1 mars 2009

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Quand le roi foire


Bientôt deux ans de règne du héros réformateur de la modern politic qui allait sauver La France prise en otage par l'héritage de 68. Résultat : Une croissance négative, une hausse record du chômage, une classe moyenne défoncée, des milliards dilapidés pour sauver les amis banquiers... Et la sale histoire n'en est qu'à son début.

Pour ceux qui ont raté les premiers épisodes:
Ce beau matin de mai 1993, je découvre les images (déjà sur la première compagnie) du jeune maire de
Neuilly-sur-Seine sauvant un enfant des griffes d'un Human Bomb à qui il a promis qu'ils pourraient être amis et qui sera neutralisé d'une balle dans la tête quelques heures d'après. J'ai la conviction qu'un jour, le héros du flash spécial, occupera la plus haute des fonctions.

Quatre ans plus tard, un matin de janvier 1997 suite à ma rencontre musclée avec la police municipale de la même ville me molestant au prétexte que j'avais une caméra à la main dans la rue des riches et pas de carte de presse, je suis soulagé que les méthodes utilisées les nervis de la mairie (sous le choc, je mis quelques minutes à saisir qu'elles étaient totalement illégales) ne soient étendues à la nation.


2005, coup de Karcher chez les pauvres, j'ai la certitude qu'elles vont finir par l'être.

Début 2007, je ne ménage pas mes efforts pour alerter des dangers économiques qu'impliquerait pour la plupart de ses électeurs, l'investiture au pouvoir suprême du représentant de commerce des puissants.

Mai 2007, rendez-vous avec le grand dégoût.

Puis, très vite,
sur la base de signaux monarchiques relayés par une presse de palais qualifiant jouissance, horlogerie ostentatoire, inconséquence et suractivité de coup de jeune pour la fonction présidentielle, je retrouve la niaque nécessaire au cassage du cabot nabab.

A partir de la fin 2007, les électeurs des couches populaires, extasiés d'hier, ne cessent d'être déçus. Ils seront surpris sur la forme (exemple : un mannequin milliardaire à Eurodisney là où on pouvait s'attendre à une présentatrice à nom de voiture de luxe au Parc Astérix) mais le fond du programme est respecté :

Consolidation du communisme des possédants.


De la mi 2007 jusqu’à la fin 2008, j’accompagne dans la joie et la bonne humeur littéraire les escroqueries du vainqueur, sa kermesse gesticulante tapissée de bon sens et de costards trop grands, ses humeurs de Bad boy, ses risibles démonstrations de force sur la scène internationale, ses soubresauts en jet de Vierzon à Melun et du Guilvinec à Saint-Lô, les insultes envers ses ouailles et les rebondissements quotidiens des polémiques lancées le matin et démenties le soir par ses sbires zélés[1] maniant goguenards de la nitroglycérine idéologique avec la complicité des radios périphériques.
Fin 2008, il me semble que j'ai fait le tour de l'homme qui voulu être roi. Je calme la cadence des plaidoiries. Démonstration est faite par l'intéressé : Monarque d'opérette, il se révèle président pitoyable. Il se fera bien plus de mal tout seul que je ne pourrais lui en faire.

Pourtant
, les rares fois où je supporte plus de dix secondes de voir le héros s'agiter sur l'écran, reste ancrée cette viscérale sensation qu'à travers lui, une sombre destinée attend les Français.


Dans l'épisode de cette semaine :
Février 2009, chaque titre de l'actualité le concernant confirme à la nation américanisée que celui qui s'autoproclame omni-président n'est ni De Gaulle ni Jack Bauer mais plutôt de ces personnages quelque part entre Kinski en Aguirre et la tête-à-claques de Junior le Terrible qui sont du genre à emporter avec eux leur pays-jouet à l'enfer des enfants gâtés.
Pas loin de deux tiers des français et une partie de son camp partagent mon opinion. Le reste se scinde en deux : Les riches et les crétins. Ceux-là ayant comme ultime argument qu’avec l'aut' folle ce serait pas moins pire.

