un peu le trait(et encore... je dis peut être ça pour me rassurer tellement ça fait flipper) mais c'est tellement ça!
Je me délecte à chaque lectures sur ton blog! Merci ;-)

Anonyme a dit…

Trois milliards d'années d'évolution pour en arriver là.

C'est triste.

Anonyme a dit…

A Denis,
oui je pense que tu as raison.

A Seb Musset:
c'est vrai je ne suis pas parisienne,et il m' est donc difficile de voir ce qui ce passe là bas.Mais ceci dit je ne reconnais pas dans ce que tu décrit les couples de trentenaires que je connais...
Peut être que je ne fréquente pas les bons spécimens ...
Pour "AVATAR" je n'ai pas encore sauté le pas mais ce n'est qu'une question de temps...
ENORA.

supahumandignity a dit…

Excellent !!
MERCI

À quand la série CHOU&MAG en DVD collector?? ...Mais la version coffret intégral avec les scène bonus bien-sur !!! ^^

SHD

Anonyme a dit…

Et en voilà une de plus qui illustre bien la féminisation de notre société : Elle rapelle sans peine certaines scènes de Sex and the City : quand toutes les meres à la new yorkaise friqués se retrouvent avant la naissance pour offrir des cadeaux à la prochaine progeniture, ces gens calque leur vies sans vraiment sans rendre compte sur le modèle anglo saxon. Voilà ce que sont devenus les petits garçons et petites filles des années 80 : le consumerisme dans toute sa splendeur, et surtout le montrer à ses amis, qu'on est comme les autres et que nos enfants auront tout ce qu'ils veulent .. (Ce commentaire n'est pas de moi, mais de mon amie, c'est dire si la prise de conscience issue des écrits de SM (entre autres..) commence à faire son chemin !)

Anonyme a dit…

Tu devrais lire Dostoïevski, si ce n'est déjà fais. Crime et Châtiment pour être plus précis.

Anonyme a dit…

je vous laisse, faut que je cause a ma belle, elle est encore devant ce satane "cold case" !

stef

Jean Foulque de Mascareigne a dit…

Une vraie tuerie comme souvent avec Seb Musset, cette impression de crescendo dans l'horreur au fil du texte, et au fil du temps m'évoque (toutes proportions gardées) les bouquins d'Hubert Selby Jr...

kaotoxin records a dit…

quand je serai grand, je voudrais être Seb Musset!

Anonyme a dit…

Bravo, ça ressemble à du Zemmour !!!

Anonyme a dit…

Apres 10 ans de friends il y a maintenant Plus belle la vie ! Tous les soirs petits cours de psycho en douce! ZZzzzZZz

Seb Musset a dit…

a Arnaud > C'est quoi ça "Crime et Chatiment" Le nouveau Vin Diesel ? ;)

a Anonyme > "Plus belle la vie" (au moins le titre ne trompe pas sur la marchandise) j'ai du mal et "Dr House" je n'ai pas pu dépasser l'épisode n1 (c'est filmé par un robot). Grâce à ces petits détails qui marginalisent son homme, je peux l'affirmer : Je suis un vieux con totalement largué.

Anonyme a dit…

Curieux ça, j'aurais plutôt cru que Dr House te ressemblait justement.

Bon, d'accord que les scénars médicaux, de plus en plus tordus n'intéressent que les médecins (et encore), mais les dialogues par contre...ce petit ton caustique...non ?

D'un autre côté, il est facile de railler l'immersion abusive dans ces séries, ou le mimétisme, mais personnnellement, je vois ça comme une des multiples soupapes qui empêchent le schmilblik d'exploser aussi, comme le lotto par example. Si y'avais pas moyen de se réfugier dans des réalité alternatives, sûr que la médiocrité du nôtre nous exploserait à la figure...

Julien Forissier a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Julien Forissier a dit…

Californication, ca c'était fun...

Bref, je rejoins un peu Enora sur ce coup.

Je trouve personnellement que tu t'enfermes un peu trop dans une critique caricaturale d'une frange de la population qui ne reflète pas la majorité.
Tu nous dépeins avec une haine palpable des couples (avec ou sans enfant) voués au culte de la mass-consommation qui ne voit leur réussite sociale que dans l'achat compulsif d'articles faussement hype vu dans M6 déco, maisons et jardins ou le catalogue casto.
Des couples finalement pas si nombreux, même si les médias tente de nous faire croire que c'est une majorité.

On pourrait faire la même critique des couples aux antipodes de cela : ces couples bobos, qui ne souhaitent habiter qu'en hypercentre ville, qui ne jurent que par le petit boucher du coin de la rue, en se disant faussement écolo parce qu'ils vont bosser à 1km de chez eux avec un vélo de ville pliant "Brompton" payé une petite fortune chez le bouclard du coin...

