23 juin 2007

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CHRONIQUES DU NEO-LIBERALISME EN MILIEU RURAL (2)

Quitté l'étuve poisseuse parisienne, bien loin de tout cela, me voici revenu au village. Didier devait partir, tout plaquer. Il est trois heures de l’après-midi, comptoir de l’épicerie, Didier a le dos courbé sur son inventaire de la semaine passée. Didier est toujours là et pas de commentaires à ce sujet. Il feuillette placide son Sud-Ouest. Passée l’euphorie de nos premières prises de contact et ses invitations impromptues à déguster un nescafé à l’eau tiède dans la réserve, Didier a radicalement changé d’attitude à mon encontre depuis son hold-up du mois dernier. Je suis un client comme les autres et un client qui dépense peu. Plus de café en réserve, pas de confidences sur les basses manœuvres de sa direction, l’assoiffée d’inde est le complice honteux de ses bourreaux. Le voilà qui parle de ses enfants à de vieilles clientes qui le tiennent informé du bulletin nécrologique du village. Encore un suicide. Et Les ragots vont bon train.

LA MAMY AU PANIER
Cela fait le quatrième suicide dont j’entends parler dans mon entourage en un mois. Parait qu’il y a des saisons comme cela.

DIDIER L’ÉPICIER
Pourtant ce n’est pas la lune rousse en ce moment... Y a rien de spécial depuis un mois.

SM
Depuis un mois ? Non rien de spécial, absolument rien…

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