Les constats s'imposent, cinglants. Du pouvoir d’achat, de la croissance et du travail, ce président a tout foiré.[2]

Ajoutons à l'incompétence, la lâcheté et le mensonge et le portrait de l'autocrate se complète, façon caricature, sous les regards abattus des ravis du 7 mai.

Certains purent se hasarder à penser que la crise, cette méchante épidémie venue de l'étranger, révélait ses qualités du leader. Les mois s'enfilant dans le gris et la crise s'enfonçant dans le concret, l'omni-bande-annonce révèle jour après jour à l'opinion publique les limites de son seul logiciel d’analyse :

Protégeons mes copains les blindés et sacrifions les cons[3].

Seulement voila, l'update vérolé par les bugs n'en finit plus de planter le système (scandaleusement installé par défaut sur toutes les machines).

En titillant sans trop la brusquer la France du milieu, je constate qu'au regard de la destruction progressive de ses perspectives promises (à savoir thune, toit et boulot garantis à vie et toujours plus gros) encore deux ou trois boulettes présidentielles sur fond de baisse des salaires et elle sortira les couteaux. Dans les conversations son nom n'est pas mentionné (et pour cause il y a 18 mois ici bas on le vénérait) mais il est là, omni-pesant dans l'air comme l'annonce d'un ouragan.

Au rythme des déconvenues économiques et des décisions impopulaires, la cohabitation d'un pouvoir qui se voit, comme ce matin de mai 93, en sauveur d'une fiction
fabuleuse mais abandonne ces sujets à leurs ternes réalités[4] va devenir problématique, voire dangereuse pour l'omni-dépassé.

Ne lui resteront bientôt que deux modes opératoires pour, encore, tromper la rue et se maintenir au sommet
[5] :

- Criminaliser l'individu. De l'interdiction de la cigarette au crime de lèse-internet en passant par les caméras de surveillance ou la dénonciation de son voisin donneur de fessées, le tout noyé dans une surabondance répressive, le quinquennat aura au moins accompli une chose : L'avènement d'un état policier.

- Impliquer l'individu dans une guerre (urbaine ou externe) qui transcende ses malheurs domestiques tout en re-calibrant la nation sur une dialectique simpliste et bipolaire.(- Bah oui con, si t'es pas pour la guerre, t'es un ennemi de la nation.)


Dans le prochain épisode:
Comme disait ma grand-mère en 1980 face à la montée du péril socialiste chez les jeunes à cheveux longs écoutant du Renaud : Il leur faudrait une bonne guerre[6].

En accord avec la logique du système d'exploitation définie plus haut, d'un point de vue de management en ressources humaines, pour l'entreprise France, la bonne guerre a des avantages :

- Sacrifier au front les inactifs et l'embarrassante jeunesse surdiplômée ne répondant pas aux attentes du marché (à savoir être des esclaves sous-payés).

- Détruire et préempter le marché de la reconstruction. Et derrière, remettre au travail les survivants. Croissance accomplie : Regain de popularité pour le chef des armées.

Promis que nous sommes aux charrettes de 90.000 nouveaux chômeurs par mois, en pleine déconfiture des industries à papa, avec un immobilier en chute libre et la cascade des liquidations de commerces, chahutés par des marchés tourneboulés et des banquiers indécents, agacés par ces bataillons d'imbéciles heureux qui au milieu du chaos trouvent que c'est génial tous ces prix pas chers, encadrés par les rabatteurs du guide débitant décontractés de l'abjecte à longueur d'ondes, le tout quotidiennement aspergé d'essence par un pompier pyromane promu président par des cupides cocufiés : Voilà, je le crains, l'heure tragique à laquelle au premier prétexte passant, il faudra prochainement réajuster nos montres made-in-china.

La sophistication apparente de notre époque ne garantit en rien sa modernité. Elle permet juste à la barbarie d'être plus performante.

Forts d'une minutie et de témoignages bouleversants,
les livres d'histoires détaillent toujours un demi-siècle trop tard, ces mécaniques du pire qu'aucun contemporain ne voulait alors voir. Reste à l'histoire en marche, c'est à dire à toi, à moi et à lui, de décider : Qui détruira qui le premier ?