Je crois que chacun est la caricature de l'autre. Un peu comme l'adage qui veut que nous sommes tous le con de quelqu'un d'autre.

Chaque mode de vie a ses travers, l'ultra consommateur primaire qui s'achète des écrans plasma jetable à 899€ chez Darty en 20x avec un TEG de 18,99%, comme l'anti consommateur primaire qui se refuse à regarder la télé parce que ce serait un désaveu vis à vis de sa communauté "d'anti tout"

"les croissants contre les décroissants", çà va finalement devenir le nouveau combat dans la luttes des classes. Fini le débat droite/gauche bien trop suranné. Aujourd'hui la scission se fait entre ceux qui veulent travailler plus pour consommer plus, et ceux qui veulent consommer moins pour pouvoir travailler moins (et faire autre chose de plus intéressant)... Choisis ton camp camarade !

a+ séb

Anonyme a dit…

Rire ou vomir il faut choisir. C'est exprimé avec une belle acuité. J'ai ri pendant la lecture mais maintenant j'ai un peu la gerbe.
Surtout que je me suis tapé les commentaires... suspects (certains).

Anonyme a dit…

"nous sommes tous le con de quelqu'un d'autre" comme c'est pratique. Ainsi noyé dans la relativité absolue de l'opinion tout est possible. Dites n'importe quoi de toute façon tout n'est qu'une question que de goût.
Mais surtout faites n'importe quoi je prierai pour que vous obteniez rapidement un Darwin Award...

Anonyme a dit…

Intéressant!
Mais bon demain c'est vendredi, et qui dit vendredi dit Triple Karmeliet et tartiflette...

A+

Anonyme a dit…

Il existe plein de trentenaires intéressants, courageux et porteurs d'avenir. Evidement, vous ne pouvez le savoir: vos seules références proviennent de la télévision. (J.Coupat, Steevie)

Seb Musset a dit…

On me traite de Zemmour, on me traite de Dr House... alors qu'au fond je ne suis qu'une éponge.

Je suis un des rares "bobos-écrivains-bloggeurs" à ne fréquenter ni écrivain, ni bloggeur, ni bobos.

Serais-je un bobo ? Vu mes revenus, mon absence de patrimoine, mon style de vie et ma surface d'habitation, je crois qu'il y en a d'autres avant moi (même et surtout dans mes personnages) qui mériteraient cette qualification.

a Roger > le jour où Julien Coupat aura ne serait-ce que la moitié du temps d'antenne dont dispose Steevy (sur la télé publique) pour dire ce qu'il pense, je fais un article à votre gloire.

a Julien > Je suis assez d'accord avec ta vision. Pour ce qui est du côté "enfermé", ca fait deux ans que j'écris sur Sarkozy et sa politique promise. Maintenant que tout se confirme, j'ai deux options :

- Re-Publier mes anciens articles et dire "voyez comme j'avais raison"

- M'intéresser aux derniers irréductibles et essayer de le faire comprendre "voyez comme vous avez tort !"

akrak a dit…

Bonsoir Monsieur Musset,

je dois vous avouer que vos écrits me dérangent malgré moi : je pensais qu'avec l'âge et l'expérience, on perdait un peu du caractère moutonnier adolescent qui faisait fureur au collège.

notre génération de trentenaires est en pleine facebook-attitude et cela me fout les jetons : des bac +5/+8 satisfait(e)s de leur situation bien conformiste, de ne pas d'impôts malgré de bons salaires, de leur week-end au ski, de leur soirée Guitar Hero. Je, Moi, mon nombril, mon piercing, ma voiture, ma WII, mon appart'...,

une réflexion politique proche de l'huître : surtout ne pas déranger, ne pas parler de choses qui fâchent.

le sommet de l'OTAN et ses à-côtés sécuritaires n'est vu que par le prisme des soucis de circulation.

Donc, comme dit plus haut, malgré le côté un peu exagéré de vos écrits, je ne peux m'empêcher de venir et revenir vous lire.

P.S : quand nous parlerez-vous d'amour et d'espoir :-) ? ou de sexe joyeux, tiens.

sylvia a dit…

"Familles! Je vous hais!...Possessions jalouses du bonheur!" Gide

je suis d'accord avec une version intégrale et bonus d'une série avec Chou et Mag, car j'ai 30 ans et j'ai raté Friends! ma vie est menacée en permanence...

Anonyme a dit…

J'ai lu, poussé ici par Esprit Riche, je lis encore le blog.
J'ai lu, poussé par le hasard, plus en profondeur cet article.
J'ai souri,
j'ai tiqué,
j'ai hésité,
...
et puis,
quand j'ai vu que tout ce que je lisais c'est tout ce que j'avais été,
là,
j'ai moins ri.
J'ai pleuré,
et j'ai vomi.

Et j'ai pleuré.
Encore.

Merci.

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