* * *

[1] Ils sont déclinables en 5 catégories, avec possibilité de cumul : Les fous furieux, les idiots du village, les témoins de Jéhovah, la caution quota, les traitres décrédibilisés. Catégorie subsidiaire : Les hommes de l'ombre.

[2] Étant à la fois un supporter de la décroissance et de la dépénalisation idéologique de la glande, je me réjouis de la destruction progressive des valeurs référencées par celui qui en avait fait son crédo.

[3] Définition du wiki-lexique-libéral des merdes bronzées : " - Ceux qui n'ont pas de Rolex."

[4] Depuis 6 mois, pas une journée à Paris sans sa manifestation (à la médiatisation inversement proportionnelle à la force policière déployée).

[5] C'est désormais l'endroit où il est le plus en sécurité. Son espérance de vie dans un environnement non-MAMisé ou non préalablement décoré de supporters encartés, étant au mieux de deux minutes.

[6] Mamy gardait un tragique souvenir des années d'occupation. Le plus déchirant des drames fut ce cruel matin de Mai 42 où elle fut contrainte à nouveau de changer de régime, et de passer des topinambours aux rutabagas.

25 comments:

Anonyme a dit…

Nous sentons tous que le train de la catastrophe accélére et que bientot ...

Anonyme a dit…

Ben moi, j'avais voté Ségo, même si j'étais pas totalement convaincu, même si je ne suis pas du parti socialiste. Je m'étais dit que ça permettait d'éviter le pire. En plus Ségo est une jolie femme, ce qui est un point positif, bien qu'elle soit un peu allumée, ça a aussi son charme.

Sarko est aussi bien allumé mais d'une façon nettement moins sympathique.

Et puis ses proclamations lors des élections sont en totale contradiction avec la réalité des faits. On dit que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, on peut aussi dire que seuls les imbéciles changent tout le temps d'avis.

Maintenant, la crise éco actuelle n'est pas le fait unique de Sarko qui fait aussi partie du problème bien sûr.

Ceci dit il montre une incompétence en tant qu'il n'a pas le cul bordé de nouilles, il se prend de fouet tous les cadavres en putréfaction concoctés depuis quelques décennies. Pour un opportuniste, c'est un mauvais point.

Mais Obama est dans la même situation, pourtant je le trouve plus édifiant de par ses talents.

Anonyme a dit…

Ok , Seb, mais au chomage, atomisés et démunis, on fait quoi?

C'est lui qui gagnera à tous les coups non?

Anonyme a dit…

Chevillette,

dans ce cas comme dans tous les autres on ne se laisse pas faire.

Creuser son imagination pour une riposte, lire Clausewitz et Sun Tsu pour apprendre à connaitre son adversaire et évaluer sa toxicité.

Anonyme a dit…

Oui mais quels sont les moyens d'actions à notre modeste échelle, à part des manifs tous les 3 mois qui n'ont aucune conséquences...?

Anonyme a dit…

Oui mais quels sont les moyens d'actions à notre modeste échelle, à part des manifs tous les 3 mois qui n'ont aucune conséquences...?

pilulerouge a dit…

Si je partage complètement les inquiétudes de Sebastien sur notre avenir commun, je trouve en revanche, que nous prenons collectivement le mauvais chemin. La tendance des revendications sociales, peut se résumer en "plus de pouvoir d'achat"? Même si cette demande est légitime, elle en est pas moins largement insuffisante, et vraiment simpliste. A l'heure, ou rien ne bouge pour changer les règles du jeux en faveur des populations, ou les banques et traders continuent à spéculer, les grands patrons à partir avec la caisse, les grandes entreprises licenciés en masse pendant qu'ils reversent des milliards aux actionnaire, à l'heure ou nos libertés individuelles se réduisent comme peau de chagrin, à l'heure ou les règles de base de notre république sont bafoués en place publique, ou l'indépendance de la France est soldé à l'OTAN, et bien, nous, les dignes héritiers de la révolution française réclamons PLUS DE SOUS (pour moi et tant pis pour les autres! Vous me direz, il faut bien commencer quelque part. J'espère sincèrement que cette revendication n'est qu'un cheval de Troie pour assoir, par la suite un débat un peut plus profond.


Sans adoration, ni forme de partie pris, je regards avec de plus en plus d'attention, l'Amérique Latine, et notamment, ce qui se passe au Vénézuela, Bolivie... Ces pays tentent d'échapper de manière radicale à l'asservissement du système "made in U.S.A", de reprendre le contrôle de leurs richesses.

- contrôle de l'agriculture : http://fr.news.yahoo.com/4/20090228/twl-venezuela-riz-f3f52da.html
- du pétrole :
http://www.latinreporters.com/venezuelaeco02042006.html
- de l'indépendance économique :
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2301901&rubId=4077

Ne nous montres t-il pas que la vrai révolution, c'est de remettre en cause tout le système, et pas de demander une augmentation de 200 euros?

Anonyme a dit…

Les moyens sont multiples, individuels et collectifs. Quand c'est la guerre imposée alors la guérilla s'impose. Beaucoup d'astuce est nécessaire car ceux d'en face n'en manquent pas, quelque soit leur bêtise fondamentale.

Anonyme a dit…

La croissance par la destruction est un classique. Reste à connaître la cible géo-stratégique qui réunira un occident pacifié et le secteur clef qui fournirait ladite croissance après la destruction.
Le secteur ce serait l'énergie, la cible ? L'Iran me semble toute trouvée. Les US " sécurisent" la zone et installent Israël en pompiste officiel, les Russes s'occupent des Afghans et verouillent les pompes, les Chinois atomisent le Pakistan. Ca me semble pas mal comme scénar.

Seb Musset a dit…

a pilule rouge > Je suis assez d'accord avec toi. Il aura fallu que ses électeurs soient déçus sur le "pouvoir d'achat" pour que nous en arrivions au même constat.

Au fond, ils se sont fait "escroqués" comme moi avec mon billet de TGV ;)> c'est une des raisons pour lesquelles je pense qu'à terme ils sont encore plus dangereux pour l'omni-président que les opposants "sur le fond". A mon niveau, l'omni-président a rempli toutes les promesses que je plaçais en lui. Du point de vue eco, je n'ai pas spécialement perdu d'argent ou de travail vu que je n'avais déjà ni l'un ni l'autre.

Je pourrais me réjouir des déconvenues des croyants d'hier mais, malgré nos divergences originelles de vue et d'ambition, je suis persuadé que leurs souffrances (qui n'en sont qu'à leur début) ne provoqueront rien de bon.

Mon espoir : Dans le lot il y aura quelques prises de conscience sur une refonte (du bas vers le haut) du système. Le changement, l'amélioration, ne viendront que de chacun de nous.

A anonyme > Au sujet des manifestations. Bien ridicule semble le pouvoir quand tu as 2.000.000 de motivés dans la rue. La mobilisation est le dernier levier dont disposent les peuples, avec le boycott de la consommation et l'assassinat, pour stopper rapidement les erreurs de leurs gouvernants.

A l'autre anonyme > Au sujet de la cible. On a l'embarras du choix. Je penche, dans un premier temps, pour l'Europe de l'Est (les grands pays européens y sont déjà dans un merdier bancaire inextricable avec nouveau krach en vue 100% made in Europe et on y trouve sur place une marmite de conflits ethniques à vifs).

Connaissant notre bonhomme, on peut également s'attendre à de nouvelles guerres urbaines aux portes de Paris.

Anonyme a dit…

A propos du premier commentaire :
la revue proposée en téléchargement est normalement payante.

Aka 75 a dit…

A Chevillette, que faire ?

Simplement casser le modèle du riche et de l'émulation en refusant d'y participer soi-même. Demandez à ses proches qui rêvent de maison et de propriétariat, d'élévation sociale, et après ?

Se rapprocher de la base est noble, vouloir devenir riche et "s'élever" est etre un salaud. Voila ce qu'il faut faire passer comme idée dans son entourage et sur soi-même.

N'hésitez plus, quand vous croisez un riche (lunette prétentieuse, 4x4 rutillant), criez à mort les riches. Appelez les riches par leurs vrais noms, salauuds.

Parce qu'ils le valent bien.

Anonyme a dit…

pour répondre à CHEVILLETTE,quant à nos modestes moyens d'action,il est nécessaire de s'enlever l'idée de la tête qu'il y aurait des petites et des grandes actions, des petites tâches et des grandes tâches, non, chaque action individuelle contribue à mettre une pierre à l'édifice, et c'est cette petite pierre et l'assemblage de celle-ci avec d'autres qui maintient l'édifice debout, bon ou mauvais ,
l'édifice, d'ailleurs;
n'oublions pas que si Lehman Brothers n'avait pas fait faillite avant les élections américaines, Mac Cain aurait probablement été élu,et avec lui la politique des néoconservateurs pour disons...1000
ans!, comme le proclamait celui ci quant à la durée de l'occupation de l'Irak ?
non , fort heureusement, on a échappé à Sarah Palin et sa bande









de créationnistes- savez vous que plus de la moitié des américains seraient créationnistes-, ce qui signifie qu'ils pensent que le Grand Canyon n'est pas l'aboutissement de millions d'années d'érosion, mais que Dieu,en grand artiste, l'a créé il y a seulement 40000 ans, tel quel, avec Adam et Eve à son image???
ça laisse toute une cohorte de petites consciences individuelles à désectariser, et c'est bien là le problème;
aux états-unis, pour des raisons électoralistes, ils ont tout fait pour en arriver là, le mal est fait pour ainsi dire;
chez nous , leurs ancêtres,2000 ans
de chrétienté ont fait leur ravage:
il n'y a qu'à lire le livre de Michel Onfray," Le souci des plaisirs", pour s'en persuader:
le bourrage de crânes s'est bien opéré, partout sur la planète, distillé par les oligarchies régnantes,qui, si l'on s'attarde un tant soit peu,sont toujours à peu près les mêmes, même chez nous !
on croyait avoir décapiter le roi, que nenni! 200 ans après, le roi est toujours là, avec sa cour;
on a voter en 2007 pensant élire un roi pour certains, un sauveur pour d'autres, un Zorro, un Jésus Christ, un Père Noel,un supra chef d'entreprise,un type qui de par son énergie allait faire bouger les choses, oui mais, dans quel sens???
là ,Seb l'écrit très bien à son propos, le hold up politicomédiatique a été orchestré de main de maître... non, non et non,d'abord un pays ne se gère pas comme une entreprise;
aujourd'hui il y une brèche dans le système,on n'aura peut être plus une occas pareille' c'est le moment de rester vigilent, actif dans sa vie de tout les jours pour prendre conscience que tous nos petits actes sont politiques,la Politique, c'est la vie disait Aristote, et c'est parce qu'une poignée de corrompus se l'est accaparé, qu'on va les laisser faire:
le fait d'ouvrir son porte monnaie est un acte politique,
le fait d'accepter tel ou tel boulot, sans se poser la moindre question quant aux répercussions sur la question de quelle société voulons nous, que fabriquons nous, pour quoi faire, est un acte politique;
faire des enfants, plus au moins, est aussi un acte politique;
les rapports que j'entretiens avec mon conjoint, si j'en veux un absolument, macho néandertalien au pire ou vengeresse castratrice, sont un acte politique...
libre à chacun de changer, de dire non.
et les manifs, en ce moment plus que jamais, ne servent pas à rien:
d'abord,cela montre à Sicolas Narkosy qu'il n'y a pas que des manifs routinières, avec des feignants de fonctionnaires, qui plus est corrompus par le MEDEF qui défilent;
y'a même les nèg' marrons qui s'y mettent dis donc, et bien , oui, grand François a raison,leur société antillaise est une réplique miniature de la notre;
nos békés à nous ce sont toujours les 200 familles qui se partageaient le gâteau de la révolution industrielle;
dans les années 70-80, le vent a tourné, c'était pus l'industrie qu'était rentable, c'était le commerce:
licenciements, vente des outils de production aux chinois, mais reconversion du terrain foncier et de son prix en commerce de grande distribution...
je revois mon père me dire à cette époque là: le commerce, les enfants, faites des études de commerce, c'est ça qui marche, ouais, sauf que nous, on a pris d'autres chemins, mon frère et moi, ça ne l'a pas empêché, notre papa,
de clamser d'un infarctus, en bon cadr'sup qu'il était,pressurisé par le système...
et qui c'est qu'on retrouve aux postes clés de cette grande distrib', toujours les mêmes, les 200 familles, qu'ont fait des petits et qui en plus se marient entre eux:( Leroy-Merlin,Norauto,Auchan, etc)...sont toujours là!!!
donc oui il est utile de se monopoliser, de manifester pour clamer notre désaprobation, sinon y'a plus que la politique du gourdin dans la tronche et du gourdin j'en ai plein ma cave, au cas où, c'est sûr, mais là, en face, ils ont du CRS, du taser des canons à eau, aux ultra sons,la détention arbitraire comme terroriste d'ultra gauche à vie, j'en passe...
non moi je crois qu'ils avaient pas prévu un truc,quand une bande d'illuminés a créer le réseau Internet, pour l'armée au départ et qu'ils l'ont laissé tomber aux mains de la plèbe, voyant d'abord l' opportunité économique, y'zont pas vu qu'ont avait là un fantastique moyen de nous connecter, d'échanger, de nous rassembler...
y nous pensaient trop cons pour ça!!!!!!!
tout ça pour dire, et excusez mon billet un peu long mais ce qui se passe aux Antilles est important,qu'il faut rester solidaire de ce mouvement, entre autres, car ce qu'ils mettent en avant, ce n'est pas seulement une simple augmentation de 200 euros, et bien que 200 euros ça suffira plus en cas de licenciement,la revendication est plus profonde, c'est le mot "profitation" qui est à reprendre dans les banderolles, comme le mot "profitage" qui nous vient de nos amis algériens, on pourrait ajouter,nous l'ancienne colonie, celui de "profitude".
retours à l'envoyeur, la boucle est bouclée...

Unknown a dit…

Cette philosophie des "petites actions qui comptent autant que les autres" dont l'Anonyme du dessus fait l'apologie me fait franchement penser à l'angélisme de l'écolo, qui s'imagine sauver la planète en triant ses déchets et en bouffant bio.

La société est régie par un système politique soutenant une logique libérale. Seul un autre système soutenant une autre logique peut effectivement changer le cours des choses. C'est d'ailleurs pour cela que les choses vont aussi mal aujourd'hui : le système ayant corrompu ou diffamé les groupes syndicaux ou politiques alternatifs, qui ne sont du coup plus dignes de confiance, l'individu est réduit à sa seule personne face à une oligarchie soudée comme jamais.

A sa petite échelle, il ne peut moralement résister à la machine corporatiste toute-puissante qui le sollicite en permanence. Quand la manifestation n'est qu'un rassemblement d'individus disparates qui ne se trouvent un point commun que pendant une après-midi, aucun changement politique ne peut survenir.

L'individualisme a finalement triomphé, jusque chez ses opposants.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord, car les petites actions au delà de la satisfaction morale et individuelle qu'elle procure, ne pisse pas loin. Un peu comme le mec qui économise sa lumiére alors que son voisin serait une entreprise qui laisse ses ordis allummés la nuit.

Le systéme est quant à lui soudé et conscient, les individus même de bonne volonté sont atomisés avec comme seul lien internet mais aucun parti qui ne canalise ou même évoque cette perversité du systéme.

Je réitére ma question, QUE FAIRE!

Anonyme a dit…

Discussion avec des amis sur la décroissance :
- la décroissance ? Tu as bien un Ipod.

Pour la majorité, la décroissance c'est vivre aux temps de la bougie dans une yourte et de faire son compost soi-même dans sa cuisine (cf une émission sur cette tv de merde) où dit autrement : comment culpabiliser les gens s'ils décident tout simplement de s'orienter dans un autre système. Soit tu marches dans le rang, soit tu dégages et tu rentres dans ta yourte à cultiver tes légumes bio.

On dit que la différence entre une dictature et une démocratie c'est dans le premier cas "tais-toi", dans le deuxième "cause toujours".

J'ajouterais que le capitalisme c'est "cause toujours mais consomme".
Comme le dit ségéla "celui qui ne possède pas une Rolex c'est qu'il a raté sa vie" (3000-5000 € j'ai regardé).

SEB > Connaissant notre bonhomme, on peut également s'attendre à de nouvelles guerres urbaines aux portes de Paris.

Je suis surpris qu'en Métropole cela n'ait pas encore pété. Mais cela ne saurait tarder. Encore quelques mois...

Anonyme a dit…

non, non je ne pense pas au pouvoir sublimé de la petite action individuelle du bobo mangeant bio...et cher;
l'individualisme a effectivement triomphé,nous opposant les uns les autres, ce qui est toujours une bonne façon de gouverner;
le petites actions sont importantes quand elles nous responsabilisent, chacun de nous, dans nos actes les plus anodins;
le rassemblement de petites actions
en grands mouvements d'action peut être un contrepoids efficace,
le problème c'est qu'on manque de temps.
il faut accepter les différences,et se rejoindre sur ce que l'on a en commun;
il y a des élections européennes bientôt; il serait temps qu'elles monopolisent l'attention suscitée lors de nos pov' élections présidentielles franchouillardes, le mouvement de contestation doit être européen;
il peut y avoir une alternative politique, le problème c'est le personnel politique, bien souvent corrompu et incompétent;
un milieu tellement naze, que des mecs biens refusent de s'y coller! la aussi, faut tout revoir...et c'est pas en dépénalisant le droit des affaires qu'on va mettre les voleurs en prison, on a besoin de politique!
sinon c'est le gourdin dans la tronche effectivement...
"nous ne paierons pas votre crise"ont dit les Grecs, les Antillais disent y'en a marre de le pouofitation, allez, debout les morts!

Anonyme a dit…

Pour qui voter? Le front de Gauche?

Anonyme a dit…

Pour qui voter? Le front de Gauche?

Anonyme a dit…

Les révoltes même le GEAB en parle comme d'une hypothèse probable :

http://www.leap2020.eu/posts/De-la-crise-aux-guerres-civiles_b1255897.html

Les psychoses collectives ne sont pas près de disparaitre, elles risquent même d'augmenter.

Une révolte trouvera toujours le théoricien qui fera à priori ou à postériori le liant fédérateur, pas de doute là dessus.

Ready, steady, go...

Anonyme a dit…

"au nom du peze, du fisc, et du saint profit, ramene!"

pompé sur http://www.bashfr.org/
les geeks adoreront, les non-geeks riront moins souvent.

Aka 75 a dit…

L'avenir du blog de "Seb Musset"

Anonyme a dit…

@aka : et au tiens aussi, non ? :)

Anonyme a dit…

"N'hésitez plus, quand vous croisez un riche (lunette prétentieuse, 4x4 rutillant), criez à mort les riches. Appelez les riches par leurs vrais noms, salauuds."

Tu es bourré de préjugés sur les riches. La plupart des riches sont critiques faces à la société.
En 68, les vrais prolos étaient les CRS, les révoltés étaient les fils
des riches que tu critiques.

Et oui, la révolte c'est comme le caviar, un privilège de riches.

pis c'est à ras des pâquerettes ce
que tu dis quand même. Moi je n'ai
jamais detesté les riches et ça m'a
permis de devenir riche.

C'est horrible mais la réalité.
Ah et on est pas plus heureux de
l'autre côté, c'est même pire
à bien des égards car on vit dans
un mensonge permanent.

Unknown a dit…

La plupart des riches sont peut-être critiques face à la société, mais comme on voit rarement un groupe social agir contre lui-même à l'échelle politique, et comme ils approuvent tacitement le système par le cycle de la consommation qu'ils perpétuent à travers leur style de vie dont ils font la publicité sur une télévision qui les dégoûte eux-même, ils sont l'ennemi.

Et en 68, les vrais révoltés étaient les ouvriers et les prolos. Pas les trous du cul étudiants fils à papa qui, même s'ils ont servi de catalyseur, sont vite rentrés dans le rang des yuppies et autres bobos libéraux psychanalysés.

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